samedi 2 avril 2016

Le Challenge Tudors #2: Les Tudors de Liliane Crété.



Bonjour à tous et à toutes !

Je suis AnGee du Livroscope, j’espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique ! Tout d’abord, je tenais à vous remercier d’être venus si nombreux sur le blog en Mars, je suis très touchée par vos commentaires ! J’espère que le programme d’Avril vous plaira tout autant. Et petite annonce : nous célébrerons Shakespeare à plusieurs reprises ! Mais pour commencer je vous propose de découvrir une nouvelle lecture pour le Challenge Tudors de Shelbylee et Titine. Le mois dernier, je vous avais proposé une fiction, et pour changer j’ai décidé de me pencher aujourd’hui sur un livre d’Histoire. Il s’agit du livre Les Tudors de Liliane Crété. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture !

Le Challenge Tudors :
Commençons cette chronique dans les formes avec une petite présentation du Challenge Tudors ! Il s’agit d’un Challenge lancé par deux blogueuses et membres de Whoopsy Daisy que j’aime beaucoup, Shelbylee et Titine. Elles ont décidé de lancer ce Challenge car (tout comme moi) elles sont passionnées par les Tudors. Illimité dans le temps, ce Challenge concerne non seulement les livres, mais aussi les films, séries ou documentaires tournant autour des Tudors. Je n’ai donc pas hésité longtemps avant de m’inscrire, et j’espère présenter au moins dix éléments pour ce Challenge. Si vous avez envie d’en savoir plus, je vous recommande le blog de Shelbylee, le blog de Titine, ainsi que mes précédentes chroniques sur les Tudors.



Liliane Crété, c’est qui?
Comme toujours, je vous propose à présent de nous pencher sur notre auteure du jour, Liliane Crété. Je dois vous avouer avoir trouvé assez peu d’informations la concernant, mais c’est souvent le cas, j’ai l’impression, lorsque je m’intéresse à des auteurs de livres d’Histoire.
Liliane Crété, qui a publié plusieurs ouvrages historiques dont certains ont même reçu des prix, est une experte de l’histoire et de la littérature anglo-saxonne. Son domaine de prédilection est tout de même la religion, et plus particulièrement le protestantisme, un élément que l’on retrouve beaucoup dans ce livre. Elle a publié deux versions de son histoire des Tudors : une première, que nous allons découvrir aujourd’hui, et une seconde (remaniée et illustrée), parue il y a quelques mois.


Les Tudors :
Quatrième de couverture :
Dynastie mythique, les Tudors ont régné pendant plus d'un siècle, entre 1457 et 1603, faisant entrer l'Angleterre dans les temps modernes. De Henry VII à Elizabeth Ire, ce sont cinq souverains qui se sont succédé, parmi lesquels des figures devenues légendaires : Henry VIII, monarque de la démesure, beau, athlétique, musicien, poète et protecteur des arts, qui épousa six femmes, toutes mortes brutalement, et rompit avec le pape, instituant une royauté théocratique ; Mary Tudor dite la Sanglante, la fille de Henry et de Catherine d'Aragon, qui passa à la postérité en raison des bûchers qu'elle fit allumer pour y consumer les évangéliques opiniâtres ; quant à Elizabeth, la " Reine Vierge ", ultime fleuron de la dynastie, elle refusa de se marier pour se vouer corps et âme à son royaume. Exploitant d'innombrables sources originales, correspondances, témoignages, rapports des ambassadeurs, ce livre raconte, de manière très narrative, les tribulations des Tudors, inséparables de la destinée de l'Angleterre, dont ils firent un royaume puissant et riche : fresque sanglante et dorée, traversée par la question de la légitimité et de la succession, pleine d'amours contrariées et de meurtres fratricides, de tentatives de coups d'Etat, de persécutions et de guerres.

D’Henry VII à Elizabeth I :
Lorsqu’on pense aux Tudors, on pense surtout aux règnes d’Henry VIII, Mary et d’Elizabeth I, qui ont réussi à marquer l’Histoire. Néanmoins, comme le montre Liliane Crété, il ne faut pas se limiter à ce trio marquant, mais aussi se pencher un peu sur les autres monarques de la famille.
Liliane Crété commence par revenir rapidement sur la Guerre des Deux Roses, une guerre civile qui a déchiré pendant des décennies l’Angleterre. Cette guerre a abouti à l’arrivée au pouvoir des Tudors, et l’auteure dépeint alors le règne d’Henry VII, père d’Henry VIII.
Si aujourd’hui Henry VII a tendance à être un peu oublié par rapport à ses descendants, son règne apparait néanmoins comme fondateur pour la suite. La principale préoccupation de ce souverain était d’assurer la stabilité à tous les niveaux : tout d’abord, il voulait mettre fin pour de bon aux nombreux conflits internes qui minaient l’Angleterre depuis des années. Il ne pouvait et ne voulait pas relancer une autre guerre civile. Asseoir sa légitimité était un des points clés du début de son règne. Il voulait aussi assurer la stabilité de l’Angleterre face aux autres puissances européennes et notamment l’Espagne et la France : il se lance dans des tractations avec ces deux pays, des tractations qui marqueront toute la dynastie.
A la mort d’Henry VII, c’est son second fils, Henry VIII, qui lui succède : l’aîné, Arthur, est en effet décédé quelques années auparavant. Le règne d’Henry VIII est un règne qui apparait comme mouvementé dans plusieurs domaines : ses relations amoureuses, tout d’abord, sont célèbres, au point qu’on le surnomme parfois Barbe Bleue. Six mariages, deux exécutions, plusieurs maîtresses…
Le règne d’Henry VIII est également marqué par le détachement de l’Angleterre de la religion catholique et par l’introduction du protestantisme. Le modelage de la religion anglicane telle que nous la connaissons aujourd’hui fut long et laborieux, se poursuivant sur les règnes des deux filles d’Henry VIII, Mary et Elizabeth. L’aspect théologique du règne d’Henry VIII est particulièrement mis en avant par l’auteure, qui parle aussi de ses relations avec ses conseillers, comme le cardinal Wolsey et Suffolk.
Henry laisse trois héritiers directs à sa mort : son fils Edward et ses deux filles, Mary et Elizabeth. Le règne d’Edward est assez court, puisqu’il a duré six ans. Edward était de plus un enfant lors de son accession au pouvoir, et Liliane Crété souligne bien le fait que ses années passées à la tête du royaume ont surtout été gérées par des conseillers plutôt que par lui directement. Néanmoins, Edward semble avoir été préoccupé par la volonté de définir encore plus précisément la religion en Angleterre, une volonté qui sera balayée par celle qui lui succède : Mary Tudor.
L’auteure passe très rapidement sur le très court règne de Jane Grey, surnommée la « Reine de neuf jours » pour attaquer celui de Mary, qui a complètement bouleversé l’Angleterre. Comme le dit l’auteure, Mary est plus un produit Aragon qu’un produit Tudor : elle était très proche de sa mère et reste fortement attachée au catholicisme, qu’elle rétablit dès sa montée sur le trône. Les efforts de faire de l’Angleterre un pays indépendant face au reste de l’Europe sont piétinés par son mariage avec Philippe II d’Espagne. Surnommée « Bloody Mary », elle est connue pour la répression sanglante des protestants en Angleterre. Mary était aussi hantée par le besoin de vite assurer une descendance, ce qui causa plusieurs grossesses nerveuses. A sa mort, seule Elizabeth peut lui succéder.

Elizabeth Ière est la dernière reine de la dynastie des Tudors, et son règne a été très important pour l’Histoire de l’Angleterre. Si l’auteure aborde sa relation complexe avec Mary Stuart, sa cousine d’Ecosse, ainsi que sa volonté de ne jamais se marier malgré les multiples propositions de ses conseillers, on met aussi en avant ses choix judicieux en matière de conseillers, ce qui lui a permis d’unifier dans une certaine mesure le royaume, de montrer l’indépendance de l’Angleterre face à l’Europe (ce qui se traduit par exemple dans la victoire contre l’Armada espagnole), de définir la religion anglicane… La richesse artistique et culturelle de l’époque est aussi mentionnée : le théâtre se développe, et le règne d’Elizabeth, c’est aussi le règne de William Shakespeare.
A la mort d’Elizabeth, qui ne laisse aucun successeur direct, c’est James I qui prend le relais, unifiant l’Ecosse et l’Angleterre après des années de conflits.

Ce que j’ai pensé du livre :
C’est un peu par hasard que je suis tombée sur ce livre. En effet, après ma lecture du mois dernier, j’ai eu envie de quitter le monde de la fiction et de m’attaquer cette fois à un livre d’Histoire. Celui-ci était à la bibliothèque où je me rends régulièrement, et je n’ai donc pas hésité longtemps avant de le prendre, même si j’étais convaincue qu’un livre court comme celui-là n’allait pas m’apprendre grand-chose sur les Tudors. Et bien laissez-moi vous dire que j’avais tort, et qu’en plus de cela, j’ai beaucoup aimé découvrir ce livre.

Ma première bonne surprise a été de constater la place faite aux souverains les moins connus de la dynastie. Il faut le dire, les biographes et romanciers s’intéressent en général surtout à Elizabeth ou à la vie tumultueuse d’Henry VIII. J’ai donc été assez contente de voir que même si Liliane Crété consacre effectivement plus de pages à Henry VIII, Mary ou Elizabeth, elle n’en délaisse pas pour autant les autres souverains. J’ai donc appris pas mal de choses sur Henry VII, qui m’était plutôt inconnu, ainsi que sur le règne d’Edward. Les Tudors sont tous abordés, et avec le même soin.




J’ai aussi beaucoup aimé le fait que Liliane Crété se penche sur de nombreux thèmes, et pas juste sur certains thèmes déjà vus et revus, comme les mariages d’Henry VIII ou la relation Elizabeth-Mary Stuart. L’auteure parle aussi beaucoup de politique étrangère ainsi que de théologie. On sent qu’elle s’y connait en protestantisme, et cet aspect est particulièrement mis en avant. Je suis personnellement intéressée par les réformes protestantes et par la séparation entre l’Angleterre et l’Eglise Romaine traditionnelle, et j’ai trouvé le livre très intéressant à ce niveau-là.

Une autre bonne surprise a été le style de l’auteure. Liliane Crété écrit avec fluidité et efficacité, c’est un livre d’Histoire accessible, bien écrit, avec des détails. Je trouve que certains livres d’Histoire sont parfois beaucoup trop ardus, mais là ce n’est pas le cas. Un bon point donc.

Mon seul petit bémol, c’est l’absence d’illustrations dans le livre. Je sais qu’il existe une version illustrée, mais c’est dommage de ne pas avoir quelques images dans celui-ci, En ce qui me concerne je trouve qu’il y a un manque. Mais c’est un petit bémol.

Les Tudors de Liliane Crété est selon moi un bon livre à lire si vous avez envie de découvrir les Tudors dans leur ensemble. Je l’ai trouvé plutôt réussi, un petit coup de cœur que je recommande !

Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui, j’espère que cette chronique vous plait ! N’hésitez pas à me le faire savoir en commentaire. On se retrouve très vite pour un nouvel article, en attendant prenez soin de vous et lisez beaucoup !

AnGee.


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