jeudi 14 décembre 2017

Cette sacrée vertu de Winifred Watson.




Bonjour à tous et à toutes !

Je suis AnGee du Livroscope, j’espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique ! Après notre promenade entre Angleterre et Espagne  il y a quelques jours, à la découverte de l’exposition David Bowie Is présentée à Barcelone, je vous invite aujourd’hui à nous pencher sur un petit (par la taille seulement) roman que je n’avais au départ pas prévu de vous présenter : Cette sacrée vertu (ou Miss Pettigrew lives for a day, dans sa version originale). J’ai trouvé ce livre à la Foire du livre de Belfort et, comme j’en avais entendu beaucoup de bien, j’ai décidé de me l’offrir. C’est ce roman que je vous invite à découvrir avec moi aujourd’hui. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une très bonne lecture ! :)

Mais qui est Winifred Watson ?
Miss Pettigrew lives for a day est un roman de Winifred Watson. Mais qui est Winifred Watson, me demanderez-vous ? Et bien c’est une bonne question, à laquelle je vais tenter de vous apporter quelques éléments de réponse !
Winifred Watson est née en 1906, en Angleterre, à Newcastle-upon-Tyne. C’est d’ailleurs dans cette ville qu’elle passera la quasi-totalité de sa vie et où elle décédera en 2002, à l’âge avancée de 96 ans. Elle y grandit avec sa fratrie et, les finances de la famille ne lui permettant pas forcément de faire des études plus poussées, elle commence une carrière de dactylographe (un métier à la mode chez les femmes à l’époque). Paradoxalement, contrairement à beaucoup d’auteurs qui ne trouvent pas facilement un moyen de concilier écriture et activité professionnelle, c’est cet emploi qui va permettre à Winifred Watson de se lancer dans la rédaction de son premier roman. Selon la légende, elle avait si peu de travail à faire qu’elle dut trouver un moyen d’occuper ses journées. C’est ainsi que Fell Top, son premier roman, vit le jour en 1935. Un petit succès la pousse à continuer et elle publie, à un rythme soutenu, plusieurs autres romans. En 1937, c’est l’explosion pour Watson : Miss Pettigrew lives for a day est publié et connaît un succès fou. Malgré cette popularité et d’autres romans, elle stoppe son activité d’écriture en 1943. Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer cet arrêt : d’elle-même, elle explique n’avoir plus rien eu à écrire. Elle aurait aussi été très marquée par la Seconde Guerre Mondiale, au cours de laquelle son fils alors petit avait failli mourir (pendant un bombardement). Troisième raison : le fait de devoir vivre avec sa belle-famille suite à ce bombardement l’aurait coupée de son envie d’écrire. 
Décédée en 2002, Winifred Watson reste cependant toujours très populaire, principalement grâce à Cette sacrée vertu, réédité de nombreuses fois et également adapté au cinéma avec notamment Amy Adams. 

Cette sacrée vertu :
Résumé du roman :
Gouvernante sans emploi, Miss Pettigrew est loin d’être fortunée. On lui propose un jour un poste chez Delysia Lafosse : pleine d’espoir, cette femme d’âge mur s’y rend pour un entretien. Quelle n’est pas sa surprise lorsqu’elle tombe sur une jeune femme, actrice en devenir entretenue, qui mène de front plusieurs liaisons amoureuses et qui côtoie le beau monde de la capitale anglaise ? Pas d’enfants à l’horizon, pas de vie rangée et de maison proprette à surveiller pour Miss Pettigrew. Non, notre gouvernante va passer la journée la plus folle de sa vie : entre peines de cœur, rencontres improbables et situations loufoques, Miss Pettigrew en est sûre, elle se souviendra longtemps de cette journée !

Une journée pleine d’imprévus :
Est-il possible d’imaginer deux vies plus opposées que celles de Delysia Lafosse et Miss Pettigrew ? D’un côté, nous avons une jeune femme lumineuse et séduisante, qui rêve d’une grande carrière éclatante et qui est entourée de tant de prétendants qu’il lui faut une organisation de maître pour jongler avec eux. Et de l’autre, Miss Pettigrew, élévée dans la religion et le respect des bonnes mœurs, vieille fille, aux maigres possessions, qui ne connait rien à la vanité ni au luxe des soirées mondaines.
Par un concours de circonstances, pourtant, ces deux femmes vont se retrouver à former un duo qui, malgré leurs différences, s’avère plutôt équilibré : Miss Pettigrew aide Delysia à se sortir du pétrin et à gérer des situations inconfortables, et Delysia va quant à elle faire vivre une journée des plus folles à la gouvernante, aidée notamment par son amie Edythe Dubarry, spécialiste de la beauté sous toutes ses coutures. Un trio explosif pour une journée qui l’est tout autant !

Ce que j’ai pensé du livre :
Une chose que j’aime beaucoup faire lorsque je me promène sur les blogs de mes camarades blogueurs et blogueuses, c’est noter dans un carnet les titres qui me font envie, principalement pour me constituer une petite WL à brandir lorsqu’on me demande ce qui me ferait plaisir. Cette sacrée vertu est un roman que j’ai vu apparaître sur plusieurs blogs que j’apprécie, et j’avais donc dans l’idée de le lire lorsque l’occasion se présenterait de l’acheter. Un midi pluvieux, je me suis installée pour ma pause déjeuner avec ce livre dont le résumé m’intriguait. Et il ne m’a fallu que quelques minutes pour être conquise par l’univers fou et pétillant de Miss Pettigrew né de l’imagination de Winifred Watson.

Parmi les nombreuses qualités de ce roman, il y a tout d’abord son intrigue captivante et très bien rythmée. J’ai énormément apprécié le début du livre, qui nous place dans la même position que Miss Pettigrew. Nous faisons sa connaissance en quelques pages puis nous sommes rapidement entraînés à la découverte de Delysia Lafosse et de son monde clinquant. Tout comme elle, on se demande où on a bien pu atterrir et, encore comme le fait notre Miss Pettigrew, on se laisse porter dans un tourbillon haletant de sorties, rencontres et conversations plus folles les unes que les autres, ou les quiproquos sont rois. Le livre est assez court et se lit encore plus vite grâce à cette histoire passionnante qui ne comprend aucun temps mort. Tout comme Miss Pettigrew n’a pas le temps de se reposer, le lecteur n’a pas une seconde pour respirer. 

Le rythme est, comme je l’ai dit à plusieurs reprises, super dynamique et il s’accompagne d’un style extrêmement plaisant à lire. C’est ma première expérience avec la plume de Winifred Watson : et cette expérience est plus que concluante ! Cette sacrée vertu est un bonheur à lire tant le style est enlevé, drôle et pétillant. Les dialogues, en particulier, sont de vraies parties de ping pong où les personnages échangent à toute vitesse et avec un sacré sens de la répartie. Quel dommage que Winifred Watson ne soit pas plus connue que ça aujourd’hui, car elle mériterait un statut d’autrice culte bien plus important ! Et j’ai une envie irrésistible de découvrir le reste de sa bibliographie pour retrouver cet univers.

Penchons-nous à présent sur les personnages de ce roman. C’est un monde presque exclusivement féminin, où les hommes ne se tiennent qu’au second plan, dans des postures pas forcément très flatteuses. J’ai adoré le trio (très improbable, il faut bien l’admettre) formé par Miss Pettigrew, Delysia et Edythe. Ces trois femmes s’entraident mutuellement et se complètent de façon très intéressante : Miss Pettigrew se creuse vite une petite place entre elles. Ce que j’aime aussi beaucoup, c’est l’évolution éclatante de Miss Pettigrew : timide, renfermée et abattue au début du roman, elle ne cesse de se découvrir à mesure que les événements s’enchaînent. Sa véritable personnalité, enfouie sous des années passées à être coincée par ce qui l’entoure, se révèle aux côtés de ces deux jeunes femmes. 

A l’heure où les romans dits « feel good » envahissent les rayons des librairies, je trouve que Cette sacrée vertu est pour le coup un vrai feel good. Ça pétille de tous les côtés, ça n’arrête pas, on s’émerveille avec Miss Pettigrew et on ressort de ce roman avec une pêche immense. J’avais le sourire pendant toute ma lecture et longtemps après, ce qui ne m’arrive pas souvent.

J’ai eu un gros coup de cœur pour Cette sacrée vertu : ce roman transpire la bonne humeur. C’est catchy, entraînant, prenant, endiablé et enlevé. Winifred Watson a bien mérité le succès qu’elle a connu vivante grâce à ce livre et elle mériterait selon moi d’être bien plus populaire aujourd’hui. Si vous recherchez un livre de ce genre pour la fin d’année (ou pour le début, le milieu ou n’importe quelle période, hein), je ne peux que vous recommander Cette sacrée vertu. Une très belle surprise !

Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui ! J’espère vous avoir donné envie de lire ce roman, un vrai petit coup de fouet, une surprise inattendue et qui en plus se lit rapidement ! On se retrouve très vite pour poursuivre ensemble nos découvertes littéraires, en attendant comme toujours prenez soin de vous et lisez beaucoup ! :)

AnGee.

1 commentaire:

  1. Winifred Waston est une auteure que je ne connais mais alors, absolument pas ! Même pas de nom ! Mais son univers m'a l'air très décalé et intéressant... il est clair que ton avis élogieux donne envie de se pencher sérieusement sur ses romans !

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