jeudi 14 août 2014

Un Café Maison, de Keigo Higashino.



Bonjour à tous et à toutes, mes amis Livroscopiens et Livroscopiennes!

J'espère que vous allez bien et que vous passez une bonne semaine! On se retrouve en ce Jeudi pluvieux (enfin, chez moi il pleut. Et chez vous?) pour une toute nouvelle chronique littéraire qui, je l'espère, vous plaira! Même si nous sommes en plein mois Sherlock, comme les deux dernières chroniques du blog le montrent, je vous propose aujourd'hui un article qui n'a rien à voir avec cette thématique. Aujourd'hui, nous allons partir en voyage destination l'Asie, et plus particulièrement le Japon! J'avais déjà essayé de vous y emmener il y a quelques semaines avec le tome 1 du manga One Piece, mais le livre dont je veux vous parler est très différent: il s'agit d'un roman policier/polar, qui répond au doux nom de Un café maison, dont l'auteur n'est autre que Keigo Higashino. Bonne lecture à tous :)

Qui est Keigo Higashino?
Commençons par le commencement,à savoir par une présentation de notre auteur du jour, à savoir Keigo Higashino.
Keigo Higashino est né en Février 1958 à Osaka, l'une des villes les plus peuplées et les plus influentes du Japon. Il commence par travailler dans un milieu assez loin de la littérature, en devenant ingénieur. Dans le même temps, il se met à écrire, et rencontre assez rapidement le succès avec ses romans. Depuis, il est fréquemment récompensé par des prix comme le Edogawa  Rampo Award, ou le Mystery Awards of Japan Award. Son travail est alors traduit et publié à l'étranger, notamment en France.
Ses livres les plus connus sont ceux la série atour du personnage de Yukawa, physicien dont les connaissances sont utiles pour résoudre des affaires criminelles très compliquées: Un café maison en fait partie, tout comme le Dévouement du suspect X. Son roman la Maison où je suis mort autrefois est également très connu en France.


Un café maison:
Résumé:



Tokyo. En apparence, le couple Mashiba a tout pour être heureux: Yoshitaka est gérant d'une entreprise qui marche plutôt bien, et sa femme Ayané (épousée il y a un an) connait un certain succès dans le domaine du patchwork. Et pourtant, Yoshitaka décide d'annoncer à Ayané qu'il la quitte car elle n'est toujours pas enceinte. Ayané part alors en vacances chez ses parents pour quelques jours. Mais quelques jours après son départ, son mari est retrouvé mort, empoisonné par du café. L'équipe de l'inspecteur Kusagani doit enquêter sur cette mort suspecte, et très vite deux suspectes se distinguent: la femme de la victime à l'alibi solide (elle n'était pas là lors du meurtre) et Hiromi, sa maîtresse qui a retrouvé le corps... Qu'est-il vraiment arrivé à Yoshitaka? Qui était réellement cet homme? Quels secrets cachent victime et suspects? Le professeur Yukawa parviendra t'il à résoudre cette affaire?
  
Un mort, deux suspectes:
Dans Un café maison, Keigo Higashino ne perd pas de temps et nous balance un meurtre en quelques pages. Le ton est donné: une mort mystérieuse, digne d'un roman d'Agatha Christie (du poison dans du café, la boisson favorite de la victime!). Le but: retrouver les assassins. 

Très vite, les soupçons se tournent vers deux personnes en particulier. Ces deux personnes sont très proches de la victime: la première, c'est Hiromi. Cette jeune femme, assistante de Madame Mashiba, a retrouvé le corps de la victime et a appelé la police. On apprend très vite qu'elle n'était pas seulement une connaissance de monsieur Mashiba, mais qu'ils étaient en fait bien plus proches. En aurait-elle eu marre d'attendre qu'il rompe avec sa femme? Plusieurs éléments jouent en sa défaveur.

L'autre suspecte n'est autre que la femme de la victime. Elle a également plusieurs motifs qui pourrait expliquer une volonté de tuer son mari: le fait d'avoir la pression, peut-être savait elle aussi qu'il avait une maitresse... Le problème, c'est qu'elle était à des kilomètres du lieu du crime, et ne pouvait matériellement pas commettre le meurtre. 

Mais plus on avance dans l'enquête, plus on découvre des choses sur le passé de monsieur Mashiba, et plus on se rend compte que d'autres personnes pourraient lui en vouloir...

Une femme dans la police japonaise:
Même si je suis loin d'être une experte dans ce domaine, j'ai quand même lu quelques polars/policiers made in Japan. Et un truc qui m'intriguait dans mes lectures (et c'est un truc que j'ai constaté dans des romans d'un peu partout, pas seulement au Japon), c'est que la plupart du temps les policiers sont quasiment toujours des hommes. Du moins c'est le cas dans ceux que j'ai lus: à l'inverse, les femmes sont souvent des journalistes ou des personnes externes qui apportent un éclairage au héros.



Mais dans Un café maison, l'auteur a décidé de mettre dans l'équipe d'investigation une femme, Kaoru. Ce qui est intéressant, c'est que les autres personnages, notamment ses collègues, insistent beaucoup sur le fait qu'elle appartient à la gent féminine. Son chef reprend parfois ses collègues en expliquant que son avis est aussi intéressant que celui des hommes, et dit souvent à Kaoru qu'elle ne doit pas se sentir gênée d'être une femme. Les suspects et témoins ont également une attitude différente vis à vis d'elle, en comparaison avec ses homologues masculins. 

Ces manifestations particulières autour de l'investigatrice reflètent en fait un point de vue plus général sur la façon dont les différents personnages se comportent par rapport aux femmes. On peut évidemment mentionner la victime, Yoshitaka Mashiba. Dès le début, on apprend qu'il a un plan de développement personnel, et que sa femme avait une date limite pour remplir certains critères: une attitude assez spéciale, et on en découvre davantage avec l'avancée de l'enquête. 

Les inspecteurs, en particulier Kusanagi, agissent également avec les suspectes avec un certain ménagement: ils ne cessent de s'excuser de les déranger, ils les ménagent beaucoup. On a parfois l'impression qu'ils ont peur d'enquêter!

Mon avis sur ce livre:
Depuis la création du blog, j'essaie de vous proposer au maximum des chroniques sur des livres venant de tout un tas d'horizon, de genres et d'époques. J'essaie de vous parler de classique, de contemporain, de romance, de BD, de manga, de comics, de roman, de biographie, bref, d'un peu de tout, et ce à la fois pour avoir un contenu aussi varié que possible sur le blog mais aussi parce qu'en tant que lectrice je suis curieuse et que j'ai envie de découvrir plein de choses. Néanmoins, je dois admettre que mes connaissances en matière de polars/policiers sont assez limitées: pendant très longtemps, je n'en lisais tout simplement pas, ou alors uniquement d'auteurs que j'appréciais déjà, comme Camilla Läckberg. Le déclic est venu lorsque je suis allée aux Quais du Polar en Avril: grâce à cet événement, j'ai retrouvé un intérêt nouveau pour ce genre et j'ai découvert des auteurs super, comme Cathi Unsworth. J'ai donc aussi voulu vous proposer davantage de chroniques sur cette thématique sur le blog.

En ce qui concerne Keigo Higashino, je l'avais découvert il y a environ un an et demi, deux ans grâce à la Maison où je suis mort autrefois, livre que j'avais apprécié. Je n'ai donc pas hésité lorsque je suis tombée sur Un café maison, et j'ai bien fait. Pourquoi? Tout simplement parce que j'ai dévoré ce livre en une seule journée, et que je l'ai adoré! Un café maison, un mini coup de coeur en ce mois d'Août.

Ce que j'attends d'un polar, c'est d'être aspirée dans l'intrigue, d'être captivée dès les premières pages. Et là, c'est le cas: avec son ambiance de non-dit, et son début assez direct, Un café maison ne perd pas de temps et nous entraîne tout de suite dans l'action. Keigo Higashino a bien rythmé son histoire, il se passe pas mal de choses, on découvre de nouveaux éléments en permanence, et c'est difficile de décrocher! Le livre est assez court (environ 300 pages) et se lit très vite: j'étais vraiment captivée et j'ai eu du mal à lâcher le livre avant de l'avoir fini. Les rebondissements sont assez réussis et nous tiennent en alerte, un bon point!

J'ai aussi beaucoup apprécié les personnages, dans l'ensemble. Que ce soit les inspecteurs (en particulier Kaoru, très vive et intelligente) ou les suspects, ils m'intriguaient tous: Keigo Higashino réussit même à développer des éléments autour de chacun, que ce soit au niveau personnel ou relationnel, ce qui n'est pas forcément simple avec autant de personnages. Alors évidemment, ne vous attendez pas à quelque chose d'ultra complexe, mais ça reste quand même sympathique. J'ignorais que Keigo Higashino avait écrit plusieurs romans avec le physicien Yukawa comme personnage, et du coup j'ai envie d'en savoir plus sur lui et de découvrir ses autres aventures.

Enfin, le dernier point qui a su me plaire, c'est l'ambiance du livre. J'ai mentionné plusieurs fois l'importance des apparences et du non-dit, et personnellement c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup. Un café maison a une ambiance assez lourde, on a l'impression d'être entouré par un épais brouillard qui se dissipe petit à petit, se resserre, avant de disparaître. Keigo Higashino a un style vraiment plaisant et agréable (ce que j'avais déjà noté pour La maison où je suis mort autrefois), et j'aime beaucoup sa plume. Malheureusement, je ne peux pas lire en japonais (mes connaissances à ce niveau sont limitées au vocabulaire de la cuisine), ce que je regrette parce que je voudrais voir ce que ça donne en langue originale. 

Le seul petit truc qui fait que ce coup de coeur n'est pas non plus une explosion mais un mini coup de coeur, c'est que la fin reste un poil prévisible. Mais comme il y a beaucoup de rebondissements et de retournements de situation, d'autres thématiques (la place de la femme, le suicide, la relation policier-suspect) développées, ça reste un petit problème surmontable!


Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que ce nouvel article vous a plu, n'hésitez pas à me le faire savoir en me laissant un petit commentaire! Je suis toujours ravie de vous lire et de vous répondre. On se retrouve d'ici quelques jours pour une nouvelle chronique, en attendant prenez soin de vous! :)

AnGee Ersatz*



14 commentaires:

  1. J'ai seulement lu La Maison où je suis mort autrefois pour le moment, et qui m'a bien plu ! Du coup, je suis très tentée par ce que tu dis de celui-ci :) !

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  2. J'ai pioché 15000 idées de polar japonais dans les bonus de fin de Détective Conan, mais je n'ai jamais pris le temps de m'y mettre (je pense à toi, Rampo Edogawa -_-). Tu me donnes bien envie de lire Keigo Higashino, la question de la place au Japon est super intéressante en plus.
    Un peu de mal avec le japonais traduit par contre... Mes faibles notions de grammaire m'ont montré la simplicité et la place de l'interprétation dans la langue, du coup c'est un peu à la guise du traducteur de produire des phrases ultra simples et chiantes en français, ou de broder un peu. Du coup si tu dis que ça pêche pas, bonne nouvelle !

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    1. Aha la même: Detective Conan, cette référence absolue <3
      Personnellement je suis pas hyper au loin en Japonais, mais disons que là j'ai pas le sentiment que c'est bizarre!

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  3. J'ai beaucoup aimé ton article qui m'a vraiment envie de découvrir ce lire ! Si je croise son chemin, je le prends !
    Bisous
    Hélène

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  4. Oh il a l'air trop cool ce roman! Merci pour la découverte :D

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  5. Et encore une fois, Actes Sud nous a pondu une très très belle couverture...

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    1. Tout à fait d'accord: c'est vraiment un point que j'aime énormément chez eux!

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  6. Je n'ai jamais lu de polar japonais, ça serait l'occasion ! Chez moi aussi il fait pluvieux.. mon calendrier indique toujours l'été, bizarre j'étais persuadée d'être en automne depuis que je remets ma veste le soir...

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  7. Hello! Il y a des années que je ne lis plus de policier. J'en ai lu tellement ado que j'ai fait une overdose, j'en suis dégoûtée. Mais je dois admettre que "Un café maison" pourrait peut-être m'aider à renouer avec le genre...

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    1. Et bien de mon côté, c'est l'inverse, je découvre seulement :). Mais je comprends qu'on arrive à l'overdose :)

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