mercredi 29 avril 2015

Anthologie Maisons Hantées des éditions Luciférines.





Bonjour à tous et à toutes!

Je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope! On se retrouve aujourd'hui pour la dernière chronique d'Avril, une chronique que j'avais très envie de vous proposer puisqu'elle concerne la dernière parution d'éditions que j'aime beaucoup: les Luciférines! En effet, après le recueil de nouvelles Sténopé de Julien Roturier sorti il y a quelques mois, les Luciférines, qui sont spécialisées dans une littérature que je trouve un peu sous-exploitée, celle de l'horreur, du romantique et du gothique, nous proposent depuis quelques semaines un nouveau recueil de nouvelles qui est cette fois une anthologie thématique autour... des maisons hantées! Un thème qu'il est possible d'exploiter de tout un tas de façons, et Maisons Hantées nous en propose dix-sept! En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture! :)

Les éditions Luciférines:
Commençons par un petit point sur les éditions Luciférines, que j'ai eu l'opportunité de découvrir il y a environ un an grâce au site Livraddict, qui avait organisé un partenariat pour recevoir leur première parution, A la rencontre des gothiques. Un an après, les éditions ont désormais un catalogue de quatre publications, et un cinquième livre est déjà prévu. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette maison d'édition et sur leurs parutions, je vous laisse ci-dessous le lien vers le site internet ainsi que celui vers les autres chroniques que j'ai rédigées:


Maisons Hantées:
Quatrième de couverture:
Qu'elles soient perdues au milieu des bois, héritées d'un grand oncle ou cachées dans la brume, les maisons hantées sont des motifs familiers de l'horreur. Depuis Le Château d'Otrante de Walpole et l'apparition du roman noir anglais au XVIIIème siècle jusqu'au smasher moderne, il est devenu impossible de passer à côté de ces lieux maudits où la réalité se distord.
En hommage à l'intarissable production production littéraire et cinématographique qui se plait à abandonner ses personnages entre des murs de plus en plus étroits, dix-sept auteurs ont proposé leurs huis-clos les plus angoissants. De hautes tours gothiques, un appartement d'étudiant, un motel d'où on ne revient pas... Chaque nouvelle présente un édifice dans lequel il serait imprudent de s'aventurer très longtemps.
Spectres, démons, souvenirs d'un autre temps et monstres cannibales ont un sens de l'accueil particulier... Alors, comme le disait si bien Dante: Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance...
Des textes inquiétants, violents, insolents, qui n'hésitent pas à s'amuser de nos peurs les plus profondes.


Présentation des auteurs et des différentes histoires:
Entrons un peu plus dans le vif du sujet avec une présentation un peu plus poussée des différentes nouvelles et des auteurs.
Le recueil s'ouvre avec Jeux d'enfants, de Floriane Soulas, une passionnée de littérature classique et de fantasy qui a déjà publié plusieurs de ses écrits dans des recueils. Jeux d'enfants nous emmène à la rencontre d'Arthur, qui, lorsqu'il était enfant, avait pour habitude de jouer avec les fantômes de la maison abandonnée en face de ses grands-parents. Des années plus tard, devenu adulte, il retourne dans l'ancien terrain de jeux de son enfance.
Ensuite, nous découvrons la nouvelle de Yann Isoardi, qui en a déjà écrits plusieurs auparavant. Baptisée Motel K, cette histoire est celle d'un jeune homme qui se rend chez son psy pour lui raconter sa bien étrange nuit au Motel K, qui a un côté The Shining très glauque.
Annabelle, nouvelle écrite par Jean-Charles Flamion, un amoureux de fantastique et de Stephen King,  raconte les aventures assez particulières de Fabienne, une jeune femme qui sent sous la douche de l'appartement qu'elle loue depuis peu une présence très "amicale". Elle décide alors d'enquêter sur le passé des anciens propriétaires pour tenter d'en savoir plus.
Nous retrouvons ensuite Chris Vilhelm, qui avait déjà participé à A la rencontre des gothiques aux mêmes éditions, pour la très poétique nouvelle Le murmure des pierres, une confession d'outre-tome où règne le malaise et l'angoisse.
Raphaël Boudin, un habitué de ce genre d'anthologie, nous propose un récit sous la forme d'un documentaire sur le tourisme de l'horreur, tourisme qui consiste à aller visiter des lieux réputés hantés ou où se sont déroulés des drames. Ici, deux maisons (l'une en Belgique, l'autre au Canada) sont présentées dans Préservons l'éternelle fontaine.
D'autres retrouvailles avec Quentin Foureau, qui avait déjà publié la nouvelle Il parait que je suis fou dans le recueil Nouvelles Peaux (que j'avais adoré). Dans Amphytrion, nous suivons une jeune femme du nom d'Aubépine, atteinte du SIDA, qui se retrouve dans une maison hantée par des fantômes nazis.
Jeremy Bouquin, qui publiera son prochain roman chez les Luciférines, nous propose de suivre Clara et Baptiste, deux artistes, au 65 de la rue Bouscarrat. Dans cet ancien bordel, les deux jeunes se livrent à des reconstitutions artistiques de scènes érotiques et parfois très explicites.
La nouvelle suivante nous entraîne dans le froid islandais. Dans Kolka, V.F.F Pouget, amatrice de musique, nous dépeint les très étranges vacances d'Anaïs, de son petit ami Damien et de la nièce de ce dernier, Soline, lorsqu'ils se retrouvent perdus après un accident de voiture...
Dans 145 rue Lafayette, c'est un jeu de piste que nous propose Antoine Techenet, que l'on retrouve chez Critères Editions dans Codex Urbanus. Des explorateurs urbains se lancent à la recherche de lieux très particuliers, sans se douter de ce dans quoi ils vont tomber.
Ensuite, c'est au tour d'Emmanuel Delporte, qui compte dans ses références des grands noms du fantastique et de la SF, de nous entrainer dans son univers: Classifié raconte l'enquête du lieutenant Essart sur le meurtre d'une jeune femme qui se rendait à une fête. Une enquête qui tourne à la découverte incroyable.
Mahaut Davenel, qui a fait cinq ans d'études en lettres modernes, est l'auteure de la nouvelle suivante: Métafiction. Une nouvelle assez particulière, aux descriptions assez marquantes, qui met en scène la captivité d'une jeune femme séquestrée par un homme très étrange...
Auteure de nouvelles mais aussi d'haïkus, Hélène Duc nous livre ici sa nouvelle Dans le placard, où l'histoire à priori très mignonne d'une petite fille, orpheline de mère, qui attend avec impatience le retour de son père, policier.
Après le policier, le punk! C'est autour d'un personnage haut en couleur que tourne la nouvelle Cambrousse Punk, de Mickaël Feugray, qui officie sur son blog Kaël. Cambrousse Punk, c'est ce qui se passe lorsqu'un punk hérite d'une maison de la part d'une tante un peu éloignée. Et quelle maison!
La nouvelle suivante est l'oeuvre de Vincent Tassy, qui possède les casquettes de professeur de lettres, de journaliste, de musicien et d'auteur. Intitulée Iravel, elle nous fait voyager dans le temps à la rencontre du Comte Armand et d'Hava, dont il est fou amoureux.
Nicolas Saintier, qui compte déjà à son actif de nombreuses nouvelles, nous entraîne entre Les murs de Blackat. Cécilia est mariée à un homme violent, et elle fait tout pour éviter de l'énerver. Jusqu'au jour où, dans leur demeure un peu ancienne, elle se met à entendre des étranges bruits... Deviendrait-elle folle? Ou la maison est-elle réellement hantée?
L'avant-dernière nouvelle s'intitule La Vénus aux Epines. Elle a été écrite par David Mons, informaticien, et elle nous raconte l'histoire d'un jeune homme qui aime partir à la recherche de maisons uniques. Puis, dans l'une d'elles, il découvre la vie de Diane, une jeune femme atteinte de tuberculose...
Pour conclure le recueil, Bruno Pochesci, qui avait lui aussi participé à Nouvelles Peaux avec Jamais Plus!, nous offre Dehors, il neige, une nouvelle sous la forme d'un journal, où le corps et l'esprit sont mis à rude épreuve.

Ce que j'en ai pensé:
Je pense que vous me connaissez maintenant (trois ans de blog. Oui. Déjà.), et vous savez donc que j'affectionne les recueils de nouvelles. J'en lis très souvent, qu'ils s'agissent de recueils thématiques ou de recueils écrits par un seul et même auteur. Et comme j'adore la littérature gothique/romantique/horrifique, bref vous avez compris l'idée, j'étais vraiment curieuse de voir ce que le thème de la maison hantée pouvait donner. Après ma lecture, je dois dire que j'ai beaucoup aimé cette anthologie, avec des petits coups de coeur.

Commençons par un point qui peut paraitre anodin pour certains, mais j'ai trouvé que ce recueil montre bien l'évolution de la maison d'édition, qui propose des couvertures de plus en plus élaborées (tout en restant dans la même veine), des livres de plus en plus épais, bref, c'est une évolution que j'aime suivre et que j'apprécie énormément! A noter aussi que le recueil comprend de nombreuses illustrations qui vont très bien avec les nouvelles.

Passons à présent au contenu. Avec dix-sept nouvelles et un peu plus de 350 pages, il y a de quoi faire! Le premier élément que j'ai vraiment beaucoup aimé, c'est que les auteurs explorent chacun à leur façon le thème des maisons hantées: même si le thème sert de fil rouge, aucune des nouvelles ne ressemble à une autre, chacune est unique. Chacun des auteurs apporte sa vision de la maison hantée, et on a donc une large variété d'histoires et de thématiques à explorer. Une variété qui me plait, et qui montre que les maisons hantées n'ont pas fini de nous faire peur!

Les nouvelles sont assez courtes, mais sans nous laisser sur notre fin. Si vous êtes comme moi et que vous aimez tout lire d'une traite, le livre vous tiendra quelques jours, mais si vous préférez prendre votre temps et lire des nouvelles de temps en temps, vous en profiterez davantage! Au niveau des histoires, on trouve de tout: une nouvelle historique avec Iravel, une nouvelle qui ravive les souvenirs d'enfance avec Jeux d'Enfants, une nouvelle documentaire avec Préservons l'éternelle fontaine... Des univers différents, et sur les dix-sept, il y a de grandes chances pour que vous trouviez votre bonheur.

Chaque style est également différent, du plus fluide au plus poétique. Certains auteurs privilégient le format de journal intime, d'autres une narration à la première personne, ou encore le rapport d'un enquêteur de police. Mention spéciale à Chris Vilhelm, qui signe LA nouvelle que j'ai préférée pour le style: je la connaissais pour A la rencontre des gothiques, mais ici je la découvre avec de la fiction, et j'ai été vraiment soufflée par la beauté très recherchée de sa nouvelle! Mickaël Feugray a aussi pris le parti d'utiliser un langage très particulier pour Cambousse Punk, ce qui peut perturber au départ, mais qui sied bien à l'univers qu'il a choisi!



Dans l'ensemble, j'ai bien aimé les dix-sept nouvelles du recueil, mais certaines me parlent plus que d'autres. J'ai particulièrement apprécié Iravel pour son côté historique qui m'a fait penser aux romans gothiques britanniques que j'aime tant, et Les Murs de Blackat, qui a un petit côté Edgar Allan Poe que j'adore (avec en prime une très bonne chute). Kolka m'a donné des frissons, et je n'avais pas envie que la nouvelle s'arrête! J'ai aussi beaucoup aimé Annabelle, de Jean-Charles Flamion, dont la chute inattendue était franchement surprenante. Enfin, ma nouvelle préférée est sans doute Motel K, avec son ambiance très étrange, son histoire décalée, ses personnages assez particuliers: une très bonne surprise!

En bref, si vous aimez les maisons hantées et les nouvelles, je vous recommande chaudement ce recueil, qui m'a fait passer un bon moment.

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui, j'espère que cette chronique vous a plu! N'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire, je vous répondrai avec plaisir! J'en profite pour vous annoncer que je serai en vacances la semaine prochaine: des articles sont prévus, mais je risque de ne pas être très réactive pour répondre à vos commentaires! On se retrouve très vite, en attendant prenez soin de vous! :)

AnGee Ersatz*


dimanche 26 avril 2015

Cinq Classiques #3: écrits par des femmes.



Bonjour à tous et à toutes!

Je vous souhaite la bienvenue! Je suis ravie de vous retrouver une fois de plus sur le Livroscope, pour un troisième numéro des Cinq Classiques! Après avoir exploré la science en littérature, puis le thème du mariage à l'occasion de la Saint-Valentin, j'ai choisi, pour cette troisième édition de ce rendez-vous qui me tient très à coeur, un sujet qui m'importe également beaucoup: celui des plumes féminines. Il y a quelques jours, je suis tombée sur une chronique de Diglee (dont je reparlerai plus loin) sur ce thème et du coup j'ai changé mon idée de départ (je pensais vous parler des contes, mais je garde ça sous le coude pour un prochain numéro) pour vous présenter cinq romans classiques écrits par des femmes! En espérant que cet article vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture :).

Les Cinq Classiques, le rendez-vous:
Avant de commencer, petite précision pour ceux qui découvrent ce rendez-vous que sont les Cinq Classiques. Les Cinq Classiques, c'est un rendez-vous que vous pouvez retrouver tous les deux mois sur le blog, et dans lequel je présente cinq classiques sur une thématique particulière. Le but est de vous donner des idées de lecture, mais aussi d'essayer de vous montrer les classiques, qui peuvent faire peur, sous un jour un peu plus accessibles. Si vous souhaitez lire ou relire les précédentes chroniques, je vous laisse suivre le lien ci-dessous!


Pourquoi j'ai choisi ce sujet:
Habituellement, que ce soit pour les mois à thèmes ou pour les cinq classiques, je choisis mes sujets un peu au hasard, en fonction de mon humeur du moment, ou si un sujet me plait particulièrement le moment venu. En ce qui concerne la chronique du jour, j'ai été assez influencée par une chronique publiée par Diglee, dessinatrice bien connue, sur son site il y a quelques jours. Elle y parlait des réactions face à ses lectures, des livres écrits par des femmes. Et elle y fait surtout un parallèle avec l'éducation, et le constat, qui (s'il ne me surprend malheureusement pas) est assez terrifiant, de l'absence d'auteures dans les programmes scolaires, notamment au bac de Français. Du coup, à travers cette petite chronique, j'espère vous donner envie de découvrir quelques auteures :). Et surtout, allez jetez un oeil sur ce que Diglee dit (c'est bizarre à dire, "Diglee dit") ICI. 

Cinq Classiques écrits par des femmes:
Alors je vous préviens tout de suite (et vous devez déjà sûrement vous en douter) avec seulement cinq classiques, je suis loin, très loin de couvrir ne serait-ce qu'une petite portion des auteures féminins. J'ai donc dû faire des choix: les livres que je présente sont donc des classiques, et plus particulièrement des classiques de fiction, parce que c'est ce que je maîtrise le mieux. Je m'excuse donc si je ne cite pas tout le monde, ça serait juste impossible. Histoire d'agrandir cette liste au maximum, je vous invite à laisser en commentaire les noms de vous auteures préférées, qu'elles soient considérées comme classiques ou contemporaines! J'en profite pour en mentionner quelques-unes ici: Joyce Carol Oates, J. Courtney Sullivan, Charlotte Brontë, Agatha Christie ou encore Mary Shelley! 


1) Les Hauts de Hurlevent, de Emily Brontë (1847).
Commençons cette petite sélection avec l'une des trois célèbres soeurs Brontë. J'aurais pu vous parler de Charlotte et de son célèbre roman Jane Eyre, ou de Anne et de son livre Agnes Grey, mais j'ai choisi de vous présenter Emily. Née en 1818, Emily Brontë grandit avec ses soeurs et leur frère Branwell dans le Yorkshire. Très jeunes, les enfants développent des dons artistiques, notamment pour l'écriture. Même si elle a aussi écrit des poèmes, elle est principalement connue pour son roman Wuthering Heights, traduit en français sous le titre de les Hauts de Hurlevent.

De quoi ça parle? 
Les Hauts de Hurlevent raconte l'histoire de la famille Earnshaw. Catherine et Hindley sont des enfants heureux jusqu'au jour où leur père ramène à la maison un jeune bohémien qu'il a décidé d'adopter: Heathcliff. Si Hindley traite Heathcliff avec dédain et dégout, Catherine a d'autres sentiments pour le jeune garçon, sentiments qui sont réciproques. Mais ce qui aurait pu être une belle idylle tourne au drame shakespearien... 

Qu'est-ce que ça donne?
Choisir Wuthering Heights pour commencer une liste sur les plumes féminines est un choix assez cocasse, si on y réfléchit bien, puisque pour faire publier son livre, Emily Brontë a d'abord dû, tout comme ses soeurs, choisir un pseudonyme masculin: Ellis Bell. Pourquoi? Tout simplement parce qu'à l'époque, il était mal vu pour les femmes d'écrire et de se faire publier, alors même que quelques décennies auparavant, Jane Austen le faisait sans problème. Les Hauts de Hurlevent est un roman très puissant, assez violent dans la façon dont les personnages agissent et se comportent. Si vous aimez les personnages torturés sur fond de paysages désolés, ce livre est fait pour vous! Et, au passage, c'est l'un de mes livres préférés de l'univers.


2) Nord et Sud, d'Elizabeth Gaskell (1854).
Le second roman que j'ai choisi de vous présenter est encore une fois un roman britannique écrit à l'ère victorienne. Il s'agit du roman le plus connu d'Elizabeth Gaskell, Nord et Sud (ou North and South dans sa version originale). Née en 1810, Elizabeth Gaskell a publié plusieurs romans, notamment dans le magazine Household Words, crée par Charles Dickens. Elle s'intéresse particulièrement à la société de son temps et traite de sujets comme la vie des femmes où l'industrie.

De quoi ça parle?
Dans Nord et Sud, nous découvrons l'histoire de Margaret Hale, une jeune femme qui a toujours vécu avec sa famille dans le grand air pur du sud de l'Angleterre. Malheureusement, suite à plusieurs problèmes, sa famille doit quitter ce cadre idyllique pour aller s'installer dans le nord, région beaucoup plus industrielle. Un changement radical, entre l'air difficilement respirable et l'entreprise de John Thornton, riche industriel qui prend des cours auprès du père de Margaret et avec lequel elle ne s'entend pas du tout.

Qu'est-ce que ça donne?
Avec mon amie Clélia de la chaîne BrodyBooks, nous avions déjà eu l'occasion de vous présenter ce livre il y a déjà pas mal de temps. Pour beaucoup, Nord et Sud a un petit côté Orgueil et Préjugés dans la façon dont les deux héros John et Margaret se comportent, mais je lui trouve un côté plus "Charles Dickens" dans les thématiques que l'auteure traite. En effet, Elizabeth Gaskell nous livre un regard très précis sur les changements de la société après la Révolution Industrielle, et une bonne partie du roman se focalise sur la condition des ouvriers, les maladies entraînées par le travail, les grèves... Un sujet très intéressant et très bien traité par Elizabeth Gaskell, qui montre que les femmes peuvent écrire des romances bien plus riches qu'on ne le croit. A noter qu'il existe également une mini-série de la BBC très bien réalisée et très fidèle au livre!

3) Chéri, de Colette (1920).
Pour le troisième livre de cette sélection, je vous propose de quitter le Royaume-Uni pour la France, et plus particulièrement pour l'Yonne, où est née Sidonie-Gabrielle Colette, plus connue sous le nom de Colette. Passionnée de littérature dès l'enfance, elle évolue dans un milieu très artistique. Elle est célèbre pour sa série des Claudine, mais aussi pour son roman Le blé en herbe. Aujourd'hui, j'ai choisi de vous parler de Chéri, publié en 1920.

De quoi ça parle?
A presque 50 ans, Léa de Lonval exerce une activité peu commune et très mal vue par beaucoup: elle est courtisane. Elle est depuis quelques temps la maitresse d'un homme beaucoup plus jeune, Fred Peloux, qui est le fils d'une amie courtisane de Léa, et que tout le monde surnomme Chéri. Une passion qui n'est pas sans obstacles...

Qu'est-ce que ça donne?
Chéri est un roman assez court (environ 200 à 250 pages, selon les éditions), qui se lit plutôt vite. C'est d'autant plus rapide que le style est fluide et accessible, un bon point. Avec Chéri, Colette nous présente un portrait de femme assez unique, celui de Léa, un portrait multi-facettes entre l'amante, la femme d'affaires, la femme qui vieillit, l'amie, et l'amoureuse. Mais nous avons aussi le portrait de Chéri, un jeune homme qui se cherche, en quête de plaisirs. Je vous conseille aussi le film de Stephen Frears avec Michelle Pfeiffer et Rupert Friend, sorti en 2009.


4) Mrs Dalloway, de Virginia Woolf (1925).
Retournons au Royaume-Uni pour parler d'une auteure au style un peu plus ardu cette fois-ci: Virginia Woolf. Née en 1882, Virginia Woolf a eu une vie assez mouvementée, entre ses tentatives de suicide, ses maladies mentales, sa sexualité ambiguë et son oeuvre novatrice. Auteure de plusieurs romans comme Orlando, Mrs Dalloway ou The Waves, ainsi que de très nombreux essais notamment sur la position de la femme en tant qu'artiste, elle fait partie des auteurs modernistes les plus importants.

De quoi ça parle?
Le récit évolue au cours d'une seule et même journée. Clarissa Dalloway, une femme d'âge mûr, organise une réception. Dans le même temps, nous suivons Septimus Smith, un jeune homme qui revient de la guerre avec de très lourdes séquelles psychologiques. A travers cette journée, nous suivons ces deux personnages dans des événements qui semblent très banals mais qui révèlent beaucoup plus de choses!

Qu'est-ce que ça donne?
Mrs. Dalloway n'est pas, selon moi, le roman le plus simple à lire de cette liste, en raison du style très particulier de Virginia Woolf, qui suit le cours des pensées des personnages, ce qui peut perdre un peu le lecteur. Mais en s'accrochant, on décroche sous l'apparence d'une banale journée un monde enfoui, plus obscur, où regrets, ambiguité, et sentiments s'entremêlent. Des personnages soignés, une écriture très particulière, et une personnalité unique derrière ce livre. Et si jamais Virginia Woolf vous intéresse, sachez que je vais prochainement chroniquer sur le blog un recueil de ses essais édité chez Folio.


5) L'Amant, de Marguerite Duras (1984).
Pour conclure cette petite sélection, j'ai choisi de vous parler d'une auteure que je considère comme classique, même si certains seraient peut-être en désaccord avec moi. Il s'agit de Marguerite Duras, célèbre auteure française qui est née et a grandit en Indochine (l'ancienne colonie française, pas le groupe avec Nicola Sirkis (car oui, être blogueuse ne veut pas dire avoir de l'humour)). Une enfance qui marque son oeuvre, puisqu'elle évoque souvent son enfance dans ses romans comme Un barrage contre le Pacifique. En 1984, elle reçoit le Prix Goncourt pour son roman L'Amant, dont on va parler à présent.

De quoi ça parle?
Grand succès critique, L'Amant est un roman mettant en scène une jeune fille française vivant en Indochine. L'intrigue se focalise sur la relation qu'elle entretient, alors qu'elle est encore adolescente, avec un Chinois un peu plus âgé et plus fortuné qu'elle. C'est le récit d'une première histoire d'amour sur fond de difficultés familiales que nous livre ici Marguerite Duras.

Qu'est-ce que ça donne?
Au départ, j'avais prévu de vous présenter un roman un peu moins connu de Marguerite Duras, publié en 1958, et qui s'intitule Moderato Cantabile. Puis j'ai changé d'avis pour me tourner vers l'Amant, car avec ce livre se distingue des autres romans de la liste. Tout d'abord parce qu'il s'agit d'un roman autobiographique, ou auto-fiction: les événements racontés sont réellement arrivés à Marguerite Duras, qui est non seulement l'auteure mais aussi du coup l'héroïne. Ensuite, parce que le livre possède de nombreuses thématiques intéressantes: la transgression, la famille, l'adolescence, la passion amoureuse, les interdits... Enfin, il existe également une seconde version de l'histoire, sortie quelques années plus tard, et rebaptisée L'Amant de la Chine du Nord. Je trouve ça plutôt intéressant de pouvoir lire et analyser les deux, deux romans basés sur la même histoire et par la même auteure.  

Et voilà, c'est donc sur Marguerite Duras que se conclue cette petite sélection! J'espère que l'article vous plait, n'hésitez pas à me le faire savoir et également à partager votre propre liste dans les commentaires. J'en profite aussi pour vous annoncer que mon amie Tête de Litote a pour projet de faire une série de vidéos sur sa chaîne YouTube autour des auteures, donc je vous encourage à aller y jeter un oeil! On se retrouve d'ici quelques jours pour une nouvelle chronique, en attendant prenez soin de vous! :)

AnGee Ersatz*



jeudi 23 avril 2015

Cycle Kirsten Dunst #6: Melancholia de Lars von Trier (2011).



Bonjour à tous et à toutes!

Bienvenue sur le Livroscope! J'espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique! En ce jeudi, je vous propose de nous retrouver pour l'avant-dernière étape de notre cycle consacré à l'actrice Kirsten Dunst. Le mois dernier, je déclarais mon amour au film Marie-Antoinette, réalisé par Sofia Coppola. Et aujourd'hui, on se retrouve pour parler d'un réalisateur bien connu pour ses films assez controversés: Lars von Trier! En 2011, il sortait le film Melancholia, dans lequel Kirsten Dunst tient le rôle-titre. C'est l'un des films du cycle que j'avais le plus envie de voir! En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture! :)

Le cycle Kirsten Dunst:
Avant d'entrer dans le vif du sujet, petite précision sur le cycle Kirsten Dunst pour ceux qui découvrent le blog ou ce cycle. J'organise depuis maintenant un an et demi différents cycles cinéma autour de réalisateurs, acteurs, ou thèmes qui me plaisent. Après Johnny Depp et Stanley Kubrick, j'ai choisi de m'attaquer à Kirsten Dunst! Avec ce sixième article, le cycle touche presque à sa fin, puisque sept films seront présentés en tout! Si vous souhaitez découvrir les autres chroniques du cycle, je vous laisse suivre le lien ci-dessous!


Lars von Trier, c'est qui?
Commençons par quelques mots sur le réalisateur dont nous allons parler aujourd'hui, le célèbre Lars von Trier. Né le 30 Avril 1956 à Copenhague, au Danemark, il fait des études de cinéma à l'école danoise Danske Filmskole. Dès ses premiers films, il montre sa volonté de se démarquer de l'industrie cinématographique telle qu'elle a été installée par Hollywood. Son style et les thèmes qu'il traite le mettent régulièrement au coeur de controverses et polémiques, comme lors de la sortie des deux volets de Nymphomaniac. Depuis les années 80, il a réalisé plus d'une dizaine de films, de nombreux téléfilms et clips musicaux. Marié, il est père de quatre enfants, et il a été récompensé plusieurs fois pour son travail. Parmi sa filmographie, on retrouve notamment Dancer in the Dark, Dogville, ou encore Antichrist.



Melancholia:
Quelques informations sur le film:



Entrons à présent dans le vif du sujet. Melancholia est un film sorti en 2011, et donc réalisé par Lars von Trier. Tourné au cours de l'été 2010 en Suède, le film propose un casting assez prestigieux, avec Kirsten Dunst dans le rôle principal, Charlotte Gainsbourg dans celui de sa soeur, Kiefer Sutherland dans celui de son beau-frère, Charlotte Rampling et John Hurt dans celui de ses parents, Alexander Skarsgard dans celui de son mari, et Stellan Skarsgard dans celui de son patron. Le budget du film était d'environ 7 millions de dollars, et en Franche, plus de 400 000 spectateurs sont allés le voir en salles. Pour sa prestation, Kirsten Dunst reçut le prix d'interprétation à Cannes en 2011. Je vous laisse ci-dessous la bande-annonce du film!



Résumé:
Justine (Kirsten Dunst) et Michael (Alexander Skarsgard) s'aiment. Et pour concrétiser leur amour, ils ont décidé de se marier. Malheureusement, leur mariage ne se passe pas comme prévu: ils arrivent en retard au repas, et en plus de ça la famille de Justine se chamaille, ravivant des tensions. Petit à petit, Justine va sombrer dans une profonde tristesse, alors qu'une planète du nom de Melancholia s'approche de la terre...

Ce que j'ai pensé du film:
Aujourd'hui, je vous avoue être un peu embêtée. Pourquoi, me direz-vous? Et bien tout simplement parce que je ne sais pas vraiment quoi vous dire au sujet de Melancholia. Et je pense que ça s'en ressent dans ma chronique, un peu plus courte que d'habitude (c'est pas plus mal, d'un côté, ça vous fait moins de choses à lire!). Et si je ne sais pas quoi vous dire, c'est tout simplement parce que je n'ai pas réussi à voir le film jusqu'au bout. Et c'est pas faute d'avoir essayé.

J'ai tenté de voir ce film trois fois, et à chaque fois je n'ai pas réussi à dépasser la première heure du film. La première fois, j'ai pensé que c'était parce que j'étais fatiguée, ou pas dans l'ambiance et j'ai lâché au bout de 40mn. La seconde fois, j'ai tenu un peu plus longtemps, mais je n'arrivais pas à rester accrochée, à rester concentrée. 55 mn. Fatigue? Ennui? La troisième fois, j'ai tout simplement compris que je ne parvenais pas à entrer dans l'univers de Lars von Trier.

Pourtant, le film a beaucoup de qualités: visuellement, j'ai trouvé ce que j'ai vu du film plutôt joli, avec de belles lumières et de beaux plans. J'aime beaucoup le casting (j'adore Kirsten Dunst et Alexander Skarsgard, et je trouve que Charlotte Gainsbourg est une bonne actrice), et les thématiques, comme le mariage, ou la mélancolie m'intéressaient. 

Malheureusement je n'ai vraiment pas réussi à entrer dans le film, malgré mes efforts. Le début est extrêmement lent, et même lorsqu'il y a de l'action, j'avais l'impression qu'il ne se passait rien. Certaines scènes sont interminables (le tout début, par exemple, où les personnages essaient de faire passer une voiture dans un chemin étroit, ne semble jamais vouloir se finir), et l'idée de passer plus de deux heures ainsi me faisait un peu peur.

Je ne pense pas, tout simplement, être le public visé par le film. C'était mon premier Lars von Trier, donc je ne savais pas trop à quoi m'attendre, peut-être aurais-je dû en voir un autre avant. Peut-être qu'à un autre moment, je serais parvenue à accrocher au film, peut-être que ce n'était pas la bonne période... Je ne sais pas. 

Du coup, je termine cette chronique un peu spéciale sur ces mots: le mieux, avec ce film, est d'essayer de le voir vous même pour en tirer votre propre avis! Je pense essayer à nouveau de découvrir Lars von Trier un jour, mais cette première expérience n'était pas franchement concluante!

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! Je suis vraiment désolée pour cette chronique un peu plus courte qu'à l'accoutumée, j'espère que vous m'en excuserez! Le mois prochain, nous terminerons notre cycle Kirsten Dunst avec The Two Faces of January, dans lequel elle partage l'affiche avec Viggo Mortensen. On se retrouve d'ici quelques jours pour une nouvelle chronique, en attendant prenez soin de vous! :)

AnGee Ersatz*



lundi 20 avril 2015

Psychic TV présente: Ultimex et les Artistes, de Gad.




Ultimex et les Artistes, par Gad.
Bonus : Glory Owl volume 1 (Gad, Mandrille Johnson, Bathroom Quest...).


Alors que je lisais le prochain ouvrage que je compte chroniquer et qui est « un peu » long et dur à appréhender, j'ai trouvé par le plus grand hasard un ouvrage que je ne pensais trouver autrement que sur Internet.
Je vais donc en faire la chronique, même si vous pouvez lire la BD en ligne, et il s'agit, comme vous l'avez vu dans le titre, de retrouver Ultimex.
Souvenez vous, l'homme au grand Oeil, bagarreur, flambeur, frimeur, aimant à femmes, accompagné de son fidèle sidekick Steve, son « faire valoir » aux penchants bizarres abonné à la friendzone.

Ici, il ne s'agit plus d'une compilation décousue de strips, mais d'une histoire complète qui reprend intégralement la trame de la saison 6 du blog dédié à la BD, appelée donc les artistes. La voici :
Même si vous pouvez donc lire l'intégrale de l'histoire en ligne, j'ai personnellement choisi d'acheter le livre pour ma bibliothèque, autant pour soutenir l'auteur de la BD qu'encourager la publication des potentielles histoires ultérieures.

Au niveau du scénario, Steve est invité à une soirée dans un quartier miteux chez des « artistes », très stéréotypés de l'arty-hipster aux manières condescendantes et faisant de l'art moderne « transgressif et qui est incompris par les béotiens, t'vois... »...Ultimex sera invité, et pendant que Steve se sent prêt à leur financer leur expo, Ultimex, entre deux bons/mauvais coups, flaire l'arnaque créée par Alex, le « chef » de ces artistes...

L'humour y est toujours aussi corrosif, cynique, glauque, avec de nombreux sous entendus plus ou moins explicites. Tout comme la précédente chronique sur Ultimate Ultimex, elle s'adresse au même public averti qui est conscient de ce qu'il va lire ; Egalement, si vous voulez offrir une histoire drôle à quelqu'un ne supportant guère la mentalité de ces artistes, vous avez trouvé le cadeau idéal.

Même si vous pouvez la lire en ligne, le livre est lui même fourni avec une édition de plutôt bonne qualité, et m'a fait beaucoup rire, même si j'avais déjà lu l'histoire il y a un petit bout de temps.
Et comme cette chronique est hélas assez courte à mon goût, étant donné que les arguments sur le style de dessin et l'humour sont presque les mêmes qu'Ultimate Ultimex, je vous parle en plus de Glory Owl, Volume 1, une bande dessinée plus modeste faite par plusieurs artistes dont Gad. 

Des strips à l'humour comparable, avec des personnages revenant parfois (Le Dr.Pute, notamment), même si cela tourne parfois au mauvais goût (je pensais par exemple au Grand-Père et sa petite fille), il y a plusieurs styles et tout s'ancre dans un méli-mélo de strips qui vous feront rire...même si tout le monde n'aurait pas la même réaction.

En ce qui concerne Ultimex et les artistes, il n'y a pas de réelle importance si l'on lit ça avant ou après Ultimate Ultimex. Vous pouvez même lire les deux simultanément.
C'est pareil pour Glory Owl, dont une suite est prévue, me semble t'il. Ce sont des bandes dessinées sans réelle timeline, donc à lire et à relire sans modération !

Pour ma part, je retourne à la lecture pour ma prochaine chronique (et faut que je me motive), et d'ici là, je vous laisse avec Tonton Ultimex qui vous apprendra à survivre aux attaques d'un tueur à gages et qui vous révèlera le succès d'un cocktail à base d'essence, fluides corporels, et vodka.

Psychic TV.

jeudi 16 avril 2015

Masse Critique Babelio: Snow Queen de Michael Cunningham.



Bonjour à tous et à toutes!

Aujourd'hui, c'est Vendredi, et je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope! J'espère que vous allez bien, et que l'approche du week-end vous réjouit. Je suis ravie de vous retrouver pour une toute nouvelle chronique. Après la Lecture Commune sur L'île des oubliés, je vous propose aujourd'hui de découvrir une nouvelle lecture que j'ai lue récemment grâce à l'une des Masses Critiques spéciales organisées par le site Babelio, dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises sur le blog. Ce livre, paru il y a quelques semaines chez Belfond, s'intitule Snow Queen, et il a été écrit par le célèbre auteur américain Michael Cunningham, que je connaissais déjà pour The Hours, une réécriture très originale de Mrs Dalloway de Virginia Woolf. En vous souhaitant une bonne lecture, j'espère que cet article vous plaira :) 

La Masse Critique de Babelio, c'est quoi?
Avant de vous présenter Michael Cunningham et Snow Queen, je tenais à vous dire quelques mots sur la Masse Critique. Régulièrement (environ une fois par mois), le site communautaire Babelio propose à ses membres de recevoir un livre en échange d'une critique à poster sur leur site. Avoir un blog n'est pas une nécessité, il suffit de poster son avis directement sur la fiche du livre en question. De temps en temps, le site organise également des Masses Critiques spéciales, où seul un livre est proposé. C'était par exemple le cas pour Snow Queen. Si vous souhaitez découvrir Babelio ou le fonctionnement de la Masse Critique, je vous laisse suivre le lien ci-dessous, qui vous mènera vers le site!


Quelques mots sur Michael Cunningham:
Entrons à présent dans le vif du sujet, avec une petite présentation de notre auteur du jour, Michael Cunningham. Né en 1952 à Cincinnati, dans l'Ohio, il grandit en Californie, il fait ensuite ses études à l'université Stanford, près de San Francisco, puis à l'université de l'Iowa, en se spécialisant dans la littérature. Il devient professeur, et publie ses premiers travaux dans différents magazines. Après avoir publié plusieurs romans et nouvelles, c'est en 1998 qu'il connait son premier grand succès avec The Hours, roman ré-écrivant le classique culte Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Avec ce roman, qui fut ensuite adapté au cinéma avec Nicole Kidman et Meryl Streep, il remporte le prix Pulitzer. Depuis, il continue d'écrire. Il vit depuis plusieurs années avec son compagnon et milite contre le Sida. Je vous laisse ci-dessous le lien vers son site personnel, sur lequel vous pourrez découvrir davantage d'informations sur son travail. 


Snow Queen:
Résumé:
2004. C'est l'hiver à New York. Barrett vient une fois de plus de se faire plaquer via un simple SMS. Alors qu'il est complètement dérouté, il aperçoit une lumière étincelante qui le chamboule profondément. 
De retour chez lui, il retrouve son frère aîné, Tyler, un musicien drogué qui peine à gagner sa vie, et la fiancée de se dernier, Beth. Beth est atteinte d'un cancer qui l'affaiblit grandement et la tue à petit feu. Beth et Tyler ont prévu de se marier d'ici quelques mois.
Par la suite, le roman suit l'avancée de la vie de ses deux frères très liés l'un à l'autre... 

La relation entre deux frères:
Déjà avec The Hours, Michael Cunningham a montré son talent pour présenter plusieurs personnages, leur psychologie, leurs attentes, leur passé et leur présent. Ici, il s'attache à développer la relation entre deux frères.
D'un côté, nous avons Barrett, qui ouvre le livre. Barrett est présenté comme un homme extrêmement intelligent et cultivé, assez charismatique, et qui a un certain succès auprès des hommes. Un succès limité dans le temps, car il passe de relation en relation, à son grand désespoir. L'autre problème de Barrett, c'est que malgré ses capacités et ses études, il a du mal à trouver ce qu'il veut faire et qui il est réellement.

Tyler est l'aîné de Barrett. Physiquement, il est assez différent de son cadet, mais Michael Cunningham précise qu'il est tout de même possible de voir la ressemblance entre les deux. Tyler est musicien, il joue de la guitare, mais a du mal à percer dans ce milieu assez fermé. Lorsque le roman commence, il est d'ailleurs en pleine création artistique: il essaie de composer une chanson pour son mariage avec Beth, sa petite amie de longue date. Il est très investi dans sa relation à la jeune femme, notamment depuis que son cancer s'est déclaré, un cancer qui a chamboulé leur quotidien et leur relation. Tyler a également un penchant pour la drogue. 
Tyler et Barrett ont perdu leur mère assez tôt, alors qu'ils étaient encore des enfants, et se sont forgés depuis une relation très forte. Ils vivent ensemble, même si Beth est installée avec Tyler et partagent tout. 
Les autres personnages présentés sont tous des proches des deux frères: nous avons par exemple Beth, ou Liz, une de leurs amies, ou encore Andrew. Ils sont tous présentés dans leur relation avec les deux frères ou sous le spectre de ce qu'ils pensent de leurs amis.

Une apparition qui hante les pages:
Snow Queen. Voilà un titre assez mystérieux, et qui peut évoquer tout un tas de choses. Pour ouvrir son roman, Michael Cunningham cite d'ailleurs un extrait du conte la Reine des Neiges d'Andersen. En réalité, Snow Queen fait écho à l'apparition très particulière que Barrett, l'un de nos héros, découvre complètement par hasard. Une lumière éclatante, vraiment particulière, dont la fugacité le chamboule des pieds à la tête. 
Cette lumière, si elle n'apparait qu'une seule fois, pendant un très court instant, laisse une trace durable dans la vie de Barrett. A plusieurs reprises à travers le livre, à travers les années, on peut constater que Barrett pense encore très souvent à cette expérience unique, qu'il essaie de faire partager et de faire comprendre à ses proches. 
L'apparition (mais je peux me montrer) me fait fortement penser à la notion d'épiphanie que l'on retrouve notamment dans les écrits de James Joyce, comme dans les nouvelles Dubliners. L'épiphanie, terme à forte connotation religieuse, est pour lui un moment très particulier, provoqué par un objet, une vision, bref un moment où l'individu a une prise de conscience extrêmement forte qui change sa perception du monde ou de lui-même. Quelque part, on retrouve un peu cette thématique ici, puisque la vision de cette lumière provoque chez Barrett de nombreux questionnements...

Ce que j'en ai pensé:
C'est l'année dernière que j'ai eu l'occasion de découvrir pour la première fois Michael Cunningham, grâce à l'un de mes cours, consacré aux romans Mrs Dalloway et The Hours. Un cours que j'avais beaucoup aimé, tout comme The Hours, que j'ai trouvé spectaculaire tant au niveau de l'écriture, que de l'histoire et de la ré-écriture de l'oeuvre originale. Du coup, j'étais vraiment contente à l'idée de lire un autre roman de Michael Cunningham, histoire de voir si j'allais également apprécier ce nouveau roman. Et si Snow Queen n'a pas été un coup de coeur pour moi, j'ai été charmée par cette lecture assez particulière et que je n'oublierai pas de sitôt.

Commençons par l'intrigue. Je dois avouer qu'elle est assez surprenante, non pas dans ce que l'auteur raconte mais plutôt dans la façon dont il a choisi de la raconter. En effet, nous sautons d'événements en événements, qui se déroulent à plusieurs mois, voire même plusieurs années d'intervalles. Nous commençons en 2004, puis nous arrivons en 2006, avant d'arriver en 2008. A chaque fois, on se concentre sur une seule journée, sur quelques heures, mais à travers ce temps très court, on s'aperçoit que tout nous est dit, que quelques instants suffisent à beaucoup nous en apprendre sur les protagonistes. 

En parlant de ces protagonistes, j'ai beaucoup aimé Barrett et Tyler. Ils ont une personnalité qui me plait beaucoup, et j'ai aimé les suivre ainsi que leurs amis. J'ai particulièrement apprécié la relation qui les unit, une relation fraternelle très forte. Je trouve que Michael Cunningham est vraiment doué pour créer des personnages réalistes et intéressants. 

Le roman aborde plusieurs thématiques, dont fait partie la relation fraternelle, et la famille en général. On retrouve également en filigrane la politique, puisque certains des moments choisis se déroulent lors des élections de 2004 et de 2008. L'amour et l'amitié sont abordés, à travers la façon dont les relations des différents personnages évoluent à travers le roman. Ce que j'ai personnellement préféré dans le livre, c'est le développement du thème de la création artistique, à travers le personnage de Tyler, musicien, qui cherche les bons mots, la bonne partition pour réaliser un véritable chef d'oeuvre. 

Pour terminer, je tenais à parler de ce qui est selon moi le gros point fort du livre: le style de l'auteur. J'avais déjà adoré cet aspect dans The Hours, et j'étais vraiment heureuse de retrouver la plume de Michael Cunningham une fois de plus. Son style est très fluide, il a une écriture que je trouve très poétique et très travaillé, qui convient parfaitement à l'histoire qu'il nous raconte. Les chapitres sont courts, et j'ai vraiment eu la sensation de lire quelque chose de beau. A noter cependant quelques couacs dans la traduction (passer de Big Betty à Grosse Betty, par exemple).



En bref, la lecture de Snow Queen a été pour moi très agréable, et j'ai passé un bon moment avec ce livre qui me donne envie de poursuivre ma découverte de Michael Cunningham. Néanmoins il me manquait quand même ce petit quelque chose qui aurait transformé ce livre en coup de coeur.

Si jamais Michael Cunningham vous intéresse, je vous recommande fortement The Hours en premier lieu, ainsi que son adaptation cinématographique. Sur cette note, il est temps d'achever cette petite chronique! J'espère qu'elle vous a plu, si c'est le cas n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire. On se retrouve d'ici quelques jours pour une nouvelle chronique, en attendant prenez soin de vous et lisez beaucoup!

AnGee Ersatz*


mardi 14 avril 2015

LC: L'île des oubliés de Victoria Hislop.



Bonjour à tous et à toutes!

Je vois souhaite la bienvenue sur le Livroscope! En ce Mardi 14 Avril, on se retrouve sur le blog pour une toute nouvelle chronique littéraire. Et la chronique du jour est un peu particulière, puisqu'il s'agit d'une chronique sur un roman que j'ai lu pour une lecture commune organisée via le site Livraddict par Milena19, et à laquelle nous sommes nombreux à avoir voulu participer. Le livre proposé est un livre dont j'avais beaucoup entendu parler (notamment sur des blogs) et qui me tentait depuis un moment: ce livre s'intitule L'île des oubliés, et il a été écrit par Victoria Hislop. En espérant qu'elle vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture de cette chronique :)

La lecture commune sur Livraddict:
Avant de commencer, un petit point sur la lecture commune en question! Cette lecture commune de L'île des oubliés a été organisé via le site Livraddict (et si vous cherchez des lectures communes à faire, je ne peux que vous conseiller vivement d'aller faire un tour dans la partie Lectures Communes du forum, de nouvelles lectures sont proposées très fréquemment) par Milena19. Si vous souhaitez découvrir les avis des autres participants, car plusieurs avis valent mieux qu'un, je vous laisse en lien ci-dessous le topic de la lecture commune :)


Victoria Hislop, qui est-ce?
Entrons dans le vif du sujet avec une présentation de notre auteure du jour: Victoria Hislop. Née Hamson, elle voit le jour en 1959 dans le Kent, en Angleterre, elle fait ses études à Oxford, où elle rencontre son mari, Ian Hislop, qui travaille pour le magazine satirique Private Eye. Elle publie son premier livre en 2005, The Island (traduit en français sous le titre de L'île des oubliés), et le succès critique et commercial est au rendez-vous. Depuis, elle a publié de très nombreux ouvrages, entre des romans et des nouvelles, dont certains sont adaptés à la télévision. Le dernier roman en date est sorti en 2014 et s'intitule The Sunrise. Elle est très attachée à la Grèce et à la Crète où se déroulent une partie de son roman L'île des oubliés.
Si vous souhaitez en savoir plus sur l'auteure, je vous conseille de visiter son site, que je vous laisse en lien ici :)





L'île des oubliés:
A 25 ans, Alexis Fielding se trouve à un tournant de sa vie, et se pose beaucoup de questions: a-t'elle choisi le bon métier? Est-elle vraiment heureuse avec son petit ami? Alors qu'elle est en vacances en Crête, elle décide de partir à la découverte de l'histoire familiale de sa mère, dont elle ignore quasiment tout. Elle rencontre alors Fotini, qui a bien connu plusieurs membres de sa famille, et qui lui raconte alors l'histoire de celle-ci, en commençant par son arrière-grand-mère, une institutrice qui a dû être envoyée à Spinalonga, une île toute proche où étaient reclus les lépreux de Crète...

Spinalonga, l'île des lépreux:
L'un des points importants de l'intrigue, c'est le lieux où elle se déroule. Notre héroïne, Alex, est originaire de Grande-Bretagne, mais elle passe ses vacances en Crète, où sa mère a ses racines. Et très vite, on se rend compte que l'histoire familiale est très attachée à Spinalonga, une île très particulière située juste en face du restaurant où elle discute avec Fotini, l'amie de famille. Spinalonga est une île assez particulière, puisqu'elle a un peu l'apparence d'une forteresse, c'est une sorte de ville écartée du reste de la Crète, couverte d'habitations. On peut y accéder sans trop de difficultés et assez rapidement en bateau (ce que fait Alexis lorsqu'elle va visiter l'île). Il est aujourd'hui possible de la visiter.

Mais l'originalité de Spinalonga, c'est qu'il se s'agissait pas d'une petit île touristique où se prélassaient de riches touristes. Non, Spinalonga a eu pendant des années et des années une utilité plus dramatique, et quelque part un peu funeste: en effet, l'île a servi pendant un peu plus d'un demi-siècle, de 1903 à 1957, à isoler et abriter les lépreux de Crète et des pays environnants. Dans de nombreux pays, la lèpre avait déjà disparu depuis un moment, mais elle subsistait néanmoins en Crète. Pour tenter de restreindre la propagation de la maladie et d'empêcher une épidémie encore plus importante, il fut décider d'envoyer tous les lépreux sur cette île, à l'écart de tout ce qu'ils avaient, de leur famille, de leur maison, de leurs biens, bref, de leur vie.
Le roman raconte comment les lépreux se sont organisés pour vivre au mieux sur cette île: comment s'occuper des morts, comment organiser les habitations, établir une organisation politique, essayer d'éviter les catastrophes, mais aussi améliorer les conditions de vie. Un élément important, puisque l'île est présentée comme étant plutôt insalubre, avec un accès limité à l'eau, aux soins, et également à l'éducation.



A la recherche du passé familial et de soi:
A travers l'histoire de Spinalonga, nous découvrons plusieurs existences. La première personne à nous être présentée est Alexis, une jeune femme un peu perdue et qui se pose beaucoup de questions sur les choix qu'elle a faits et sur elle-même. Alexis est archéologue, un métier passionnant, mais qui la fait douter: a-t'elle vraiment choisi la bonne voie? Est-ce vraiment ce qu'elle voulait faire? Elle doute aussi beaucoup sur sa relation avec son petit ami, une relation qu'elle entretient depuis plusieurs années mais qui n'est pas tout à fait satisfaisante: son petit ami a un caractère, une attitude très différente de la sienne, et leurs envies pour le futur ne coïncident pas vraiment. 
Ensuite, nous découvrons l'histoire de son arrière-grand-mère. Institutrice dans son village, elle était très appréciée pour la qualité de son travail et pour les relations qu'elle entretenait avec les enfants. Elle-même mariée, elle avait deux filles et un mari aimant. Mais sa vie bascule lorsqu'elle se retrouve atteinte de la lèpre. La sentence est irrévocable: comme tous les autres malades, elle est expédiée à Spinalonga. Ses rapports avec sa famille se limiteront alors à des lettres à ses filles et des rencontres difficiles avec son mari, difficile car elle est obligée de se tenir à distance de lui. 
Néanmoins, loin de se laisser abattre, cette arrière-grand-mère va, avec un groupe d'autres malades, prendre en main l'île pour essayer d'y améliorer la vie: comme elle est institutrice, son cheval de bataille est évidemment l'éducation, mais d'autres éléments sont également abordés.
On découvre aussi comment son mari et ses filles vivent après son départ, comment ils se font à cette nouvelle vie, et comment ils réagissent.
A travers cette histoire, qui est l'histoire de sa famille, Alexis va pouvoir réfléchir à sa propre vie et à ce qu'elle en attend.

Ce que j'ai pensé de ce livre:
En tombant sur la lecture commune sur L'île des oubliés, je n'ai pas hésité longtemps avant de m'inscrire. Le livre m'intéressait depuis un moment, et je savais qu'il était à la bibliothèque de mon village. Je trouvais aussi le sujet vraiment original (je ne connaissais pas Spinalonga avant de me plonger dans le livre) et j'avais envie d'en savoir plus. Je l'ai donc commencé dès que j'ai pu l'emprunter! Malheureusement, après ma lecture, je dois avouer que je suis plutôt mitigée, voire même un peu déçue, par ce roman, malgré plusieurs points positifs. 

Commençons par l'intrigue, et je dois dire que c'est le point qui me laisse le plus une sensation de déception. Au départ, pour être honnête, ça partait vraiment très bien: dès les premières pages, j'ai été captivée par l'histoire d'Alex et de sa famille. J'ai trouvé que c'était une bonne idée de mélanger ces destins séparés par plusieurs décennies et de faire réfléchir Alex par rapport à ce passé familial. Néanmoins, au bout des cent premières pages, j'ai vraiment eu du mal à avancer. J'ai commencé à décrocher et à trouver que l'intrigue trainait infiniment en longueur. Le reste de ma lecture était franchement ennuyant, et j'ai peinée pour arriver à la fin, ce qui est dommage, car encore une fois l'intrigue partait bien.

Passons ensuite aux personnages. Dans l'ensemble, je les ai trouvés tous intéressants, avec des personnalités, des objectifs, des préoccupations variés. J'ai particulièrement apprécié les habitants de Spinalonga et leur alchimie, leur groupe qui cherche à survivre et à s'organiser. Mon personnage préféré est indéniablement l'arrière-grand-mère d'Alexis que j'ai trouvée passionnante! En revanche, j'ai moins accroché à Alexis, mais rien de bien grave.



Ensuite, j'ai trouvé les thèmes très bien choisis. Encore une fois, je salue l'originalité de l'auteure qui s'attaque à un sujet par forcément simple, la lèpre, en nous parlant d'une île assez méconnue de nos jour. Je ne connaissais pas du tout l'existence de Spinalonga auparavant, et donc j'ai donc fait des recherches par la suite pour essayer de découvrir un peu plus de choses sur cette île et son histoire. Un bon point donc! 

En fait, mon problème réside vraiment dans l'intrigue. Elle démarre bien, il se passe beaucoup de choses, puis j'ai l'impression que tout freine d'un coup, et qu'on stagne très longtemps. J'étais partie dans l'idée de découvrir une fresque familiale, et au final on s'attarde sur une seule génération. Si j'ai aimé apprendre des choses sur les lépreux de Spinalonga, l'ensemble du livre a quand même été pour moi assez long, et j'étais soulagée d'arriver au bout. Trop de longueurs pour moi!

En bref, L'île des oubliés reste un livre qui a le mérite d'aborder des thématiques assez uniques, et on sent que Victoria Hislop a fait des recherches sur le sujet. N'hésitez pas à jeter un oeil aux autres chroniques de la LC (qui seront publiées demain pour la plupart) pour voir ce que les autres participants en ont pensé!

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette chronique vous a plu, si c'est le cas n'hésitez pas à me laisser un petit commentaire, j'y réponds avec plaisir! On se retrouve d'ici quelques jours pour un nouvel article, en attendant prenez soin de vous! :)

AnGee Ersatz*


vendredi 10 avril 2015

Les Dames en Noir #5: Le Ver à Soie de Robert Galbraith (J.K Rowling).



Bonjour à tous et à toutes!

J'espère que vous allez bien, chers lecteurs, et je suis ravie de vous retrouver en ce Vendredi pour une nouvelle chronique sur le Livroscope! Aujourd'hui, je vous propose de découvrir une toute nouvelle lecture pour le Challenge Les Dames en Noir, organisé par Zina, et qui se déroule tout au long de 2015. Pour ma cinquième lecture, après avoir abordé Anne Perry le mois dernier, j'ai décidé de rester de l'autre côté de la Manche et de vous parler d'une plume un peu spéciale: celle de Robert Galbraith. Car Robert Galbraith, bien que son pseudonyme soit trompeur, n'est pas un homme, mais bel et bien une femme! Une auteure plus connue sous le nom de J.K Rowling, qui a enchanté les lecteurs pendant près d'une décennie avec les sept tomes d'Harry Potter. Après un coup d'essai plutôt réussi avec L'Appel du Coucou, elle revient une fois de plus sous le pseudonyme de Robert Galbraith pour Le Ver à Soie, donc nous allons parler aujourd'hui. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture! :)

Le Challenge les Dames en Noir:
Petite précision avant d'aller plus loin, pour ceux qui découvrent le blog: le Challenge les Dames en Noir a été crée par Zina du blog les Pipelettes en parlent, et le but est de célébrer les auteurs de polar, policier et thriller au féminin. Si vous avez envie d'en savoir plus sur le Challenge et de découvrir les autres participations, je vous laisse suivre les liens ci-dessous, qui vous mèneront à mes chroniques sur le blog, ainsi qu'au topic Livraddict consacré au Challenge.


Robert Galbraith, c'est qui?
Commençons par un petit point sur notre auteur(e) du jour, le dénommé Robert Galbraith! Robert Galbraith est en réalité le pseudonyme utilisé par la célèbre auteure J.K Rowling pour sa série de romans policiers tournant autour du personnage de Cormoran Strike. Après les sept tomes de la saga Harry Potter, qui ont fait d'elle une star de la littérature dans le monde entier, et Une Place à Prendre en 2012, J.K Rowling décide de se lancer dans un tout autre style: le roman policier. Mais pour ce changement, elle choisit d'utiliser non pas son véritable nom. En effet, c'est sous un nom masculin qu'elle publie L'Appel du Coucou en 2013, livre qui se fait remarquer: une fois de plus, le succès est au rendez-vous! Le Ver à Soie est le second roman policier de l'auteure. Si jamais vous souhaitez en savoir plus sur J.K Rowling et son oeuvre, je vous laisse suivre le lien ci-dessous qui vous mènera aux autres articles la concernant sur le blog!


Le Ver à Soie:
Résumé:
Après avoir résolu avec brio le mystère de la mort de Lula Landry, célèbre mannequin, Cormoran Strike, détective privé, se voit confier une nouvelle affaire: il doit enquêter sur la disparition d'un écrivain plutôt controversé, Owen Quine. Mais très vite, la disparition de l'auteur s'avère être bien plus grave que prévu et prend une tournure dramatique... C'est donc sur un meurtre que Cormoran et son assistante Robin doivent désormais enquêter, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils ont du pain sur la planche! En effet, Owen Quine avait plus d'ennemis que d'amis dans son entourage, et son dernier manuscrit a mis bien du monde de très, très mauvaise humeur...

Le deuxième volet des aventures de Cormoran Strike:
Après le succès de L'Appel du Coucou il y a deux ans, J.K Rowling (alias Robert Galbraith) nous propose de découvrir une nouvelle aventure de Cormoran Strike. Mais qui est ce personnage au nom pour le moins original?
Cormoran Strike est un ancien soldat reconverti en détective privé. Dans son petit cabinet de Londres, il reçoit toutes sortes de clients: des hommes et des femmes qui veulent savoir s'ils sont cocus, des gens à la recherche de disparus... Son affaire a explosé après son enquête sur la mort, pour le moins suspecte, de Lula Landry, une mannequin très en vue. Mais ça ne l'empêche pas d'accepter des affaires juste parce qu'elles l'intéressent et non pas parce qu'elles sont financièrement rentables: c'est le cas de l'affaire autour d'Owen Quine, qui démarre comme une simple enquête pour retrouver un disparu. 
Dans son petit cabinet, Cormoran travaille avec Robin, une jeune femme qui officie comme secrétaire pour le détective: elle s'occupe de l'emploi du temps, prend les appels, gère les rendez-vous. Mais Robin a envie d'évoluer dans son travail et d'apprendre les rouages du métier de Cormoran. La jeune femme est passionnée par le travail de détective et aimerait que son patron lui apprenne les ficelles du métier. Elle est aussi fiancée à un garçon extrêmement agaçant. 
A eux deux, ils forment une équipe à l'alchimie évidente, efficace, et où chacun apporte son petit quelque chose. 

Un meurtre surprenant et une succession de suspects:
Dans L'Appel du Coucou, l'auteure faisait enquêter Cormoran Strike sur un suicide qui pourrait bien être un meurtre maquillé en suicide. Si l'enquête était intéressante, il faut admettre que l'idée de départ n'était pas si originale que ça: des meurtres camouflés en suicide, on en voit beaucoup dans les séries télévisées, les films ou les romans. Mais pour le retour de Cormoran, J.K Rowling a décidé de faire plus original et plus fort. 
Owen Quine est un auteur un peu raté, pas très populaire, et qui, après avoir écrit un bon roman plusieurs années auparavant, tente de faire tant bien que mal son come-back sur les devants de la scène. Il a donc écrit un manuscrit bourré de métaphores plus ou moins subtiles pour parler de ses proches, avec des mots assez violents et des anecdotes loin d'être flatteuses. C'est un auteur controversé mais aussi un individu par forcément apprécié: il trompe sa femme et se montre apparement très souvent odieux avec les gens qu'il côtoie... En bref, beaucoup de gens ont des raisons de lui en vouloir...



Ce qui est vraiment frappant dans le livre, c'est le meurtre d'Owen Quine et la mise en scène autour de sa mort. Pour éviter de vous spolier, je ne vais pas trop m'étaler trop à ce sujet, mais en tout cas je l'ai trouvé original et surprenant, on ne l'oublie pas de si tôt...

Ce que j'en ai pensé:
En faisant une petite retrospective de mon histoire de lectrice, il m'est évident de dire que l'un de mes premiers coups de coeur littéraire fut pour la saga Harry Potter de J.K Rowling. Je suivais avec passion la publication des différents tomes, les dévorais à peine sortis, allais au cinéma le jour de la sortie des films, collectionnais les Legos, jeux, cartes et objets dérivés multiples et variés. En bref, j'étais, je suis et je resterai une Potterhead. Mais une fois la saga finie, J.K Rowling a bien dû se rediriger vers autre chose, et j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt ses nouvelles publications: j'ai bien aimé Une Place à Prendre et L'Appel du Coucou, et j'avais très envie de lire Le Ver à Soie, impatiente de retrouver Cormoran Strike et Robin. Et je dois dire que j'ai vraiment adoré ma lecture, qui a été pour moi un petit coup de coeur.

Premier point: l'intrigue. J'avais déjà bien aimé celle de L'Appel du Coucou, même si je l'avais trouvée tout de même un peu simpliste. Ici, J.K Rowling/Robert Galbraith se lâche davantage et monte d'un cran. J'ai vraiment adoré l'intrigue: le meurtre est très, très marquant (notamment grâce à la description efficace et détaillée, mais j'en reparlerai après), et l'enquête est bien ficelée, avec du suspens, des suspects, des pistes variées. Ma mère a lu le roman juste après moi et elle a aussi beaucoup aimé: aucune de nous n'avait trouvé la fin et nous avions des théories complètement différentes! On nous balade du début à la fin, il y a du suspens et on ne s'ennuie pas: un bon point!

Retrouver la plume de J.K Rowling a aussi été un plaisir pour moi: j'aime particulièrement sa façon de faire des descriptions, je vois toujours clairement dans ma tête ce qu'elle nous raconte, et c'est vraiment une expérience de lecture que j'apprécie. Sa plume est fluide, j'ai dévoré le livres et les pages se tournaient toutes seules! Elle sait raconter une histoire, et montre selon moi qu'elle maîtrise autre chose que la littérature "jeunesse". Sa reconversion post-Harry Potter est pour moi réussie :).

Ensuite, je dois dire que j'aime beaucoup, mais alors beaucoup les personnages: Cormoran Strike a un côté vieux loubard que j'apprécie, il a une personnalité intéressante et découvrir son passé me plait beaucoup. Robin, quant à elle, est pleine de fraîcheur. Elle est motivée et volontaire, j'aime son caractère! Ils ont également une alchimie que je trouve vraiment sympathique, et qui participe à l'intérêt du livre: c'est un duo efficace et réussi. Les autres personnages sont aussi intéressants: ici, on a droit à une pléiade de personnages en tout genre, entre la veuve perdue, le petit ami un peu jaloux, les artistes prétentieux, l'agent garce au possible... Déjà avec Harry Potter ou Une Place à Prendre, J.K Rowling avait montré son envie de multiplier les personnages, et ici le résultat est plutôt pas mal! Bon, parfois je me suis un peu perdue entre qui était qui, mais j'ai fini par m'y retrouver.

J'ai également trouvé que l'auteure abordait des thèmes très intéressants et qu'elle les travaillait à sa sauce. J'ai adoré l'exploitation de la création, notamment littéraire, à travers le manuscrit du défunt, manuscrit qui permet à Cormoran et à Robin de reconstituer le puzzle et de comprendre qui est qui. Les relations humaines (et notamment amoureuses et familiales) sont également développées à travers plusieurs événements différents, à travers plusieurs personnages. Ces thèmes enrichissent le livre, en lui donnant un petit plus.

En bref, Le Ver à Soie a vraiment été une lecture plus qu'agréable, j'ai adoré lire ce livre et j'ai passé un excellent moment avec. J.K Rowling serait en train de travailler sur le prochain tome, alors autant vous dire que je suis déjà impatiente de voir le résultat!

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette petite chronique vous a plu, en tout cas j'ai pris beaucoup de plaisir à la préparer! N'hésitez pas à me laisser en commentaire vos avis et également vos suggestions d'auteures de polar, policier ou thriller pour les prochaines chroniques. On se retrouve d'ici quelques jours pour une nouvelle chronique, en attendant prenez soin de vous :)

AnGee Ersatz*



Si vous avez aimé...

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