mercredi 5 septembre 2012

Les Rougon-Macquart #3: Le Ventre de Paris!




Bonjour à tous!

Je vous souhaite la bienvenue pour ce troisième article consacré à la saga mythique d'Emile Zola, les Rougon-Macquart. Aujourd'hui, nous allons nous pencher sur le troisième tome de la série, baptisée le Ventre de Paris. Ce roman a un statut un peu particulier dans la saga, puisqu'il ne traite pas à proprement parler de la famille des Rougon-Macquart, contrairement à ses deux prédécesseurs. Je vous propose donc de nous pencher sur ce troisième volet, en espérant vous donner envie de le lire!


Pour vous aider...
Une nouvelle fois, voici un petit arbre généalogique de la famille, pour vous aider à vous repérer parmi les personnages de ce roman. Comme vous allez le constater, les Rougon sont absents du Ventre de Paris; mais du côté des Macquart, seuls trois personnages sont présents: Lisa et sa fille Pauline, et le cousin de celle-ci, le peintre Claude Lantier...

(n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour agrandir!!)


Petit résumé de l'histoire:


(les Halles de Paris au 19ème, théâtre de l'histoire!)


Arrêté par erreur après le coup d'état du 2 Décembre 1851, Florent s'enfuit du bagne où il est enfermé pour retourner à Paris, rejoindre son frère, Quenu, propriétaire d'une charcuterie du côté des Halles. Ce frère et sa femme, Lisa, l'accueillent dans la charcuterie, et, pour ne pas éveiller les soupçons, le font passer pour un lointain cousin de madame. Florent devient ensuite le remplaçant d'un inspecteur des Halles, au rayon poissonnerie, où il découvre la vie si particulière de ce monde de commerce. Suite à une querelle entre Lisa et la Normande, une poissonnière, Florent se retrouve au coeur d'un conflit de femmes, qui l'entraîne dans l'univers des commérages et des mensonges. Les femmes lui inventent une liaison avec sa "cousine", puis de multiples relations avec diverses femmes du voisinage... Pendant ce temps, l'ancien bagnard mort de faim retrouve goût à la vie, et, tout en travaillant, fréquente un café dans lequel lui et ses camarades préparent une révolte contre le gouvernement....


L'intérêt de ce roman: 


(Emile Zola, en pleine réflexion...)

Ce qui intrigue immédiatement avec ce livre, c'est le titre si particulier. Zola a en effet un don incroyable pour trouver des titres qui intriguent et qui font mouche. C'est le cas ici: le lecteur se demande tout de suite ce qu'est ce "ventre". Pendant tout le roman, vous pourrez découvrir de nombreuses allusions à la nourriture, à la faim (Florent) et à l'indigestion (Claude Lantier), mais aussi la belle image des "Maigres"et des "Gras"...


L'un des grands attraits de ce roman est la description que Zola nous donne des différents lieux que le personnage, Florent, visite: les Halles, en particulier, sont analysées sous nos différents sens; la vue avec la "mer de légumes", l'odorat avec les poissons et les fleurs, le goût à la charcuterie; l'ouïe avec les voix des poissonnières qui attirent les clients; et le toucher, avec cette nourriture qu'on palpe et examine. Personnellement, j'ai beaucoup aimé les passages descriptifs, alors qu'ils ont d'habitude tendance à m'ennuyer. 

L'action est également centrée dans ce cadre assez restreint des Halles, dans une ville aussi immense que Paris. Les Halles semblent former un monde à part, un monde dans lequel les femmes semblent faire la loi. Il faut le dire, la gent masculine est soumise à ses femmes fortes, comme Quenu, totalement soumis à sa femme Lisa. Zola pousse loin cette image de la "cour" des Halles, avec ses deux reines, la Normande et la belle Lisa, avec la scène de leur réconciliation, par exemple.

Pour moi, les Halles étaient le véritable personnage principal de ce roman, bien plus que les différents personnages que vous allez y rencontrer...

Le rapport à la saga:
Comme je vous le disais plus haut, ce troisième tome des Rougon-Macquart a un statut un peu particulier: seuls deux membres de la famille sont représentés, et dans des seconds rôles (même si Lisa est assez importante dans l'histoire). Zola s'intéresse davantage au personnage de Florent, et aux oppositions entre les différents personnages: le frère maigre et son frère gros, le poisson et la viande...

Cependant, quelques fils conducteurs permettent de rattacher ce roman à la saga: 

-Tout d'abord, l'histoire se déroule à Paris, comme dans le tome précédent. Plutôt qu'un monde bourgeois, Zola nous présente ici un monde de commerçants, un peu comme si ce roman était le pendant de la Curée.

-En parlant de pendant, Emile Zola a choisi, après les Rougon, de traiter des Macquart. C'est un peu "à chacun son tour". L'argent est là encore un sujet important: après les petites magouilles d'Aristide dans le tome prédécent, on assiste ici à l'économie et à la bonne tenue du ménage, géré par Lisa d'une main de fer. Un important héritage est à l'origine de ce rapprochement monétaire. 

-La politique reste présente dans ce troisième roman: le personnage de Florent a une dent contre le gouvernement, qu'il tient pour responsable de son emprisonnement. Si le sujet est beaucoup moins exploité, il reste quand même bien présent. On a même un petit parallèle avec la Fortune des Rougon: souvenez-vous, les hommes se réunissaient dans le salon jaune des Rougon pour parler politique. Là encore, on se réunit, dans un café, pour parler entre hommes de révolte contre le gouvernement...

En bref, ce roman est celui que je préfère pour l'instant, les descriptions vraiment originales jouant pour beaucoup dans mon avis. Je vous conseille ce roman, pour découvrir un peu le monde des Halles, bien exploité par Zola, et je vous donne rendez-vous très prochainement pour le quatrième volet, la Conquête de Plassans!


AnGee Ersatz*

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4 commentaires:

  1. J'aime beaucoup l'image que tu utilises à propos de Lisa et Louise, les deux reines de la cour des Halles ainsi que ton parallèle entre le salon jaune et le café Lebigre !!
    J'ai trouvé ce tome particulièrement cruel et révoltant ! Ces bourgeois-là sous leur apparente normalité tiennent davantage du monstre. C'est pourquoi les passages avec Florent, Claude et Mme François étaint comme une bouffée d'air pur ! J'ai d'ailleurs hâte de retrouver Lantier dans L'Oeuvre, tome que je n'ai jamais lu mais comme le personnage m'a plu dans celui-là, j'ai envie d'en apprendre davantage sur lui... :D

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    1. Je suis tout à fait d'accord, on a vraiment deux mondes à part dans un même roman. L'Oeuvre est l'un des romans de la saga qui m'a le plus... secouée on va dire! J'ai hâte de voir ce que tu vas en penser.

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  2. Après avoir lu cette saga au lycée, j'ai décidé de la reprendre et cette fois, dans l'ordre ! Après La Fortune des Rougon et La Curée, je viens de reprendre Le Ventre de Paris et c'est toujours un plaisir que de se plonger dans un grand roman comme celui-ci.

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