lundi 29 juin 2015

1990s Vampires VS 2010s Vampires #1: Dracula de Francis Ford Coppola (1992).

Bannière par Psychic TV.


Bonjour à tous et à toutes!

Je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope en cette fin de Juin! Nous nous retrouvons aujourd'hui pour la toute dernière chronique du mois avant d'attaquer le planning de Juillet (qui, je l'espère, vous plaira), et pour cette dernière chronique j'ai choisi d'inaugurer enfin le nouveau cycle cinéma du blog. Après Johnny Depp, Stanley Kubrick et Kirsten Dunst, j'ai décidé de me tourner cette fois non pas vers un réalisateur ou un acteur mais vers un thème. Ce thème: la représentation des vampires au cinéma, dans les années 90 et dans les années 2010. Et pour démarrer ce thème, quoi de mieux que Dracula! C'est parti pour le Dracula réalisé par Francis Ford Coppola, sorti en 1992! En espérant que cet article vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture :).


Pourquoi ce cycle cinéma?
Pour commencer cette chronique, je tenais à vous expliquer pourquoi j'ai choisi de passer sept mois (comme toujours, il y aura sept articles, septième art oblige) avec des vampires. Tout d'abord, j'avais envie de varier un peu par rapport à ce que j'ai fait jusqu'à présent avec mes cycles cinéma: j'ai présenté la carrière de deux acteurs (Johnny Depp et Kirsten Dunst) et d'un réalisateur (Stanley Kubrick). Je voulais donc me pencher non pas sur des personnes travaillant dans le monde du cinéma, mais sur une thématique plus globale. Les vampires se sont imposés assez naturellement: premièrement, parce que j'adore les vampires (et je pense que vous le savez déjà si vous suivez le blog), et ensuite parce qu'il existe une quantité incroyable de films mettant en scène des créatures vampiriques. Sur le Livroscope, j'ai surtout parlé des vampires via le prisme de la littérature, et je voulais donc explorer une autre facette de leur représentation. Mais comme il existe énormément de films avec des vampires et ce depuis des décennies et des décennies, j'ai décidé de me focaliser sur des périodes précises: les années 90 et les années 2010. A travers ce cycle cinéma, j'espère vous présenter sept films, sept représentations du vampire, qui va de la créature mélancolique au monstre sanguinaire. Pour ceux que ça intéresse, voici donc la liste des films que je vais traiter dans les mois à venir (j'ai essayé d'avoir une sélection aussi variée que possible, avec des films très connus, des films d'action, ou des films d'auteurs): Dracula par Francis Ford Coppola, que nous allons découvrir aujourd'hui; From Dust Till Dawn de Robert Rodriguez; Blade de Stephen Torrington; Fright Night de Craig Gillespie; The Moth Diaries de Mary Harron; Abraham Lincoln, Vampire Hunter de Timur Bekmanbetov; et Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch. N'hésitez pas à me laisser votre avis sur ce programme dans les commentaires!


Francis Ford Coppola, qui est-ce?
Entrons à présent dans le vif du sujet, avec une petite présentation de notre réalisateur du jour, Francis Ford Coppola. Né en 1939 à Détroit dans le Michigan, il grandit dans une famille d'origine italienne dont le père est un musicien renommé. Il découvre le théâtre et le cinéma pendant son enfance, et c'est vers cette voie qu'il se tourne: il étudie le cinéma, et se lance dans la réalisation au cours des années 1960. Il rencontre notamment George Lucas, avec lequel il collabore. C'est dans les années 1970 que Coppola explose, avec le succès spectaculaire des deux premiers volets du Parrain (1972 et 1974). Cependant, sa carrière connait par la suite des hauts et des bas, avec des succès critiques et commerciaux, mais aussi de sacrés échecs. Depuis les années 90, il se consacre davantage à la production de films (notamment de sa fille Sofia), mais réalise tout de même de temps en temps un nouveau long-métrage. Ses films les plus célèbres sont la trilogie du Parrain, Apocalypse Now, ou encore Dracula, dont nous allons parler aujourd'hui. 

Dracula:
Résumé:



1462. Vlad Dracula combat les Turcs dans une guerre religieuse sans merci. Mais à son retour, victorieux, il découvre que sa femme qu'il chérit plus que tout, Elisabeta, s'est donnée la mort, le pensant tué sous le coup de ses adversaires. Fou de chagrin, Dracula se détourne alors de Dieu et devient un vampire. 
1897. Jonathan Harker est un jeune homme à l'avenir prometteur. Alors qu'il doit épouser Mina, sa fiancée, il est envoyé par son employeur en Roumanie, chez le très particulier comte Dracula, un vieil homme très étrange qui souhaite acheter des domaines à Londres. Jonathan se retrouve alors prisonnier du comte, qui n'est autre que Vlad Dracula, le vampire. Lorsque celui se rend à Londres, physiquement rajeuni et déterminé à mettre la main sur Mina, le portrait vivant de sa défunte épouse, Jonathan comprend qu'un lourd danger pèse sur celle qu'il aime et ses proches... 

Quelques informations sur le film: 
D'une durée d'environ deux heures, Dracula (intitulé en version originale Bram Stoker's Dracula) est un film sorti à la fin de l'année 1992. C'est Winona Ryder qui proposa le projet à Francis Ford Coppola, qui accepta de le réaliser. Le casting, on peut le dire, est prestigieux: on retrouve Gary Oldman dans le rôle de Dracula, Winona Ryder dans celui de Mina, Keanu Reeves dans celui de Jonathan Harker, Anthony Hopkins dans celui du professeur Van Helsing... 
Avec un budget de 40 millions de dollars, le film fut un joli succès, avec plus de 200 millions de recettes. Il remporta également plusieurs prix. Je vous laisse ici la bande-annonce du film, pour vous donner une idée de ce que ça donne!





Une image riche du vampire: 
Etant donné que le vampire est au coeur de notre cycle, il me semble capital de nous pencher sur cette créature et sur la façon dont elle est représentée dans ce film. Ici nous nous attaquons à un gros morceau, puisque le film tourne autour de la figure de Dracula, personnage du célèbre roman de Bram Stoker, dont l'histoire a été adaptée encore et encore, pas toujours avec succès.
Dracula est interprété par l'acteur Gary Oldman, et est ici constitué de très nombreuses facettes. L'un des premiers éléments que le film nous présente concernant la figure du vampire est son rapport à la religion. Dans l'image populaire, on voit souvent le vampire être vaincu ou du moins repoussé par des instruments religieux, en particulier la croix. Dans Dracula, la relation vampire-religion est plus complexe que cela. Au début du film, notre vampire (alors encore humain), est présenté comme un guerrier combattant pour son Dieu, pour la chrétienté. Ensuite, c'est la religion elle-même qui le poussera à se détourner de Dieu, lorsqu'il comprend que l'âme d'Elisabeta est damnée en raison de son suicide. On notera le parallèle entre le sang du Christ et le sang bu par les vampires. 
Le film détaille aussi plusieurs capacités de Dracula. Tout d'abord, Dracula a plusieurs visages: nous le découvrons vieux, rabougri, presque repoussant avec ses grands ongles sales; puis c'est un Dracula rajeuni, séduisant, attrayant qui apparait à l'écran. Il a également un grand pouvoir de régénération, que l'on voit notamment dans les scènes où il dort dans son cercueil. Le vampire peut se métamorphoser en créature proche du loup-garou, notamment lorsqu'il boit du sang humain. En parlant de loup, on notera la proximité du vampire et des loups, qu'il chérit (encore une fois, on va à l'encontre de l'image véhiculée ces dernières années selon laquelle vampires et loups-garous sont opposés et se font la guerre). Enfin on peut mentionner son grand pouvoir de manipulation, ce qui se voit par exemple avec le personnage de Renfield, le prédécesseur de Jonathan Harker.
Pour finir, une autre facette du vampire mise en avant dans ce film, c'est le vampire amoureux, amant, le vampire sensuel. Cet élément est plutôt absent du roman original, mais ici il est capital. Dès les premières minutes du film, on découvre la relation très forte unissant Dracula et son épouse, une relation si forte qu'il se montrera prêt à faire n'importe quoi pour retrouver son double, Mina. L'aspect sexuel est très important (mais j'en reparlerai plus loin) dans ce film. Bien avant Twilight et True Blood, les vampires étaient déjà sexy!

Quelques autres thématiques:
En plus de la figure du vampire, Dracula aborde de nombreuses autres thématiques. On peut par exemple mentionner la thématique du double, très importante, et que l'on découvre à plusieurs reprises à travers le film: le double le plus évident est celui que l'on retrouve entre les personnages de Mina et d' Elisabeta, qui partagent non seulement un physique mais aussi des souvenirs (Mina, si elle ne connait pas Vlad, a l'impression tout de même de l'avoir déjà rencontré, elle se souvient de sa voix). Anthony Hopkins, qui joue Van Helsing, joue également le rôle de l'un des prêtres que l'on voit au tout début du film, un parallèle intéressant. Le personnage de Dracula joue lui aussi sur le double: vieux, on le voit devant un portrait de lui-même, plus jeune, que Jonathan prend pour un ancêtre; arrivé à Londres, il se trouve une autre identité: de comte Dracula, il passe à prince Vlad pour aborder Mina. 
J'ai mentionné plus haut la sexualité, qui est sans aucun doute l'un des thèmes les plus forts du film. L'attaque vampirique est assimilée à un acte sexuel: les victimes gémissent, semblent atteindre l'orgasme, et partager son sang est mis en avant comme un acte charnel, intime, qui procure jouissance à ceux qui participent à ce rituel. Les représentations féminines sont particulièrement importantes: il n'y a que deux personnages féminins majeurs, à savoir Lucy et Mina. La sexualité fait partie d'elles et est mise en avant: les deux femmes sont entourées de plusieurs prétendants (Jack, Quincey et Arthur pour Lucy; Jonathan et Dracula pour Mina), elles exposent leur corps et leur féminité, ce qui tranche avec l'ambiance victorienne corsetée de l'époque. A noter que beaucoup ont également vu dans ce film un parallèle avec le fléau du SIDA et les vampires. 


Pour terminer,  je tenais à parler de la place de la médecine. De nombreux éléments, que ce soit entre les personnages scientifiques (Jack ou le professeur Van Helsing) ou par la mise en avant d'éléments médicaux comme la transfusion sanguine, ou l'intégration d'images de cellules sanguines dans certaines scènes.

Ce que j'ai pensé du film:
Lorsque j'ai préparé la liste des films que je voulais inclure dans ce nouveau cycle cinéma, je me suis aperçue qu'il y avait plusieurs films sortis au début des années 1990 qui auraient pu servir d'ouverture: par exemple le film Buffy contre les vampires, que j'ai hésité à inclure dans le cycle. Mais au final, le premier film s'est imposé comme une évidence: Dracula, sorti en 1992. Pourquoi? Tout d'abord parce que je trouvais que parler de ce film constituait une excellente entrée en matière, car il parle d'un vampire culte, le vampire parmi les vampires, et qu'en plus il s'agit d'une adaptation d'un roman que j'aime énormément. Ensuite, Dracula est un film intemporel, encore exceptionnel près de 23 ans après sa sortie.

Commençons par l'intrigue. Pour ceux qui connaissent l'oeuvre originale de Bram Stoker et qui se demandent ce que ce film vaut au niveau adaptation, je dois dire qu'on retrouve dans les grandes lignes l'intrigue de l'oeuvre originale: certains aspects sont tout de même modifiés ou changés, mais ça fait évidemment partie du travail d'adaptation du livre à un autre support. L'intrigue est bien ficelée, intéressante, et on la suit avec intérêt. Le film est très rythmé, avec quelques petites longueurs (rien de bien dramatique): l'action monte sans cesse, avec un dénouement tout en tension. On ne s'ennuie pas une seconde.

L'autre point fort du film est le casting. Les personnages sont joués par des acteurs de talents: Gary Oldman est grandiose et tient à merveille son rôle de vampire. Winona Ryder campe une Mina incroyable, et sa prestation me fait me demander pourquoi cette actrice est si sous-employée par l'industrie du cinéma (elle est aussi géniale dans Beetlejuice, Edward aux mains d'argent ou Le temps de l'innocence). J'ai particulièrement aimé la richesse des interactions entre les différents personnages, et la mise en avant des personnages féminins. Mon seul bémol: Keanu Reeves, qui est d'un plat incroyable...

En ce qui concerne la réalisation, le film est d'une grande richesse. On notera la splendeur des costumes, très travaillés et soignés, qui collent aux personnages et aux scènes: par exemple l'armure de Dracula dans la première scène, ou la robe de nuit rouge de Lucy, flamboyante. La musique est un élément capital du film, avec des morceaux iconiques, qui habillent Dracula d'une ambiance unique. Certains effets, comme l'utilisation de teintes rouges et vertes très marquées, contribuent également à cette ambiance. On peut évidemment trouver à redire quant aux effets spéciaux qui ont parfois vieillis ou paraissent kitsch, mais il faut garder à l'esprit que nous sommes dans les années 90 et que beaucoup de technologies que nous avons maintenant n'existaient pas à l'époque!

En bref, Dracula est non seulement un très bon film avec des vampires, il est également un très bon film tout court, que je recommande chaudement. Attention cependant si vous êtes jeunes ou un peu sensibles!

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que ce premier article de ce nouveau cycle cinéma vous plait, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire! On se retrouve très vite pour le premier article de Juillet, en attendant prenez soin de vous et lisez beaucoup :)

AnGee.


vendredi 26 juin 2015

Les Dames en Noir #7/ Camilla Läckberg #4: L'Oiseau de Mauvais Augure.




Bonjour à tous et à toutes!

Je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope! Je suis ravie de vous retrouver pour une nouvelle chronique sur le blog, l'avant-dernière du mois de Juin! Après un petit détour du côté des vampires avec le livre de Jean-Paul Bourre, je vous propose aujourd'hui de poursuivre notre découverte des auteures de polars, policiers et thrillers, grâce au Challenge Les Dames en Noir lancé par Zina. Pour cette sixième chronique, j'ai décidé de vous présenter une auteure bien connue sur le blog: Camilla Läckberg, dont je relis actuellement la saga policière autour des personnages d'Erica et de Patrick. Le roman que je vous présente aujourd'hui est L'Oiseau de Mauvais Augure! En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture :).

Le Challenge Les Dames en Noir:
Pour commencer, un rapide rappel sur ce qu'est le Challenge Les Dames en Noir. Ce Challenge a été lancé fin 2014 par Zina, du blog Les pipelettes en parlent. Se terminant en Décembre 2015, ce Challenge a pour objectif de mettre à l'honneur les femmes auteures de polars, policiers ou thrillers, qui sont souvent considérés comme des univers plutôt masculins. En ce qui me concerne, j'ai l'intention de publier treize chroniques (on est presque à la moitié, déjà!), soit une par mois. Si vous souhaitez avoir plus d'informations sur le Challenge mais aussi (re)découvrir mes chroniques précédentes, je vous conseille de suivre les liens ci-dessous! 


Camilla Läckberg, qui est-ce?
Comme je l'ai mentionné plus haut, j'ai déjà au l'occasion de parler à plusieurs reprises de l'oeuvre de Camilla Läckberg sur le blog, puisque je me suis dans une relecture de sa saga policière. Je vais donc éviter de me répéter ici, et à la place je vous invite à suivre le lien ci-dessous pour découvrir les précédentes chroniques autour de Camilla Läckberg! :)


L'Oiseau de Mauvais Augure:
Résumé:
Pour Patrick et Erica, la vie est plutôt compliquée en ce moment. Anna, la soeur d'Erica, est venue s'installer avec ses deux enfants chez eux après la mort de son mari, qui la battait, et elle est loin d'être au top de sa forme. Gérer trois enfants au lieu d'un est donc compliqué pour Erica, mais en plus de ça elle doit également s'occuper des préparatifs de son mariage qui approche à grands pas. Malheureusement, elle ne peut pas vraiment compter sur l'aide de Patrick, qui se retrouve à enquêter sur la mort suspecte d'une femme dans un accident de voiture, et sur celle assez violente d'une jeune femme participant à une téléréalité qui s'est installée près de chez eux... 


La téléréalité s'installe à Tanumshede:
A chacun de ses romans, Camilla Läckberg nous introduit de nouvelles thématiques et de nouveaux personnages. Ici, elle nous propose de partir pour un milieu assez particulier: celui de la téléréalité.
Depuis le début des années 2000, les téléréalités ont le vent en poupe non seulement en France mais aussi dans toute l'Europe: les différents pays s'échangent des concepts, des idées, des émissions, et on se retrouve avec tout un tas de programmes, allant de l'école de futures stars à l'émission d'aventure ou d'enfermement. La Suède n'est pas épargnée, et Camilla Läckberg a donc décidé d'inclure dans son histoire ce phénomène de société que sont les téléréalités. 
La téléréalité de L'Oiseau de Mauvais Augure met en scène différents candidats venus de plusieurs autres émissions, et les filme dans leur quotidien festif mais aussi dans la société, puisque les candidats doivent trouver un travail dans la ville où se déroule l'émission, Tanumshede. 
Parmi les candidats, on retrouve des profils assez caricaturaux: la blonde sexy à l'apparence née de multiples opérations de chirurgie et surnommée Barbie; la jeune mal dans sa peau; la brute épaisse macho; la mauvaise chanteuse en quête de gloire; celui qui se demande s'il a fait les bons choix dans sa vie en participant à une émission de télévision...
L'arrivée d'une téléréalité est vue par beaucoup d'un mauvais oeil, car les candidats sont réputés pour leur sale caractère et leur attitude désagréable. Mais personne n'aurait imaginé que ça irait jusqu'au meurtre...


Deux affaires en une:
Dans L'Oiseau de Mauvais Augure, Camilla Läckberg a décidé d'entraîner son lecteur dans non pas une, mais bien deux enquêtes! Comme je l'ai mentionné à l'instant, nous avons tout d'abord un meurtre qui se déroule au sein de la téléréalité: l'une des candidates est retrouvée, après une fête très arrosée, violemment assassinée. L'événement est extrêmement couvert médiatiquement, en raison de la popularité de l'émission de téléréalité, mais aussi très complexe: les inspecteurs ont peu d'informations pour les aider, et les autres participants de l'émission ne sont pas vraiment communicatifs (ils sont en fait plutôt agressifs). 
Mais en plus de cette première affaire, Patrick et ses collègues vont également devoir gérer une seconde enquête, celle autour de la mort très suspecte de Marit, une commerçante du coin, dans un accident de voiture. A priori, il ne s'agit que d'un accident. Pourtant, plusieurs éléments donnent l'impression aux inspecteurs que ça va bien plus loin: Marit a un impressionnant taux d'alcool dans le sang, alors qu'elle ne buvait jamais, et son ex-mari vit très mal le fait qu'elle refasse sa vie avec une femme... Alors, s'agit-il d'une mort accidentelle ou d'un véritable meurtre? Là réside toute la question.

Ce que j'ai pensé du livre:
Si vous me connaissez un peu, vous n'êtes pas sans savoir que je suis une grande fan de la littérature classique. Pourtant, je lis tout de même souvent des romans contemporains, et parmi les auteurs actuels, certains comptent dans mes préférés. C'est le cas par exemple de Camilla Läckberg, dont j'adore les romans, et que je ne me lasse pas de lire. Les trois premiers romans de sa saga policière ont été pour moi des coups de coeur. Est-ce également le cas de L'Oiseau de Mauvais Augure? Et bien pas vraiment: même si j'ai passé un bon moment avec ce livre, je suis néanmoins un peu plus mitigée. 



Commençons par le premier point: l'intrigue. Déjà ici, je suis un peu mitigée. Pour ce qui est du positif, je trouve que Camilla Läckberg parvient une fois de plus à nous proposer une intrigue riche, avec beaucoup d'événements et de rebondissements. Je ne me suis pas du tout ennuyée entre les deux enquêtes, il n'y a pas de temps morts. Le lecteur est entraîné dans des successions de retournements de situation et chamboulements du début à la fin. En revanche, c'est justement la fin qui me pose un peu problème: en effet, j'ai trouvé que le dénouement était un peu forcé, voire même tiré par les cheveux. C'est dommage, car Camilla Läckberg nous a habitué à des fins assez surprenantes, mais toujours cohérentes, alors qu'ici la fin part un peu n'importe comment.

Dans les autres points positifs, on retrouve les thèmes abordés. J'ai trouvé que c'était une bonne idée (de plus une idée originale) de faire tourner une partie de l'intrigue autour de la téléréalité. Ainsi, l'auteure exploite plusieurs idées intéressantes: la reconversion professionnelle, la vie privée et la vie publique, le travail, mais aussi la question de l'identité lorsqu'on est sans cesse sous le feu des projecteurs. Le choix de la téléréalité n'est pas un choix uniquement décoratif, mais aussi un moyen d'explorer des sujets plutôt intéressants. 

En ce qui concerne les personnages, je suis en revanche, comme pour l'intrigue, un peu mitigée. Dans l'ensemble, j'ai été ravie de retrouver les différents personnages de l'univers de Camilla Läckberg: j'aime beaucoup Martin et Patrick (et surtout leur alchimie), et surtout le personnage d'Anna. Elle connait ici une évolution que j'ai trouvée bien organisée, et que j'ai envie de suivre dans la suite des romans. C'est un personnage auquel j'étais très attachée dès le début! Par contre, là où ça coince, c'est pour le personnage d'Erica.

Dans le premier tome, Erica jouait un rôle dans l'histoire. Elle participait, à sa façon, à l'enquête menée par Patrick, et était un personnage clé pour la résolution de celle-ci. Elle était donc loin d'être un personnage dispensable ou secondaire. Cependant, dans les tomes suivants, son rôle a commencé à changer: Patrick et elle s'installent ensemble, ont un enfant, et prévoient de se marier. Et donc, Erica se transforme en femme au foyer parfaite, qui s'occupe du ménage, de la cuisine, de leur fille. Je trouvais déjà ça un peu dommage de la voir beaucoup moins impliquée dans l'aspect "enquête", et dans ce quatrième tome, je trouve que son implication absente: elle gère les enfants, prépare son mariage, essaie des robes... C'est très bien, mais j'aurais aimé retrouver l'Erica des premiers tomes...

En bref, ce quatrième tome, même s'il reste vraiment agréable à lire et que j'ai passé un bon moment, est pour moi un peu en dessous des autres. Ce n'est pas celui que je préfère dans la saga!

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette petit chronique vous aura plu, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire, et aussi à me laisser vos suggestions de lecture. On se retrouve très vite pour le dernier article du mois, dans lequel je vais lancer le nouveau cycle cinéma du blog! Prenez soin de vous et lisez beaucoup! :)

AnGee.


mercredi 24 juin 2015

Chasse aux vampires #15: Dracula et les vampires de Jean-Paul Bourre (suivi de La deux fois morte de Jules Lermina).



Hello à tous et à toutes!

Je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope! Je suis ravie de vous retrouver une fois de plus en ce chaud mois de Juin, pour une toute nouvelle chronique! Et aujourd'hui, je vous propose de poursuivre notre petit parcours à la rencontre des vampires grâce au challenge Chasse aux Vampires, organisé par leelys via Livraddict. Après nous être penchés sur un roman Angel plutôt sympathique, j'ai choisi de traiter d'un essai. Il y a déjà quelques mois, j'avais présenté l'excellent essai de Morgane Caussarieu intitulé Vampires et Bayous, et j'ai donc décidé de me plonger dans un autre essai qui trainait dans ma PAL depuis plusieurs années: Dracula et les vampires de Jean-Paul Bourre, livre dans lequel on trouve également la nouvelle "La deux fois morte" de Jules Lermina. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture :)

Le Challenge Chasse aux Vampires:
Pour commencer, petit point sur ce qu'est le Challenge Chasse aux Vampires. Il s'agit d'un challenge illimité dans le temps (ce qui veut dire que vous pouvez vous inscrire quand vous voulez) organisé par leelys sur Livraddict. Le but: chroniquer des livres ayant un rapport avec l'univers des vampires! Il peut s'agir de romans, de BD, de mangas, ou d'essais, bref, le choix est large! Il y a également plusieurs paliers en fonction du nombre de livres lus. En ce qui me concerne, je vise le palier "Maître Vampire", avec vingt-et-un titres! Si vous souhaitez en savoir plus sur le Challenge, je vous laisse suivre le lien ci-dessous qui vous mènera au topic Livraddict qui lui est consacré!



Jean-Paul Bourre et Jules Lermina, qui sont-ils?
Commençons par une petite présentation de nos auteurs du jour: Jean-Paul Bourre et Jules Lermina, auteur de la nouvelle que l'on retrouve à la fin de l'essai.
Jean-Paul Bourre est un auteur et journaliste français né en 1946. Dès sa jeunesse, il fréquente des milieux que l'on peut qualifier d'underground et ésotériques. Il commence sa carrière dans le journalisme et l'écriture à la fin des années 70 et publie à la fois des essais, des autobiographies, mais aussi des romans et de la poésie. C'est un peu un touche-à-tout! Grand connaisseur du monde musical, il a aussi signé plusieurs biographies, notamment de David Bowie ou de Bob Dylan. 

C'est au 19ème siècle que nous retrouvons Jules Lermina. Né en 1839 à Paris, il commence à vingt ans une carrière dans le journalisme. Il soutient les socialistes, très en vogue à l'époque, et démarre également une carrière littéraire. Il publie plusieurs romans sous un faux nom (William Cobb). S'il est un peu oublié aujourd'hui, il a tout de même laissé derrière lui un impressionnant héritage littéraire, avec notamment Le fils de Monte-Cristo, une suite au célèbre roman de d'Alexandre Dumas. Il est aussi connu pour son engagement politique. "La deux fois morte" est son oeuvre la plus célèbre. Jules Lermina est mort en 1915, à Paris. 


Dracula et les vampires:
Quatrième de couverture:
Grand seigneur, monstre de la nuit, le vampire est une créature lunaire, un initié du monde des morts. Dracula, prince de Valachie, est l'une des plus hautes figures de ce panthéon funèbre. Le vampirisme médiéval fait toujours des adeptes, en Sologne, à Venise, à Londres, comme le prouvent les manifestations du cimetière de Highgate qui provoquèrent, en 1969, l'arrestation de David Farrant, ou encore l'histoire du couple vampire de Sologne - dont le texte intégral écrit par Jules Lermina en 1895 qui en conte l'histoire est ici reproduit. Jean-Paul Bourre présente les témoignages troublants des fidèles de Dracula, ainsi que les faits étranges liés à ce culte de la nuit, encore perpétué à ce jour. 

Ce qu'on trouve dans cet essai:
L'essai de Jean-Paul Bourre est divisé en deux grandes parties. La première s'intitule "Les seigneurs noirs", et tourne principalement autour des grandes caractéristiques du vampire, et s'applique à présenter plusieurs cas de vampirisme ou des histoires folkloriques. L'auteur parle par exemple de la différence entre "vampire noir" (représenté par la lune) et de "vampire d'or" (représenté par le soleil), et développe le rôle du sang et sa symbolique, ses pouvoirs. Il insiste en particulier sur l'aspect nocturne du vampire et sur sa relation aux cycles lunaires. Plusieurs cas de vampirisme sont exposés: par exemple avec Barbara de Cilly, qui aurait inspiré le roman Carmilla, ou des cas en Sologne, que Jules Lermina reprendra dans sa nouvelle.
La seconde partie se nomme "Les légions de la nuit" et porte sur les personnes qui suivent le culte vampirique. Les noms les plus importants sont ceux de Lord Manchester et David Farrant, deux britanniques. L'auteur s'intéresse en particulier au cimetière de Highgate, qui accueillait des cérémonies dédiées aux vampires.
Après ces deux parties, on retrouve des annexes: dans ces annexes on retrouve davantage d'informations sur différents cas de vampirisme, avec de nombreux détails. Enfin, le livre se termine sur la nouvelle "La deux fois morte" de Jules Lermina.

Ce que j'ai pensé du livre:
Si vous connaissez bien le blog, vous savez que j'ai un peu l'habitude (bonne ou mauvaise, d'ailleurs) d'écrire des chroniques assez longues. Vous savez aussi que je publie assez régulièrement des chroniques autour des vampires, pour ce Challenge mais aussi bientôt pour le cycle cinéma (dont la première chronique devrait d'ailleurs arriver bientôt). Comme mes chroniques sont souvent consacrées à des romans, j'essaie de varier un peu en vous présentant aussi des nouvelles ou des essais. Le problème, aujourd'hui, c'est que je n'ai pas franchement grand chose à dire sur cet essai, si ce n'est que je suis un peu passée à côté.

Je pense que le principal problème que j'ai eu avec ce livre, c'est que son contenu ne correspondait pas à ce que j'en attendais. Je pensais y trouver une présentation assez générale des vampires, de Dracula et de quelques grands exemples de vampirisme. Or, le livre tourne davantage autour de l'ésotérisme, du vampirisme comme culte, un domaine dans lequel je n'y connais rien, et je suis donc complètement passée à côté. Je pense que les personnes qui s'y connaissent mieux que moi l'apprécieront davantage. Personnellement, je n'y connais pas grand chose, et j'ai un peu eu l'impression de ne rien comprendre à ce que je lisais. 

Jules Lermina.
Ensuite, j'ai trouvé que l'auteur se répétait quand même beaucoup. Le livre est assez court (240 pages en tout, sachant qu'il y a la nouvelle de Jules Lermina ainsi que les annexes), et il parle souvent des mêmes points: le vampire comme créature de la nuit, la lune, la nuit, la lune... C'est assez répétitif, et j'ai trouvé ça un peu dommage avec un tel sujet: il y a tellement de choses à dire sur les vampires... 

J'ai tout de même apprécié quelques éléments, comme ce qui concernait David Farrant, que je ne connaissais pas avant de lire ce livre, ou la partie annexe, bien fournie et très intéressante. Si vous cherchez des cas de vampirisme, cette partie vous intéressera! La nouvelle de Jules Lermina est également un plus: je ne le connaissais pas et j'ai aimé sa nouvelle. L'essai se lit aussi assez vite et l'auteur a un style plutôt agréable. 

A noter pour finir que le livre est à éviter pour les âmes un peu sensibles ou si vous êtes un jeunes: il y a pas mal d'illustrations (un plus d'ailleurs) et des passages qui peuvent remuer un peu. 

Au final, je pense que je suis complètement passée à côté de cet essai, qui coûte près de 30 euros au passage. Si vous vous intéressez au vampirisme et au côté "culte" des vampires, je pense que Dracula et les vampires vous plaira davantage qu'à moi. 

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette chronique vous aura tout de même plu. On se retrouve d'ici quelques jours avec une nouvelle chronique, en attendant prenez soin de vous et lisez beaucoup :)

AnGee.


samedi 20 juin 2015

Psychic TV présente: La Ligue des Gentlemen Extraordinaires de Alan Moore et Kevin O'Neill.




La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, par Alan Moore et Kevin O'Neill.

(Cette chronique compte pour le Challenge LEAF de Psylook: 5/50). 

Aujourd'hui, la review va se concentrer sur un ouvrage plutôt atypique. En effet, si cela est présenté comme un comics, l'ambiance même est très différente des comics habituels qu'on connaît se déroulant très souvent en Amérique et mettant en scène des surhommes ou des super-héros.

Ici, l'histoire se déroule en Angleterre, et présente un grand cross-over de personnages de la littérature anglaise. Il est temps d'aborder La Ligue des Gentlemen Extraordinaires en intégrale (parue chez Panini comics).

La Ligue des Gentlemen Extraordinaires est un comic assez particulier prenant place dans un Londres victorien où les personnages de la littérature classique existent. Wilhelmina Harker, une femme travaillant pour un certain Mr. Bond, haut placé du MI5, est chargée de recruter plusieurs hommes d'exception afin de former une sorte de cellule secrète parée à lutter contre les menaces pesant sur la couronne. On y retrouve le Capitaine Nemo, marin solitaire dans son Nautilus (et légèrement méfiant vis-à-vis de l'Angleterre), Allan Quatermain, un shooté à l'Opium autrefois héros légendaire du Colonialisme, le Docteur Jekyll qui laisse place au terrifiant Mr.Hyde quand il ne peut contrôler sa rage, et Griffin, l'homme invisible, assez électron libre.
Ils devront apprendre à s'allier afin de contrer les menaces pesant sur Londres, en mettant en avant leur capacités. Les Avengers avant l'heure, avec supplément Earl Grey et style graphique particulier.

En ce qui concerne le style graphique, l'ouvrage a une patte artistique très particulière qui ressemble à de vieux dessins d'époque, le livre étant par ailleurs, outre les deux histoires illustrées, fourni avec deux histoires présentées sous forme de journal (que j'ai pas encore lues), et de nombreuses illustrations. C'est très bien fait, et ça permet de mieux cerner le parti pris des créateurs de cette histoire, qui réussissent à rendre avec brio une histoire de « super-héros » d'un autre temps, avec tout ce que la littérature britannique permettait comme fantaisies.



Les deux histoires vous feront rencontrer Mr. Bond, Mycroft Holmes, et également des extraterrestres ressemblant à ceux de La Guerre des Mondes (Tripodes). Les deux histoires s'enchaînent, et même si l'aspect rétro et l'introduction un peu lente peut dérouter au premier abord, il ne faut pas avoir peur de s'accrocher et continuer. Il n'y a certes pas la même action que dans des comics « traditionnels » dont j'ai déjà fait la review, mais c'est pour le moins intéressant et bien réalisé, avec notamment une seconde aventure qui prend une tournure Watchmen avec un groupe qui peu à peu perd en cohésion. Le résultat n'en est que probant, et se révèle plutôt intéressant.


Même si l'ouvrage peut s'avérer un poil coûteux (35€ de mémoire), La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, très différent du film éponyme avec Sean Connery, n'en reste pas moins un comic atypique à lire.

Psychic TV.

mercredi 17 juin 2015

Challenge Tous Risques #3: La vie très privée de Mr Sim, de Jonathan Coe.




Bonjour à tous et à toutes!

Soyez les bienvenus sur le Livroscope! J'espère que vous allez bien et que vous passez une très bonne semaine. On se retrouve aujourd'hui sur le blog pour une nouvelle chronique pour vous présenter une lecture faite dans le cadre du Challenge Tous Risques de la blogueuse Aaliz. Pour cette troisième édition, les participants devaient découvrir un auteur qui leur était inconnu et dont le nom de famille commence par la lettre C. En ce qui me concerne, j'ai choisi de lire un roman au titre assez original: il s'agit de La vie très privée de Mr Sim, de Jonathan Coe. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une très bonne lecture! :)

Le Challenge Tous Risques d'Aaliz:
Commençons par un petit point rapide sur ce qu'est le Challenge Tous Risques d'Aaliz. Depuis plusieurs mois maintenant, elle organise ce Challenge dont le but est de nous faire sortir des sentiers battus et de nous faire partir à la découverte d'auteurs que nous ne connaissons pas. Pour cela, à chaque session, nous avons une lettre pour nous guider: nous avions par exemple eu le G, puis le N, qui m'avaient permis de vous présenter De l'eau pour les éléphants de Sara Gruen, ou Compartiment pour dames de Anita Nair. Il faut donc choisir un auteur qu'on ne connait absolument pas, pour que la découverte soit optimale. Si vous souhaitez avoir plus d'informations sur le challenge, je vous laisse faire un petit tour sur le blog d'Aaliz, mais aussi voir mes précédentes chroniques grâce aux liens ci-dessous!


Jonathan Coe, qui est-ce?
Il est à présent temps d'entrer dans le vif du sujet, et pour cela penchons nous un peu sur ce fameux Jonathan Coe! Né en 1961 à Birmingham en Angleterre, Jonathan Coe fit des études à Cambridge, puis se tourna vers le métier de professeur, à l'université de Warwick. Passionné de musique et de littérature (il dit avoir commencé à écrire très tôt), il publie ses premiers romans à la fin des années 80 et se fait rapidement connaitre. Son quatrième roman, Testament à l'anglaise, fut même récompensé par le prix John Llewellyn Rhys à sa sortie. Depuis, il publie régulièrement de nouveau roman et est devenu un important auteur de sa génération.

Si vous avez envie d'en savoir plus sur l'auteur et son travail, je vous recommande de visiter son site internet, que voici!




La vie très privée de Mr Sim:
Résumé:
A presque cinquante ans, Maxwell Sim (surnommé Max), traverse ce qu'on peut appeler une passe difficile, ou une crise de la quarantaine. Ces dernières années, sa vie s'est un peu cassée la figure: sa femme l'a quittée, et sa fille, désormais adolescente, ne s'intéresse pas franchement à lui et préfère passer du temps sur son portable. C'est alors qu'il décide de se lancer dans une aventure bien particulière: celle de parcourir le pays pour vendre des brosses à dents écologiques, guidé par un GPS à la voix sensuelle...

Max Sim, notre héros:
Comme nous l'annonce le titre du roman, Jonathan Coe a choisi de nous présenter ici un certain Monsieur Sim, plus connu sous le prénom de Maxwell ou le diminutif de Max. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce Maxwell est un personnage haut en couleur, et dont l'histoire à priori ordinaire tourne à la surprise totale.
La quatrième de couverture présente Maxwell comme un raté, un loser depuis sa plus tendre enfance. Et il est vrai qu'il est dans une position un peu difficile. Si personnellement je ne le vois pas comme un loser (divorcer ne fait pas de vous un loser, je pense), je le vois tout de même comme quelqu'un qui vit une belle crise de la quarantaine: célibataire, il a du mal à faire le deuil de son mariage, et ne se sent pas vraiment en osmose avec son adolescente de fille. Il décide de quitter son emploi stable pour partir à l'aventure, soudainement, seul sur les routes, avec pour seule compagnie son GPS.
Jonathan Coe nous livre donc un road trip à la fois géographique, puisque notre héros est amené à voyager un peu partout, mais aussi et surtout un road trip mental, où Max va partir à la recherche de lui-même...

Ce que j'ai pensé du livre:
Lorsque je me suis inscrite pour la première fois au Challenge organisé par Aaliz, je l'ai fait parce que  je savais que j'avais du mal à aller vers des auteurs qui m'étaient totalement inconnus: je me tournais souvent vers des valeurs sûres, ou vers des auteurs qu'on me conseillait, mais il était assez rare que je me jette la tête la première dans le livre d'un auteur que je ne connaissais absolument pas. Néanmoins, après trois sessions de ce Challenge, je me suis aperçue que j'avais beaucoup moins peur d'aller dans l'inconnu, et que j'empruntais ou achetais de plus en plus de livres écrits par des auteurs que je ne connais pas. Donc rien que pour ça, ce Challenge m'a beaucoup aidée! Mais penchons nous un peu sur le livre que j'ai lu pour cette troisième session. Qu'en ai-je pensé? Et bien je suis assez mitigée sur ce livre.

Commençons par les points positifs. Le gros, gros plus du livre pour moi, c'est l'univers de Jonathan Coe. Lorsque j'ai emprunté ce livre, j'ai été séduite par la couverture marrante, la quatrième de couverture loufoque et décalée, et le titre original. On retrouve ces différents points dans le roman: de l'humour, du loufoque, du décalé, et de l'originalité. Jonathan Coe nous emmène de surprise en surprise et surprend autant son personnage principal que son lecteur. J'ai aimé cette atmosphère très spéciale, cet univers un peu foufou, qui fait de la lecture un moment très particulier. Même si c'est une lecture qui me laisse un final une impression mitigée, c'est une lecture qu'on n'oublie pas!

L'autre point positif que j'ai relevé est assez proche de ce que je viens de mentionner: le style de l'auteur. J'ai tout simplement adoré la façon d'écrire de Jonathan Coe! Je me suis vraiment régalée à le lire. Sans être trop ampoulé, le style de Jonathan Coe est fluide, agréable, et on sent que c'est travaillé. Je trouve qu'il a une plume assez originale, que l'on reconnait facilement. J'ai très envie de lire ses autres romans, du coup, tant j'ai aimé son style!

Maintenant, passons à là où ça coince un peu. Tout d'abord, en ce qui concerne l'histoire, je suis assez partagée: d'un côté, j'ai vraiment adoré le début, j'étais très emballée par l'intrigue, et je suivais avec plaisir Jonathan Coe. Par contre, j'ai trouvé que ça trainait trop, mais alors trop en longueur: le road trip avec le GPS était pour moi vraiment interminable, et la fin était un peu laborieuse. J'ai sauté quelques passages... Dommage! 

Ensuite, j'ai eu mal à accrocher aux personnages, et plus particulièrement à Max (ce qui est dommage, vu qu'on le suit tout le long du roman). Je l'ai trouvé assez insupportable, et je n'ai pas réussi à m'attacher à lui. Dieu qu'il était agaçant!

En bref, La vie très privée de Mr Sim est un roman avec lequel j'ai passé un moment de lecture en dents de scie: si j'ai énormément aimé certains éléments, j'ai eu du mal avec d'autres points. Néanmoins, comme j'ai adoré le style d'écriture de Jonathan Coe, j'ai très envie de lire un autre de ses romans, pour retrouver sa plume si particulière!

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette petite chronique vous a plu! On se retrouve d'ici quelques jours avec un nouvel article, et je vous annonce que je participerai avec plaisir à la prochaine édition du Challenge Tous Risques! En attendant, prenez soin de vous et lisez beaucoup! :)

AnGee.



dimanche 14 juin 2015

Lecture Commune: The Two Towers, de J.R.R Tolkien (Le Seigneur des Anneaux #2) + Film de Peter Jackson (2002).




Bonjour à tous et à toutes!

Je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope! J'espère que vous allez bien, que vous passez une bonne semaine, et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique! On se retrouve aujourd'hui pour le deuxième volet de la Lecture Commune consacrée à la trilogie du Seigneur des Anneaux, oeuvre de Tolkien, LC organisée par cassie56 via le site Livraddict. Après avoir découvert le premier tome, intitulé The Fellowship of the Ring, je vous propose de nous pencher à présent sur la suite des aventures de Frodo, Aragorn, Legolas et les autres, narrées dans The Two Towers. J'en profiterai aussi pour vous présenter son adaptation réalisée par Peter Jackson en 2002. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture!


Cette chronique compte pour le Challenge LEAF de Psylook (4/50).

La Lecture Commune:
Avant d'entrer dans le vif du sujet, un petit point sur la Lecture Commune me semble important, d'autant plus que vous pouvez encore nous rejoindre si la trilogie vous intéresse! Après la LC sur le premier tome de la trilogie, cassie56 a décidé de proposer une seconde Lecture Commune, sur le second et le troisième tomes de la trilogie, qui se terminera à la fin du mois de Septembre. Si jamais vous souhaitez avoir plus d'informations sur la Lecture Commune et également lire les avis des participants, je vous laisse suivre le lien ci-dessous qui vous mènera au topic Livraddict qui lui est consacré!




Tolkien et mon avis sur le précédent tome:
Si vous connaissez peu le blog, vous savez probablement que je commence souvent mes articles par une présentation de l'auteur du jour. Etant donné que j'ai déjà eu l'occasion de parler de Tolkien à plusieurs reprises sur le blog, je ne vais pas me répéter et je vous laisse suivre le lien ci-dessous pour découvrir mes précédentes chroniques sur l'auteur, dont l'avis sur le premier tome du Seigneur des Anneaux!



The Two Towers:
Résumé:
The Two Towers reprend là où La Communauté de l'Anneau s'arrêtait. La communauté est dans une bien mauvaise posture: Gandalf a disparu dans son combat contre le Balrog, Boromir est mort. Et les problèmes ne s'arrêtent pas là, car le groupe se retrouvé divisé: Merry et Pippin sont enlevés par les Uruk-hai; Aragorn, Legolas et Gimli tentent de retrouver leurs traces pour les délivrer, mais cette course-poursuite s'avère difficile et dangereuse. Pendant ce temps, Frodo et Sam, qui sont partis de leur côté, avancent péniblement en direction du Mordor, où ils comptent détruire l'anneau. Sur la route, ils tombent nez à nez avec Gollum, ancien propriétaire de l'anneau, prêt à tout pour le récupérer... 

La Communauté séparée:
Dans la première partie du récit, nous découvrions l'histoire de l'anneau ainsi que la communauté chargée de la protéger. Cette communauté témoigne d'une volonté d'union entre les différentes espèces: on y trouvait hommes, elfes, nains, hobbits, tous unis dans la quête pour aller détruire l'anneau. Mais ici, Tolkien nous présente la communauté sous un autre jour: l'union n'est plus vraiment au rendez-vous puisque tout le monde est séparé. Une partie du récit se focalise sur Aragorn, Gimli et Legolas, qui sont à la recherche de Merry et Pippin. Sur leur chemin, nous croiserons les cavaliers d'Eomer, ainsi que Sylvebarbe, un Ent (une créature à l'apparence d'arbre). 
Dans la second partie du livre, nous retrouvons Frodo et Sam: à la fin du premier volume, les deux hobbits avaient décidé de quitter le reste de la communauté, car Frodo ne voulait pas mettre le reste de ses compagnons en danger, surtout après son altercation assez violente avec Boromir, qui était attiré de façon irrépressible par l'anneau. C'est en duo que nos héros tentent d'avancer vers le Mordor, bien décidés à en finir une fois pour toutes. Le roman s'étoffe alors d'un nouveau personnage avec Gollum: nous le connaissions déjà car Gandalf nous avait raconté son histoire précédemment, une histoire assez tragique et qui témoigne des dégâts que peuvent causer l'anneau...

Ce que j'ai pensé du livre:
Après avoir relu le premier tome de la trilogie du Seigneur des Anneaux, j'étais impatiente de retrouver Frodo, Aragorn et les autres dans la suite de leurs aventures. Je suis une grande fan de l'oeuvre de Tolkien depuis toute petite, et l'idée de les relire en version originale me fait très plaisir. J'avais donc hâte de relire The Two Towers, et grâce à la Lecture Commune organisée par cassie56, c'est désormais chose faite! Qu'ai-je donc pensé de cette relecture? Et bien sans grande surprise, j'ai une fois de plus passé un très bon moment avec Tolkien. 




Commençons par l'intrigue. Dès le début nous sommes propulsés dans l'histoire, directement là où elle s'était arrêtée précédemment (ce qui s'explique facilement: en effet, au départ, J.R.R Tolkien avait pour projet de publier le Seigneur des Anneaux en un seul bloc, un projet que son éditeur refusa. Le roman fut alors divisé en trois tomes, division qui reste toujours aujourd'hui). J'ai trouvé que cette seconde partie était très rythmée, avec plus d'action que la première. Je ne me suis pas ennuyée et j'ai adoré suivre les différents personnages dans leurs aventures. J'ai une petite préférence pour la partie avec Legolas, Aragorn et Gimli, mais dans l'ensemble toute l'histoire est passionnante. J'ai déjà hâte de relire la troisième et dernière partie!

Pour ce qui est des personnages, j'étais très contente de retrouver ces héros que j'aime tant. J'aime beaucoup les relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres: la dynamique entre Legolas et Gimli, par exemple, dont les échanges me font beaucoup rire, est un des points que je préfère dans le trilogie; j'aime aussi beaucoup le duo formé par Frodo et Sam, en particulier pour le dévouement de Sam. J'ai bien aimé l'introduction des nouveaux personnages, notamment Eomer et Eowyn, que j'ai trouvés très intéressants. Un bon point pour les personnages donc :).

Je réitère mes propos en ce qui concerne le style de Tolkien: je trouve sa plume assez accessible en version originale, même si je ne conseille pas à des débutants mais plutôt à des personnes qui maitrisent déjà un peu la lecture en anglais. En tout cas, j'apprécie sa façon d'écrire que je trouve très fluide et agréable. C'est une plume que j'aime retrouver et dont je ne me lasse pas!

En bref, ce second volume reste dans la continuité du premier, et augure d'une fin grandiose, que j'ai hâte de vous présenter très vite! Un coup de coeur pour moi. 

The Two Towers, film de Peter Jackson:
Quelques informations sur le film:
Passons à présent à une petite présentation du film, réalisé par Peter Jackson et sorti en 2002. La Communauté de l'Anneau, qui était sorti en 2001, avait rencontré un très grand succès commercial dans le monde entier, mais aussi un bel accueil critique, qui faisait de ce second volet une suite très attendue. Le film fut récompensé et nominé dans plusieurs cérémonies prestigieuses, comme les Oscars. 
The Two Towers est sorti dans les salles de cinéma en Décembre 2002, et fut un succès encore plus imposant que son prédécesseur, avec 926 millions récoltés au box office. On y retrouve le même casting que dans le premier film: Elijah Wood, Viggo Mortensen, Orlando Bloom, Sean Astin... 
Histoire de vous donner un aperçu de ce que le film donne, voici la bande-annonce!




Ce que j'en ai pensé:
Bon, je pense que je vais encore continuer dans ma veine positive avec ce petit avis sur le film de Peter Jackson, tout simplement parce que les films adaptés du Seigneur des Anneaux sont parmi mes films préférés. J'adore ce second film, que j'ai revu pour l'occasion.

Il y a énormément de choses que j'adore dans The Two Towers. Tout d'abord, je trouve que l'intrigue est dans l'ensemble bien respectée. Contrairement au livre, cependant, Peter Jackson a fait le choix d'alterner les passages avec Legolas, Aragorn et Gimli, avec les passages autour de Sam et Frodo (dans le livre, il y a une démarcation entre les deux intrigues qui ne sont pas alternées), un choix que je trouve judicieux car il permet de ne pas couper le film en deux. Je ne me suis pas ennuyée et je trouve le film assez rythmé.

Les acteurs sont aussi très bons, et je suis particulièrement impressionnée par la prestation spectaculaire d'Andy Serkis, en motion capture. Le rendu est vraiment incroyable, et je trouve son travail tout simplement dingue, que ce soit pour les expressions du visage ou la voix. Les personnages sont toujours aussi intéressants, et bien respectés aussi.

La réalisation est soignée, avec des décors et costumes très travaillés, notamment pour ce qui est des créatures. J'ai également trouvé les scènes de batailles très bien filmées. Je sais que les batailles interminables peuvent en gonfler plus d'un, ce que je comprends, mais personnellement je les trouve vraiment bien faites dans cette trilogie! 



Vous l'aurez compris, j'aime beaucoup ce deuxième film, même si je préfère tout de même La Communauté de l'Anneau (car je l'ai vu environ un milliard de fois ^^). 

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette chronique vous a plu, donc n'hésitez pas à me le laisser vos impressions en commentaire, et aussi à me dire ce que vous pensez des Deux Tours! La troisième et dernière chronique sur la trilogie arrivera en Septembre, pour la fin de la LC. On se retrouve en attendant pour d'autres chroniques! Prenez soin de vous et lisez beaucoup! :)

AnGee.


jeudi 11 juin 2015

Challenge Ecosse #2: La mort dans l'âme, de Ian Rankin.



Bonjour à tous et à toutes!

Je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope! J'espère que vous allez bien et que vous passez une bonne semaine! On se retrouve aujourd'hui pour une toute nouvelle chronique dans laquelle je vous présenterai ma seconde lecture pour le Challenge Ecosse lancé par Gilwen via Livraddict! J'avais choisi de démarrer ce Challenge par une présentation d'un classique, Le Monde Perdu d'Arthur Conan Doyle. Aujourd'hui, j'ai choisi de me pencher sur un auteur contemporain assez connu: Ian Rankin, auteur notamment des séries Inspecteur Rebus et Malcolm Fox. C'est d'ailleurs à l'inspecteur Rebus que nous allons nous intéresser, avec le roman La mort dans l'âme, publié en version originale en 1999. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une très bonne lecture! :)

Le Challenge Ecosse:
Pour commencer cette chronique, petit rappel sur ce qu'est le Challenge Ecosse. Crée par Gilwen, ce Challenge en est à sa deuxième édition, et a pour but de mettre en valeur l'Ecosse: les participants sont invités à chroniquer des livres d'auteurs écossais, mais aussi toute oeuvre (BD, roman, ou autre) qui se passe en Ecosse ou met en avant des personnages écossais. Nous sommes également invités à ne pas nous arrêter à la littérature, car il est possible de présenter de la musique, des films, ou même de la cuisine (MIAM). Si vous souhaitez en savoir plus sur le Challenge et découvrir les avis des autres participants, je vous conseille de suivre le lien ci-dessous, qui vous mènera au topic Livraddict du Challenge!


Ian Rankin, qui est-ce?
Histoire de bien démarrer cette chronique, penchons nous un peu sur notre auteur du jour, Ian Rankin! Né en 1960 à Cardenden en Ecosse, il fait des études de littérature à l'université, où il se penche en particulier sur la littérature américaine et écossaise. Ensuite, après avoir obtenu son diplôme, il commence à écrire, et passe notamment quelques années en France où il rédige les premières aventures de l'inspecteur Rebus. Au fil des années, Ian Rankin devient de plus en plus célèbre et gagne une certaine notoriété dans le milieu de la littérature policière. Marié et père de deux enfants, il continue de publier régulièrement des romans, dont les plus célèbres sont les histoires de l'inspecteur Rebus et de Malcolm Fox. Si vous souhaitez plus d'informations sur l'auteur, je vous conseille d'aller faire un tour sur son site internet!



La mort dans l'âme:
Résumé:
Edimbourg. Pour John Rebus, inspecteur de police, les temps ne sont pas faciles: l'un de ses collègues, un père de famille à priori tout ce qu'il y a de plus heureux, vient de se suicider. Une situation compliquée qui s'envenime lorsque Rebus se retrouve avec plusieurs affaires sur les bras: tout d'abord, la disparition du fils de deux amis d'enfance, une disparition mystérieuse qui inquiète beaucoup les parents du jeune homme. Mais Rebus doit aussi surveiller un criminel qui a décidé de revenir au pays après avoir passé plusieurs années en prison aux Etats-Unis, ainsi qu'un pédophile en liberté conditionnelle que l'on a installé près d'un jardin d'enfants. En bref, Rebus a du pain sur la planche!



Un roman de la série Inspecteur Rebus:
Comme vous l'aurez compris avec le résumé, nous sommes face ici à l'un des romans que Ian Rankin a écrits pour sa série autour du personnage de l'inspecteur Rebus. Commencée en 1987 avec L'étrangleur d'Edimbourg, cette série compte actuellement plus d'une quinzaine de titres, parmi lesquels on retrouve donc La mort dans l'âme, paru en 1999. Il s'agit du dixième tome de la saga. 
Qui est l'inspecteur Rebus? Et bien Rebus est né et a grandi en Ecosse. A l'âge adulte, il décide de rejoindre l'armée où il reste quelques temps avant d'intégrer la police d'Edimbourg. Il connait bien la ville, les différents quartiers et les habitants, ce qui l'aide pour résoudre les enquêtes les plus compliquées. Il entretient des relations parfois conflictuelles avec ses supérieurs, et a un côté flic torturé, porté sur la boisson. Il est également père de Samantha, à qui il rend souvent visite.

Sale ambiance à Edimbourg:
Avec La mort dans l'âme, Ian Rankin entraîne une fois de plus les lecteurs de l'inspecteur Rebus en Ecosse, et plus précisément à Edimbourg, dans des quartiers qu'on peut qualifier de difficiles, pour suivre les enquêtes de son inspecteur. Et comme le titre du livre l'indique, l'ambiance est plutôt morne. Morne, tout d'abord en raison des événements qui se produisent: j'ai mentionné la mort brutale du collège de Rebus, mort qui choque toute la police et qui en fait douter certains. Morne à cause du retour de Cary Oakes, qui a purgé sa peine en prison aux Etats-Unis, et dont l'arrivée à Edimbourg est à la fois un événement médiatique important et une source d'inquiétude pour la police: surtout qu'entre Cary Oakes et Rebus, un jeu malsain de traque mutuelle commence à se mettre en place... Morne parce que Rebus se retrouve à enquêter pour le compte d'un couple d'amis d'enfance, dont la femme ne le laisse pas insensible et lui rappelle des souvenirs particuliers. Morne à cause du cas de Darren Rough, un pédophile en liberté conditionnelle auquel Rebus ne fait absolument pas confiance... 
En bref, soyez prévenus: La mort dans l'âme porte bien son nom!

Ce que j'ai pensé du livre:
Si vous suivez le blog, vous connaissez probablement mon amour passionné pour la littérature britannique en général (et pour la littérature britannique classique en particulier), même si j'avoue que mes connaissances se portent davantage sur l'Angleterre que sur le reste du Royaume-Uni. Le Challenge Ecosse de Gilwen est donc pour moi l'occasion de découvrir davantage non seulement la littérature écossaise, mais aussi la littérature inspirée par l'Ecosse. Ian Rankin est un auteur que je voulais découvrir depuis longtemps, et que je connaissais de réputation. Qu'ai-je donc pensé de La mort dans l'âme? Et bien je dois dire que ma lecture me laisse une impression mitigée...

Penchons nous d'abord sur l'intrigue. C'est l'un des points qui me laissent le plus perplexe. En commençant le roman, j'étais un peu inquiète mais aussi emballée: lorsque j'ai lu la quatrième de couverture et que j'ai vu toutes les histoires qui nous attendaient (la disparition, le pédophile, le criminel qui revient, le suicide...), je me suis dit que le livre risquait d'être un peu brouillon, ou alors d'être super rythmé (ce qui est un bon point). Heureusement, j'ai trouvé que le livre n'était pas brouillon, mais malheureusement il n'est pas rythmé non plus. L'impression que je retire le plus de ma lecture est une sensation de stagnation: si l'auteur nous plonge la tête la première dans l'intrigue dès les première pages, je dois avouer avoir trouvé le reste du roman long, très long. On passe d'une affaire à l'autre sans vraiment avancer pendant la majeure partie du livre, et j'ai lutté pour ne pas décrocher. C'est dommage, car le roman partait bien.

Cette impression de stagnation est aussi véhiculée par les personnages. Commençons par un bon point: je les ai trouvés dans l'ensemble tous intéressants: Rebus est un personnage qui intrigue, et que j'ai eu envie de suivre dans ses enquêtes. J'aime beaucoup ses relations aux autres personnages. Par contre, là où ça coince pour moi, c'est qu'il y a bien trop de personnages. Je m'y suis perdue un peu, surtout qu'on passe d'une intrigue à l'autre en permanence. Certains passages sont aussi narrés du point de vue de personnages secondaires, comme Jim Stevens, journaliste, mais j'ai trouvé que ces passages ralentissaient encore davantage l'intrigue... 

Là où je suis plus positive, c'est en ce qui concerne l'ambiance et le style de l'auteur. Je trouve que Ian Rankin a une plume efficace et plutôt agréable à lire, et on sent qu'il a travaillé l'ambiance de son récit. Il y a une atmosphère très particulière qui se dégage de La mort dans l'âme, une atmosphère que je trouve réussie et qui est l'un des points forts du roman. A noter aussi les très nombreuses références musicales qui raviront les amateurs de musique des années 60-70!



En bref, je pense que le livre a pour principal problème une impression de lenteur qui peut évidemment plaire à certains lecteurs, mais qui, en ce qui me concerne, me perd. Cependant, comme chaque roman de la série Inspecteur Rebus a son enquête propre, je tenterai peut-être de lire un autre roman de cette dernière!

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette chronique vous plait, n'hésitez pas à me laisser un petit commentaire, j'y réponds avec plaisir! D'ailleurs, si vous avez des livres qui iraient pour le Challenge, n'hésitez pas à me les indiquer. On se retrouve d'ici quelques jours avec une chronique sur le deuxième volet de la trilogie du Seigneur des Anneaux, en attendant prenez soin de vous et lisez beaucoup! :)

AnGee.


Si vous avez aimé...

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