Bonjour à tous et à toutes !
Je suis AnGee du Livroscope, j’espère que vous allez bien et
que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique ! Tout d’abord, je tenais
à vous remercier d’être venus si nombreux sur le blog en Mars, je suis très
touchée par vos commentaires ! J’espère que le programme d’Avril vous
plaira tout autant. Et petite annonce : nous célébrerons Shakespeare à
plusieurs reprises ! Mais pour commencer je vous propose de découvrir une
nouvelle lecture pour le Challenge Tudors de Shelbylee et Titine. Le mois
dernier, je vous avais proposé une fiction, et pour changer j’ai décidé de me
pencher aujourd’hui sur un livre d’Histoire. Il s’agit du livre Les Tudors de
Liliane Crété. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite
une bonne lecture !
Le Challenge Tudors :
Commençons cette chronique dans les formes avec une petite
présentation du Challenge Tudors ! Il s’agit d’un Challenge lancé par deux
blogueuses et membres de Whoopsy Daisy que j’aime beaucoup, Shelbylee et
Titine. Elles ont décidé de lancer ce Challenge car (tout comme moi) elles sont
passionnées par les Tudors. Illimité dans le temps, ce Challenge concerne non
seulement les livres, mais aussi les films, séries ou documentaires tournant autour
des Tudors. Je n’ai donc pas hésité longtemps avant de m’inscrire, et j’espère
présenter au moins dix éléments pour ce Challenge. Si vous avez envie d’en
savoir plus, je vous recommande le blog de Shelbylee, le blog de Titine, ainsi
que mes précédentes chroniques sur les Tudors.
Liliane Crété, c’est qui?
Comme toujours, je vous propose à présent de nous pencher
sur notre auteure du jour, Liliane Crété. Je dois vous avouer avoir trouvé
assez peu d’informations la concernant, mais c’est souvent le cas, j’ai
l’impression, lorsque je m’intéresse à des auteurs de livres d’Histoire.
Liliane Crété, qui a publié plusieurs ouvrages historiques
dont certains ont même reçu des prix, est une experte de l’histoire et de la
littérature anglo-saxonne. Son domaine de prédilection est tout de même la
religion, et plus particulièrement le protestantisme, un élément que l’on
retrouve beaucoup dans ce livre. Elle a publié deux versions de son histoire
des Tudors : une première, que nous allons découvrir aujourd’hui, et une
seconde (remaniée et illustrée), parue il y a quelques mois.
Les Tudors :
Quatrième de couverture :
Dynastie mythique, les Tudors ont régné pendant plus d'un
siècle, entre 1457 et 1603, faisant entrer l'Angleterre dans les temps
modernes. De Henry VII à Elizabeth Ire, ce sont cinq souverains qui se sont
succédé, parmi lesquels des figures devenues légendaires : Henry VIII, monarque
de la démesure, beau, athlétique, musicien, poète et protecteur des arts, qui
épousa six femmes, toutes mortes brutalement, et rompit avec le pape,
instituant une royauté théocratique ; Mary Tudor dite la Sanglante, la fille de
Henry et de Catherine d'Aragon, qui passa à la postérité en raison des bûchers
qu'elle fit allumer pour y consumer les évangéliques opiniâtres ; quant à
Elizabeth, la " Reine Vierge ", ultime fleuron de la dynastie, elle
refusa de se marier pour se vouer corps et âme à son royaume. Exploitant
d'innombrables sources originales, correspondances, témoignages, rapports des
ambassadeurs, ce livre raconte, de manière très narrative, les tribulations des
Tudors, inséparables de la destinée de l'Angleterre, dont ils firent un royaume
puissant et riche : fresque sanglante et dorée, traversée par la question de la
légitimité et de la succession, pleine d'amours contrariées et de meurtres
fratricides, de tentatives de coups d'Etat, de persécutions et de guerres.
D’Henry VII à Elizabeth I :
Lorsqu’on pense aux Tudors, on pense surtout aux règnes
d’Henry VIII, Mary et d’Elizabeth I, qui ont réussi à marquer l’Histoire.
Néanmoins, comme le montre Liliane Crété, il ne faut pas se limiter à ce trio
marquant, mais aussi se pencher un peu sur les autres monarques de la famille.
Liliane Crété commence par revenir rapidement sur la Guerre
des Deux Roses, une guerre civile qui a déchiré pendant des décennies
l’Angleterre. Cette guerre a abouti à l’arrivée au pouvoir des Tudors, et
l’auteure dépeint alors le règne d’Henry VII, père d’Henry VIII.
Si aujourd’hui Henry VII a tendance à être un peu oublié par
rapport à ses descendants, son règne apparait néanmoins comme fondateur pour la
suite. La principale préoccupation de ce souverain était d’assurer la stabilité
à tous les niveaux : tout d’abord, il voulait mettre fin pour de bon aux
nombreux conflits internes qui minaient l’Angleterre depuis des années. Il ne
pouvait et ne voulait pas relancer une autre guerre civile. Asseoir sa
légitimité était un des points clés du début de son règne. Il voulait aussi assurer
la stabilité de l’Angleterre face aux autres puissances européennes et
notamment l’Espagne et la France : il se lance dans des tractations avec
ces deux pays, des tractations qui marqueront toute la dynastie.
A la mort d’Henry VII, c’est son second fils, Henry VIII,
qui lui succède : l’aîné, Arthur, est en effet décédé quelques années
auparavant. Le règne d’Henry VIII est un règne qui apparait comme mouvementé
dans plusieurs domaines : ses relations amoureuses, tout d’abord, sont
célèbres, au point qu’on le surnomme parfois Barbe Bleue. Six mariages, deux
exécutions, plusieurs maîtresses…
Le règne d’Henry VIII est également marqué par le
détachement de l’Angleterre de la religion catholique et par l’introduction du
protestantisme. Le modelage de la religion anglicane telle que nous la
connaissons aujourd’hui fut long et laborieux, se poursuivant sur les règnes
des deux filles d’Henry VIII, Mary et Elizabeth. L’aspect théologique du règne
d’Henry VIII est particulièrement mis en avant par l’auteure, qui parle aussi
de ses relations avec ses conseillers, comme le cardinal Wolsey et Suffolk.
Henry laisse trois héritiers directs à sa mort : son
fils Edward et ses deux filles, Mary et Elizabeth. Le règne d’Edward est assez
court, puisqu’il a duré six ans. Edward était de plus un enfant lors de son
accession au pouvoir, et Liliane Crété souligne bien le fait que ses années
passées à la tête du royaume ont surtout été gérées par des conseillers plutôt
que par lui directement. Néanmoins, Edward semble avoir été préoccupé par la
volonté de définir encore plus précisément la religion en Angleterre, une
volonté qui sera balayée par celle qui lui succède : Mary Tudor.
L’auteure passe très rapidement sur le très court règne de
Jane Grey, surnommée la « Reine de neuf jours » pour attaquer celui
de Mary, qui a complètement bouleversé l’Angleterre. Comme le dit l’auteure,
Mary est plus un produit Aragon qu’un produit Tudor : elle était très
proche de sa mère et reste fortement attachée au catholicisme, qu’elle rétablit
dès sa montée sur le trône. Les efforts de faire de l’Angleterre un pays
indépendant face au reste de l’Europe sont piétinés par son mariage avec
Philippe II d’Espagne. Surnommée « Bloody Mary », elle est connue
pour la répression sanglante des protestants en Angleterre. Mary était aussi
hantée par le besoin de vite assurer une descendance, ce qui causa plusieurs
grossesses nerveuses. A sa mort, seule Elizabeth peut lui succéder.
Elizabeth Ière est la dernière reine de la dynastie des
Tudors, et son règne a été très important pour l’Histoire de l’Angleterre. Si
l’auteure aborde sa relation complexe avec Mary Stuart, sa cousine d’Ecosse,
ainsi que sa volonté de ne jamais se marier malgré les multiples propositions
de ses conseillers, on met aussi en avant ses choix judicieux en matière de
conseillers, ce qui lui a permis d’unifier dans une certaine mesure le royaume,
de montrer l’indépendance de l’Angleterre face à l’Europe (ce qui se traduit
par exemple dans la victoire contre l’Armada espagnole), de définir la religion
anglicane… La richesse artistique et culturelle de l’époque est aussi
mentionnée : le théâtre se développe, et le règne d’Elizabeth, c’est aussi
le règne de William Shakespeare.
A la mort d’Elizabeth, qui ne laisse aucun successeur
direct, c’est James I qui prend le relais, unifiant l’Ecosse et l’Angleterre
après des années de conflits.
Ce que j’ai pensé du livre :
C’est un peu par hasard que je suis tombée sur ce livre. En
effet, après ma lecture du mois dernier, j’ai eu envie de quitter le monde de
la fiction et de m’attaquer cette fois à un livre d’Histoire. Celui-ci était à
la bibliothèque où je me rends régulièrement, et je n’ai donc pas hésité
longtemps avant de le prendre, même si j’étais convaincue qu’un livre court
comme celui-là n’allait pas m’apprendre grand-chose sur les Tudors. Et bien
laissez-moi vous dire que j’avais tort, et qu’en plus de cela, j’ai beaucoup
aimé découvrir ce livre.
Ma première bonne surprise a été de constater la place faite aux souverains les
moins connus de la dynastie. Il faut le dire, les biographes et romanciers
s’intéressent en général surtout à Elizabeth ou à la vie tumultueuse d’Henry
VIII. J’ai donc été assez contente de voir que même si Liliane Crété consacre
effectivement plus de pages à Henry VIII, Mary ou Elizabeth, elle n’en délaisse
pas pour autant les autres souverains. J’ai donc appris pas mal de choses sur
Henry VII, qui m’était plutôt inconnu, ainsi que sur le règne d’Edward. Les
Tudors sont tous abordés, et avec le même soin.
J’ai aussi beaucoup aimé le fait que Liliane Crété se penche
sur de nombreux thèmes, et pas juste sur certains thèmes déjà vus et revus,
comme les mariages d’Henry VIII ou la relation Elizabeth-Mary Stuart. L’auteure
parle aussi beaucoup de politique étrangère ainsi que de théologie. On sent
qu’elle s’y connait en protestantisme, et cet aspect est particulièrement mis
en avant. Je suis personnellement intéressée par les réformes protestantes et
par la séparation entre l’Angleterre et l’Eglise Romaine traditionnelle, et j’ai
trouvé le livre très intéressant à ce niveau-là.
Une autre bonne surprise a été le style de l’auteure.
Liliane Crété écrit avec fluidité et efficacité, c’est un livre d’Histoire
accessible, bien écrit, avec des détails. Je trouve que certains livres d’Histoire
sont parfois beaucoup trop ardus, mais là ce n’est pas le cas. Un bon point
donc.
Mon seul petit bémol, c’est l’absence d’illustrations dans
le livre. Je sais qu’il existe une version illustrée, mais c’est dommage de ne
pas avoir quelques images dans celui-ci, En ce qui me concerne je trouve qu’il
y a un manque. Mais c’est un petit bémol.
Les Tudors de Liliane Crété est selon moi un bon livre à
lire si vous avez envie de découvrir les Tudors dans leur ensemble. Je l’ai
trouvé plutôt réussi, un petit coup de cœur que je recommande !
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui, j’espère que cette
chronique vous plait ! N’hésitez pas à me le faire savoir en commentaire.
On se retrouve très vite pour un nouvel article, en attendant prenez soin de
vous et lisez beaucoup !
AnGee.
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