dimanche 29 décembre 2013

Boris Vian #5: Vercoquin et le Plancton.




Bonjour à tous et à toutes!

J'espère que mes lecteurs adorés vont bien! Je suis heureuse de vous retrouver sur le blog aujourd'hui, avec l'avant-dernier article du mois (et de l'année, n'oublions pas). Comme je vous l'avais annoncé, j'ai décidé de parler d'un livre lu dans le cadre d'un Challenge auquel je participe depuis plusieurs mois, à savoir le Challenge Boris Vian lancé par l'Oeil qui fume sur son blog: ce livre, c'est Vercoquin et le Plancton, livre assez peu connu de l'auteur. Ce titre me faisait de l'oeil depuis longtemps, et je ne pouvais pas passer à côté! Je vous souhaite une bonne lecture de cet article!

Pour les curieux:
Habituellement, sur le blog, je commence l'article par présenter un peu l'auteur, mais je fais une exception ici: c'est le cinquième article consacré à Boris Vian, du coup pour éviter de me répéter, je vous conseille tout simplement de suivre le lien suivant qui vous amènera directement aux articles Boris Vian :).




Vercoquin et la Plancton:
Résumé:
Ce soir, le Major donne une surprise-partie chez lui. Toutes les conditions sont réunis pour passer une bonne soirée: de l'alcool, de la bonne musique et des filles. En parlant de filles, le Major tombe, en une fraction de seconde, sous le charme d'une jeune fille baptisée Zizanie. "Aidé" (c'est une aide bien particulière ^^) de son ami Antioche, il va séduire la demoiselle puis oeuvrer à l'obtention de sa main auprès de son oncle, un homme très, très spécial...


C'est quoi ce titre?
Comme souvent chez Boris Vian, nous avons droit à un titre qui accroche l'oeil, qui surprend, bref, difficile à oublier. En le voyant au début, je me suis demandée à quelle type d'histoire j'allais m'attaquer: une histoire sous-marine avec une baleine? Une fable de la Fontaine revisitée? Bref, je me suis posée beaucoup de questions sur sa signification tout en sachant pertinemment qu'avec Boris Vian, il y a aurait TOUT sauf ce à quoi je pouvais penser. Et je pense que le résumé ci-dessus le prouve.

Mais ce bavardage ne résout en rien le mystère du titre... Certes, l'un des personnages s'appelle bien Vercoquin (Fromental de Vercoquin, c'est le moment de remercier vos parents), mais son rôle est honnêtement mineur dans l'intrigue. J'ai cherché pour vous le sens du titre, et j'ai trouvé sur plusieurs articles en ligne une théorie selon laquelle Vercoquin désignerait en fait la jeunesse qui fait la fête (ce qui colle bien avec le thème de la fête présent dans le livre). Plancton désignerait à l'inverse les adultes, en opposition à ce monde de jeunes. D'autres théories privilégient l'idée d'un titre qui serait tout simplement choisi pour être aussi farfelu que l'histoire. A vous de vous faire votre opinion!

Un livre inspiré de son époque:
Si il y a bien une chose qui m'a frappée en lisant ce livre, c'est son originalité si décalée typique de Boris Vian. Mais un autre aspect se dégage de l'histoire: on peut constater que Boris Vian, comme souvent, s'est inspiré de son époque pour raconter la rencontre de Zizanie et du Major.



Il y a d'abord les surprises-parties, qui constituent le coeur du roman, puisque celui commence et se termine avec une surprise-partie. Bon, je sais, le jeune swag de 2013 ne dit pas "surprise-partie", mais que voulez-vous, à 21 ans je suis trop vieille pour être swag. Donc je dis surprise-partie. Surprise-partie. Voilà. Mais bref, revenons-en au sujet: le livre a été publié en 1947, soit deux ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, période où ce genre de fête était très répandue. Boris Vian décrit d'ailleurs assez fréquemment des fêtes dans ses livres.

Autre élément, un peu moins festif: le CNU, ou le Consortium National de l'Unification, où travaille l'oncle de Zizanie. Cette organisation est extrêmement réglée, comme sur du papier à musique, très rigide mais où en fait rien n'a de sens. Pour cela, Boris Vian s'est inspiré de l'AFNOR (Association Française de Normalisation), créée en 1926 et dont le but est de s'assurer que tout ce qui est commercialisé correspond aux normes françaises. L'auteur y a travaillé plusieurs années, et il a probablement utilisé son expérience pour le livre. Ma mère m'a d'ailleurs fait découvrir sa chanson Complainte du Progrès qui parle aussi de ce monde de consommation.



Mon avis sur ce livre:
Vercoquin et le Plancton est un livre, il faut le dire, assez peu connu: quand on pense à Boris Vian, on pense surtout à l'Ecume des Jours et à ses romans écrits sous le nom de Vernon Sullivan. Mais je me suis fixée comme mission de découvrir aussi les oeuvres un peu moins célèbres de l'auteur, et Vercoquin et le Plancton m'intriguait grandement... Rien que le titre m'attirait! Mais le reste alors?

Et bien j'ai adoré Vercoquin et le Plancton! Franchement, j'ai passé un excellent moment avec ce livre. Je vais donc commencer par les points positifs. Tout d'abord, j'y ai retrouvé ce que j'appelle "la folie Boris Vian": il est connu pour être unique en son genre, plutôt excentrique et fou, avec un univers bien à lui qui peut aussi déstabiliser et déplaire. Vercoquin et le Plancton m'a fait penser à une de ses premières oeuvres, à savoir Conte de fées à l'usage des moyennes personnes, ou encore à l'Arrache-Coeur (le premier livre que j'ai lu de Boris Vian, un coup de coeur pour moi). Les mêmes personnages si loufoques, les mêmes situations improbables mais qui ont toutes leur logique dans ce monde à part. J'étais contente de retrouver l'humour, le côté décalé que j'aime tant chez Boris Vian.

Ce côté décalé, je l'ai particulièrement aimé avec le passage détaillant les diverses façons dont on doit s'y prendre pour conclure en soirée, un passage assez hilarant, avec tout un tas de méthodes, de propositions... Rien que pour ce passage, je vous conseille de lire Vercoquin!


Ce qui est intéressant aussi, c'est le fait que certains éléments de l'histoire s'inspirent directement d'éléments que Boris Vian connaissait, comme la CNU qui est un détournement de l'AFNOR (même si, je l'avoue, c'est en faisant quelques recherches sur le livre que j'ai appris cela): comme dans ses autres romans où il parle notamment du racisme, l'auteur se montre ancré dans son temps, même si ça ne se voit pas forcément au premier coup d'oeil. 

Bref, vous l'avez compris, j'ai adoré ce livre. Je n'ai pas vraiment de points négatifs à relever, il a été pour moi une vraie bouffée d'air frais entre deux Zola. J'ai beaucoup rigolé, et en plus de ça le livre est très court (moins de 200 pages, selon les éditions). Si vous aimez les univers décalés, ou si vous appréciez l'oeuvre de Boris Vian, je vous conseille donc ce livre, en espérant qu'il vous plaira autant qu'à moi!






Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! On se retrouve le 31 pour le tout-dernier article de 2013 qui sera l'occasion pour moi de clôturer non seulement l'année, mais aussi le Challenge Rougon-Macquart, avec le roman le Docteur Pascal. En attendant, prenez soin de vous, et n'hésitez pas à me laisser un petit commentaire!

A très vite,

AnGee Ersatz*


2 commentaires:

  1. Merci pour cette énième découverte présentée avec toujours autant d'enthousiasme et de verve! Bravo pour le rythme encore plus soutenu que tu tiens en cette fin d'année! C'est épatant et je n'ai même plus le temps de commenter tous tes articles moi! ;) Je serai au rendez-vous pour le suivant et pour tous les autres en 2014.

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    Réponses
    1. Merci beaucoup, ça me fait plaisir!!! :) Bonne année à toi aussi!

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