Je suis AnGee du Livroscope, j'espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique! Nous voilà rassemblés pour découvrir le dixième tome de Claymore, la saga manga de Norihiro Yagi. Nous avions laissé Clare alors qu'elle se préparait avec une vingtaine d'autres guerrières pour une bataille sans merci dans le Nord. Arriveront-elles à s'en sortir? C'est ce que nous allons voir avec La guerre nordique. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une très bonne lecture! :)
Les Claymores, c'est quoi?
Je commence à peu près toujours mes chroniques de la même façon, comme vous le savez sûrement si vous êtes un habitué du blog: j'aime démarrer avec une présentation des auteurs du jour. Cependant, j'ai déjà eu l'occasion de vous parler un peu de Claymore et de son papa, Norihiro Yagi, lors de ma première chronique sur le sujet. Je vais donc éviter de me répéter et je vous invite plutôt, à la place, à suivre le lien ci-dessous qui vous mènera aux autres articles sur Claymore!
Les équipes de Claymores sont constituées, prêtes à livrer bataille. Et justement, elle s'avère extrêmement rude: ce n'est pas un, ni deux, mais bien trois awakened que les guerrières doivent affronter. Des adversaires redoutables, face auxquels elles devront sortir toutes leurs techniques de combat. Nous retrouvons aussi Raki, le jeune garçon sauvé par Clare dans le premier tome, qui se trouve à proximité du champ de bataille...
Raki & Bataille:
Comme dans chaque tome de Claymore, l'intrigue se divise en deux parties. Cette fois, par contre, le lien entre les deux est plus visible que dans les intrigues précédentes puisqu'il s'agit d'une continuité directe.
Le tome démarre par une scène de bagarre très intense entre une vingtaine de Claymores et plusieurs awakened. Nos héroïnes sont réparties en plusieurs groupes et doivent chacune appliquer une tactique bien particulière pour tenter d'en finir avec ces affreuses créatures. Un passage très intense et, comme vous vous en doutez sûrement, bourré d'action.
Ensuite, nous retrouvons Raki. Souvenez-vous: Raki est le jeune garçon recueilli par Clare après son intervention, dans le tome 1, dans un village attaqué par un Yoma. Comme c'est malheureusement fréquemment le cas, Raki a été rejeté par son village, effrayé à l'idée qu'il soit contaminé, un Yoma caché. Il s'était alors mis à accompagner la Claymore dans ses missions, jusqu'à ce qu'ils soient séparés lors d'une attaque trop périlleuse.
On retrouve donc Raki (qui me parait sacrément plus vieux, ou alors c'est moi qui me fait des idées). Il se retrouve recueilli par Isley et une jeune fille dont la timidité l'intrigue. Raki est toujours obsédé par Clare et surtout par l'idée de devenir plus fort pour pouvoir lui venir en aide. Retrouvera-t'il enfin son amie?
Ce que j'ai pensé de ce tome:
Après un neuvième tome que j'avais dans l'ensemble beaucoup aimé mais qui me laissait un peu perplexe (notamment sur la question du fonctionnement des rangs), j'étais pressée de poursuivre ma lecture de Claymore afin de voir ce que la suite allait donner. C'est donc avec beaucoup d'attente que j'ai démarré La guerre nordique, un tome que j'ai au final bien apprécié.
La première partie de l'intrigue, qui se penche directement sur la bataille du nord, est somme toute assez similaire à ce que nous avons pu découvrir dans Claymore jusqu'à présent: c'est une baston. Il y a beaucoup d'action, on ne s'ennuie pas, et c'est très dynamique. Le rythme est très intense, on voit tellement de choses en si peu de temps!
Pour ce qui est du dessin, je réitère ce que j'ai déjà dit pour les tomes précédents: c'est de plus en plus détaillé et joli. Avec le nombre de Claymores présentes, Norihiro Yagi n'avait pas le choix! Ce que j'ai surtout aimé, c'est le fait d'avoir des personnages non-monstres et non-Claymores et de les voir également soignés et détaillés. Un bon point.
Toujours aussi contente de retrouver Clare, ma préférée (mais toujours après Teresa, for ever in my heart) et ses compagnes. Je trouve intéressant la façon dont le mangaka crée une sorte de conflit entre les différentes guerrières: malgré le fait qu'elles soient toutes formées pour la même chose, on sent bien qu'il y a plusieurs tensions. Pour des questions de rangs, de façons de combattre... C'est une bonne idée.
J'ai été surtout séduite par la seconde moitié du manga. Déjà parce que j'étais plutôt contente de retrouver Raki. C'est un personnage que j'apprécie beaucoup et dont la présence manquait un peu ces derniers tomes: il forme un lien vraiment et intéressant avec Clare, et j'espère que nous retrouverons ça rapidement.
Mais c'est surtout de voir où il atterrit que je trouve intéressant: avec Isley et Priscilla, que Clare recherche aussi. Alors oui, ça arrange bien tout le monde, ça c'est sûr. Pourtant, cela nous permet de voir ces personnages différemment: là où on a toujours vu les ennemis des Claymores de façon extérieure, nous avons droit ici à un regard plus neutre, celui de Raki, qui ignore à qui il a affaire. Un changement intéressant!
Au final, j'ai plutôt bien aimé ce dixième tome, qui promet une tournure intéressante pour la suite. Mon compagnon me l'a dit: ce qui vient est très musclé! A voir, donc!
Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette chronique vous plait, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire! On se retrouve très vite pour un nouvel article, en attendant comme toujours, prenez soin de vous et lisez beaucoup! :)
Je suis AnGee du Livroscope, j’espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique ! Au menu du jour : du comics, de la moto, et une héroïne super badass ! Un programme qui fait envie, pas vrai ? Je vous propose en effet de nous pencher sur le premier volume de Motor Crush, fruit de la collaboration entre Cameron Stewart, Babs Tarr et Brenden Fletcher, qui avaient déjà travaillé ensemble sur le projet de la Batgirl de Burnside. Un premier tome proposant des courses poursuites en moto, beaucoup d’action, le tout sur les illustrations colorées de Babs Tarr. Ai-je été séduite ? C’est ce que je vous propose de voir dans cette chronique ! En espérant qu’elle vous plaise, je vous souhaite une excellente lecture ! :)
Cameron Stewart, Babs Tarr et Brenden Fletcher, une équipe qu’on connait :
Si vous suivez un peu le blog avec régularité, les noms de Cameron Stewart, Babs Tarr et Brenden Fletcher ne vous sont pas complétement inconnus. Et pour cause : j’ai déjà eu l’occasion de parler de ce trio lors de précédents articles qui portaient eux aussi sur des comics, à savoir les deux premiers volumes de la trilogie Batgirl of Burnside. Après avoir collaboré ensemble sur ce projet consacré à l’une des héroïnes les plus connues de l’univers DC Comics, ils se sont lancés dans le projet Motor Crush. S’ils signent le scénario tous les trois, le travail visuel est quant à lui le résultat du labeur de Babs Tarr et Cameron Stewart. La sortie du second tome de Motor Crush est prévue pour Mai 2018 !
Motor Crush, Vol 1 :
Résumé :
Existe-t’il quelqu’un de plus téméraire que Domino Swift ? Malgré son jeune âge, cette demoiselle n’a peur de rien et cumule deux visages tout aussi excitant et dangereux l’un que l’autre. Le jour, sous l’écurie de son père, elle s’entraîne sans relâche pour des compétitions intenses de moto, un milieu elle commence à percer. Et la nuit, elle enfourche sa moto pour un autre genre de compétition : des courses illégales où le prix à gagner n’est autre que du crush, une sorte de carburant super efficace mais aussi super interdit. Mais elle ne s’en sert pas pour améliorer les performances de son véhicule, non : Domino a besoin du crush pour se soigner… Arrivera-t’elle à cumuler ses deux vies ? Et qui est cette étrange silhouette masquée qui la pousse à fouiller dans son passé ?
Compétitrice de jour…
Vous l’aurez compris dès le titre : Motor Crush nous entraîne dans le monde badass et intense de la course de moto. Un univers avec lequel je ne suis absolument pas familière (à vrai dire, je n’y connais absolument rien à tout ce qui touche les trucs avec des moteurs, des roues, des jantes et compagnie : pour moi, une voiture c’est une voiture, une moto c’est une moto, un quad un quad… Vous l’aurez compris : je suis une vraie ignorante dans ce domaine !).
Ce premier tome se focalise, au final, assez peu sur les courses classiques de moto, ce sont davantage les courses nocturnes pour le crush qui sont mises en avant, mais nous apprenons tout de même quelques éléments intéressants. Domino a découvert le monde de la moto grâce à son père, Sullivan Swift, surnommé Sully. Cet ancien motard a lui aussi longtemps concouru dans des courses professionnels, atteignant un très haut niveau. Mais il lui a fallu quitter ce monde suite à un accident au cours duquel il a perdu une de ses jambes. Reconverti en coach pour sa fille, il lui donne toutes les ficelles pour tenter de réussir à son tour dans ce milieu difficile.
Nous sommes également introduits au personnage de Lola, ancienne petite amie de Domino. Après leur rupture, Lola a repris un commerce mais s’est rapidement retrouvée criblée de dettes. Elle accepte au final de revenir travailler pour Domino et son père : car Lola est aussi et surtout une mécanicienne hors pair, capable de faire de vrais petits miracles…
…Comme de nuit :
Pas de repos pour la moto de Domino : la nuit, elle l’enfourche à nouveau pour des courses qui n’ont pas grand-chose à voir avec celles, légales, qu’elle a l’habitude de faire. Dans ces courses endiablés s’affrontent des personnages sans pitié, aux looks repérables des centaines de mètres à la ronde. Ils appartiennent à des gangs ou organisations criminelles et n’ont tous qu’un seul but : mettre la main sur une belle quantité de crush.
Le crush se présente dans de sortes de gélules, un liquide rose fluorescent. Mais ne vous fiez pas à sa couleur néon : le crush est un produit dangereux. Utilisé principalement pour booster les capacités des véhicules, cette « drogue » présente des dangers vitaux pour les êtres humains. Sauf pour Domino.
Pour obtenir quelques pilules de crush, les participants sont prêts à tout, tous les coups sont permis : battes de base ball, queues de poisson dangereuses, attaques sournoises… Il n’y a aucune règle !
Ce que j’ai pensé de ce premier volume :
Malgré un avis plutôt mitigé après ma lecture des deux premiers tomes de la trilogie Batgirl of Burnside (un premier tome que j’ai adoré, un second qui est moins réussi selon moi : le troisième arrivera peut-être à m’apporter un avis définitif), j’avais tout de même très envie de retrouver l’univers coloré, girly et badass de Babs Tarr et ses acolytes. J’ai un peu suivi les parutions des différents épisodes de Motor Crush via Instagram et internet en général, et lorsque j’ai pu me procurer le volume complet, j’ai décidé de m’y plonger. J’espérais être conquise par Domino Swift et au final, même si cette lecture n’a pas non plus été un coup de cœur massif, j’en ressors plutôt très contente.
Commençons par l’intrigue. Très honnêtement, j’ai trouvé qu’il s’agissait sans aucun doute du point faible de Motor Crush car elle ne présente pas une grande originalité, si ce n’est dans l’univers où elle se déroule (mais j’en reparlerai plus loin). Ce premier tome reste très introductif et suit une structure très standard pour nous faire découvrir Domino et son histoire. Alors attention : l’intrigue n’est pas mauvaise ou bancale, juste très lisse. Ça manque un peu de surprise à mon goût et j’espérais quelque chose de plus surprenant. Je ne me suis pas ennuyée parce qu’il y a plusieurs scènes d’action assez intéressantes et un background plutôt réussi, mais je n’ai pas non plus été chamboulée par l’histoire. Cependant, le tome se termine sur un bon cliffhanger qui laisse présager d’une suite peut-être un peu plus enlevée. A voir, donc !
Pour ce qui est des personnages, je suis beaucoup plus positive : c’est un élément que j’avais déjà noté dans le premier tome de Batgirl de Burnside et que je suis heureuse de retrouver ici, à savoir la diversité des personnages. L’héroïne défie déjà les standards classiques en représentant plusieurs communautés en étant une femme noire et lesbienne. Ce n’est pas souvent que nous avons droit à des personnages principaux qui s’éloignent ainsi des « clichés », et personnellement, j’adore ! On a aussi droit à un personnage handicapé, à savoir son père adoptif. J’aime la diversité et c’est ici très réussi.
Domino est une héroïne qui combine à le fois un caractère plutôt renfermé (elle a du mal à s’ouvrir à son entourage) et une grande détermination. Elle sait ce qu’elle veut et elle est prête à tout pour y parvenir. Elle est aussi très loyale à ses proches et veut les protéger. J’attends d’en découvrir davantage à son sujet, mas j’ai déjà un très bon feeling avec ce personnage attachant. J’ai également beaucoup aimé la relation très affectueuse qu’elle a avec son père ; on sent qu’ils sont très proches l’un de l’autre ! Sully est un personnage qu’on voit peu mais lui aussi vraiment sympathique.
Ma palme reste quand même Lola, qui est sans aucun doute le personnage que je préfère dans ce volume. J’espère sincèrement qu’on pourra la voir davantage dans les épisodes à venir car j’ai énormément aimé la découvrir. Elle est girly tout en transpirant la badasserie, et elle parvient petit à petit à briser les barrières de Domino. Leur relation risque de jouer un rôle important dans la suite, et je suis déjà impatiente de voir le résultat.
L’autre gros point fort de Motor Crush réside donc dans l’univers qu’on y découvre. Nous sommes dans un futur certes « futuristiques » : on retrouve des motos qui peuvent être modifiées grâce à un carburant ultra moderne, la technologie est bien plus poussée que celle que nous avons actuellement (Domino est par exemple suivie par une sorte de webcam volante connectée en permanence à internet : Google Home, c’est un peu pourri à côté). Mais ça reste un futur imaginable et plutôt crédible, avec aussi un petit côté retro, par exemple dans le look des gangs s’affrontant pour le crush. J’ai aimé ce savant mélange de présent, passé et futur.
Le visuel est également au rendez-vous. Je crois l’avoir dit plus d’une fois, mais je bave toujours devant le travail de Babs Tarr. Et on peut le dire, elle et Cameron Stewart ne nous déçoivent pas avec ce premier tome qui mêle une atmosphère parfois sombre avec des couleurs ultra néon. Les couleurs sont intenses, les personnages ont leur propre identité visuelle, l’ensemble est très homogène… Je suis vraiment séduite, c’est un comics que j’ai trouvé très beau en le feuilletant et encore plus beau en le lisant.
Pour conclure, j’ai donc plutôt bien aimé ma première incursion dans l’univers de Motor Crush, et je suis bien décidée à découvrir, lorsque le second volume sortira, la suite des aventures de Lola et de Domino. Si vous cherchez un comics avec un univers assez badass, je vous le recommande !
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui ! J’espère que vous avez aimé cette petite chronique haute en couleurs (laissez-moi un petit commentaire avec vos impressions !), en tout cas j’ai beaucoup apprécié vous présenter ce premier tome de Motor Crush et je suis impatiente pour la sortie du tome 2 ! On se retrouve très vite pour un nouvel article, en attendant comme toujours prenez soin de vous et lisez beaucoup ! :)
J’espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique ! Nous nous retrouvons aujourd’hui pour parler non pas d’un, ni même de deux, mais bien de trois livres ! En effet, j’ai, ces derniers mois, lu une trilogie à côté de laquelle j’étais complétement passée à sa parution : la trilogie Matched d’Ally Condie, traduite en française sous les titres Promise, Insoumise et Conquise. Cette trilogie, qui fait partie du genre Young Adult, est sortie alors que ce dernier était extrêmement populaire, avec les succès mondiaux de Hunger Games ou encore Divergent. C’est en me promenant dans les rayons de ma bibliothèque que je suis tombée sur ces trois tomes dont les couvertures m’ont intriguée. Et j’ai donc eu envie de partager avec vous mes impressions sur cette trilogie. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une excellente lecture ! :)
Qui est Ally Condie ?
Avant de nous plonger dans la trilogie Matched en elle-même, je vous propose de nous pencher un instant sur son autrice, Ally Condie ! Sur internet, j’ai pu apprendre quelques petites choses à son sujet. Ally Condie est une autrice américaine, née dans l’Utah, un état de l’ouest notamment connu pour sa capitale (Salt Lake City) et sa nature faite de canyons à couper le souffle. Comme beaucoup d’auteurs aujourd’hui, c’est d’abord en tant qu’English teacher (l’équivalent de nos profs de français) qu’elle démarre sa carrière. Mais, passionnée par l’écriture, elle ne résiste pas longtemps à l’idée de partager ses histoires : en 2006 parait son premier roman, le premier tome de la trilogie Yearbook. Après plusieurs ouvrages, c’est avec Matched (traduit en français sous le titre de Promise) qu’elle se fait réellement connaître : paru en 2010, ce roman connait une grande popularité et devient rapidement un bestseller, tout comme Crossed (Insoumise) et Reached (Conquise), ses successeurs. Ce succès s’étend en dehors des frontières américaines avec des traductions dans de nombreuses langues. Un projet de film est même lancé (Disney ayant acheté les droits du roman) mais pour l’instant rien n’a véritablement abouti. Depuis le succès de sa trilogie Matched, Ally Condie poursuit sa carrière d’écriture, avec une nouvelle série prévue pour l’automne 2018.
Si vous avez envie d’en apprendre davantage sur cette autrice ou de découvrir un peu plus son univers, je vous invite à visiter son site internet, en lien ci-dessous !
A 17 ans, Cassia a l’habitude que toute sa vie soit régie par la Société. Depuis sa naissance, c’est la Société qui s’occupe de son éducation, de sa nourriture, de ce qu’elle peut faire ou ne pas faire. La Société gère la vie et même la mort de tous ses citoyens. Et Cassia s’apprête à vivre l’un des grands événements de sa vie : le buffet de couplage, au cours duquel la Société lui annoncera avec quel garçon il lui faudra passer sa vie. Heureusement pour elle, c’est Xander, son voisin et ami depuis toujours, qui est choisi pour être son compagnon. Par rapport à d’autres jeunes filles et garçons qui se retrouvent couplés à de parfaits étrangers, Cassia se sent chanceuse. Jusqu’à ce que Cassia noue une relation fusionnelle avec Ky, classé Aberration par la Société et donc exclu du couplage. Elle ne peut alors s’empêcher de se poser mille et une questions : et si Ky était celui avec lequel elle devait être, et non pas Xander ? Et si la Société ne fonctionnait pas correctement ? Et si les règles n’avaient aucun sens ?
Présentation de la trilogie :
Afin de ne pas vous spoiler toute la trilogie, j’ai choisi de vous résumer uniquement le début du premier tome, Matched, traduit en français sous le titre de Promise. Cependant, voici une présentation un peu plus vaste (mais toujours sans spoiler) de l’univers de la série d’Ally Condie.
C’est donc en 2010, 2011 et 2012 que sont sortis les trois tomes de la trilogie : Matched, Crossed et Reached, traduits respectivement en français sous les titres de Promise, Insoumise et Conquise. C’est la célèbre maison d’édition Gallimard Jeunesse qui s’est occupée en France de la parution des trois volumes.
L’histoire de Matched se déroule dans un monde futuriste : nous n’avons pas d’indications précises sur quand et où se déroule l’intrigue, mais on peut supposer qu’il s’agit probablement des Etats-Unis dans un futur ni trop proche, ni trop lointain. Après l’effondrement de notre monde actuel, la Société a été mise en place afin d’assurer le bon fonctionnement de la vie de ses citoyens. Constituée d’un ensemble de règles strictes, la Société gère le moindre aspect de la vie personnelle et commune des habitants : par exemple, elle se charge du décès de chaque personne, à l’âge de 80 ans. L’éducation, les loisirs, la nourriture sont également pris en charge directement par la Société pour assurer un développement optimum de tout le monde. Mais est-ce qu’un tel contrôle peut vraiment permettre le bonheur ?
Les trois couvertures, que ce soit pour l’édition originale ou pour l’édition française, nous montrent une jeune femme (Cassia) d’abord prisonnière d’une bulle verte, puis sortant d’une autre bulle bleue pour enfin se tenir droite dans une bulle rouge. Ces trois couleurs n’ont pas été choisies au hasard : elles font écho à trois pilules transportées en permanence par les membres de la Société. Mais à quoi servent-elles ? Je vous laisserai le découvrir par vous-même !
Cassia, Ky & Xander :
Comme dans de nombreuses trilogies ou sagas relevant du genre Young Adult, Matched met en avant une héroïne, Cassia, qui se retrouve rapidement en proie à un autre élément commun du genre, presque cliché : le triangle amoureux.
Matched, le roman, s’ouvre pas les préparatifs pour le fameux buffet de couplage. Préparatifs qui consistent notamment dans le choix d’une robe. Le buffet permet aux filles et aux garçons de découvrir la personnage avec laquelle la Société a décidé de les coupler. Il peut s’agir d’une personne qu’ils connaissent mais aussi, dans la plupart des gars, de quelqu’un qui vit à l’autre bout de la région. C’est donc un moment particulièrement important et stressant dans la vie des adolescents, qui se suivra d’une période de rencards gérés par la Société, une fois de plus.
Pour Cassia, le couplage se passe plutôt bien : c’est Xander, son ami de toujours, qui lui est attribué. Les deux se connaissent depuis longtemps, et semblent avoir l’un pour l’autre une affection plus qu’amicale. Xander est un garçon sérieux qui parait être le produit parfait de la Société, respectant bien les règles et les consignes de celle-ci.
Mais alors que Cassia participe à un club de randonnée, elle se rapproche de Ky : garçon plus discret voir taciturne, passionnée par l’écriture et la poésie, il se tient à l’écart des autres. Non seulement parce que c’est son caractère, mais également à cause de son statut d’aberration, hérité de ses parents, qui l’empêche de faire partie pleinement de la Société… Lequel de ces deux garçons parviendra à faire chavirer le cœur de Cassia ? La Société peut-elle vraiment dicter l’amour ?
Ce que j’ai pensé de cette trilogie :
Il y a quelques années, lorsque les romans Young Adult (ou YA) sont devenus un véritable phénomène de librairie, j’étais moi-même une « jeune adulte ». Je correspondais bien au public cible de ces duologies, trilogies et compagnie, et pourtant j’ai au final assez peu lu de YA. A l’exception des grosses licences (Hunger Games, Divergent), je n’avais pas vraiment eu l’occasion de me pencher davantage sur ce phénomène, étant plongée la tête la première dans mes études qui me demandaient un tout autre genre de lecture. Maintenant que j’en ai fini avec les dissertations, les mémoires et autres partiels (depuis presque trois ans maintenant), j’ai pu varier un peu mes lectures et donc découvrir des titres à côté desquels j’étais complétement passée. La trilogie Matched en est un bon exemple. Mais qu’en ai-je pensé ?
Au cours de la lecture d’une trilogie, on passe souvent par de nombreux états : il y a des choses qu’on aime, d’autres qu’on déteste, notre avis sur les personnages ou l’intrigue évolue… Et c’est tout à fait ce qu’il s’est passé pour moi pendant ma plongée dans l’univers d’Ally Condie. Matched est une trilogie qui comprend beaucoup de bonnes choses, des choses que j’ai trouvées agaçantes, du bien et du moins bien. Alors faisons un peu le tri dans tout cela !
Commençons par l’univers général de Matched. Que ce soit pour Hunger Games ou Divergent, deux des trilogies phares de la YA, l’univers constitue un élément extrêmement important et il est capital que le lecteur puisse bien s’y immerger. Ici, Ally Condie nous propose une société (nommée sobrement Société : et je ne pense pas que ce soit par facilité, mais justement pour créer un décalage avec le monde extérieur considéré comme non civilisé et sauvage, à l’inverse de la Société régie par des règles strictes) où tout, de la naissance à la mort, est contrôlé par un organisme supérieur. J’ai trouvé le principe plutôt intéressant, une bonne base pour un roman : l’idée d’un monde où tout est géré de A à Z, même les rapports amoureux ou notre décès, tout ce qui à priori échappe à notre pouvoir. Le premier tome présente vraiment bien cet univers avec des exemples très concrets (le banquet de couplage, les sélections/tris, le décès d’un personnage…). C’est une entrée en matière pertinente et réussie selon moi.
En général, pour nous montrer que cet univers initial, que le héros/l’héroïne a toujours connu, est en fait bourré de défauts, il faut nous présenter un monde extérieur qui soit en conflit avec ce monde initial. C’est par exemple le cas dans une autre saga, Le labyrinthe, où Thomas et ses camarades découvrent qu’il existe un monde bien différent en dehors des murs du labyrinthe. Dans Matched, on nous introduit ce monde et la pensée alternative à la Société dans le second tome et malheureusement je n’ai pas été franchement emballée par ce que nous proposait l’autrice. J’ai eu du mal à trouver pour le Pilote et ses comparses le même intérêt que pour la Société, qui me paraissait plus précise et définie. Les enjeux ne sont peut-être pas assez poussés ou visibles. C’était un peu dommage.
Autre point important de ce genre de roman : les personnages. Au début, je ne vous cache pas que j’ai un peu (beaucoup) grincé des dents en réalisant qu’on aurait droit au oh combien célèbre triangle amoureux : c’est vraiment un élément d’intrigue que je trouve ennuyant, même en resituant le roman dans la période de sa parution. Et c’est vrai que pour moi, ce triangle amoureux fait partie des points faibles non seulement de Matched mais de la trilogie en général. Car il n’y a pas véritablement de questionnement à avoir sur qui Cassia choisira, sa décision est très claire.
Par contre, j’ai beaucoup apprécié les personnages principaux, à savoir Cassia, Ky et Xander. Au-delà du triangle amoureux, j’ai trouvé chacun des personnages attachant et intéressant. Cassia, par exemple, est une héroïne discrète, qui se laisse guider par ses sentiments : elle est proche de sa famille, un trait dans lequel je me reconnais, et elle fait preuve de détermination pour obtenir ce qu’elle veut. Xander, que je trouvais assez insipide dans le premier tome, se révèle bien plus passionnant à mesure qu’on le découvre : il n’est pas juste là pour justifier le triangle amoureux mais joue bel et bien un véritable rôle, heureusement ! Pour ce qui est de Ky, il incarne le stéréotype du garçon ténébreux et mystérieux, un caractère justifié par son passé familial trouble. Malgré ce côté un peu cliché, Ky est tout de même un héros auquel on s’attache et bien plus ambivalent, se posant beaucoup de questions. Un trio que j’ai apprécié suivre, donc !
Avant de me plonger dans Matched, je ne connaissais pas du tout Ally Condie. Cette lecture était pour moi l’occasion de la découvrir. Sans parler tout de suite de son style, j’ai trouvé positive sa démarche de créer un club d’écriture à destination des ados, club par lequel ils sont mis en relation avec des auteurs leur donnant des conseils. C’est un projet super ! Pour ce qui est de sa plume, maintenant, je n’ai rien à redire là-dessus: la trilogie est bien écrite dans l’ensemble et prend le parti de se concentrer non pas sur un seul personnage comme c’est souvent le cas, mais de nous faire découvrir les points de vue non seulement de Cassia mais aussi de Ky et Xander. C’est une idée assez sympa, avec des chapitres courts qui nous donne l’impression que l’intrigue avance assez vite.
Pour conclure sur cet avis, voilà donc ce que je retiens de Matched : des personnages attachants et pas agaçants, un univers avec beaucoup de potentiel, une intrigue assez bien rythmée et un style plutôt agréable. Ces aspects positifs sont à nuancer par contre par des éléments d’intrigue qui manquent d’originalité, malheureusement, et le sentiment que certaines sous intrigues sont rapidement balayées sous le tapis une fois qu’on est passé à autre chose.
J’étais donc assez contente de découvrir l’univers de la trilogie Matched que j’ai dans l’ensemble beaucoup aimé. Cependant, je tiens à souligner le fait que cette trilogie a beaucoup de points communs avec beaucoup d’autres romans YA et que si vous en lisez régulièrement, vous risquez d’être un peu lassés… Mais n’hésitez pas à lui donner une chance, on ne sait jamais ! :)
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui ! J’espère que cette chronique vous plait, n’hésitez pas à me le faire savoir en commentaire ! On se retrouve très rapidement pour un nouvel article dans un genre très différent, en attendant comme toujours prenez soin de vous et lisez beaucoup ! :)
Je suis AnGee du Livroscope, j'espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique! Me revoilà avec non pas un roman mais un manga: le neuvième tome de la saga Claymore, mettant en scène Clare et ses amies guerrières. Intitulé Le gouffre de l'enfer, ce neuvième tome nous invite à retrouver notre héroïne dans une aventure où les épées vont s'entrechoquer, où les pouvoirs vont être employés et où les nerfs seront mis à rude épreuve... En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture! :)
Les Claymores, c'est quoi?
Je commence à peu près toujours mes chroniques de la même façon, comme vous le savez sûrement si vous êtes un habitué du blog: j'aime démarrer avec une présentation des auteurs du jour. Cependant, j'ai déjà eu l'occasion de vous parler un peu de Claymore et de son papa, Norihiro Yagi, lors de ma première chronique sur le sujet. Je vais donc éviter de me répéter et je vous invite plutôt, à la place, à suivre le lien ci-dessous qui vous mènera aux autres articles sur Claymore!
Malgré son rang inférieur, Clare n'a pas hésité à interrompre sa quête (elle est à la recherche de Raki, son jeune compagnon) pour aller venir en aide à des Claymores en bien mauvaise posture. Le combat touche à sa fin, et la jeune guerrière découvre non seulement une piste pour retrouver Priscilla, ancienne Claymore qui a tué Teresa, son mentor, mais aussi un fait bien troublant sur les Claymores. Mais pas de répit: un gros groupe de Claymores est envoyé dans les provinces froides du nord pour une mission dangereuse...
Rassemblement de Claymores pour une mission périlleuse:
Jusqu'à présent, nous avons souvent eu l'occasion de voir les Claymores agir ou seule, ou en petit comité (quatre ou cinq à la fois) lorsque la mission le demandait. Cependant, cette fois, l'organisation a décidé d'envoyer du lourd et de faire intervenir non pas cinq, ni même dix guerrières, mais bien une vingtaine.
Autant le dire, avec autant de Claymores sur le terrain, la mission s'annonce périlleuse: le froid et la neige n'aideront pas. Parmi les présentes, on retrouve des héroïnes ayant déjà croisé le chemin de Clare par le passé, notamment Miria, Helen et Deneve. Elle avait fait équipe avec elles et, à l'issue d'un combat difficile, elles avaient découvert que l'organisation cherchait à leur tendre un piège car elles avaient déjà toutes mises un pied du côté de l'awakening.
Une autre Claymore qui, visiblement, jouera un rôle important dans les aventures de Clare est Jean: Jean fait partie des meilleures et possède un don particulier, celui de "tourner" son bras pour s'en servir pendant un combat. Une alliée précieuse pour Clare.
Ce que j'ai pensé de ce tome:
Nous y voilà, le neuvième tome de Claymore! Avec cette lecture, je me rends compte que j'ai déjà dévoré un tiers de la saga. J'étais impatiente de découvrir Le gouffre de l'enfer, en espérant être à nouveau conquise par l'univers Norihiro Yagi. Et dans l'ensemble, c'est plutôt réussi, même si je me pose quand même quelques questions...
Démarrons par du positif, et je vais encore une fois souligner la qualité visuelle de ce manga. C'est un point que j'avais déjà soulevé précédemment mais je trouve que Norihiro Yagi a fait de plus en plus d'efforts pour proposer des manga soignés et ça s'en ressent encore ici. Les Claymores se distinguent de plus en plus des autres, les lieux sont aussi un peu plus travaillés. J'espère que ça va rester dans cette voie.
Toujours dans les bonnes choses, j'ai beaucoup aimé l'intrigue de ce tome. On commence par la fin du combat démarré dans le livre précédent, mais l'histoire qui commence m'intéresse beaucoup. Elle reprend des thèmes abordés un peu plus tôt (l'organisation, les Claymores/awakened...) et je suis contente que ce soit enfin repris. Cela promet une suite très intéressante.
J'ai trouvé que c'était aussi une bonne idée de faire une mission de "masse", avec un grand nombre de Claymores. Cela nous donne ainsi l'occasion d'en découvrir davantage (certaines, comme Jean, sont particulièrement intéressantes), et ça permet de se dire que la suite risque d'être sacrément musclée.
En parlant des nouvelles Claymores, j'aime plutôt bien Jean: sa technique de combat est originale, changeant de celles des autres Claymores vues jusqu'à présent. J'espère qu'on aura davantage l'occasion de la voir, et que sa relation avec Clare continuera d'évoluer dans ce sens. Quant à Clare, je trouve qu'elle prend de l'assurance à chaque nouvelle aventure. Elle est moins en retrait, plus courageuse. J'aime cette évolution.
Je suis en revanche un peu perdue face à certains éléments de l'intrigue. Ou plutôt face à un point majeur: le système des rangs. Il a été établi très tôt que chaque Claymore possédait un numéro, qui correspondait non seulement à sa location géographique mais aussi et surtout à sa puissance. Il y a 47 rangs en tout, et Clare est classée numéro 47. Cependant, on peut le dire: il y a souvent des morts dans les différents tomes de Claymore, et pourtant les rangs se semblent pas évoluer.
Cela rejoint un second point, un peu plus mineur celui-là: je trouve toujours que l'organisation est trop "mystérieuse": on n'a très peu d'informations la concernant. Sans forcément avoir une description détaillée et longue comme le bras, quelques éléments supplémentaires seraient les bienvenus...
Cependant, à l'exception de ces deux choses, j'ai beaucoup aimé ma lecture du Gouffre de l'enfer et je suis déjà motivée pour me plonger dans sa suite! :)
Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette petite chronique vous plait, n'hésitez pas à me le faire savoir avec un petit commentaire, je vous réponds toujours avec plaisir! On se retrouve très vite pour un nouvel article, en attendant comme toujours prenez soin de vous et lisez beaucoup! :)
Je suis AnGee du Livroscope, j’espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique ! Aujourd’hui, je vous propose de nous lancer ensemble sur un terrain que j’affectionne particulièrement : celui du roman policier historique. J’ai toujours été passionnée par les enquêtes et les détectives, mais depuis que je suis adolescente ma préférence va sans discuter aux aventures se passant à une autre époque. La faute, sûrement, au Dupin d’Edgar Allan Poe ou encore à ce bon vieux Sherlock Holmes. Alors, lorsqu’en me promenant au milieu des libraires présents aux Quais du Polar 2018 je suis tombée sur une série de romans mettant en scène l’illustre magicien Houdini, je n’ai pas hésité à me lancer dans le premier tome. Intitulé Metamorphosis, il se déroule dans le San Francisco de la toute fin du 19ème siècle… En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une excellente lecture ! :)
Qui est Vivianne Perret ?
Démarrons notre chronique en beauté avec quelques mots sur Vivianne Perret, l’autrice de Metamorphosis que j’ai eue l’occasion de rencontrer lors des Quais du Polar 2018. Née en 1961, Vivianne Perret est une vraie passionnée. Passionnée d’Histoire avec un grand H, d’abord, mais plus généralement de cultures et de langues diverses. Ces différentes passions l’amènent à multiplier les casquettes : elle est, à la fois, écrivaine, historienne, mais aussi scénariste et chroniqueuse à la radio. Ses livres conjuguent ses amours pour l’histoire et l’écriture. Sa bibliographie comprend notamment la série des Houdini, magicien et détective (quatre tomes à ce jour), des ouvrages thématiques sur, par exemple, l’histoire du surnaturel, ou encore une biographie de Louisa May Alcott. Si vous avez envie d’en découvrir davantage à son sujet, je vous invite à faire un petit tour sur son site internet, que je vous laisse en lien ci-dessous !
1899, San Francisco. Le jeune Jim, petit voleur des rues, croise un jour le chemin d’Harry Houdini, un magicien qui commence à faire parler de lui grâce à ses impressionnants numéros d’évasion. Devenant son assistant, Jim découvre la vie menée par Harry et son épouse, Bess. Mais alors qu’Harry se prépare pour son spectacle, Ong Lin Foon, un riche marchand du quartier chinois, lui demande de l’aide pour retrouver sa nièce, kidnappée alors qu’elle devait le rejoindre depuis la Chine. De peur qu’elle soit revenue pour se prostituer, le marchand compte sur le magicien pour utiliser ses talents afin de la sortir d’un destin tragique. Aidé de son épouse, Houdini se retrouve alors sur un terrain nouveau pour lui : celui de l’enquête !
Houdini, magicien plus que célèbre !
Pour cette série de romans policiers historiques, Viviane Perret a choisi comme héros un célèbre magicien ayant bel et bien existé : Harry Houdini, plus souvent appelé Houdini, tout simplement. Mais qui étaient Houdini et la femme qui partageait sa vie, Bess ?
Né Erik Weisz en 1874, le futur Harry Houdini est, par ses parents (qui lui donneront six frères et sœurs), d’origine austro-hongroise. La petite famille déménage en 1878 aux Etats-Unis et passe quelques années dans le Wisconsin, un tout jeune état dont une forte partie de la population est constituée d’immigrés de pays germaniques. Le père d’Harry s’y établit comme rabbin avant un nouveau déménagement à New York.
La vocation d’Harry pour la scène et pour la magie commence dans son enfance et c’est donc sans surprise qu’il s’oriente vers cet univers en 1891, lançant officiellement sa carrière de magicien. Son nom de scène, Harry Houdini, serait inspiré de deux grands magiciens : Robert-Houdin, magicien français que beaucoup considèrent comme l’un des pionniers en la matière, et Harry Kellar, magicien américain connu pour ses numéros d’illusion grandioses (les plus célèbres consistaient à faire léviter une femme, ou encore à faire flotter sa tête comme s’il avait été décapité). Ses premiers spectacles, il les fait avec l’un de ses frères, puis avec Wilhelmina Rahner, alias Bess, qu’il épouse en 1894. Les deux époux possèdent, en plus d’une ascendance européenne similaire, une passion pour la scène et le spectacle (Bess avait en effet, avant d’épouser Harry, fait plus d’un spectacle de danse et de chant). Bess devient donc l’assistante d’Harry et le couple tournera ensemble pendant plusieurs années.
Les débuts d’Harry et de Bess sont difficiles, mais l’année 1899 marque un tournant pour eux : ils reçoivent un gros coup de pouce du manager Martin Beck, qui leur permet de se faire connaître et de tourner non seulement aux Etats-Unis mais aussi en Europe. Houdini crée la sensation partout où il passe, grâce à ses numéros impressionnants d’illusion et d’évasion. Il se sert habilement, également, de la publicité : il propose aux forces de police des villes qu’il visite de l’attacher avec des menottes. A chaque fois, il s’en sort, renforçant encore son mythe.
Son activité de magicien ne se limite pas aux spectacles. En effet, il écrit également des articles dédiés à des magiciens célèbres ou au monde de la magie en général ; il sera également la figure de proue de la Society of American Magicians. Il entretiendra une relation complexe au spiritisme : il est à la fois fasciné par l’idée de pouvoir communiquer avec l’au-delà et agacé par les arnaques de faux voyants.
Harry Houdini meurt en 1926. Bess, qui aura été une figure clé de sa vie, organisant et gérant les coulisses de ses spectacles, lui survivra jusqu’en 1943.
La communauté chinoise de San Francisco :
L’un des grands aspects de ce premier tome d’Houdini, magicien et détective est le lieu de l’action : San Francisco, en 1899, et plus particulièrement sa communauté chinoise, ou Chinatown. Loin d’être une experte dans ce domaine avant de me plonger dans le livre, j’ai décidé de faire quelques recherches après ma lecture pour en apprendre davantage.
Le livre de Vivianne Perret nous présente une communauté chinoise assez forte numériquement : l’émigration chinoise à San Francisco s’est développée de façon importante au début de la seconde moitié du 19ème. La Californie est à l’époque en pleine ruée vers l’or, appelée en anglais Gold Rush. Nombreux sont les hommes à tenter leur chance pour trouver des mines. Les premiers immigrants chinois sont presque exclusivement des hommes, qui représentent alors une main d’œuvre considérable. Le quartier de Chinatown se développe rapidement, avec ses commerces, restaurants, mais aussi sa criminalité : Vivianne Perret parle par exemple des Tongs, un gang dangereux qui est notamment connu pour ses assassinats…
Cependant, la criminalité ne touche pas que les hommes. Les chinoises sont aussi concernées : alors qu’elles font petit à petit leur apparition à San Francisco, certaines d’entre elles se retrouvent forcées (certaines se font même enlever) à la prostitution. Entre alors en scène une femme très importante, personnage également présent dans le roman : Donaldina Cameron (1869-1968), presbytérienne en charge d’une mission et qui dévoua son temps à libérer des chinoises forcées à la prostitution. On lui attribue la libération d’environ 3000 d’entre elles, et elle milita pendant des années contre les traitements infligées aux femmes chinoises.
Le développement de la communauté chinoise ne se fit pas sans heurt : San Francisco s’échauffe dans des conflits racistes et en 1882 est promulgué le Chinese Exclusion Act, visant à interdire l’immigration féminine et à restreindre drastiquement l’arrivée des hommes.
C’est donc dans ce contexte particulièrement tendu que se déroule l’intrigue de Metamorphosis, entre assassins, prostitution, maisons de jeux et trafics en tous genres…
Ce que j’ai pensé de ce livre :
En déambulant dans les allées des Quais du Polar, mon regard flottait d’un titre à l’autre. Comme toujours dans cet événement littéraire lyonnais, les romans étaient nombreux et il y avait de quoi plaire à tout le monde. Je ne cherchais rien de particulier puis, tout à coup, mes yeux sont tombés sur les couvertures colorées de Vivianne Perret, ornées du visage d’Houdini. Rien que dans le titre de la série, on pouvait trouver trois choses que j’adore : Houdini, une figure que je trouve fascinante et qui m’intéresse énormément depuis que j’ai découvert sa relation à Arthur Conan Doyle en travaillant sur mon mémoire de recherche ; la magie (j’ai fini à l’hôpital parce que j’avais avalé une pièce de monnaie quand j’étais petite, en essayant de faire un tour de magie dans mon lit) ; et les détectives. J’adore les enquêtes se passant au 19ème siècle et au début du 20ème siècle, là où les techniques d’investigation moderne n’avaient pas grand-chose à voir avec nos méthodes actuelles. Aussi, je n’ai pas hésité longtemps avant d’offrir puis de me plonger dans ce roman que j’ai beaucoup aimé.
Une des raisons pour lesquelles j’adore les romans historiques, c’est qu’ils me posent souvent à faire des recherches ou à m’intéresser à différents lieux et différentes périodes. C’est exactement ce qu’il s’est produit avec ce roman : on sent la touche d’historienne de Viviane Perret dans ce roman ! Je ne connaissais pas du tout l’histoire de la communauté chinoise à San Francisco à cette époque, avec toutes les implications sociales et culturelles qui l’accompagnait, et j’ai donc beaucoup aimé avoir une porte d’entrée sur cet univers. J’ai, suite à ma lecture, fait quelques recherches sur le sujet et j’ai notamment beaucoup aimé découvrir plus en détails le travail de Donaldina Cameron. J’adore quand un livre me pousse à vouloir en savoir plus ! Un très bon point, donc !
Un autre bon point du livre réside dans les personnages principaux, que j’ai trouvés très attachants ! Houdini et Bess forment une très bonne équipe. Ce sont des personnages très positifs dans leurs interactions, on sent une vraie affection entre eux et c’est quelque chose que j’apprécie énormément. J’ai particulièrement aimé le personnage de Bess. Au départ, j’avais un peu peur que le but de son personnage soit relégué à faire la pom pom girl pour Houdini, mais elle a bien son caractère propre et son rôle à jouer. Houdini est également un héros réussi, qui parvient à combiner charisme et chaleur humaine.
Pour ce qui est des personnages secondaires, Jim est sans aucun doute le plus important. J’espère qu’on le retrouvera dans les tomes à venir car j’ai plutôt bien aimé ce petit héros débrouillard et loyal !
Passons à présent à l’intrigue. Dans l’ensemble, j’ai été plutôt séduite par le récit que nous propose Vivianne Perret. Il y a beaucoup de points positifs : par exemple, j’ai trouvé que le début était très réussi. On nous présente Houdini à travers sa rencontre avec Jim, donc les yeux de ce dernier. Ça m’a fait penser à un film, lorsqu’on découvre le héros pour la première fois. Toujours pour ce qui est du début, j’ai aimé le fait que l’histoire démarre assez rapidement : Vivianne Perret prend le temps de nous présenter les personnages, d’établir un peu qui quoi comment et où, et nous entraine ensuite rapidement dans l’intrigue.
Le rythme est d’ailleurs soutenu. Le livre est assez court (environ 250 pages pour le format poche) mais bien dosé en action. Je ne me suis pas ennuyée au cours de ma lecture, que j’ai trouvée dynamique et intense. L’enquête est rondement menée et notre héros en voit de toutes les couleurs !
Mon seul petit bémol en ce qui concerne l’intrigue est le fait qu’on change assez régulièrement de points de vue. On passe d’Houdini à Jim à d’autres personnages, et personnellement ce n’était pas ce que j’ai préféré dans le roman, surtout que les changements pouvaient intervenir au sein d’un même chapitre. Je suis plutôt de ceux qui aiment n’avoir qu’un narrateur bien précis, ou alors que le changement de focus se fasse de façon vraiment clair et identifiable. Ce n’est bien évidemment pas très grave et ça ne m’a pas empêché de passer un très bon moment !
Pour finir, je voudrais saluer le travail de Vivianne Perret qui nous propose avec ce roman quelque chose de vraiment original, tant dans le choix de son personnage que dans l’ambiance de l’intrigue. J’ai l’habitude des romans historiques et j’ai trouvé les personnages, le cadre, l’atmosphère générale différents de ce que je connais. J’ai également bien accroché à son style et je pense que je poursuivrai ma découverte des aventures d’Houdini, magicien et détective !
Et voilà, cette chronique s’achève ici ! J’espère que vous aurez apprécié, comme moi, cette introduction aux aventures d’Houdini, magicien et détective ! On se retrouve très prochainement pour un nouvel article, en attendant comme toujours, prenez soin de vous et lisez beaucoup ! :)