mercredi 29 août 2012

Gary Oldman: ses rôles dans des adaptations de livres...




Bonjour à tous et à toutes!

Si vous vous souvenez, j'avais présenté, il y a quelques mois déjà, le travail du réalisateur Tim Burton, qui a adapté de nombreux livres en films. Aujourd'hui, je me penche sur un autre grand nom du cinéma, celui de l'acteur Gary Oldman, l'un de mes acteurs préférés. Pourquoi? Parce qu'il est un véritable caméléon, et que ses prestations sont synonymes de l'adjectif "impressionnantes".

Pourquoi parler de lui dans un blog littéraire? Tout simplement parce qu'il a joué dans de nombreuses adaptations de livres, et que sa carrière est pleine de personnages littéraires, dont certains sont même devenus mythiques. Son talent d'acteur n'est plus à prouver, il a même été nommé pour de nombreux prix l'année passée pour son rôle dans Tinker, Tailor, Soldier, Spy (la Taupe, en français). Par cet article littéraire, c'est un hommage (bien modeste, certes) que je souhaite rendre à cet acteur talentueux, que j'admire profondément.


Petite biographie...



Commençons par parler un peu de l'ami Gary (rien à voir avec Bob l'éponge), et de sa vie.

Gary est né en 1958, à Londres (un britannique, un vrai de vrai). Très tôt, il se passionne pour la comédie et la musique, alors que les études ne l'intéressent absolument pas: ses professeurs lui reconnaissent d'ailleurs un certain don pour tout ce qui touche à l'artistique, même si ils déplorent son manque d'implication à l'école. Il décide donc assez vite de travailler, et d'étudier la comédie. Son talent est très vite remarqué, et il démarre sa carrière au théâtre à l'âge de 20ans. Gary est si doué que le cinéma lui tend très vite les bras: il commence à apparaître dans des films, dans des seconds rôles, où sa présence est là aussi remarquable. Mais c'est 1986 que la carrière de Gary explose, avec son rôle de Sid Vicious dans le film Sid et Nancy, en 1986. Ce film n'était pas spécialement destiné à réussir: il traite d'un sujet plutôt "marginal", et les Sex Pistols ne sont plus vraiment un groupe au sommet. Malgré tout, le film attire, en partie grâce à la prestation de Gary, particulièrement saluée par les critiques: il est vu comme un acteur plein de talent, prometteur, et de plus en plus d'offres lui arrivent...

(Gary explose à l'écran dans Sid et Nancy)


Aujourd'hui, Gary est connu pour son talent à enfiler la peau des personnages qu'il interprète, changeant d'accent, presque de visage, pour correspondre à ce qu'il doit jouer. Il a été de nombreuses fois nommé pour des prix dans la catégorie du meilleur acteur, mais il n'a jamais reçu d'Oscar (et pourtant il le mérite). Cette année, on a pu le voir dans The Dark Knight Rises, la Taupe et dans des Hommes sans Loi. Gary est décidément un acteur qui plait toujours aux réalisateurs...

Ses rôles littéraires (au cinéma).

Comme vous le savez, la littérature est une source importante d'inspiration pour le cinéma: nombreux sont les livres qui ont été adaptés sur grand écran. Gary a donc participé a de très nombreuses adaptations, que je vous propose de découvrir maintenant.

Dès les débuts...


Dès ses premiers rôles au cinéma, Gary Oldman va être confronté au monde littéraire: en 1987, il obtient le premier rôle dans un film du grand réalisateur Stephen Frears (connu pour avoir réalisé les Liaisons Dangereuses, notamment, ou encore Chéri, adapté du livre de Colette), baptisé Prick Up Your Ears. Ce film n'est pas vraiment l'adaptation d'un livre, mais reste néanmoins proche de la littérature, puisqu'il met en scène la vie du dramaturge et scénariste Joe Orton, mort 20 ans plus tôt. Gary incarne donc, avec succès, Joe Orton, un rôle qui lui vaut déjà une belle récompense, celle d'acteur de l'année, décernée par le London Critics Circle Film Awards.


(à l'affiche de Prick Up Your Ears)


En 1990, Gary enchaîne avec deux adaptations littéraires: tout d'abord, Rosencrantz et Guildenstern sont morts, un film de Tom Stoppard, qui se base sur deux personnages secondaires de la pièce Hamlet de Shakespeare. Ce film récolta un assez joli succès critique, gagnant un Lion d'Or à Venise: pour sa prestation, Gary fut nominé pour plusieurs prix, et de nombreuses critiques soulignèrent la qualité de son jeu. La même année, on le retrouve dans une autre adaptation de livre, celle d'un roman de la française Anaïs Nin, Henry et June, dans laquelle Gary joue le rôle de Pop, un personnage secondaire...

(une prestation remarquée dans Rosencrantz et Guildenstern sont morts)



1992: l'avènement!


Au début des années 1990, Gary Oldman est déjà un acteur reconnu par la profession, qui collectionne les nominations à de prestigieux prix, et les critiques élogieuses pour ses différentes interprétations. Mais c'est en 1992 que sa carrière va véritablement basculer: il est choisi par le réalisateur Francis Ford Coppola (qu'on connaît pour la trilogie du Parrain) pour incarner l'un des personnages les plus mythiques de la littérature, à savoir Dracula. Cette version remarquable du film connaît un grand succès, tout d'abord en raison du casting (Winona Ryder, Anthony Hopkins, Keanu Reeves...) porté par un grand Gary Oldman, qui nous montre qu'il est capable de transformations incroyables pour incarner au mieux son personnage. Il offre un nouveau souffle à ce personnage, et lui donne une dimension particulière qui renouvelle le mythe. Dracula cumule succès commercial et succès critique, un première pour Gary. Le film récolte trois Oscars (mais des Oscars "techniques"), et Gary remporte le Saturn Awards du meilleur acteur. Une nouvelle reconnaissance!


(Gary Oldman impressionne dans son rôle de Dracula)


A partir de ce moment, Gary devient un acteur de plus en plus plébiscité par les réalisateurs, convaincus désormais de son talent d'acteur et de sa capacité à rentrer dans tous les rôles, comme un caméléon. Il mélange savamment films grand public et productions mineures, choisissant les rôles selon leur "difficulté". Il ne disparaît donc pas des adaptations littéraires: on le retrouve en 1995 dans les Amants du Nouveau Monde, une adaptation de The Scarlet Letter de Nathaniel Hawthorne. Il y joue le Révérend  Arthur Dimmesdale. Ce livre, un classique de la littérature, a été adapté assez librement par Roland Joffé, et aurait pu être un beau succès: mais les Amants du Nouveau Monde fut un total échec commercial et critique, plusieurs fois nominé dans des catégories telles que "Pire Actrice", "Pire Scénario"... Le seul à s'en sortir: Gary Oldman, dont la prestation est souvent vue comme le seul point positif du film... Une preuve que même dans un navet, Gary est un bon acteur!

(une adaptation plutôt libre de la Lettre Ecarlate)



Les années 2000: des seconds rôles qui font mouche!



Gary poursuit son petit bonhomme de chemin dans le monde du cinéma, affrontant cependant l'un des gros problèmes de sa vie: l'alcoolisme, une addiction commencée à l'époque de Dracula. Si il est sobre depuis 1995, Gary aborde souvent ce problème en interview, expliquant que l'alcoolisme est un combat de tous les jours.


Ce problème n'empêche pas Gary de tourner: il voit même d'ailleurs son travail comme une bouée de secours. On le retrouve donc chaque année à l'affiche d'un ou plusieurs films, qu'il s'agisse de films indépendants ou non. Mais à partir de 2001, Gary va de plus en plus apparaître dans des blockbusters, dans lequel son travail est toujours aussi sérieux et méticuleux, même s'il s'agit de seconds rôles.

En 2001, il interprète Mason Verger dans le film Hannibal, adapté du roman de Thomas Harris par Ridley Scott. Il s'agit de la suite du Silence des Agneaux, et le film devient très rapidement un succès commercial, explosant au box-office de nombreux pays: cependant, les critiques sont plutôt mitigées sur le film. Le mieux est de le voir vous-même, et de nous donner votre avis!


Puis, Gary Oldman rejoint le casting de deux grandes sagas cinématographiques.


Tout d'abord, il apparaît dans le troisième volet de la saga Harry Potter, Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, en 2004, adapté du roman de J.K Rowling. Il y joue le rôle de Sirius Black, un personnage important dans la saga, puisqu'il s'agit du parrain d'Harry Potter, un personnage à l'histoire complexe. Le film est bien évidemment un succès commercial, et Gary Oldman y rencontre de jeunes acteurs, dont Daniel Radcliffe, avec lequel il va sympathiser. Daniel Radcliffe, d'ailleurs, cite très souvent Gary Oldman parmi ses références, preuve que le travail de cet acteur inspire déjà la jeune génération. Il reprendra le rôle de ce personnage très apprécié du public dans trois autres volets de la saga.

(Gary inspire la jeune génération d'acteurs, comme Daniel Radcliffe, son partenaire dans la saga Harry Potter)


Puis, en 2005, Gary troque sa robe de sorcier noire et les cheveux longs pour les lunettes et la moustache (pour toi, Aurore!) de Jim Gordon, le policier de Gotham, allié de Batman dans le premier volet de la trilogie de Nolan, Batman Begins. Son personnage, très populaire dans les comics, l'est aussi dans les films; Jim Gordon tiendra un rôle de plus en plus important dans la trilogie, au point de devenir un personnage central dans The Dark Knight Rises, le chef de la résistance à Gotham.

(Gary Oldman et Christian Bale, les deux héros de Gotham)


On le retrouve aussi dans la version plutôt "originale" du petit Chaperon Rouge, en 2011 dans le rôle du père Solomon. Preuve que Gary est capable de toucher à tous les genres!

(Gary sur le tournage du Chaperon Rouge)


Tinker, Tailor, Soldier, Spy. 


(Tinker, Tailor, Soldier, Spy)


En 2011, Gary Oldman est la tête d'affiche du film d'espionnage Tinker, Tailor, Soldier, Spy (en français, la Taupe), adapté du livre de John le Carré. Ce film marque un autre tournant dans la carrière de Gary: ce premier rôle l'impose comme acteur majeur, grâce à sa capacité à changer de physique. Il est à la tête d'une pléiade d'acteurs britanniques plus que talentueux (Colin Firth, pour ne mentionner que lui), et une foule de nominations tente de reconnaître le génie de Gary Oldman. Personnellement, je n'ai pas eu le courage de regarder le film en entier, on ne comprend rien, tout est décomposé,... Ayant lu le roman, je m'y retrouvais un peu, non sans difficulté, mais mon frère, qui ne connaissait pas le livre, a été perdu en dix minutes... J'ai un peu honte de moi, vu les critiques élogieuses de ce film... Je tenterai à nouveau, avec un cerveau en pleine concentration!


Pour la première fois de sa carrière, Gary est nominé aux Oscars dans la catégorie du meilleur acteur. Une reconnaissance plutôt tardive, qu'il ne remporte pas (Jean Dujardin gagne le prix, très mérité, d'ailleurs). Cependant ce film a permis d'installer définitivement Gary Oldman comme acteur reconnu dans la profession, et nombreux sont les critiques à déplorer son absence d'Oscar et de récompenses majeures. 

(Gary sur le tapis rouge)


En 2012, Gary Oldman fête ses trente ans à l'écran, l'occasion de se pencher sur sa carrière unique. Trente ans de rôles variés, l'article ne présentant que ses rôles dans des adaptations littéraires. J'espère vous avoir donné envie de vous plonger dans la filmographie de cet acteur talentueux, que vous pourrez retrouver prochainement dans des Hommes sans Loi, ou encore Robocop, en 2013... Gary ne va pas quitter les écrans de si tôt!


AnGee Ersatz*, fan de Gary Oldman


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lundi 27 août 2012

Les Rougon-Macquart #2: La Curée.



Bonjour à tous et à toutes! Aujourd'hui, retour à notre parcours littéraire sur l'immense saga d'Emile Zola, les Rougon-Macquart. Après l'article sur le premier tome, la Fortune des Rougon, je vous propose de découvrir la suite, baptisée la Curée. Ce roman, tout comme son prédécesseur, ne fait pas partie des romans les plus connus de cette saga de nos jours, alors que son rôle est assez important: en effet, il doit servir à consolider les bases posées dans le premier volume, et à prolonger le travail de Zola. En plus d'un résumé de l'histoire, je vous propose donc de découvrir en quoi ce roman est une suite du premier, mais aussi en quoi il est différent (nous montrant ainsi déjà l'étendue du travail de l'auteur sur sa saga).

Pour vous aider...
Comme pour le précédent article, voici un petit arbre généalogique pour vous aider à vous y retrouver dans les personnages. Cependant, vous ne trouverez ici que l'arbre des Rougon, les Macquart ne faisant pas partie de l'histoire... En rouge, les personnages les plus importants, en vert, les personnages secondaires.

(n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour la voir en plus grand!)



Résumé de l'histoire:
Après avoir retourné maintes fois sa veste lors du coup d'état (cf la Fortune des Rougon), Aristide Rougon monte à Paris, avec sa femme, dans l'espoir de faire fortune et de connaître le même succès que son frère Eugène. Cependant, il déchante très vite: son frère ne lui trouve qu'un emploi mineur qui ne lui permet que de subsister difficilement, sa soeur Sidonie semble trainer dans des histoires un peu louches, et sa femme tombe gravement malade. Sur son lit de mort, Sidonie propose à son frère une solution: épouser une jeune fille de bonne famille, enceinte, et dont le père, assez riche, refuse de voir tant qu'elle n'aura pas épouser le "coupable". L'alliance (basée sur des mensonges) est conclue: Aristide épouse la jeune Renée en seconde noce.

(reconstitution d'un mariage au 19ème)

Ce mariage est un succès: le couple, sans s'aimer, s'entend merveilleusement bien, Aristide connaît enfin la fortune qu'il attendait tant (grâce à la gestion de biens immobiliers, et de petites magouilles avec l'argent de sa femme), et le fils d'Aristide, Maxime, rejoint la maison pour le plus grand bonheur de tous. En effet, Maxime devient très rapidement le meilleur ami et le confident de Renée, sa belle-mère guère plus âgée que lui.
Le "trio" devient un élément phare de la société parisienne, courant les soirées et les relations adultères plutôt débauchées. Tout le monde semble trouver son compte dans cette vie, jusqu'à ce que Renée et Maxime commettent l'inévitable et l'impardonnable, une relation "incestueuse". Avec cette relation passionnée et cachée, tout semble lentement se détériorer autour d'eux: Aristide a du mal avec l'argent, et n'hésite plus à franchement utiliser et dépouiller sa femme sans qu'elle ne s'en rende compte; Maxime, qui doit se marier avec la jeune Louise, est dans l'impasse, et Renée vit cet amour dans un mélange de plaisir et de culpabilité... C'est cette dernière qui va finalement souffrir le plus: trahie, elle perd son argent et son amour, et se retrouve seule, abandonnant la vie parisienne dans une lourde dépression.

(Friedrich- Renée tombe dans une profonde mélancolie...)



La Curée: une suite logique...

Publié dans la foulée de la Fortune des Rougon, la Curée s'impose comme une suite évidente dans l'oeuvre de Zola (ce qui ne sera pas toujours le cas pour les autres livres), et ce pour plusieurs raisons:

-Zola n'a pas "cassé" sa pensée, puisque la rédaction du roman suit celle de son prédécesseur!

-l'histoire commence juste à la fin du coup d'état, lorsque les Rougon se sont imposés sur la ville de Plassans. Ce coup d'état est d'ailleurs évoqué à plusieurs reprises dans le roman.

-les personnages sont les mêmes: on retrouve en effet Aristide, Sidonie et Eugène, les enfants de l'un des plus importants protagonistes de la Fortune des Rougon, Pierre Rougon.

L'impression donnée en lisant la Curée est que Zola a voulu traiter de la destinée de l'un des fils de Pierre Rougon, celui qui a le plus retourné sa veste lors du coup d'Etat, s'opposant souvent à ses parents. On retrouve dans les deux romans des thèmes semblables: la volonté de s'élever dans la société, qu'Aristide partage avec son père, notamment par le mariage, la politique, incarnée dans ce second tome par son frère Eugène, et l'entourage par la bonne société...


Mais une suite différente.

Cependant, la Curée est un roman très différent de son prédécesseur: Zola a voulu montrer qu'il n'allait pas écrire vingt fois la Fortune des Rougon...

Tout d'abord, nous quittons la petite ville de Plassans pour la grande capitale, Paris, une ville où les chances de s'élever sont bien plus importantes et plus intéressantes. Aristide est d'ailleurs attiré là-bas par la propre réussite de son frère.
Dans cette ville, nous ne suivrons pas le destin croisé de plusieurs membres de la famille: Zola centre toute son attention sur le personnage d'Aristide, déjà croisé dans la Fortune des Rougon. Certes, nous retrouvons Eugène et Sidonie, mais ces personnages sont vraiment au second plan dans l'intrigue, n'y intervenant au final que peu. Aristide et son fils Maxime intéressent Zola, mais j'ai eu le sentiment que le personnage principal était surtout la jeune et belle Renée, la seconde épouse d'Aristide, surtout à la fin du roman. Cependant, je vous laisse le lire, pour me donner votre propre impression!

L'hérédité est toujours présente dans le roman, mais de façon plus subtile, à deux niveaux. Un premier niveau entre Aristide et sa génération, avec Eugène et Sidonie: les trois cherchent à s'élever, comme leur père avant eux, à leur façon. Politiquement pour Eugène, par de la petite magouille pour Sidonie et par le mariage pour Aristide. Le second niveau se joue entre Aristide et son fils Maxime: ils mènent la même vie, et il est mentionné plusieurs fois dans le roman que les deux hommes fréquentent également les mêmes femmes (en dehors de Renée). Les comportements semblent se reproduire d'une génération à l'autre, mais de façons différentes par rapport à la Fortune des Rougon.

Enfin, la fin du roman ne se termine pas sur un épisode glorieux comme dans la Fortune des Rougon, dans lequel, je vous le rappelle, les Rougon prenaient le contrôle de la ville de Plassans. Ici, le livre se clôt sur la dépression et la tristesse de Renée, dans une description que je trouve particulièrement marquante.

Conseil de lecture...
Pour terminer cet article, je vous conseille la lecture de Chéri, de Colette, qui est un peu dans le même style: on y suit une histoire d'amour entre un jeune homme et une femme plus âgée. Si vous avez déjà lu Chéri, je pense que vous pouvez vous orienter sur la Curée, qui pourra vous plaire aussi!


(l'adaptation ciné de Chéri, par Stephen Frears!)


En bref, un petit article pour vous présenter ce second tome des Rougon-Macquart. Personnellement, je l'ai préféré à la Fortune des Rougon, même si j'ai trouvé la seconde partie un peu longuette. Je vous donne rendez-vous prochainement pour le troisième épisode de notre parcours, le Ventre de Paris!


AnGee Ersatz*







mercredi 22 août 2012

Un peu de lecture ludique: l'univers du livre-jeu!

(Hello Charlie!)


Après mon premier article sur les Rougon-Macquart, je vous propose aujourd'hui de revenir à une formule un peu plus classique, et de vous parler d'un sujet plus généraliste.

La rentrée approchant, je me cherchais ce matin un agenda tout beau et tout neuf. Nostalgie de l'enfance, volonté d'avoir un agenda sympa, amour des rayures? Je ne sais pas vraiment quelle réponse choisir pour expliquer mon achat d'un agenda Où est Charlie?. Cependant cet achat a fait naître en moi l'envie de vous parler de ces livres si uniques et particuliers que sont les livres-jeux. Avec ou sans images, pour les petits et les grands, il en existe un nombre incroyable. Un peu oubliés dans les étagères, derrière les pompeux romans et les pièces de théâtre, j'ai décidé de leur consacrer cet article, parce qu'il serait dommage de passer à côté de ces moments de lecture ludique!


Lecture et jeu: les origines!
Comme vous le savez peut-être, l'idée d'associer lecture et loisir est une idée qui remonte à loin. Il fut un temps que l'on semble oublier où internet, les téléphones portables et autres inventions modernes n'existaient pas, et où les soirées d'hiver enneigées étaient parfois bien longues. La lecture était alors, dans les familles instruites, un loisir répandu et apprécié: au Moyen-Âge, notamment, les rois et princes aimaient s'entourer de poètes, comme Charles d'Orléans, chez qui François Villon séjourna; à l'époque des Lumières, nombreux étaient les salons littéraires où se réunissaient la crème des auteurs. Les jeunes filles dans les couvents lisaient, et les livres passaient de main en main. Il est donc tout naturel de rapprocher lecture et loisir.

(Charles d'Orléans, noble poète qui aimait s'entourer de ses confrères artistes)


Cependant, malgré cette association, la naissance des livres-jeux est assez tardive: en effet, les premiers livres-jeux virent le jour au milieu des années 1960. Ce sont les Britanniques qui développèrent le genre (on peut citer notamment R.A Montgomery, qui créa la série des Choose Your Own Adventure, une série qui dura vingt ans, un fait suffisamment exceptionnel pour être cité): à l'origine, ces ouvrages étaient destinés aux enfants, dans le but de les amener à la lecture. Par la suite, le genre s'est considérablement développé, s'adressant de plus en plus aux adultes.

A quoi ressemblaient les livres-jeux de l'époque? On était alors loin du livre grand format plein d'images et de couleurs que nous connaissons aujourd'hui. Il s'agissait d'un livre au format d'un roman classique, composé d'une multitude de paragraphes numérotés: en partant d'une situation de départ, on proposait au lecteur de se rendre à la page de son choix parmi une sélection, et d'y choisir un paragraphe. Le lecteur avait donc le choix de son histoire, il en devenait le maître; dans le même temps, un même livre contenait alors plusieurs histoires... On peut citer en exemple le plus connu de ces livres-jeux, le Sorcier de la Montagne de Feu!


(un des livres-jeux les plus connus)


Du livre au jeu de rôle, il n'y a qu'un pas...
Dans la première moitié des années 80, la majorité des livres-jeux racontait des histoires de type fantasy et fantasy médiévale. Les livres connurent donc un nouvel élan, proposant de plus en plus de choses au lecteur: des personnages de plus en plus complexes, à choisir entre plusieurs catégories (nains, elfes, guerriers...), et à développer personnellement. Pour plus de complexité, l'histoire est gérée par la chance: au lieu de choisir lui-même la page à laquelle il souhaite se rendre, le lecteur doit lancer des dés, plus ou moins nombreux, qui conditionneront l'histoire. C'est donc tout naturellement que certains livres-jeux furent adaptés en jeux de rôle sur table!


Les hauts et les bas du livre-jeu:
Pendant une dizaine d'année, le livre-jeu connaît un essor incroyable: de nombreux titres paraissent, et le genre connaît quelques changements. Tout d'abord, la fantasy n'est plus le seul style a avoir droit à sa collection: le policier connaît notamment un succès! Des personnages de littérature classique sont également utilisés comme héros: Sherlock Holmes, ou Dracula, par exemple.


(les personnages mythiques de la littérature ont même droit à leur livre-jeu!)


Après cet essor, le livre-jeu connaît une période de déclin: le genre a du mal à se renouveler, surtout face à la multiplication des jeux de table et des jeux vidéo. Pendant un temps donc, le livre-jeu ne trouve plus son public. Mais certains proposent une forme plus moderne au livre-jeu, permettant à certaines séries de rencontrer le succès: c'est le cas de la série Où Est Charlie?, notamment, dans laquelle le lecteur n'est plus confronté à un texte, mais à des images. On lui donne des quêtes à accomplir, des recherches à effectuer, plus ou moins complexes. C'est l'avénement d'une nouvelle ère, l'ère du livre-jeu illustré.

Ces nouvelles séries rencontrent un fort succès auprès du public, qu'il soit adulte ou non: en effet, le travail de Martin Handford, le papa de Charlie, est particulièrement impressionnant. Il ne se contente pas de proposer à ses lecteurs de retrouver Charlie, il compose de véritables fresques dans lesquels même les plus petits détails ont leur importance. Bien souvent, alors que son esprit recherche ce personnage coloré, les yeux du lecteur se perdent sur ces scènes humoristiques et uniques. Le livre-jeu se doute d'un nouvel attrait, celui de l'image, et vise donc un plus large public: les enfants, et les jeunes enfants y trouvent désormais leur compte, avec des séries adaptées à tous les âges. Le livre-jeu est, chez les plus jeunes, un moyen d'attirer à la lecture, de familiariser l'enfant avec le livre. Les images sont capitales dans les livres jeunesse, d'où le soin tout particulier qui est accordé à la phase de l'illustration. Chez les adultes, le livre-jeu est certes plus rare, mais toujours présent, une sorte de parenthèse littéraire entre deux lectures plus denses. Certes, le texte des livres-jeux n'est pas aussi important qu'il l'était à l'époque de leur création, il se limite à quelques phrases, quelques paragraphes, mais, à l'image des livres pop-up qui rencontrent un public de plus en plus nombreux, le livre-jeu est un moyen de rénouer le contact un peu perdu avec le livre-objet.


Quelques séries à connaître...

Où est Charlie?


(un visage que tout le monde connaît!)

Commençons par l'une des séries de livres-jeux les plus connues, à savoir Où est Charlie?, créée en 1987 par un certain Martin Handford, un dessinateur britannique, sous le nom de Where's Wally? (Where's Waldo? aux Etats-Unis). Le but de ce livre-jeu est simple: le lecteur doit retrouver, dans une grande image très colorée et pleine de détails, le fameux Charlie, reconnaissable à son bonnet et son pull à rayures, et ses lunettes. Facile, a priori, mais Martin Handford s'amuse à doter d'autres personnages des attributs de son héros, pour perdre encore davantage le lecteur.

(c'est un travail de précision et de détails...)


Après un premier tome, baptisé très simplement Où est Charlie?, la série se poursuit et se décline en de nombreux thèmes: vous devrez alors retrouver Charlie dans des scènes historiques dans Où est Charlie? Charlie remonte le temps, ou dans le monde du glamour d'Hollywood, ou même encore dans des hors-séries consacrés aux pirates et aux chevaliers.

(on retrouve une grande variété de titres dans la série)


En plus de Charlie, Martin Handford corse le jeu en proposant au lecteur-joueur de retrouver des amis de Charlie, dont son chien, une amie à lui, sa version "dark"... Chaque page contient aussi un nombre d'objets que vous devrez découvrir dans le décor.

(Martin Handford et ses personnages)


Encore aujourd'hui, Charlie est un personnage incroyablement populaire, entré dans notre culture: on trouve des costumes de Charlie, des jeux vidéo et même des dessins animés Charlie. L'humour que l'on trouve dans les différents volumes de Charlie et le charisme de ce personnage sympathique expliquent sa popularité!


La collection des 100: Vivez l'aventure!
Il y a près de vingt ans, les Editions Gründ, connues pour la publication des livres-jeux (dont Charlie, d'ailleurs), proposent une nouvelle série, baptisée Vivez l'Aventure.

(une grande collection)


Cette série propose aux enfants et aux adolescents de se plonger dans des livres qui combinent habilement textes et images. La série se poursuit toujours aujourd'hui, mais je vais m'attarder sur les livres auxquels Jean-Luc Bizien a participé dans les années 1990-2000, parce qu'ils sont ceux que je connais le mieux, pour y avoir joué pendant des heures.

Jean-Luc Bizien est un auteur, spécialisé dans le polar et la fantasy. Il collabore avec de nombreux dessinateurs pour cette collection, très originale, qui mélange les principes des vieux livres-jeux et de nouvelles idées!

En effet, chaque tome propose au lecteur de se mettre dans la peau d'un personnage, réel ou imaginaire. Le lecteur est ensuite investi d'une quête qu'il devra résoudre, et ce en choisissant entre plusieurs solutions possibles: chaque page lui propose de choisir une page pour continuer son aventure. Mais attention, certaines pages seront fatales au joueur...

(le lecteur devra résoudre tout un tas d'énigmes pour terminer l'histoire)



La grande variété des titres et la qualité des dessins sont à l'origine du succès de cette série, qui continue encore aujourd'hui, avec des designs plus "modernes". Personnellement, mon préféré reste la Colline aux 100 Fées, qui est juste magnifique!


(mon préféré de la collection)


Enquête au Musée du Louvre.
Il n'est pas rare de trouver dans les musées ou les châteaux de petits livrets de jeux pour enfants, dans lesquels on propose au jeune visiteur de se familiariser avec ce qu'il visite, en lui demandant de retrouver des détails de tableaux, ou de résoudre des énigmes. Certains de ces livres peuvent aussi se trouver en magasin ailleurs, et c'est ainsi que j'ai pu découvrir Enquête au Musée du Louvre, un livre original. Dans ce livre, le lecteur doit enquêter sur un voleur, qui a annoncé sa volonté de dérober des tableaux si nous ne parvenons pas à résoudre une série d'énigmes... Un livre jeu original, qui présente des oeuvres culturelles! Bien entendu, le Louvre n'est pas le seul musée à proposer ce genre de livres! Jetez-y un oeil la prochaine fois que vous visiterez un endroit!

(l'un des exemplaires de la collection du Louvre)


Il est évident que je n'ai pas présenté dans cet article toutes les séries existantes. Chez les enfants, en particulier, on en trouve un nombre incroyable, avec les personnages de dessins animés que les petits aiment tant (Dora et compagnie, par exemple). N'hésitez pas à me laisser en commentaire les livres-jeux que vous avez lu et que vous aimez!

AnGee Ersatz*

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lundi 20 août 2012

Les Rougon-Macquart #1: La Fortune des Rougon.

(l'arbre généalogique des Rougon-Macquart)


Bonjour à tous! Aujourd'hui, je vous propose de démarrer notre aventure "Rougon-Macquart", en commençant par le premier des vingt tomes de cette saga, intitulé la Fortune des Rougon! Publié en 1871, ce roman, assez peu connu du grand public aujourd'hui, a pourtant son importance dans le travail d'Emile Zola: en effet, étant le tout premier ouvrage des Rougon-Macquart, il doit poser les bases de l'histoire de cette famille, les bases du travail de Zola. Je vais donc vous présenter dans cet article ce premier roman, le roman "des origines"...

(l'ami Emile)

Les Rougon-Macquart: la volonté de Zola.
Commençons d'abord par parler de la saga dans son ensemble: qu'est-ce que Zola cherchait à accomplir en écrivant cette saga? Zola a commencé à réfléchir à l'écriture de cette série en s'inspirant du travail de Balzac pour la Comédie Humaine. Les deux travaux sont d'ailleurs assez souvent rapprochés: tout d'abord en raison de leur poids (vingt romans chez Zola, 95 pièces chez Balzac), et de la réflexion que l'on trouve derrière. Dans le cadre de Zola, sa volonté était d'écrire l'histoire d'une famille sous le Second Empire, comme le montre le sous-titre de sa saga: ''Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire". Deux thèmes sont particulièrement présents dans cette saga: la question de l'hérédité dans une famille, et le milieu social et de la politique, et de leur influence sur l'homme. Deux thèmes que nous retrouverons dans chaque article que je vous présenterai!

Pour y parvenir, Zola a fait un long travail préparatoire, en commençant par dresser un long arbre généalogique de sa fameuse famille, une version qu'il annotera et modifiera tout au long de son écriture...

Pour vous aider...
La famille des Rougon-Macquart étant composée d'un fort nombre d'individus, voici un arbre généalogique de la famille, côté Rougon et côté Macquart (que j'ai trouvé sur le net). J'ai indiqué en rouge le nom des personnages que vous trouverez dans ce roman, et en vert ceux que j'ai considéré comme les plus importants. Bien entendu, certains des personnages sont seulement mentionnés dans le texte, ou ne jouent pas un rôle capital, mais je trouvais qu'il était dommage de ne pas les indiquer!


(n'hésitez pas à cliquer sur les images pour les voir en grand!)


Petit résumé:


(le coup d'état du 2 décembre 1851)



A Plassans, petite ville d'Aix-en-Provence, vit Pierre Rougon, fils d'Adélaïde Fouque et de son défunt mari. Sa volonté est de s'élever socialement, mais il rencontre quelques problèmes sur sa voie: après la mort de son père, sa mère a entretenu une relation illégitime avec un braconnier du nom de Macquart, une relation qui a grandement choquée la société de Plassans, et dont deux enfants, Antoine et Ursule, sont nés. Pour parvenir à son but, Pierre se débarrasse de sa soeur en la mariant à un certain Mouret, et de son frère en l'envoyant à l'armée. De plus, il soutire de l'argent à sa mère, et se marie avec la fille d'un marchant, Félicité, avec laquelle il a cinq enfants. Mari et femme partagent la volonté d'un destin plus grand, et le couple accueille dans son salon de nombreux "puissants" de la ville, qui discutent de politique. Mais le retour d'Antoine Macquart, bien décidé à récupérer ce qui lui appartient, menace la réussite des Rougon, surtout que les deux frères partagent des opinions politiques bien différentes. Dans cette guerre fraternelle et politique, tous les coups sont permis: Antoine, qui n'hésite pas à exploiter ses enfants pour son propre confort, utilise pour cela son jeune neveu Silvère, le manipulant pour adhérer à ses idées, tandis que Pierre n'hésite pas à attaquer son propre frère... Alors que les révolutionnaires traversent la France, les Rougon parviennent à prendre le pouvoir, réussissant alors ce qu'ils avaient toujours espéré...

Pour la suite? 
Dans ce premier roman, Zola exploite déjà un grand nombre de personnages, afin de nous plonger davantage dans l'ambiance qu'il souhaite donner à son histoire. Il introduit donc un grand nombre de personnages, dont certains croiseront notre route par la suite: Gervaise, par exemple, sa soeur Lisa, ou encore la famille Mouret, peu présente dans le roman, mais que l'on retrouve dans La Faute de l'Abbé Mouret...


Les grands thèmes abordés.

Ce premier roman est un véritable défi pour Zola: en un volume, il doit parvenir à mettre en place l'ambiance, les personnages, et le fil conducteur de son histoire. La Fortune des Rougon aborde donc de nombreux thèmes importants à ses yeux.

-La famille: la famille est sans nul doute le fil conducteur de la saga de Zola; ici, il nous présente très vite les protagonistes et décline plusieurs générations dans ce premier roman. La question de l'hérédité est souvent abordée, tout d'abord en raison de la constitution de la famille: Pierre est le fils d'une union légitime, sacrée, alors que son frère Antoine est un "bâtard", né dans une relation considérée comme scandaleuse. Cette forte opposition conditionne déjà l'avenir de nos personnages: les Rougon sont dans une position "élevée",  alors que les Macquart sont à l'inverse plus proches de la classe des ouvriers, des pauvres, comme si leur naissance "hors mariage" conditionnait leur positionnement social. On retrouve ce côté social dans la reproduction de certains actes: Gervaise, la jeune fille d'Antoine, aura deux enfants hors mariage, exactement comme sa grand-mère, une grand-mère dont la folie semble se transmet avec les générations...

(dans la Fortune des Rougon, l'hérédité est déjà une question omniprésente!)


-La politique: Emile Zola, comme vous le savez peut-être, était particulièrement attentif à la politique de son époque, donnant souvent son avis sur des questions importantes, et n'hésitant pas à élever la voix lorsqu'il fait face aux injustices. On pense par exemple à l'affaire Dreyfus! On retrouve donc dès le premier chapitre la présence de la politique, avec la parade révolutionnaire qui arpente la campagne, allant de village en village. Le personnage même de Silvère est en quelque sorte l'incarnation de l'amour  de la république, de la liberté. Même la jeune Miette, lorsqu'elle s'empare du drapeau, est dépeinte comme l'image vivante de la Marianne, avec son bonnet phrygien, et le rouge de sa pelisse. 

-La lutte fraternelle: je ne sais pas si Zola, en composant ses personnages, a pensé à Abel et Caïn pour créer Pierre et Antoine, mais en lisant la Fortune des Rougon, ces deux frères ennemis évoquaient pour moi les premiers frères de la Bible, même si de nombreuses différences sont à noter: ils se battent ici pour de l'argent, pour une position sociale plus élevée que celle d'origine, et cette lutte n'a pas de limites. On ne trouve pas d'amour entre eux: même lorsque Pierre rend service à son frère, c'est simplement pour garder sa place et son honneur aux yeux de ses "amis".

-L'amour et l'injustice sociale: si je met ces deux choses ensemble, ce n'est pas pour rien. On trouve assez souvent l'amour dans les romans de Zola, la plupart du temps sur fond d'histoire sociale. Ici, l'amour naît entre deux jeunes, Miette et Silvère. Silvère est le fils de Mouret et d'Ursule, et, à la mort de ses parents, Silvère se retrouve seul avec sa grand-mère âgée, avec peu de choses pour vivre, alors que son oncle étale son succès. Miette est quand à elle la fille d'un homme placé au bagne pour avoir tué un gendarme (alors qu'il se défendait de ce même gendarme). Elevée par son oncle qui se sert d'elle comme une sorte d'esclave, elle est vue par tous comme une sorte de paria en raison des actes de son père. Ces situations de reclus sont à l'origine du rapprochement de ces deux personnages, un rapprochement plus que touchant...


En bref, la Fortune des Rougon est en quelque sorte le dessin préparatoire à toute l'aventure des Rougon-Macquart. Zola y place ses thèmes principaux, y brosse le caractère de ses personnages. Ce premier roman a donc toute son importance dans la saga des Rougon-Macquart. Si cet article vous a plu, je vous donne rendez-vous pour le prochain roman, la Curée!

AnGee Ersatz*

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mardi 14 août 2012

Les sept nouvelles adaptations cinématographiques de livres que je veux voir!




Bonjour à tous!

Comme vous le savez, j'aime beaucoup voir les adaptations cinématographiques des livres, mangas ou comics, afin de pouvoir comparer les deux, et tout simplement, pour voir les personnages prendre vie à l'écran. Depuis l'apparition du cinéma, nombreux sont les livres qui ont été adaptés, et ces dernières années n'échappent pas à la règle! Voici donc les sept films qui vont sortir prochainement et que je vais aller voir...


1) Jane Eyre.


(l'affiche de Jane Eyre)


Peut-être le savez-vous, je suis une très grande admiratrice des soeurs Brontë, ma préférence allant tout de même aux Hauts de Hurlevent et à son histoire plus que tragique. Mais le roman le plus adapté est bien entendu Jane Eyre, et le 25 juillet dernier est sortie une énième adaptation par Cary Fukunaga, adaptation qui a reçu de belles critiques par la presse et le public, en particulier pour les interprétations de Mia Wasikowska (j'étais surprise, vue son jeu plus que fade pour Alice In Wonderland) et Michael Fassbender.

(les deux acteurs principaux du film)


Personnellement, je dois avouer que les adaptations de Jane Eyre me laissent plutôt de marbre, car je trouve que le côté ''romantique" est exacerbé par rapport à d'autres aspects du livre (le personnage de Jane, par exemple), même si certaines versions sont tout de même intéressantes à voir (celle avec Charlotte Gainsbourg, par exemple, étant la plus connue). Je vais donc me laisser tenter par cette toute dernière adaptation, dont je vous ferai sûrement un rapport le moment venu!


2) Abraham Lincoln: Chasseur de vampires.


(l'affiche, plutôt classe, du film)

Sorti le 8 août dernier, cette adaptation du roman de Seth Grahame-Smith réalisée par Timur Bekmambetov a suscité dans la presse des critiques plus que partagées: si certain, comme le Monde, s'enthousiasment pour cet ovni cinématographique, d'autres avertissent le spectateur de la nullité totale de ce film, qui au mieux vous ennuiera pendant deux heures et au pire vous fera réclamer remboursement de votre billet et du pop-corn. Et sur Allociné, les critiques de spectateurs donnent à peu près la même chose... Habituellement, j'aime me fier aux critiques des professionnels et des amateurs de cinéma, même si j'aime voir le film pour me faire ma propre idée: c'est donc ce que je vais très prochainement faire, et ce pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, j'avais été plus que médusée à la lecture du roman de Grahame-Smith: le réalisme de certains passages "historiques" était admirable, et à d'autres moments, j'avais la sensation d'être plongée dans un immense bain d'absurdités sans nom... Au final, voir le film s'imposait.
Ensuite, Tim Burton produit le film: certes, même si Tim Burton est mon idole, cela ne veut pas dire que tout ce qu'il fait transpire la perfection et le talent! Mais ça reste une raison supplémentaire d'aller voir ce film.
Pour finir, on trouve dans le casting une actrice que j'aime beaucoup mais qui est assez rare dans des productions "tout public"et qu'on voit peu à l'écran: Mary Elizabeth Winstead, qui jouait Ramona dans Scott Pilgrim. Pour le reste du casting, j'avoue ne pas connaître un seul des acteurs...

(Mary Elizabeth Winstead)


En bref, Abraham Lincoln: Chasseur de Vampires est un film qui m'intrigue au plus haut point... Si vous n'avez jamais lu le livre, je vous conseille de le lire pour vous faire une idée du sentiment étrange que je ressens; sinon, vous pouvez vous rabattre sur une autre oeuvre de Seth Grahame-Smith: Orgueil et Préjugés et Zombies (et oui...).


3) Total Recall: Mémoires Programmées.


(une affiche qui met bien dans l'ambiance!)

Demain, mercredi, sort Total Recall: Mémoires Programmées, de Len Wiseman, réalisateur connu notamment pour la série des Underworld. Ce film est un remake d'un premier film, considéré comme culte, sorti en 1990, avec Arnold Schwarzenegger, mais à l'origine, il s'agit d'une adaptation d'une nouvelle de science-fiction (qui veut le coup d'oeil, allez-y) de Philip K. Dick, baptisée Souvenirs à Vendre.

(Schwarzie et Sharon étaient les acteurs principaux de l'ancienne version)

Avant même sa sortie aux Etats-Unis, et dès les premières bandes-annonces, les fans du premier film ont exprimé leur inquiétude sur ce remake: la comparaison entre les deux films s'annonçait déjà comme inévitable. Personnellement, je l'avoue, je n'ai jamais vu le film avec notre ami Arnold, parce que je n'étais pas née, et que je me suis contentée de survoler sa filmographie en voyant Conan le Barbare et Terminator...

Pourquoi est-ce que je veux aller voir cette version là? Tout d'abord parce que le visuel des bandes-annonces et des des affiches est, à mon humble avis, superbe: j'ai l'impression de revoir ce que j'avais beaucoup aimé dans Minority Report (un film que j'ai adoré, au passage), et le visuel joue souvent beaucoup dans mon envie d'aller voir un film.
Le casting est composé d'acteurs et actrices déjà bien connus du grand public: Jessica Biel, Kate Beckinsale, mais aussi et surtout Colin Farrell, que j'adore et dont j'ai vu quasiment toute la filmographie (je vous conseille London Boulevard ou encore Bons Baisers de Bruges, une tuerie). Donc, je l'avoue, Colin Farrell motive grandement mon envie d'aller voir Total Recall...

(le beau et doué Colin Farrell)


Bien entendu, n'ayant pas vu le premier film, je n'ai aucun moyen de faire la comparaison entre les deux, mais dans un sens, je préfère ne pas scruter l'écran en énumérant toutes les différences ces deux versions (j'aurai déjà bien assez à faire avec la nouvelle!). Cependant si vous avez l'occasion de voir ce film, et que vous aviez déjà vu la mouture 1990, n'hésitez pas à me laisser votre avis!!

4) Le Magasin des Suicides.

(une affiche à l'image du roman de Jean Teulé!)


Parmi mes auteurs préférés, on ne retrouve pas de français, à l'exception de Jean Teulé. Auteur de romans incroyables, souvent inspirés de personnalités ayant existées, comme Rimbaud, Verlaine, ou encore Charles IX, Jean Teulé a un vrai talent pour inventer des histoires folles et originales: c'est le cas du Magasin des Suicides, ou l'histoire d'une famille qui propose au public toutes les méthodes possibles et imaginables pour mettre fin à ses jours. Seul ombre au tableau: le fils de la famille, un petit garçon qui déborde d'une énergie et d'une joie de vivre qui nuisent au bon fonctionnement de la boutique...

(Jean Teulé, un auteur talentueux et qui cultive l'originalité)


Le Magasin des Suicides est un livre surprenant et vraiment original, que je vous conseille pour une petite parenthèse dans vos lectures pesantes: c'est donc avec impatience que j'attend l'adaptation en film animé, qui devrait arriver le 26 septembre prochain. Réalisé par Patrice Leconte, le Magasin des Suicides arbore fièrement sa devise: "Vous avez raté votre vie, réussissez votre mort!". Le teaser propose une animation très belle, qui rappelle un peu les vieux dessins animés, avec des personnages hauts en couleur! L'idée d'adapter ce livre en animation est surprenante, un pari qu'il fallait faire, et que j'ai hâte de découvrir!

5) Bilbo le Hobbit: Un voyage inattendu.


(des images qui font envie...)

Ce film est probablement le film que j'attend le plus cette année (pour ne pas dire depuis deux ans...). Après l'immense trilogie du Seigneur des Anneaux, Peter Jackson nous offre une nouvelle adaptation de Tolkien, en choisissant ici le roman The Hobbit, qui nous raconte les aventures de Bilbo Baggins (oui, je n'aime pas dire Bilbon Sacquet, ça me perturbe), que l'on connaît déjà comme l'oncle de Frodon, le héros de la trilogie du Seigneur des Anneaux.

En plus de mon admiration quasi-religieuse pour l'oeuvre de Tolkien et pour le travail époustouflant de Peter Jackson, je dois avouer que la très belle qualité des images me motive aussi beaucoup. En effet, la bande-annonce et les premières images du film sont à mon sens magnifiques (même si je sais que certains fans reprochaient à Tolkien l'utilisation de matériel différent), et j'ai la sensation que je vais me prendre une claque visuelle avec The Hobbit.

(Peter Jackson se prend au jeu...)


Le casting est là encore impressionnant: on retrouve Ian McKellen dans le rôle de Gandalf, et le grand Andy Serkis dans celui de Gollum; et le rôle principal a été attribué à un acteur que j'adore dans son rôle de Watson dans la série BBC Sherlock, Martin Freeman, qui, j'en suis sûre, sera à la hauteur de ce personnage. Rendez-vous donc le 12 décembre 2012 pour admirer le résultat!

(entre deux épisodes de Sherlock, Martin Freeman endosse son costume de Hobbit)


6) Gatsby le Magnifique.


(une affiche surprenante!)

Le 6 Février prochain sortira un film dont la bande-annonce m'a fait saliver: Gatsby le Magnifique, réalisé par Baz Luhrmann, avec Leonardo Di Caprio dans le rôle titre. Il s'agit d'une adaptation du classique de F.Scott Fitzgerald, déjà adapté sur les écrans à plusieurs reprises, la version la plus connue étant celle avec Robert Redford en 1974.

(Robert Redford)


La barre est donc placée très haut pour pouvoir arriver à la cheville du grand Robert, mais Leonardo est un acteur de talent qui aime relever les défis. On retrouve également Isa Fisher et Tobey Maguire à ses côtés. A noter cependant: le film serait apparemment en 3D (je dois avouer que je ne comprend pas l'utilisation de la 3D dans un film comme ça, mais on verra bien). J'ai donc hâte de découvrir cette adaptation de ce roman que j'aime beaucoup!

(Leonardo reprend le flambeau)


7) Le Monde Fantastique d'Oz.


(Une affiche époustouflante!)

Je termine cet article en vous parlant d'un film qui sortira en 2013 mais que j'attend avec impatience: Le Monde Fantastique d'Oz, une réinterprétation du livre pour enfants Le Magicien d'Oz, de L.Frank Baum, passé dans la postérité grâce au film de 1939, avec Judy Garland.

(la très belle Judy Garland)


Pour ce film, ne vous attendez pas à l'histoire originelle, avec la jeune Dorothy, l'épouvantail et ses amis; en effet, le Monde Fantastique d'Oz est en réalité le prequel de l'histoire et du film de 1939: Oscar  Diggs est un magicien un peu douteux qui se retrouve dans un pays mystérieux, le pays d'Oz, où il deviendra le Magicien d'Oz...

(un visuel épatant!)


En plus de nous offrir le plaisir de découvrir comment le magicien d'Oz est devenu le magicien d'Oz, Sam Raimi (le réalisateur de la trilogie Spiderman) nous offre un spectacle visuel de toute beauté, assez impressionnant, surtout lorsque l'on passe du noir et blanc aux couleurs intenses du pays d'Oz. Le tout est servi par un beau casting, avec James Franco dans le rôle titre, un acteur qui a su faire ses preuves par le passé, et la belle Mila Kunis. En attendant, vous pouvez revoir ce classique du cinéma qu'est le film de 1939, ou alors lire tout simplement le livre!



Et voilà, j'ai hâte de découvrir toutes ses adaptations et de pouvoir vous donner mon avis dessus! Et vous, quels sont les films que vous attendez?

AnGee Ersatz*

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