mardi 8 octobre 2013

Hello Halloween #4/Challenge United Kingdom #12: Carmilla de Joseph Sheridan le Fanu.


























Bonjour les Livroscopiens!

J'espère que vous allez bien et surtout que vous avez soif, car aujourd'hui sur le blog nous allons parler de buveurs de sang! Et oui, pour Halloween je ne pouvais pas passer à côté de ces créatures incroyablement charismatiques que sont les vampires. Pour fêter ça, j'ai décidé de remonter le plus loin possible dans la littérature vampirique, et de vous parler de l'un des tout premiers romans du genre, à savoir Carmilla de Joseph Sheridan le Fanu. Bonne lecture à tous!





Joseph Sheridan le Fanu: c'est qui?
Vous le savez si vous suivez le blog régulièrement, (et si vous ne le saviez pas, maintenant vous le savez) j'aime commencer par une petite présentation de l'auteur. Aujourd'hui, c'est au tour de Joseph Sheridan le Fanu!
Né en Irlande (à Dublin, soyons précis pour une fois) en 1814, il commence à écrire dès son adolescence. Il publie ses premiers écrits, déjà tournés vers le fantastique et les histoires de fantômes, tout en poursuivant ses études de droit (franchement, c'est fou le nombre de gens qui faisaient des études de droit en 19ème).
On peut le dire, Le Fanu est un peu un hyperactif: devenu avocat, il travaille aussi pour plusieurs journaux tout en continuant à écrire! Il trouve aussi le temps de se marier en 1844 avec Susanna Bennett (rien à voir avec Orgueil et Préjugés) avec laquelle il aura plusieurs enfants.
En 1871, il publie Carmilla, le livre qui le fera entrer dans la postérité. Il meurt deux ans plus tard à Dublin, sans savoir que son oeuvre allait inspirer de nombreuses générations derrière lui...



Carmilla:
Résumé:




Nous voilà en Styrie, où vit notre jeune narratrice âgée de 19ans, dans un château isolé du reste du monde, avec pour seule compagnie son père et quelques serviteurs. Alors que tout le monde se réjouit de recevoir la visiter du Général Spielsdorf et de sa nièce, un tragique événement se produit: cette dernière meurt dans des conditions assez mystérieuses...
Mais la peine de Laura (la narratrice) est de courte durée. En effet, peu de temps après cette triste nouvelle, un accident se produit devant le château: une voiture contenant une mère et sa fille s'écrase contre un arbre. Sa fille étant blessée, la mère, qui doit partir de toute urgence, demande au père de Laura de veiller sur elle quelques temps, ce qu'il accepte.
Carmilla, la jeune fille, noue une forte amitié avec Laura, même si le mystère qu'elle dégage intrigue fortement sa camarade. Qui est vraiment Carmilla? Comment se fait-il que des événements étranges commencent à se produire après son arrivée? Quelle est la maladie qui touche mortellement les paysans des villages alentours?

Le vampire? Non, LA vampire!





Rétablissons tout de suite un fait assez méconnu: Dracula de Bram Stoker, dont nous avons tous entendu parler, n'est pas la première oeuvre de fiction portant sur les vampires. Et non. Carmilla a été publié bien avant, en 1871, et a été une grande source d'inspiration pour Bram Stoker. Le Fanu se serait d'ailleurs lui-même inspiré d'autres livres, traités et légendes pour écrire son livre.
Le vampire apparaît dès les premières pages de l'histoire: Laura nous raconte en effet un souvenir d'enfance assez étrange, entre rêve et réalité, où elle rêve qu'une créature entre dans sa chambre et la mord. Le ton est donné!
Ensuite, c'est Carmilla qui fait son entrée. Elle partage de nombreux points communs avec d'autres vampires célèbres de la littérature, comme Lestat ou Dracula: son physique attrayant, sa capacité à se faire apprécier de tous et surtout de sa proie, une part de mystère qui l'entoure... Certains critiques ont aussi noté que le thème de l'homosexualité est assez présent: Carmilla est en effet très affectueuse avec Laura, qui dit à plusieurs reprises que son amie se comportait comme un amant. D'autres critiques avancent l'hypothèse que le comportement de la vampire tiendrait davantage de celui du prédateur prêt à tout pour avoir sa proie. Et vous, qu'en pensez-vous?

Une héroïne bien naïve:
Je vous l'ai dit, Carmilla est plutôt du genre manipulatrice, intelligente... Alors que Laura est tout le contraire!
Et oui, Laura est un peu nunuche: malgré les événements de plus en plus bizarres et inquiétants qui se produisent autour d'elle, elle réagit toujours avec naïveté, sans trop se poser de questions. Par exemple, elle voit un tableau d'une comtesse morte il y a plusieurs siècles, et dont le visage est exactement celui de Carmilla. Sa réaction est plus proche du "oh lol comme elle te ressemble MDR" que du "tiens tiens, c'est louche...". Bref, elle est un peu nunuche...
Néanmoins on peut excuser ses réactions en prenant en compte le fait qu'elle a passé toute sa jeunesse isolée dans ce château, sans voir personne à l'exception de son père et des serviteurs, ce qui peut expliquer sa relative naïveté en ce qui concerne sa première amie.

Mon avis sur ce livre:
Pendant plusieurs années, j'ai fait ce qu'on appelle une overdose post-Twilight. En effet, après la sortie de la saga de Stephanie Meyer, une foule de romans avec pour personnages des vampires a été publiée, avec au menu des vampires amoureux, des vampires qui font du rock, des vampires qui vont à l'école, des vampires mangas, des vampires, des vampires, partout des vampires, des vampires partout: bref, j'en avais tellement marre que j'ai snobé ces créatures de la nuit pendant un bon moment. Mais bon, il fallait bien que je m'y remette un jour ou l'autre: j'ai donc choisi de lire deux livres "cultes" de la littérature vampirique, à savoir Entretien avec un vampire (dont j'ai parlé sur le blog Arestis Momenta), et Carmilla. Qu'ai-je donc pensé de Carmilla? Verdict.

Et bien Carmilla, ça a été un vrai coup de coeur, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, j'ai tout simplement adoré, mais alors vraiment, l'ambiance "château en pierre glauque isolé dans un campagne vide et église abandonnée". Dès les premières pages, grâce à la description concise mais précise de l'auteur, j'ai été transportée dans ce lieu, et je ne l'ai pas quitté jusqu'à la fin. Cela me fait penser aux nouvelles d'Edgar Allan Poe (dont je parlerai bientôt), ou encore au roman le Château des Carpathes de Jules Verne, que j'apprécie fortement. Bref, l'ambiance est réussie!

En ce qui concerne l'histoire, j'ai là aussi beaucoup aimé le travail de Joseph Sheridan le Fanu: il nous propose plusieurs rebondissements, et si le livre peut paraître court, c'est parce qu'il ne perd pas du temps dans des sous-intrigues parallèles. Tout, tout, tout a un lien avec l'histoire principale, même si on ne s'en rend pas forcément compte tout de suite. Personnellement, je trouve ça assez appréciable de lire des histoires un peu courtes de temps en temps: aujourd'hui les livres ont tendance à être de vrais pavés et à avoir des suites, on perd un peu l'habitude de lire du "court".

Passons maintenant aux personnages. L'auteur en introduit un bon nombre, mais il se focalise surtout sur le couple formé par Carmilla et la narratrice, ainsi que sur Spieldorf. Carmilla est assez fascinante: elle est capable de se faire aimer de tous, de passer pour ce qu'elle n'est pas, de cacher sa vraie nature. On peut mettre ça sur le compte de la naïveté profonde de la narratrice, mais les autres personnages ne se doutent de rien non plus. J'aurais vraiment adoré avoir beaucoup plus temps et vous proposer un long article sur les représentations de Carmilla à travers les siècles, ce personnage a réellement fasciné des générations d'artistes (aussi bien des auteurs que des dessinateurs ou des mangakas). J'ai beaucoup aimé Spieldorf aussi, qui a un côté chasseur de vampires en devenir. La narratrice, qui pourtant aurait pu m'énerver (je déteste les héroïnes un peu quiches), apporte un peu de fraîcheur par sa difficulté à réaliser ce qui se passe autour d'elle. Seul bémol: j'aurais aimé qu'on en apprenne un peu plus sur la "mère" de Carmilla qui l'amène au début de l'histoire.

Si je devais trouver un défaut à ce livre, ce serait peut-être le fait qu'il fasse un peu vieillot. Personnellement, je pense que c'est ce qui fait le charme de Carmilla, mais si vous avez du mal avec ce genre d'ambiance, ça risque de ne pas vous plaire. En revanche, si vous en êtes friands, foncez!

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui! Comme toujours, n'hésitez pas à me laisser votre avis en commentaire, que ce soit sur ce livre ou vos suggestions lectures. On se retrouve très vite pour un nouvel article Halloween, consacré à un classique de la littérature anglaise/gothique: the Castle of Otranto, d'Horace Walpole.

Prenez soin de vous!

AnGee Ersatz*


6 commentaires:

  1. Ce roman fait parti de ma wishlist... J'ai lu il y a peu la nouvelle de Polidori, basée sur un brouillon de Lord Byron, et qui lance la mode du thème du vampire (dont s'inspira une foultitude d'auteurs par la suite)... Même si l'histoire n'est pas transcendante, c'est intéressant de découvrir à quel point la figure du vampire apparaît fascinante dès ses débuts littéraires...
    En tout cas, c'est amusant de se replonger dans les sources !
    J'aime beaucoup les illustrations que tu as choisies ! :)

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    1. Ah, merci pour la nouvelle de Polidori, ça m'intéresse fortement (et je suis très fan de Lord Byron).

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  2. Encore une fois, te lire est un vrai plaisir! Je ne suis pas fan des vampires, mais peu importe, ton article est passionnant, dynamique et il m'apprend des choses. Tout ce que j'aime!

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    1. Merci beaucoup, ça me fait très plaisir! Personnellement, je ne suis pas une "grande fan" de vampires, et surtout pas de ce qu'on fait actuellement, mais c'est vrai que ce livre est une belle découverte, surtout pour l'ambiance!

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  3. Oooh mais je ne connaissais pas du tout Carmilla ! Je le note tout de suite :D !
    Je te rejoins dans l'overdose de vampires. Franchement, ca m'agace de ne voir pratiquement que ca dans les rayons du surnaturel en ce moment :(. Trop de vampire tue le vampire ! Surtout que j'ai l'impression que les histoires sont toutes copiées les unes sur les autres (et dire qu'on publie des "trucs" comme ca alors que Kate Daniels a été arrêté :(. Pour une fois qu'il y avait une série où ce n'était pas des vampires tout beaux !)

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    1. Aaaah, je suis soulagée de voir qu'on est deux ^^. Je suis d'accord, les histoires sont de plus en plus similaires...

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Si vous avez aimé...

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