jeudi 27 février 2014

Challenge Johnny Depp #6: Sweeney Todd, The Demon Barber of Fleet Street, de Tim Burton.



Bonjour à tous et à toutes!

Aaah nous y voilà, Février touche à sa fin! Certains s'apprêtent à reprendre le chemin de l'école, tandis que d'autres (comme moi) commencent à penser à ce qu'ils vont faire de leurs jours de détente... Dans mon cas, les possibilités sont assez restreintes, car entre le blog et mes devoirs, j'ai de quoi être occupée! Mais cessons de bavarder, et penchons-nous plutôt sur notre sujet du jour. Pour achever Février en beauté, je vous propose (avant un article sur Boris Vian qui sera publié demain) de poursuivre le Challenge cinématographique autour de l'acteur Johnny Depp, dans lequel je me suis lancée il y a quelques mois: après avoir traité d'un gros morceau de le mois dernier avec la saga Pirates des Caraïbes, j'ai décidé de m'attaquer aujourd'hui à un film un peu particulier puisqu'il s'agit d'une comédie musicale, Sweeney Todd. Ce film, réalisé par Tim Burton, est l'une des nombreuses collaborations entre les deux hommes, et je tenais à faire un article à son sujet. Bonne lecture à tous! :)

La carrière de Johnny en 2008:
Commençons par un petit point sur la carrière de Johnny au moment de la sortie du film. Le premier volet de la saga Pirates of the Caribbean a apporté une popularité plus "mainstream" à Johnny Depp déjà très apprécié, faisant de lui la coqueluche du public et notamment des enfants. Ses projets cinématographiques prennent une nouvelle dimension grâce à leur variété: il tourne dans des films plus familiaux, comme les suites de PotC sorties en 2006 et 2007, Finding Neverland, un film autour de l'auteur de Peter Pan, ou encore dans l'adaptation du roman de Roald Dahl Charlie and the Chocolate Factory (nouvelle collaboration avec Tim Burton). Néanmoins, il continue de tourner dans des films moins grand public, le meilleur étant le film The Libertine. Les projets se multiplient pour l'acteur, qui ne connait pas la crise!

Tim Burton, c'est qui?
Habituellement, lorsque je prépare mes articles cinéma, j'aime faire une petite biographie (aussi succincte soit-elle) des réalisateurs sur lesquels je travaille. Cependant, dans le cas de Tim Burton, je vais faire une exception. Si vous suivez le blog, vous savez que Tim Burton est un habitué de mes articles, et j'ai déjà consacré pas mal de chroniques à ses films ou à son univers. Je vous conseille donc de suivre le lien ci-dessous qui vous mènera directement à la rubrique Tim Burton (car oui, il y a une rubrique Tim Burton ^^)!



Sweeney Todd:
Résumé:
Londres. 1848. Après avoir été banni pendant quinze longues années de la capitale, l'ex-barbier Benjamin Barker, qui se fait désormais appeler Sweeney Todd, est de retour, accompagné du jeune Anthony Hope. Il avait été accusé et condamné à tort par un juge fourbe du nom de Turpin qui, en réalité, convoitait sa femme. Sweeney apprend par Mrs Lovett, qui a récupéré l'échoppe du barbier et l'a transformée en "meat pie shop" (comprenez "magasin de tourtes à la viande") peu prospère, que sa femme est morte et que sa fille, Johanna, est séquestrée par le juge Turpin. Il fait donc le voeu de se venger de ceux qui ont causé la perte de sa famille, en créant avec Mrs Lovett une alliance démoniaque: lui taille, et elle cuisine...

De son côté, Anthony est tombé sous le charme de la belle Johanna, mais Turpin est bien décidé à tout faire pour les empêcher d'être ensemble.

Informations pratiques:
Réalisé par Tim Burton, avec lequel Johnny Depp a déjà collaboré de multiples fois par le passé pour des films comme Edward Scissorhands ou Sleepy Hollow, Sweeney Todd sort dans les salles obscures en 2007 aux Etats-Unis, et en Janvier 2008 en France. Avec un budget avoisinant les 60 millions (selon les sites, il varie de 50 à 65 millions), le film fut un joli succès, engrangeant plus de 150 000 millions de dollars. En France, plus d'un million de spectateurs sont allés voir le film au cinéma. Le film fut également nominé plusieurs fois lors de diverses cérémonies, comme les Oscars, les Saturn Awards, ou encore les Golden Globes, lors de laquelle le film fut consacré Meilleure comédie ou comédie musicale, Johnny Depp recevant également le prix du Meilleur acteur dans une comédie ou comédie musicale.



En ce qui concerne le casting, on a du très, très lourd. Johnny Depp et Helena Bonham Carter, deux des acteurs fétiches du réalisateur chevelu, incarnent le couple diabolique Sweeney Todd/Mrs Lovett. Alan Rickman (que beaucoup d'entre vous connaissent pour son rôle de Severus Rogue dans la saga Harry Potter, mais qui a également joué dans une quantité de films, comme le Parfum, Die Hard, ou encore Robin des Bois) interprète le Juge Turpin; Timothy Spall (lui aussi, on l'a vu dans Harry Potter en tant que Peter Pettigrew, ou en tant que Winston Churchill dans le super film The King's Speech) joue son bras droit, Bamford. Le jeune Jamie Campbell Bower, qui a depuis incarné Caius Volturi dans Twilight, Gellert Grindewald dans Harry Potter (oui, encore), ou encore Arthur dans la série Camelot, faisait sa première grosse apparition au cinéma dans le rôle de Anthony Hope tombant sous le charme de Johanna jouée par Jayne Wisener. Enfin, Sacha Baron Cohen, que l'on connait principalement pour ses personnages déjantés (Borat, Brüno...), se métamorphose en barbier prétentieux du nom d'Adolfo Pirelli.

Pour finir, voici le trailer du film:



Quelques points importants:
Sweeney Todd, un personnage mythique:
Le film contient beaucoup de points très intéressant, mais commençons par nous intéresser à ce qui en fait la sève, son personnage principal. Bien qu'il soit extrêmement imaginatif lorsqu'il s'agit de créer des personnages et des univers, Tim Burton n'a cependant pas inventé l'ami Sweeney.


En effet, Sweeney Todd est un personnage avec une looongue histoire, puisqu'il s'agit d'un "héros" du folklore britannique, un peu dans le même esprit que Jack Frost ou le Père Noël (sauf que le Père Noël ne tranche pas la gorge des gens qu'il rencontre, mais vous avez compris l'idée). Il apparut pour la première fois dans un périodique en 1846, à l'époque où la publication en épisodes dans les journaux était encore fréquente. Par la suite, il fut réutilisé dans de nombreux média, que ce soit la littérature ou la télévision, mais il est surtout très présent au cinéma et au théâtre, que ce soit en comédie musicale ou en pièce plus classique. Burton fut d'ailleurs inspiré par l'une de ses versions musicales de l'histoire de Sweeney Todd. Paradoxalement, il a fallu attendre l'arrivée du film en 2008 pour ce personnage se fasse vraiment connaitre en France.

En ce qui concerne l'origine précise de l'histoire de Sweeney Todd, certains racontent qu'elle est basée sur de vrais meurtres qui se seraient produits à Londres. A savoir que les barbiers sanguinaires ne sont pas une spécialité britannique: en France, nous avons aussi notre légende d'un barbier qui tuait ses clients, au XIVème siècle à Paris, les cadavres étant ensuite utilisés par son voisin pâtissier...

L'image de Londres:
L'histoire se déroule au début du loooong règne de la reine Victoria, règne qui marqua la suprématie du Royaume-Uni et du Commonwealth, mais qui fut aussi marquée par une hausse de la pauvreté et des affaires sordides, comme celle de Jack l'Eventreur (dont je vous ai brièvement parlé dans un autre article du Challenge Johnny Depp consacré au film From Hell).

Un soin tout particulier a été donné à la réalisation des costumes et des décors pour représenter Londres. Ici, on nous emmène dans un Londres crasseux, dans les bas-fonds: les maisons sont sales, défraichies, abimées, toutes teintées de noir et de gris typique de la pollution due au début de l'ère industrielle. Les personnages sont à leur image, pas lavés, vêtus de guenilles, mourant de faim, à l'exception de Johanna, qui vit dans une prison dorée, et d'Adolfo Pirelli qui prend grand soin de sa personne.




Cependant, n'oublions pas que nous sommes dans une fiction, et qui plus est chez Tim Burton, dont l'univers est souvent très exagéré: si on ne peut nier que Londres n'était une cité ultra-saine et hygiénique à l'époque, nous restons dans un film. Le choix des décors, des costumes, participent grandement à la création d'une ambiance particulière: ici, ils servent à augmenter le côté creepy/glauque de l'histoire, qui perdrait de sa force avec des personnages tout propres, par exemple!

Ajoutons pour finir que malgré son côté repoussant, Londres apparait comme une attraction, un fantasme aux yeux du jeune Anthony Hope (dont le nom en lui-même est très évocateur), comme le montre la chanson d'ouverture du film, que voici:





Plus qu'un film... une comédie musicale!
Comme je l’ai mentionné plus haut, Tim Burton s’est principalement inspiré des comédies musicales autour de Sweeney Todd pour réaliser son film. Il a donc décidé de faire de ce dernier une comédie musicale.

Alors oui, dit comme ça, ça peut paraître un peu étrange : les comédies musicales font davantage penser, à première vue, aux spectacles de Broadway type West Side Story ou, en France, à des trucs comme le Roi Soleil, Mozart l’Opéra Rock (eurk, ça me fait mal de citer ça), Robin des Bois et compagnie. Mais la comédie musicale est un genre assez fréquent au cinéma, même si il est un tout de même en déclin. On peut citer des films comme West Side Story (encore), Grease, les Misérables, ou pour les plus jeunes, High School Musical. En France, le réalisateur Jacques Demy s’est également essayé au film musical avec les Parapluies de Cherbourg, par exemple.

Burton et la comédie musicale n’est pas non plus une alliance saugrenue : si l’on se penche sur sa filmographie, on peut constater l’importance de la musique dans ses films, notamment grâce à ses multiples collaborations avec Danny Elfman, donnant naissance à des films comme The Nightmare Before Christmas ou The Bride Corpse, où la musique est très importante !
Sweeney Todd contient donc beaucoup de passages musicaux, sollicitant les divers personnages. Ma préférence va à la chanson d’ouverture sur Londres que vous pouvez trouver plus haut, mais aussi et surtout à la chanson Johanna (qui pourtant m’a énervée pendant des années), interprétée par l’acteur jouant Anthony Hope, Jamie Cambell. Voici quelques-unes des chansons du film :







La performance de Johnny Depp:
Le Challenge, comme vous le savez, porte sur Johnny Depp et ses rôles (même si je me rends compte que Burton est également très présent dans mes choix de films), donc attardons-nous un instant sur sa performance.


Johnny Depp est aujourd’hui reconnu pour sa capacité à changer de peau, à créer des personnages, à leur donner une identité, si bien qu’il est difficile de dissocier Depp de ceux-ci (sérieusement, vous voyez quelqu’un d’autre jouer Jack Sparrow ? Sérieusement ?). Accent, look, maquillage, démarche, port de prothèse, il a un peu tout essayé. Mais avec Sweeney Todd, l’acteur s’est lancé un défi assez inédit dans sa carrière, celui de chanter. Alors certes, dans Cry-Baby, le tout premier film dont je vous ai parlé pour ce Challenge, la musique est également très importante avec de nombreux numéros musicaux, mais je ne suis pas parvenue à savoir si c’était réellement sa voix qui était utilisée. De plus, la musique faisait clairement partie du personnage de Cry-Baby puisqu’il était musicien, ce qui n’est pas le cas de Sweeney Todd. Un défi de taille donc, mais il ne faut cependant pas oublier que l’acteur n’était quand même un novice en matière musicale, puisqu’il a fait partie d’un groupe.




Pour en revenir à sa performance, Johnny Depp incarne un personnage plein de rage, de haine et de tristesse, dont la seule raison de vivre est la vengeance. Lorsqu’on connaît sa filmographie, il est possible de faire un parallèle entre le personnage de Sweeney Todd et un autre personnage mythique de Johnny Depp, là encore né d’une collaboration avec Tim Burton. Si je vous dis cheveux en bataille, allure maladive, et objets tranchants au bout des mains, vous me répondez… Edward Scissorhands ! Dans l’un des nombreux livres consacrés à Tim Burton que j’ai lus (je ne sais plus lequel exactement, il me semble que c’est celui écrit par Antoine de Baecque, mais je dis peut-être une bêtise), on nous explique que l’on peut considérer Sweeney Todd comme une sorte de suite métaphorique d’Edward Scissorhands… Je vous laisse méditer là-dessus !

Mon avis sur ce film:
A l’époque de la sortie de Sweeney Todd, malgré tout mon amour pour Tim Burton, je n’ai pas osé aller voir le film en salles, et j’ai attendu quasiment deux ans pour le regarder chez moi, en DVD. Pourquoi ? Parce que j’ai une peur maladive du sang. Mais vraiment. Ce qui est paradoxal, étant donné que j’adore des trucs comme Buffy contre les Vampires ou American Horror Story, mais le sang, c’est un truc que je ne supporte que difficilement, et donc je préfère me cacher sous une couette quand de l’hémoglobine apparaît à l’écran. Autant vous dire que je ne me sentais pas de regarder un film comme Sweeney Todd où le héros tranche des gorges à tout va. Mais il a bien fallu que je dépasse ma peur pour le regarder. Bilan des courses ? Et bien j’adore ce film !



Commençons par le commencement, l’histoire. Elle est assez basique, évoluant autour de la notion de vengeance qui est l’un des leitmotiv les plus vieux de l’univers (Shakespeare TMTC). Mais elle est bien ficelée, avec des rebondissements intéressants, on ne se perd pas dans des intrigues secondaires qui viendraient la noyer, et le dénouement me plait énormément : la première fois, je ne m’y attendais pas du tout, et depuis j’ai des frissons dans le dos à chaque fois que je sens la fin arriver.

Ce qui contribue grandement à l’intérêt de l’histoire, ce sont les personnages, que je trouve géniaux. Helena Bonham Carter est jouissive en cuisinière folle amoureuse et folle tout court, Alan Rickman me fait franchement peur, et j’ai envie de serrer Jamie Cambell dans mes bras. La performance est d’autant plus réussie que les numéros chantés sont, selon moi, bien menés, apportant une tension supplémentaire à l’intrigue. J’aime l’idée qu’on puisse identifier chaque personnage par une mélodie particulière ! Maintenant, je connais les chansons par cœur et je les chante devant le film ou lorsque je les écoute dans le train (parce que oui, ça m’arrive de les écouter dans le train).




Par contre, malgré mon enthousiasme, je ne conseille pas ce film à tout le monde : si vous êtes jeunes ou impressionnables, mieux vaut passer votre chemin (le film est interdit au moins de 12 ans. Personnellement je trouve que les limites d’âges sont un peu bizarres, mais à vous d’évaluer). Même chose si vous détestez les comédies musicales ou les chansons à répétitions dans les films, vous allez être dégoutés. Mais si tout ça ne vous dérange pas, n’hésitez pas à y jeter un œil !

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ! J’espère que l’article vous a plu ! On se retrouve dès demain pour le tout dernier article de Février, qui sera consacré à Boris Vian. En attendant, n’hésitez pas à me laisser vos impressions sur l’article ou sur le film, et prenez soin de vous !

AnGee Ersatz*



8 commentaires:

  1. J'adore ce film, je crois même qu'il est dans mon top 5 des films de Burton <3 J'ai adoré aussi ton article, comme toujours il est très complet, et tu me donnes très envie de revoir le film, je suis repartie dans une période burtonienne en ce moment, je viens de finir ses Entretiens avec Mark Salisbury, ça m'a relancée ^^ Et je raconte ma vie :D

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    1. Ohhh j'adore ce livre, il est fantastique! Si ça t'intéresse, j'ai plein de titres à te te conseiller :). Merci beaucoup et ne t'inquiètes pas, tu peux me raconter ta vie ^^

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    2. Oh bah oui, ça m'intéresse, je prends tes suggestions avec plaisir ! :)

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    3. Génial, je t'envoie vite un message avec 120000 livres xD

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  2. Merci beaucoup pour cet article, à cette période, je ne suivais plus la carrière de Johnny Depp, j'ai donc apprécié de pouvoir combler ce trou :)
    J'avais adoré ce film, mais dans la version que j'avais, les chansons n'étaient pas sous-titrées et l'anglais parlé et moi faisant 2, ça m'avait un peu gâché le plaisir, il faudrait que je le regarde à nouveau en VOST
    Et donc pour Cry Baby, Johnny Depp a été doublé par le chanteur californien James Intveld. Je t'envoie la photo du bout d'article que j'ai conservé de l'époque (oui, j'ai gardé un cahier avec tous les articles de l'époque découpés ou recopié! :p)

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    1. Oh d'accord! J'ai pas consulté mes mails ces derniers jours mais j'irai voir :D merci beaucoup!!!

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  3. Très bel article (comme toujours !) Ce n'est pas mon Burton préféré, j'ignore pourquoi, je trouvais qu'il manquait quelque chose, mais c'est une bonne comédie musicale assurément !

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