lundi 30 mars 2015

Le Livroscope en Vadrouille: Les Quais du Polar, édition 2015!



Bonjour à tous et à toutes!

Je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope, avec un article un peu spécial. En effet, contrairement à ce que j'avais prévu au départ (à savoir un article Shakespeare), j'ai décidé de vous emmener avec moi à la découverte de la nouvelle édition des Quais du Polar, événement littéraire qui se déroule à Lyon depuis plusieurs années, et qui a pour but de rassembler les fans de lectures à suspens. L'an passé, j'avais déjà eu l'occasion de m'y rendre avec Avalon, une amie blogueuse, et j'ai renouvelé l'expérience cette année avec ma mère, grande fan de polars, pour une journée riche en émotions. En espérant que cette petite vadrouille vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture! :)

Les Quais du Polar, édition 2014:
Comme mentionné un peu plus haut, j'ai déjà eu l'occasion de découvrir le salon l'an passé. Si jamais vous voulez savoir ce que j'en avais pensé, mais aussi avoir un aperçu de ce que proposent les Quais du Polar (conférences, masterclass, expositions), je vous conseille d'aller faire un petit tour sur l'article de l'année dernière. En effet, cette année je n'ai pu me rendre aux Quais que le dimanche, donc l'article risque d'être un peu moins fourni! 


Déroulement de la journée: 
Commençons cette petite chronique par un petit aperçu de la journée! Avec ma mère, nous nous sommes levées très tôt pour prendre le train afin de nous rendre à Lyon. Nous sommes arrivées aux alentours de 10h, et nous avons ensuite pris le métro pour nous rendre au Palais du Commerce, où se tenait une partie du festival (on y trouve les librairies et les espaces dédicaces). Bon, je dois vous avouer avoir été assez surprise du temps d'attente entre deux métros: j'habite à Lyon depuis deux ans, et attendre 15mn pour avoir un métro, ça ne m'était encore jamais arrivé! Mais bon, c'est le Dimanche, le traffic est plus cool!
C'est vers 10h40 que nous sommes arrivées au Palais du Commerce, un lieu vraiment magnifique et dans lequel c'est un plaisir de se rendre. Nous avons commencé par faire un petit tour des libraires qui exposaient, quand soudain, ma mère (qui a des yeux de lynx) a repéré un Franck Thilliez caché derrière une pile de livres, en train de dédicacer. Au même moment, je tombe sur Elo Melo, Booktubeuse au grand coeur et que j'aime beaucoup, et qui attendait pour une dédicace de l'auteur. Voyant que la queue était assez courte, nous avons décidé de patienter aussi: Franck Thilliez est l'un des auteurs que ma mère espérait rencontrer. Nous apprenons ensuite par l'une des bénévoles que Karine Giébel, autre auteure que ma mère adore, va arriver d'ici un petit moment pour dédicacer à côté de Franck Thilliez. Ma mère décide de faire d'une pierre deux coups et d'enchaîner les deux dédicaces, pour son plus grand bonheur: voir deux de ses auteurs préférés côte à côte et pouvoir leur parler, c'est vraiment une chance incroyable!
Après ces dédicaces riches en émotions, nous sommes sorties manger un morceau au food truck The Rolling Cantine, stationné devant le Palais, et qui proposait des burgers sur le thème du polar. C'était bon et revigorant! 
Karine Giébel et Franck Thilliez, flous de joie.
Notre après-midi a commencé par une découverte de l'espace jeunesse, à l'étage: nous avons fait un petit tour pour regarder les livres proposés aux enfants, ainsi que les activités organisées pour la jeunesse. Nous avons ensuite fait un tour au stand des goodies des Quais, où ma mère a acheté quelques petites choses. Un autre détour chez les libraires: nous avons été impressionnées par la quantité de titres, et aussi par le nombre de livres en VO, un bon point! 
Ma mère a ensuite pu faire dédicacer un livre par Virginie Despentes qu'elle aime beaucoup (j'ai lu récemment Vernon Subutex, que j'ai adoré). Nous avons profité du calme de la pause déjeuner (beaucoup de personnes étaient parties manger) pour aller d'un rayon à l'autre sans difficulté. Je me suis moi aussi acheté un livre, puis, dernière dédicace pour ma maman: celle d'Ingrid Desjours, avec son dernier roman.
Ensuite nous avons dû regagner la gare, bien fatiguées mais heureuses de notre journée!


Mes impressions: 
L'année dernière, j'avais adoré mon expérience des Quais du Polar. C'est vraiment un événement que j'avais adoré, avec énormément de manifestations organisées, qui propose un large choix d'auteurs, de conférences, d'activités et met vraiment en avant l'amour du polar et des auteurs à la fois français et étrangers. C'était donc tout naturel pour moi d'y retourner cette année!
Même si je n'y suis venue que le Dimanche, j'ai une fois de plus été heureuse de participer à cette nouvelle édition des Quais du Polar. Beaucoup de points positifs se dégagent de cette journée: j'adore toujours autant le cadre, vraiment magnifique, du Palais du Commerce, qui change des tentes ou salles de spectacle où se tiennent les événements où j'ai pu me rendre par le passé. J'ai été frappée par l'incroyable gentillesse du personnel, non seulement des libraires qui discutent, conseillent, montrent qu'ils aiment leur métier, mais aussi des bénévoles, qui sont à notre disposition et qui sont d'une grande sympathie. 
En ce qui me concerne, je n'ai pas fait de dédicaces, car je lis assez peu de polars et Anthony Horowitz (que je voulais voir) a finalement annulé sa venue quelques jours avant le début de l'événement, mais j'ai été ravie de pouvoir accompagner ma mère à celles qu'elle voulait faire. A part quelques petits couacs dans l'ordre de la queue, nous avons été ravies de rencontrer les différents auteurs, disponibles, chaleureux et qui sont eux aussi contents de voir leur public. L'an passé, j'étais venue faire dédicacer deux livres de Franck Thilliez et de Karine Giébel pour ma maman, c'était très émouvant de pouvoir l'emmener cette année le faire elle-même!
J'ai aussi été ravie de croiser Elo Melo, même si c'était assez bref. C'est une femme au grand coeur, d'une grande bonté et que j'apprécie énormément de voir. 
Au final, j'ai passé une excellente journée, même si très rapide et très intense. Je tiens aussi à souligner que c'est un événement gratuit (sauf quelques masterclass), où vous pouvez amener vos propres livres, contrairement au Salon du Livre de Paris, qui fait non seulement payer son entrée plus d'une dizaine d'euros et qui, d'après ce que j'ai pu en voir, ne laissait pas tout le monde entrer avec ses propres livres... Si vous aimez les polars et que vous pouvez vous déplacer à Lyon, foncez-y! :) 

Ce que ma mère en a pensé:
En ce qui concerne ma mère, l'expérience s'est avérée très intense, car c'était un événement avec énormément de livres, des libraires accueillants et à notre service. Le fait de rencontrer ses auteurs de polars préférés a été pour elle un moment inoubliable, ils ont été très ouverts à la discussion et sympathiques, Karine Giébel a été en particulier vraiment très accueillante, ma mère a été touchée par sa gentillesse. Elle est contente d'être rentrée avec plein de livres et elle a hâte de découvrir ses nouveaux achats! Les stands étaient aussi bien organisés, il y en avait pour tous les goûts, on a pu trouver des choses pour initier ma soeur au Polar, et même pour mon frère, qui va pouvoir découvrir cet univers à travers son comics.

Nos achats:
Pour terminer cette chronique, petit aperçu de nos achats! 
En ce qui me concerne, j'ai été plutôt sage: j'ai acheté un livre, The House of Silk d'Anthony Horowitz, qui est une réécriture des aventures de Sherlock Holmes. C'est un auteur que j'ai très envie de découvrir, donc j'espère m'y mettre très vite! Ma maman m'a également offert un carnet des Quais du Polar, connaissant mon amour pour les carnets ^^.




Ma mère a fait davantage d'achats: elle a d'abord pris un comics, Gotham Central, pour mon frère, parce que BATMAN, et deux romans d'Agatha Christie pour ma soeur. Elle a acheté plusieurs livres pour les dédicaces: deux romans de Karine Giébel (un pour elle, qu'elle avait déjà, et un pour faire découvrir à son ami), un roman de Franck Thilliez (Vertige, qu'elle possédait déjà aussi), Apocalypse Bébé de Virginie Despentes et Tout pour plaire d'Ingrid Desjours, qu'elle n'a pas encore lus. Pour terminer, elle a aussi acheté un sac officiel des Quais du Polar! 

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette petite chronique vadrouille vous a plu, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire. Que ceux qui aiment Shakespeare se rassurent: j'ai prévu de présenter d'autres pièces de l'auteur sur le blog dans les mois à venir, et deux vidéos sont en préparation pour la chaîne. On se retrouve d'ici quelques jours avec un nouvel article, en attendant prenez soin de vous :)

AnGee Ersatz*



samedi 28 mars 2015

In Love With Shakespeare #7: The Tempest (+ Adaptation de 2010).



Bonjour à tous et à toutes!

Je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope! Shakespeare que vous allez bien (on va mettre cette très mauvaise blague sur le compte de la laryngite que je me coltine depuis deux jours, hein) et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique! Cette avant-dernière chronique du mois est une fois de plus consacrée à Shakespeare, notre auteur du moment, et j'ai choisi de m'attaquer à l'une de ses pièces phares, un gros morceau qui me faisait même un peu peur: The Tempest, datant de 1611, considérée comme la dernière pièce de Shakespeare. J'ai également eu le temps de regarder pour vous une adaptation de la pièce datant de 2010 et réalisée par Julie Taymor. Je vous souhaite une bonne lecture de cet article, en espérant qu'il vous plaise!

Cette chronique est la seconde que je vous propose pour le Challenge LEAF organisé par Psylook, challenge pour présenter les livres adaptés en film. 

Le Mois Shakespeare:
Avant d'aller plus loin, petit rappel et aussi petite annonce concernant le mois Shakespeare. Tout d'abord, pour ceux qui ne le savent pas, le mois de Mars est consacré en partie à Shakespeare sur le blog, avec cinq chroniques publiées au cours du mois. Vous pourrez retrouver tous les articles en suivant le lien ci-dessous. J'informe aussi ceux qui attendent les deux vidéos (le 10 Choses à Savoir Sur et l'Instant Thé) autour de Shakespeare qu'elles arriveront au début du mois d'Avril. Entre mon séjour chez Psychic et ma laryngite, j'ai manqué de temps pour filmer ce mois-ci. Mais rassurez vous, tout arrive très vite!


The Tempest:
Résumé:



Prospero, duc de Milan, avait devant lui un avenir radieux, jusqu'au jour où son frère, jaloux de sa réussite, complota contre lui. Prospero et sa fille Miranda se retrouvent exilés sur une île, où le père pratique la magie grâce à des livres. Il provoque alors une tempête qui cause le naufrage d'un bateau transportant Antonio, son frère, Alonso le roi de Naples et son fils Ferdinand... Pour Prospero, la vengeance semble se présenter sous les meilleurs auspices, mais c'est sans compter sur le coup de foudre réciproque de Ferdinand et Miranda et les manigances de Caliban, fils d'une puissante sorcière que Prospero tient en esclavage... 

Une histoire de vengeance:
A travers son oeuvre, Shakespeare a montré qu'il maniait aussi bien l'humour que le drame, et qu'il pouvait aborder une large gamme de thèmes tout en les traitant merveilleusement bien. On peut tout de même noter que l'un des thèmes récurrents de son oeuvre est celui de la vengeance, et avec lui celui de la trahison: que ce soit dans Hamlet, Macbeth ou encore The Tempest, les personnages shakespeariens sont très souvent mis à mal par leurs proches et doivent affronter la trahison, et préparent leur vengeance.
Ici, l'histoire commence alors que la trahison a déjà eu lieu. Prospero vit isolé sur une île avec sa fille depuis des années (douze ans, comme il l'explique à Miranda), après la trahison de son frère qui a voulu prendre sa place. Une trahison particulièrement lourde de conséquences, puisqu'il s'est vu non seulement dépossédé de ses biens, mais également envoyé loin de toute civilisation, le forçant à éduquer sa fille dans un monde hostile. La première scène donne son nom à la pièce, c'est une scène de tempête, une tempête surnaturelle puisque provoquée par la magie. Cette tempête est censée apporter à Prospero la vengeance qu'il attend depuis des années envers ceux qui ont usurpé sa place. Le motif de la tempête se retrouve alors à plusieurs reprises dans la pièce, à travers le tourbillon des personnages, de la magie, des éléments, mais aussi des sentiments. 

Un soupçon de fantastique:
Et c'est par la magie que Prospero compte accomplir sa vengeance. Il est présenté comme un être capable d'accomplir des actes magiques, grâce à des livres très précieux désignés comme étant la source de son pouvoir. Shakespeare mêle souvent des thématiques sombres avec du fantastique et de la magie, que ce soit par l'apparition d'esprit, de fantômes ou par l'intermédiaire de forces supérieures.  Ici, nous avons deux personnages, en dehors de Prospero, qui incarnent cette magie: d'un côté, nous avons Ariel, un esprit de la nature, qui obéit à Prospero. Il est très lié à son maître, et fait tourner en bourrique les différents personnages. Il est entre le faune et la sirène. L'autre personnage magique de la pièce, c'est Caliban, fils de la puissante sorcière Sycorax, que Prospero utilise comme esclave. Caliban ne pense qu'à trouver un moyen d'anéantir Prospero, quitte à s'allier à n'importe qui... 

La question du pardon:
Un autre thème capital de la pièce, c'est la question du pardon. Dès le début, ce thème est présenté à travers le personnage de Miranda. Miranda est montrée comme le pendant positif de Prospero, elle refuse la violence et ne veut causer de dommages à personne. Elle intervient pour empêcher son père de complètement détruire le navire, et ensuite son attitude envers les différents personnages montre une bonté de coeur touchante, qui contraste avec la violence dont peut parfois faire preuve son père. 
Prospero lui-même n'est pas complètement devenu sans coeur: il se montre bienveillant en pensant au souvenir de Gonzalo, qui l'a aidé par le passé, et accepte l'amour de Ferdinand et Miranda. Mais saura-t'il faire preuve de pardon face à ceux qui le trahirent par le passé? 

Ce que j'en ai pensé:
The Tempest. Voilà une pièce qui me tentait depuis des années, mais que je n'avais jamais osé lire. C'est un peu L'OEUVRE absolue, dans le sens où elle est réputée pour être la dernière composée par Shakespeare, et j'ai toujours une appréhension à lire les dernières oeuvres. On m'avait aussi souvent dit que la pièce n'était pas facile à comprendre, ce qui m'inquiétait encore un peu plus. Au final, j'ai fini par me jeter à l'eau pour ce mois Shakespeare. Et qu'est-ce que ça donne? Et bien une fois de plus je ne suis pas déçue.

Commençons par l'intrigue. Très rythmée, j'ai trouvé que la pièce se lisait très vite, je n'ai pas vu le temps passer, et j'étais déjà arrivée à la fin avant de m'en rendre compte. Un bon point, surtout lorsqu'on lit du théâtre. Il se passe beaucoup de choses, on ne perd pas de temps et on entre dans l'action dès les premiers vers. Pas de longueurs, juste ce qu'il faut, bref, rien à redire!

J'ai adoré les personnages de cette pièce. Prospero est un héros tragique qui possède un caractère très intéressant et bien exploité à travers la pièce. J'ai particulièrement aimé ses relations aux autres personnages, notamment à sa fille, à Ariel et à Caliban. Miranda et Ferdinand ont aussi une belle alchimie! J'aurais aimé que le personnage d'Antonio, le frère de Prospero, soit un peu plus développé (et ses motivations aussi). Bon, ils n'ont pas non plu la puissance d'Hamlet, Othello ou Macbeth, mais restent très intéressants.

Les thématiques de la pièce sont également passionnantes. La pièce contient les thèmes que j'aime tant chez Shakespeare: le fantastique, le drame, la vengeance, la famille, la violence... Tout est bien développé et travaillé, comme toujours chez cet auteur. Néanmoins, même si elle reste dans l'ensemble dramatique, la pièce contient quelques petites scènes humoristiques qui viennent soulager le côté plus sombre de l'ensemble. 

C'est vraiment une pièce que j'ai pris plaisir à découvrir et que je ne regrette pas d'avoir lue. Je la conseille fortement à ceux qui aiment Shakespeare, mais aussi à ceux qui souhaitent le découvrir, car j'ai trouvé la pièce relativement accessible, et encore une fois assez rapide à lire. J'ai également très envie de la voir sur scène, car à mon avis il est possible de faire beaucoup de choses avec cette pièce!

The Tempest, l'adaptation de 2010:
Quelques informations sur le film:
Commençons par quelques informations sur le film. Sorti en 2010, il a été réalisé par Julie Taymor, plus connue pour travailler dans le monde du théâtre et des comédies musicales (elle a adapté Shakespeare plusieurs fois, mais elle est aussi derrière la comédie musicale Spider-Man, connue pour être l'un des plus gros échecs de tout Broadway). Le film comporte un casting plutôt prestigieux, avec notamment Helen Mirren, Felicity Jones, Djimon Hounsou, Alan Cumming ou encore Reeve Carney, mais fut un échec à la fois critique et commercial (20 millions de budget, et seulement 346 000 dollars de recettes, une catastrophe). Le tournage se déroula en partie à Haïti. 

Ce que j'en ai pensé:
Au cours de ma vie, j'ai eu l'occasion de voir beaucoup de films. Des bons, et des mauvais. J'ai aussi eu le temps de voir un bon nombre d'adaptations de Shakespeare. Là aussi, des bonnes et des mauvaises. Malheureusement le film du jour est à classer, selon moi, parmi les mauvaises adaptations, mais aussi parmi les mauvais films, probablement l'un des pires que j'ai vus dans ma vie... 

On va commencer par les points positifs, parce qu'heureusement il y a tout de même quelques éléments à sauver dans The Tempest. Tout d'abord, on peut noter que le texte original est vraiment bien respecté dans son ensemble. J'avais mon livre sur les genoux pendant que je regardais le film (ce que je fais toujours en regardant une adaptation théâtrale), et à part une ou deux petites scènes qui se retrouvaient inversées et quelques vers qui étaient absents, j'ai eu la bonne surprise de réaliser qu'il y avait eu un vrai effort pour conserver au maximum l'oeuvre originale. Même les chansons ont été gardées, un bon point! Ensuite, j'ai trouvé que les acteurs sauvaient vraiment le film du naufrage. Ils jouent tous à peu près bien, et le casting est composé d'acteurs de talent: Helen Mirren, Felicity Jones,   ou encore Reeve Carney. 



Maintenant que j'ai énuméré ce qui allait, passons à ce qui me déplait dans ce film. J'ai recommencé plusieurs fois à écrire cette partie, non pas parce que je n'arrivais pas à trouver ce que je n'ai pas aimé, mais tout simplement parce qu'il y a tant de choses que mes idées n'arrivent pas à se mettre en place de façon logique. En regardant le film, j'ai vraiment eu la sensation que la réalisatrice ne savait pas quoi faire avec son projet, qu'elle avait eu beaucoup d'idées mais qu'au lieu de trier ces idées, tout avait été mélangé n'importe comment, aboutissant à un film très bizarre à regarder. A plusieurs reprises, j'ai eu l'impression de voir la même histoire mais racontée dans des univers différents, comme si je ne regardais pas le même film d'un bout à l'autre. 

Le film souffre d'incohérences assez lourdes et qui sortent vraiment le spectateur de son immersion. C'est un peu comme si l'équipe n'avait pas su quoi choisir entre une adaptation classique et une version modernisée de l'histoire. Voici quelques exemples: dès le début du film, les personnages "historiques", qui viennent de Naples et de Milan, sont habillés avec des tenues de gentilshommes qu'on s'attend à trouver dans un film historique. On se dit alors qu'on est face à une adaptation plutôt classique de l'oeuvre. Et puis soudain, Reeve Carney se retrouve en slim en jean noir avec une ceinture à clous, et Russell Brand est habillé en... En Russell Brand en fait, avec son foulard et des couleurs qui piquent les yeux. Pourquoi ce changement de style de costumes en plein milieu du film? Les incohérences sont aussi spectaculaires au niveau musical, c'en est presque agressif: à des moments, la musique est très douce, les chansons tirées de la pièce font très sobres, avec juste la voix et une légère mélodie, et puis soudain BOUM à certains passages, sans raison apparente, on nous balance du gros rock énervé qui détonne vraiment avec le reste. On peut aussi mentionner l'idée de faire de Prospero, un homme dans la pièce originale, une femme: pourquoi pas, dans l'absolu, mais il faut que ce changement apporte quelque chose, comme un traitement différent du personnage, de nouvelles thématiques exploitées... Et en fait non, aucune différence. 

Je ne comprends vraiment pas ce que j'ai vu. Il fallait faire des choix, trancher en amont pour une version ou moderne, ou classique, ou fantaisiste, mais à tout mélanger n'importe comment, on se retrouve avec un film plus qu'étrange, sans queue ni tête. A mentionner aussi les effets spéciaux vraiment moches, on se demande si on est en 2010 ou si il s'agit en fait d'un film des débuts des effets spéciaux. 

En bref, The Tempest me donne l'impression d'être un brouillon mélange d'idées qui n'aboutissent jamais, un brouillon que j'ai regardé jusqu'au bout mais que je ne vous conseille pas. C'était vraiment pénible à regarder, et j'en suis très déçue. 

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! Un article un peu particulier donc, puisque j'ai adoré la pièce mais détesté le film. Le dernier article du mois, qui portera une fois de plus sur Shakespeare, sera posté d'ici quelques jours. Demain je me rends aux Quais du Polar, j'ai hâte! En attendant n'hésitez pas à me laisser vos avis en commentaire, et prenez soin de vous!

AnGee Ersatz*



jeudi 26 mars 2015

In Love With Shakespeare #6: In Search of Shakespeare (Documentaire BBC).



Bonjour à tous et à toutes! 

Je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope! J'espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour nouvelle chronique! Mars touche à sa fin, et il nous reste trois chroniques à découvrir dans le cadre du mois Shakespeare. Après vous avoir présenté l'une de ses pièces ainsi qu'une biographie le concernant, j'ai choisi aujourd'hui de m'attaquer à un format un peu différent: le documentaire! En effet, en préparant ce mois à thème, je suis tombée sur un documentaire de la BBC datant de 2004, portant le nom de In Search of Shakespeare. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture! :)

Le Mois Shakespeare:
Petit rappel, avant d'aller plus loin, pour ceux qui découvrent le blog pour la première fois ou ne sont pas venus depuis longtemps: ce mois de Mars est consacré au célèbre dramaturge et poète William Shakespeare, qui est l'une des incarnations de la littérature britannique. Cinq articles seront en tout postés sur le blog, et deux vidéos sont également en préparation pour ma chaîne YouTube. Si le programme vous intéresse, je vous laisse suivre les liens ci-dessous.


In Search of Shakespeare:
Présentation du documentaire:



Entrons à présent dans le vif du sujet, et penchons nous un peu sur le documentaire en question. In Search of Shakespeare est un documentaire en quatre parties (chacune dure environ une heure), réalisée par la célèbre chaîne BBC. Il fut diffusé pour la toute première fois en 2004, sur plusieurs semaines. Le documentaire est présenté par Michael Wood, un historien et présentateur anglais né en 1948, et qui travaille régulièrement sur des programmes historiques (c'est un peu le Stéphane Bern anglais, en fait!). 
Les quatre parties (que je présenterai plus loin) s'intitulent A Time of Revolution, The Lost Years, The Duty of Poets et For All Time. Elles sont montées sous la forme d'un road-trip chronologique, où Michael Wood entraîne le spectateur dans divers lieux où Shakespeare a vécu ou aurait vécu. On retrouve également des extraits de différentes pièces de l'auteur, ainsi que la visite de nombreux domaines et la découverte de documents rares. Le but est de faire découvrir la vie peu connue de l'auteur le plus connu du monde. 
Si vous souhaitez voir le documentaire, sachez qu'il est disponible en DVD (notamment via Amazon), ou sur YouTube. En revanche, il n'existe pas, à ce que je sache, de version française. 

Michael Wood.
Résumé des différentes parties:
Comme mentionné plus haut, le documentaire se découpe en quatre parties, qui durent chacune à peu près une heure. 
Le premier volet du documentaire se nomme A Time of Revolution et sert à nous présenter, dans le même temps, les premières années de la vie de William Shakespeare et également l'époque dans laquelle il grandit. William Shakespeare est né en 1564, vraisemblablement (selon les registres) le 26 Avril à Stratford-Upon-Avon. La deuxième moitié du 16ème siècle est une période troublée, minée par les conflits religieux qui déchirent le pays depuis des décennies. Mais de nombreuses avancées sont à noter: William a l'opportunité de suivre une bonne éducation, apprenant le Latin et étudiant les auteurs classiques. L'art, et notamment le théâtre, devient de plus en plus présent dans le quotidien: des troupes itinérantes parcourent le pays pour présenter de très nombreuses pièces. Pourtant le parcours prometteur de William Shakespeare connait un premier revers à l'adolescence, lorsque son père, qui était jusqu'alors à la tête d'un commerce florissant dans les gants, perd son argent et aussi sa bonne réputation. Le jeune homme doit donc arrêter ses études et travailler. Très vite, il se retrouve également à la tête de sa propre famille, puisqu'il épouse (à 18 ans) Anne Hathaway (comme l'actrice), enceinte et âgée de plusieurs années de plus. La première partie se clôt donc sur ce tournant dans la vie du futur dramaturge. 
La seconde partie, The Lost Years, s'attaque à la lourde tâche de trouver des réponses à des questions qui se posent souvent lorsqu'on s'intéresse à Shakespeare: comment et pourquoi a-t'il quitté Stratford-Upon-Avon, comment est-il arrivé à Londres, et qu'a t'il fait entre temps? Le documentaire propose une piste selon laquelle Shakespeare aurait passé quelques années dans le Lancashire, terre des catholiques (Shakespeare aurait été élevé par une famille catholique), avant de retourner auprès de sa femme, avec laquelle il a déjà trois enfants. Shakespeare rejoint ensuite la troupe des Queen's Men, une compagnie théâtrale avec laquelle il parcourt le pays. Il commence également à écrire ses premières pièces, arrive à Londres et rencontre Christopher Marlowe, un autre auteur très prometteur. Le documentaire nous présente un peu plus en détails ce personnage de Christopher Marlowe, sa carrière mais aussi son potentiel rôle d'espion. En 1592, Shakespeare connait son premier gros succès avec Henry VI, succès qui marque un tournant dans sa carrière. 
The Duty of Poets, la troisième partie, nous entraîne à l'apogée du théâtre élisabéthain, dans les années 1590. De très nombreux dramaturges et poètes se font connaitre et rencontrent le succès. Néanmoins, c'est une période difficile pour les catholiques: la répression des catholiques est de plus en plus sévère, les maisons sont fouillées, des personnes arrêtées. Se posent alors la question du devoir du poète: doit-il glorifier Dieu (et si oui, quelle conception de Dieu? Celle des catholiques ou des anglicans?) ou autre chose? Chez Shakespeare, la réponse est claire: c'est l'amour qui guide sa plume, thématique que l'on retrouve dans plusieurs de ses oeuvres. Shakespeare est également très marqué par la mort de son unique fils, Hamlet, en 1596, une mort qui marquera son oeuvre. Le documentaire aborde aussi les difficultés qu'affrontent les artistes à l'époque, difficultés qu'ils décident de résoudre en traversant la Tamise pour construire un nouveau théâtre: le Globe, symbole du théâtre élisabéthain. C'est aussi l'époque des grandes tragédies de Shakespeare, comme Hamlet ou Othello, qui renforcent définitivement son statut d'auteur phare de la fin du siècle. 

The Globe.


Nous arrivons à la dernière grande partie de In Search of Shakespeare, For All Time. Le théâtre s'est imposé comme une force culturelle mais aussi politique, avec laquelle on fait passer des messages. En 1603, la reine Elizabeth meurt, et est remplacé par James I, le fils de son ennemie de toujours. James se présente comme un roi cultivé, qui fait de la troupe de Shakespeare les King's Men, autrement dit la troupe royale. Cependant, l'espoir qui était arrivé avec ce nouveau roi se fane petit à petit: les persécutions religieuses reprennent, et le Gunpowder Plot (un attentat avorté contre la famille royale et le parlement, en 1605) est loin d'apaiser les tensions. Shakespeare se sert de son oeuvre pour questionner et traiter ce qui se passe: c'est le cas de Macbeth, par exemple, ou de King Lear. En 1608, il ouvre un second théâtre, plus confidentiel, le Blackfriars. C'est une période de prospérité pour lui, mais aussi pour les artistes en général: les acteurs sont de plus en plus reconnus, leur statut est reconnu. Cependant, alors qu'il est au sommet de sa gloire, Shakespeare choisit de retourner à Stratford-Upon-Avon, auprès des siens. Pourquoi? Michael Wood avance plusieurs idées: le choix de retourner dans sa famille, qui s'agrandit avec des petits-enfants, ou la volonté de s'effacer avant l'arrivée d'une nouvelle génération? Quoi qu'il en soit, il meurt en 1616, dans des circonstances assez floues. Son oeuvre est rassemblée par ses amis, en trente-sept pièces, imprimées et publiées: c'est cet héritage qu'il nous reste aujourd'hui de cet immense dramaturge. 

Les grandes thématiques abordées:
En environ quatre heures, le documentaire In Search of Shakespeare nous introduit à la vie de Shakespeare, mais traite aussi divers thèmes autour de l'auteur et de l'époque dans laquelle il vit.
L'une de ces thématiques est la question religieuse, très présente: le pays est alors enfoncé dans des conflits religieux complexes depuis plusieurs décennies. Henry VIII s'est mis à dos le pape, a renié la religion catholique pour fonder l'anglicanisme. Depuis, les persécutions sur les croyants de "the old faith" se multiplient, les retournements de situations s'enchaînent, les catholiques se réfugient dans des terres réputées catholiques. On nous parle aussi beaucoup des croyances de Shakespeare.
Le statut des artistes à l'époque est également évoqué: quel rôle ont-ils? Que peuvent-ils se permettre?  Quelles sont les tendances de l'époque? C'est surtout la troisième partie sur le rôle des poètes que ces questions sont abordées, mais elles sont très intéressantes! 
Le documentaire traite aussi beaucoup de la vie personnelle de Shakespeare, en avançant plusieurs théories pour les questions un peu plus floues. On nous présente une grande quantité de lieux et de documents qui enrichissent vraiment le documentaire! J'ai par exemple beaucoup aimé les différentes façons d'écrire Shakespeare, c'est assez surprenant!

Ce que j'en ai pensé:
En préparant le mois Shakespeare, je cherchais à vous présenter non seulement des oeuvres de l'auteur, mais aussi à trouver d'autres éléments pour ceux qui voulaient découvrir Shakespeare autrement. Après la très bonne biographie de Stephen Greenblatt, c'est donc un documentaire que j'ai choisi de vous présenter. J'aime beaucoup regarder des documentaires historiques (j'adore par exemple les Secrets d'Histoire) ou littéraires, aussi celui-ci m'intéressait beaucoup! Alors, qu'est-ce que ça donne? Et bien In Search of Shakespeare est un documentaire très intéressant, avec beaucoup de qualités, mais pas dénué de points qui sont pour moi des petits défauts.


Le Blackfriars.
Commençons par les points forts. Tout d'abord, j'ai trouvé que le documentaire était dans l'ensemble passionnant: Michael Wood est un hôte vraiment sympathique et agréable, on a envie de le suivre à la découverte de Shakespeare. Et en parlant de découverte, on apprend énormément de choses dans ce documentaire! Même moi qui travaille souvent sur Shakespeare avec mes études ou le blog, j'ai appris des choses, découvert des théories, des noms, des lieux que je ne connaissais pas grâce à In Search of Shakespeare. C'était vraiment très enrichissant, j'ai pris beaucoup de notes pendant mon visionnage.

Le documentaire est également plutôt bien construit. J'ai apprécié le côté "road-trip", avec notre présentateur qui nous entraîne dans de nombreux endroits, un peu partout, et les rencontres effectuées dans ces endroits: j'ai adoré, par exemple, le passage chez les tailleurs qui montraient les tissus utilisés pour les cérémonies de couronnement, ou dans les théâtres. Il y a aussi un bon équilibre entre la présentation de Shakespeare et de son oeuvre, l'explication du contexte, les rencontres... J'ai aimé l'utilisation des documents et des sources, on a vraiment accès à des éléments précieux et rares! 

En ce qui concerne la durée, j'avoue que l'idée de regarder un documentaire de quatre heures fait un peu peur, mais le découpage en partie permet de regarder un épisode quand on le veut (en ce qui me concerne je les ai regardés deux par deux, sur deux semaines). Il est aussi possible de regarder chaque partie à partie, si une partie vous intéresse plus que les autres, mais vous risquez de passer à côté de quelques éléments. 



Les thématiques abordées sont elles aussi vraiment très intéressantes. Ce n'est pas juste un documentaire biographique tout bête, non, on nous détaille également beaucoup de choses sur le contexte, les proches de Shakespeare, la situation politique, religieuse, sociale, culturelle de l'époque. Mon seul bémol dans cette catégorie: j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de répétitions en ce qui concerne les conflits religieux, au détriment peut-être des autres thèmes. Certains éléments reviennent très souvent et c'est un peu dommage.

Mon gros bémol après avoir vu ce documentaire réside dans l'utilisation des extraits de pièces (d'ailleurs, on voit un jeune Eddie Redmayne à un moment!), utilisation parfois hasardeuse. Si à certains moments les extraits sont cohérents avec ce qu'on nous présente (une oeuvre, un élément dans la vie de Shakespeare, un thème), il y a parfois plusieurs minutes où des extraits sont condensés de façon un peu aléatoire, sans vraiment de raison. Et ça donne malheureusement l'impression que les monteurs ont voulu faire du remplissage pour arriver à 55 minutes ^^. C'est un petit point négatif, rien de très grave, mais je tenais à le mentionner. 

En bref, si vous êtes intéressés par Shakespeare et que vous êtes anglophones, je vous conseille fortement ce documentaire! 

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette chronique vous a plu, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire, je vous répondrai avec plaisir! On se retrouve d'ici quelques jours, en attendant prenez soin de vous! :)

AnGee Ersatz*



mardi 24 mars 2015

Kirsten Dunst #5: Marie-Antoinette de Sofia Coppola (2006) (Bonus: Carnet Secret d'une Reine, de Benjamin Lacombe).


Bonjour à tous et à toutes!

Bienvenue sur le Livroscope! J'espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique! Après une semaine de vacances chez mon amoureux Psychic TV, je suis de retour avec quatre chroniques à vous présenter en cette fin de Mars. Et pour commencer, j'ai choisi de poursuivre le cycle Kirsten Dunst, démarré il y a plusieurs mois, et grâce auquel je vous présente différents longs-métrages dans lesquels on retrouve la célèbre actrice. Le mois dernier, je vous ai parlé de Rencontres à Elizabethtown, un film où elle partage l'affiche avec Orlando Bloom, et aujourd'hui j'ai décidé de nous pencher sur un film que beaucoup d'entre vous attendaient: Marie-Antoinette, réalisé par Sofia Coppola et sorti en France en 2006. En espérant qu'il vous plaise, je vous souhaite une excellente lecture de cet article :)

Kirsten Dunst et Sofia Coppola sur le blog:
Avant d'aller plus loin, je tiens à rappeler qu'il est possible de retrouver toutes les chroniques autour de Kirsten Dunst (pour l'instant au nombre de cinq) en suivant le libellé ci-dessous. Je ne vais également pas de présentation de Sofia Coppola dans cet article, étant donné que j'ai déjà eu l'occasion de le faire lorsque j'ai parlé de The Virgin Suicides. Je vous invite donc à (re)lire les chroniques en question si elles vous intéressent :)


La carrière de Kirsten Dunst en 2006:



Nous avons quitté Kirsten Dunst en 2005 avec la comédie romantique Elizabethtown, et nous la retrouvons une petite année plus tard en tête d'affiche de Marie-Antoinette, film historique qui présente l'histoire (romancée) de la plus célèbre reine de France. On peut le dire, Kirsten Dunst a fait, pour sa carrière, des choix éclectiques: sur le blog, je vous ai présenté jusqu'à présent un film de vampires, un blockbuster avec un superhéros, une comédie romantique, et voilà que l'on se dirige vers le monde du film historique. En 2006, Kirsten Dunst s'est déjà établie comme, étant une actrice connue et reconnue, avec une filmographie déjà impressionnante pour son jeune âge, mais la plupart des films dans lesquels on la voit à l'époque la place surtout dans des seconds rôles. Avec Marie-Antoinette, Sofia Coppola offre à son actrice fétiche un rôle de premier plan, et pas des moindres: celui de la célèbre Marie-Antoinette, dernière reine de France, une reine controversée et entrée dans l'Histoire à jamais avec la Révolution. Le tournage du film eut lieu à Versailles même, où le château fut privatisé. 

Marie-Antoinette:
Quelques informations sur le film.
Penchons nous, pour commencer, un peu sur le film. Sorti en 2006, le film est le fruit du travail de la réalisatrice Sofia Coppola, connue pour ses films comme Lost in Translation ou The Virgin Suicides. Comme mentionné plus haut, l'équipe de tournage a eu l'opportunité de s'installer dans les locaux du château en le privatisant la nuit ou les jours où il n'y avait pas de visites. En ce qui concerne les costumes, ils demandèrent un travail pharaonique qui fut récompensé de plusieurs prix. Au niveau du casting, on retrouve Kirsten Dunst dans le rôle-titre, Jason Schwartzman dans celui de Louis XVI, Jamie Dornan dans celui du comte de Fersen, Asia Argento dans celui de la comtesse du Barry... Bref, la liste est longue! Avec un budget de 40 millions de dollars, le film fut un joli succès, à la fois critique et commercial avec plus de 60 millions de dollars de recette. Marie-Antoinette a la particularité d'avoir une bande-son très rock, où on retrouve notamment The Cure ou Siouxsie and the Banshees. Je vous laisse ci-dessous la bande-annonce du film, pour vous donner un petit aperçu: 



Résumé:
A seulement 14 ans, la jeune Marie-Antoinette, fille de Marie-Thérèse, impératrice d'Autriche, doit quitter tout ce qu'elle connait: sa famille, ses proches, son pays, sa culture, et même ses chiots. Pourquoi? Pour se rendre en France afin d'épouser le petit-fils du roi Louis XV, héritier de la couronne de France. Commence pour la jeune fille une nouvelle étape dans sa vie, étape semée d'embûches où le moindre de ses faits et gestes est analysé, scruté, et critiqué. De son arrivée en France à son ascension au pouvoir, le film retrace la vie, les doutes, les fêtes, les troubles de la plus célèbre reine de France. 

Un film historique qui flirte avec la modernité: 
Des films historiques, le cinéma en regorge. Entre les biopics, les films de guerre, nombreux sont les longs-métrages autour de l'Histoire à sortir chaque année. La grande difficulté? Se démarquer. 
Dès ses premiers films, Sofia Coppola a su se créer une identité, se démarquer des réalisateurs avec un style particulier, des thèmes bien à elle, et une façon de raconter des histoires qui lui est propre. Et avec Marie-Antoinette, elle affirme une nouvelle fois son identité. 
D'un côté, le film se veut historique. Il s'agit d'un biopic (un film biographique) qui, même s'il prend quelques libertés avec les faits réels, respecte quand même dans l'ensemble son sujet initial, racontant avec brio la vie de Marie-Antoinette. Nous la suivons comme un spectateur, un confident, témoin de sa vie mais également de ses sentiments intérieurs. A travers elle, on découvre aussi une partie de l'Histoire de France, la culture de l'époque, notamment en ce qui concerne l'étiquette, qui joue un rôle si important dans l'intrigue. La mode, les occupations de la noblesse sont abordées à travers le film. 
Mais dans le même temps, Sofia Coppola jongle avec Histoire et modernité, en proposant en particulier une bande-son plutôt surprenante pour un tel film: alors qu'on s'attend à de la musique classique ou du clavecin, la réalisatrice, qui mettait déjà en avant cet aspect dans ses précédents films, crée une ambiance unique à grand coup de morceaux New Wave ou Rock. Si cette atmosphère musicale surprend à première vue, force est de constater qu'elle apporte un vrai plus au film, en lui donnait une identité très particulière. Un parti pris intéressant! 

Kirsten Dunst dans le film:
Attardons nous à présent sur Kirsten Dunst, rôle principal du film mais aussi figure centrale de ce Cycle. Dans Marie-Antoinette, elle se voit confier le premier rôle. Et dans un film historique/biographique, le premier rôle est plus que capital. Celui de Marie-Antoinette est assez complexe: c'est une figure qui captive, fascine, mais qui est également très controversée. Elle fut quand même détestée par beaucoup de son vivant, et la fin de sa vie est loin d'être enviable. Kirsten Dunst démarre le film en interprétant une Marie-Antoinette âgée de seulement 14 ans, une adolescente fraîche et innocente, un peu naïve, qui se retrouve catapultée dans un univers complètement différent de celui dans lequel elle a grandit. A travers le film, cette adolescente évolue, d'une personne au style plutôt épuré, sobre, à une personne reconnue pour son style, qui lance les modes et qui est recouverte de parures, de plumes, de bijoux, de perles. Elle s'approprie l'étiquette qu'elle ne comprend, instaure les modes, ce qui est à faire et ne pas faire, et sur la fin du film, on ressent parfaitement sa lassitude, le temps qui est passé sur elle. C'est un rôle qui est à la fois exubérant, plein de vie mais aussi de doute, de difficulté. 

Ce que j'en ai pensé:
Lorsque j'étais adolescente, j'étais déjà passionnée non seulement de lecture, mais aussi d'Histoire. J'ai eu la chance d'avoir une maman qui économisait chaque année avec soin sur son salaire pour offrir à ma petite famille des vacances où nous visitions de superbes châteaux en France, mais aussi des châteaux plus modestes, des visites qui contribuèrent à développer mon intérêt pour l'Histoire. Je me rappelle très bien être allée voir Marie-Antoinette au cinéma, à l'âge de 14 ans, un souvenir puissant qui reste encore aujourd'hui gravé dans ma mémoire. Huit ans après (oui, déjà. Ouille), j'ai revu ce film de très nombreuses fois, et il est pour moi l'un de mes films préférés, un de mes films cultes, et je me devais de le placer un jour ou l'autre sur le blog. Un coup de coeur énorme, dont je ressens encore les palpitations des années après l'avoir vu pour la première fois.



Commençons par l'histoire. Sofia Coppola a pris le parti d'évincer l'enfance de son héroïne pour se focaliser sur son arrivée en France et son évolution, à la fois en tant que femme et reine. Si vous connaissez déjà le personnage, vous n'apprendrez peut-être pas grand chose de nouveau, mais on nous propose un film avec du rythme, les événements se succèdent, alternant la rapidité et le faste des fêtes où la reine se rend, au calme plus contemplatif de ses moments de lassitude ou d'un matin qui se lève. Les grandes lignes historiques sont respectées, et au delà d'un portrait de la reine de France, la réalisatrice nous propose un portrait de femme, de mère, d'amante, un portrait passionnant et multifacettes, sans jugement, où le spectateur est laissé libre de réfléchir à ce qu'il voit.

En ce qui concerne les personnages, je les ai tous trouvés intéressants, chacun à leur façon. Les interactions entre les différents personnages sont l'une des forces du film, la façon dont tous gravitent, modèlent, envient, jalousent Marie-Antoinette reflète la difficulté à donner un visage à cet être. Est-elle si stupide que certains pensent le croire? Est-elle réellement futile? Est-elle perdue? Est-elle prisonnière? Le film est également servi par un excellent casting, qui insuffle une force à ces personnages. Kirsten Dunst s'en sort à merveilles, et j'ai un petit faible pour le jeu d'acteur de Jason Schwartzman, qui est décidément excellent dans tous les rôles où je le vois. 

A travers l'histoire de Marie-Antoinette, le film aborde de nombreuses thématiques, dont certaines sont récurrentes dans l'oeuvre de Sofia Coppola: la contemplation, notre place dans le monde ou dans un cercle défini, les apparences, le rôle de chacun, les femmes, les interdits, la transgression... Ici, plusieurs éléments sortent du lot. Tout d'abord, l'idée de l'évolution: j'ai mentionné ce sujet plus haut, lorsque l'on découvre le chemin parcouru par Marie-Antoinette depuis son arrivée en France. J'ai vraiment aimé la façon dont cette évolution est traitée à travers le film. L'étiquette et la chasse aux nouvelles activités toujours plus folles pour éviter l'ennui sont également très intéressantes, apportant un tourbillon de couleurs, vêtements, fêtes toutes plus surprenantes les unes que les autres.

Mais ce que je préfère dans le film, c'est probablement la réalisation. Tout est soigneusement travaillé, et ça se sent. Le travail des décors et des costumes est spectaculaire, il y a une profusion de détails que l'on ne repère pas toujours au premier coup d'oeil. La couleur est magnifique dans ce film, et certaines scènes sont réellement incroyables, sur tous les plans: j'ai par exemple en tête la descente des escaliers avec la musique de The Cure en fond, un moment grandiose! Le film est visuellement magnifique, musicalement génial, soigné, travaillé, superbe, bref, c'est une petite pépite visuelle. 

En bref, Marie-Antoinette est probablement le film que je préfère parmi ceux que je vous présente pour le cycle Kirsten Dunst. Je le recommande chaudement à ceux qui ne l'ont pas vu et s'intéressent non seulement à l'actrice, mais aussi à Sofia Coppola ou à Marie-Antoinette. En ce qui me concerne, c'est un film dont je ne me lasse pas!


Bonus: Carnet Secret d'une Reine de Benjamin Lacombe:
A Noël dernier, mon amoureux Psychic TV m'a offert plusieurs livres (c'est vraiment un copain fantastique), et parmi ces livres, il y avait un ouvrage que je regardais amoureusement depuis des semaines: Marie-Antoinette, Carnet Secret d'une Reine, de l'excellent Benjamin Lacombe. Benjamin Lacombe, pour ceux qui ne le connaissent pas, est un illustrateur/dessinateur/artiste de grand talent, l'un des meilleurs selon moi. Après avoir illustré Blanche-Neige, les Contes Macabres de Poe à sa sauce, ou avoir décliné son univers dans moult albums magnifiques, il s'est attaqué à un projet ambitieux: réaliser un livre autour de Marie-Antoinette. 
Le livre se présente comme une biographie de la reine sous une forme assez originale, puisque Benjamin Lacombe a non seulement illustré le livre (et je reparlerai des illustrations dans quelques instants) mais il a aussi choisi de le présenter sous la forme d'un carnet que Marie-Antoinette aurait pu écrire pour raconter sa vie, une sorte de journal intime. 
J'ai déjà par le passé lu plusieurs livres autour de Marie-Antoinette (notamment l'excellente biographie par Stegan Zweig, j'ai aussi prévu de lire celle écrite par Antonia Fraser prochainement), mais celui-ci est une vraie petite pépite. Si je n'ai pas appris grand-chose concernant la vie de la reine, je salue l'originalité de livre avec sa forme de journal intime, qui permettra de découvrir son histoire d'une autre façon que sous une biographie classique. Le livre est très travaillé, et on a la sensation que la reine s'adresse à nous!



Le livre est également spectaculaire au niveau visuel. Comme toujours avec Benjamin Lacombe, nous sommes face à une oeuvre d'une très grande qualité: les illustrations sont soignées, et vraiment superbes. Elles fourmillent de détails, et le résultat est plus que spectaculaire. Je ne cesse de me pâmer devant son travail, depuis que je le suis Benjamin Lacombe ne cesse de m'émerveiller et de me surprendre. En bref, à déguster si son univers vous plait! :)

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette chronique vous a plu, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire, et à me livrer vos impressions sur le film ou sur le livre! Les trois derniers articles du mois seront les articles du mois Shakespeare, j'ai hâte de vous les présenter! En attendant prenez soin de vous et lisez beaucoup! :)

AnGee Ersatz*



mercredi 18 mars 2015

Psychic TV présente: Kingsman: Services Secrets (Collectif).



(Petit message d'AnGee: Bonjour à tous! Avant de commencer cet article, je tenais à vous présenter rapidement un nouveau Challenge auquel je participe avec le blog et Psychic. Ce Challenge, c'est le LEAF, organisé par Psylook du Manège de Psylook. Ce Challenge consiste à chroniquer des livres adaptés au cinéma. Le livre que vous présente Psychic aujourd'hui a récemment fait l'objet d'une adaptation, à savoir Kingsman de Matthew Vaughn avec notamment Colin Firth! Cet article est donc le premier des cinquante articles que j'ai prévus de faire pour le Challenge. Bonne lecture à tous :D).

Kingsman : Services Secrets (Tome 1) (2013).

Ecrit par Mark Millar.
Illustré par Walt Gibbons.

En sortant de Président Lex Luthor, je me demandais bien quel comics lire pour rehausser le niveau. Et j'ai entendu parler, via le Vlog du Cinéma de Durendal sur Youtube, et de quelques amis, d'un certain Kingsman, un film d'espionnage assez fun.
Et puis, en boutique, il est sorti un comic de Kingsman. J'avais peur de me trouver face à quelque chose d'épisodique, mais si c'est pour faire comme Kick-Ass (Un arc principal / tome), je me suis dit, autant y accorder sa chance. De plus, le Vlog mentionné précédemment m'avait donné envie, apparamment un truc entre Kick-Ass et Wanted. Je tiens à préciser qu'a l'heure de cet article, je n'ai pas vu Kingsman au cinéma.


Kingsman, de l'imagination de Millar et Gibbons, est censé illustrer « ce que donnerait la jeunesse rebelle de James Bond » avant qu'il ne devienne l'agent (le moins) secret de Ian Fleming.
Et l'histoire est mi-sérieuse, mi-comique, tout comme pouvait l'être Kick-Ass.
Nous commençons l'histoire avec le sauvetage de Mark Hamill (oui oui), qui finit malheureusement tué...par un accident de parachute de l'Agent secret venu le sauver. 
Ils ont tué Luke Skywalker avant même que le récit commence. C'est beau, et ça m'a fait hurler le rire. Ca va faire plaisir aux fans ardus de Star Wars qui acceptent tout et n'importe quoi de la licence, y compris la suppression de l'univers étendu grâce à Disney. Et ne parlons pas du Christmas Special des années 80, sinon nous aurons un ordre 66 interne à la fandom.

Passé ce petit troll gratuit, nous découvrons l'agent Jack « London », Agent secret pour la couronne Britannique, qui surveille de loin Gary, son neveu vivant dans les quartiers défavorisés de Londres. Alors que ce dernier finit en Garde à Vue pour un vol de voiture, Jack décide de lui offrir une chance de s'en sortir, et de troquer sa vie vouée au surplace pour une carrière d'agent secret.
Et à partir de là, je ne vous dis rien de plus, mais la structure même de l'histoire qui va s'ensuivre ressemble beaucoup à celle de Wanted / Kick-Ass, avec même un « Grand Méchant » qui emprunte dans ses desseins quelques idées à l'antagoniste principal de Watchmen.
Tantôt parodique des clichés et archétypes de l'histoire d'agent secret, saupoudrée d'un enrobage prenant pour calque la structure d'histoire des comics cités précédemment, l'histoire de Kingsman n'apportera certes pas une révolution dans le milieu des comics, mais l'ambiance espionnage apporte un univers qu'on ne voit pas vraiment dans cette catégorie d'ouvrages, qui sont généralement tournés autour du super-héroïsme et du fantastique.



Je ne m'attarde pas plus que ça sur l'illustration qui vous rappellera toujours les comics cités avant. Mais ma plus grande critique concerne l'histoire, somme toute « classique » dans sa construction en mode « Agents Secrets », mais qui n'est pourtant pas inintéressante.
Justement, en parlant de construction, je n'irais pas jusqu'à dire que Kingsman est un copié-collé avec des costards et montre-laser de Wanted, mais le « Jeune Débutant / Devient super efficace / Va affronter le méchant / Twist / Va affronter le méchant à nouveau », quand on a un peu de lectures à son actif, ça perd de son effet de surprise. Toutefois, je ne désespère pas de voir un peu de changement par la suite, sachant que notre « héros » est plutôt intéressant dans sa construction et son ambition. La fin ouverte de ce Tome 1 laisse supposer une suite que j'espère moins « générique » dans sa construction. 


En bref, si vous aimez l'ambiance des comics de Mark Millar (avec des effusions de sang, des références pop-culture modernes, et du franc-parler), jetez un coup d'oeil à Kingsman. J'essaierai de voir le film dès que possible, mais je suis plutôt content de cette lecture !

Psychic TV.

samedi 14 mars 2015

Edith, Reine des Saxons, de Regine Sondermann.




Bonjour à tous et à toutes! 

Je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope! Aujourd'hui c'est Samedi, pour beaucoup le week-end commence, et pour fêter ça, quoi de mieux qu'un nouvel article! Après ma petite présentation de Will in the World, biographie de William Shakespeare, je vous propose de partir à la découverte d'un livre historique entre la biographie et le roman. Ce livre, c'est Edith, Reine des Saxons, que j'ai pu découvrir grâce aux partenariats Livraddict. Il s'agit d'un roman de Regine Sondermann, que je remercie ainsi que la team Livraddict pour leur confiance, et sans perdre plus de temps, je vous propose de nous plonger dans son univers!

Petite annonce avant de commencer: à partir de Lundi, je serai plusieurs jours chez Psychic TV, mon copain. Je serai donc un peu moins réactive pour répondre aux commentaires, mais rassurez-vous, des articles sont déjà prévus! 

Regine Sondermann, qui est-ce?
Avant d'aller plus loin, commençons par une petite présentation de notre auteure du jour, Regine Sondermann! Alors j'ai eu du mal à trouver des informations la concernant, mais je suis tombée sur un site en Allemand (et là je suis contente d'avoir fait de l'Allemand jusqu'en prépa). Regine Sondermann est née en 1965, à Nördlingen, ville située en Bavière. Elle commence par faire des études en langue, notamment à Cologne et à Berlin, avant de se consacrer au métier d'écrivain. Elle a écrit plusieurs livres, dont certains sont consacrés à l'art et plus particulièrement à la peinture. Edith, Reine des Saxons vient d'être publié en France chez Amazon, et a été traduit par Karin Voigt. 
Petit point pour terminer cette présentation: j'ai reçu le livre grâce aux partenariats Livraddict (auxquels tout le monde peut participer en suivant les conditions du site), et c'est la première fois que je recevais un livre non seulement dédicacé par l'auteure, mais en plus accompagné d'une très gentille carte de sa part. Je suis loin d'être une experte des partenariats (les seuls auxquels je participe sont ceux de Livraddict ou la Masse Critique de Babelio) donc je ne sais pas si c'est une pratique courante, mais j'en ai été très touchée et tenais à le mentionner! 

Edith, Reine des Saxons:
Quatrième de couverture:
"Vous voulez m'aimer mais vous ne me connaissez pas.". C'est par ces mots que la Reine Edith commence son récit, qu'elle nous adresse aujourd'hui la parole, à plus de mille ans de distance. L'auteur magdebourgeoise, Regine Sondermann, transporte le lecteur dans un Moyen-Âge encore jeune, aux côtés d'une femme dont on ne connaissait jusqu'à présent que peu de choses. Elle mourut à trente-six ans et fut enterrée dans la cathédrale de Magdeburg où ses ossements ont été retrouvées dans un petit cercueil de plomb, en l'an 2010. L'auteur a trouvé dans les sources historiques, les livres d'histoire et ses entretiens avec les archéologues et historiens de petits morceaux de cette courte vie, qu'elle a patiemment assemblés et remis en place, comme un bol ancien brisé il y a très longtemps. Lire l'histoire d'Edith et de sa famille, c'est voyager dans des contrées inconnues, qui nous paraissent si proches, et se trouvent pourtant infiniment loin, c'est découvrir des moeurs tantôt archaïques, tantôt cruelles et la croyance profonde guidant et réconfortant nos ancêtres, livrés impuissants aux guerres, famines et maladies. 


Entre la biographie et le roman:
Edith, Reine des Saxons, est un livre historique assez particulier. Pourquoi particulier? Car Regine Sondermann parvient à trouver un équilibre subtil entre roman et biographie autour de ce personnage d'Edith, personnage mystérieux un peu oubliée par l'Histoire avec un grand H. 
Le livre a un côté biographique indéniable: l'auteure a fait un gros travail de recherches en amont, ça se sent à travers les pages. Reine Sondermann nous apporte beaucoup de données: des dates, des noms, des lieux, des événements... On en apprend beaucoup non seulement sur Edith mais aussi sur le monde dans lequel elle vivait. Le livre contient également, à la fin, des repères chronologiques et bibliographiques supplémentaires, ce qui peut intéresser ceux qui aiment chercher plus loin et fouiller davantage. 
Mais pour nous raconter la vie d'Edith, vie qui reste néanmoins cernée par les zones d'ombre (les sources de l'époque ne sont pas aussi nombreuses ou aussi fiables qu'elles le sont aujourd'hui), l'auteure a choisi de le faire sous forme de roman. Elle offre ainsi la possibilité à Edith de s'exprimer elle-même, par une narration à la première personne, un choix assez intéressant, en se glissant dans la peau de son personnage pour la faire communiquer avec nous, à plus de mille ans d'écart. Un parti pris plutôt original!

Le portrait d'une époque:
A travers le livre, Regine Sondermann nous raconte la vie d'Edith: sa naissance, son enfance dans une famille nombreuse, son mariage avec Otton, ses enfants... Cependant, le roman va plus loin encore, puisqu'on nous propose un regard plus poussé, un regard sur l'univers d'Edith. Edith a vécu au tout début du Moyen-Âge, à une époque très éloignée de la nôtre et qui reste assez méconnue, voire obscure. A travers le livre, nous découvrons un peu plus cette période située au début du 10ème siècle. 
Edith nait en 912, vraisemblablement, dans une famille nombreuse. Les alliances familiales, qui se font à travers le mariage et où les filles ont leur grande importance, constituent l'un des enjeux politiques majeurs de l'époque. A travers ces mariages, on découvre des coutumes qui se forment, et des règles pas encore définies. La famille est une entité capitale, et Edith insiste bien sur le rôle des frères, pères, mais surtout mères et soeurs qui sont mises en avant (on peut par exemple mentionner la soeur aînée d'Edith, Edwidge, pour laquelle notre héroïne a une affection particulière). La descendance et la transmission sont aussi au coeur du livre. 
Autre élément important: la religion, qui est ici associée à la culture et à l'éducation. Edith voue un intérêt très fort à la religion, souhaitant même devenir nonne. Par la religion, elle reçoit une éducation que l'on peut qualifier de très bonne pour l'époque, apprenant à lire. Elle rencontre également des religieux, avec lesquels elle a des discussions très intéressantes sur le devenir des anciennes religions, des langues anciennes qui disparaissent avec l'émergence d'une autre culture plus européenne, plus chrétienne. 
Le livre contient d'autres thématiques, comme la maladie ou la guerre, mais je vous laisse le lire pour en découvrir davantage ;).

Ce que j'ai pensé du livre:
Si vous suivez un peu le blog, vous aurez peut-être déjà remarqué que la littérature historique est l'un des genres qui me plait le plus. J'aime lire des romans historiques, des biographies, ou tout simplement des livres d'Histoire. Mes périodes de prédilection sont plutôt le Moyen-Âge et l'ère victorienne, mais je suis ouverte à la découverte. Aussi, Edith, Reine des Saxons avait à priori tout pour me plaire, et les chroniques lues sur les blogs (notamment celui de Parthenia) me donnaient très envie de m'y plonger. Au final, que penser de ce livre? Et bien Edith, Reine des Saxons est l'un de mes coups de coeur lecture de 2015!

La cathédrale où furent retrouvés les ossements d'Edith.

J'ai vraiment transportée par ce livre que j'ai trouvé extrêmement riche et passionnant. Commençons par le premier point fort du livre: le style de l'auteure. Il s'agit d'une traduction, réalisée par Karin Voigt, et le résultat est un style agréable à lire, très fluide, efficace, et qui est parvenu à me faire entrer dans l'histoire (et dans l'Histoire) dès les premières pages. J'ai particulièrement aimé le choix d'utiliser une narration à la première personne, on a vraiment la sensation qu'Edith s'adresse à nous directement. La lecture est fluide, impression renforcée par les chapitres courts. Le livre se lit assez rapidement, et j'étais triste de quitter Edith!

Ensuite, j'ai beaucoup aimé découvrir Edith. Je me souviens avoir un peu entendu parler de la découverte de ses ossements en 2010, mais en dehors de ça je ne connaissais pas grand chose (pour ne pas dire rien) de son vécu, de son histoire. Regine Sondermann nous en apprend beaucoup à travers son livre, c'était un portrait passionnant et riche en détails et éléments. J'ai refermé le livre  en ayant la sensation d'avoir appris de nouvelles choses, et j'ai apprécié trouver à la fin la chronologie et les détails bibliographiques. C'est un petit plus non négligeable dans tout livre historique! J'en profite pour saluer au passage le travail de recherches de l'auteure, conséquent pour écrire ce livre. 

En ce qui concerne les personnages, je me suis vraiment attachée à Edith. C'est elle qui est mis en avant dans le livre, et je me suis intéressée à elle, je l'ai trouvée touchante et très intéressante. J'ai particulièrement trouvé captivant le regard qu'elle porte sur ses proches, la façon dont elle dépeint les gens qui l'entourent et notamment la femme: elle parle par exemple beaucoup de sa soeur, de la mère de son époux ou de sa propre mère. Des personnages féminins valorisés et très intéressants! 

Au final, Edith, Reine des Saxons s'est avéré être une lecture enrichissante et que je conseille à tous les amateurs de littérature historique (et surtout si vous aimez le Moyen-Âge). Mon seul petit bémol, c'est que j'ai trouvé la fin un peu trop abrupte, un peu trop soudaine, mais ça reste un micro point! 

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette chronique vous a plu, si c'est le cas n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire, je me fais un plaisir de répondre à tout le monde! On se retrouve d'ici quelques jours avec, au programme, un petit article sur un documentaire autour de William Shakespeare! En attendant prenez soin de vous et lisez beaucoup!

AnGee Ersatz*



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