Bonjour à tous et à toutes!
Je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope! On se retrouve aujourd'hui pour la dernière chronique d'Avril, une chronique que j'avais très envie de vous proposer puisqu'elle concerne la dernière parution d'éditions que j'aime beaucoup: les Luciférines! En effet, après le recueil de nouvelles Sténopé de Julien Roturier sorti il y a quelques mois, les Luciférines, qui sont spécialisées dans une littérature que je trouve un peu sous-exploitée, celle de l'horreur, du romantique et du gothique, nous proposent depuis quelques semaines un nouveau recueil de nouvelles qui est cette fois une anthologie thématique autour... des maisons hantées! Un thème qu'il est possible d'exploiter de tout un tas de façons, et Maisons Hantées nous en propose dix-sept! En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture! :)
Les éditions Luciférines:
Commençons par un petit point sur les éditions Luciférines, que j'ai eu l'opportunité de découvrir il y a environ un an grâce au site Livraddict, qui avait organisé un partenariat pour recevoir leur première parution, A la rencontre des gothiques. Un an après, les éditions ont désormais un catalogue de quatre publications, et un cinquième livre est déjà prévu. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette maison d'édition et sur leurs parutions, je vous laisse ci-dessous le lien vers le site internet ainsi que celui vers les autres chroniques que j'ai rédigées:
Maisons Hantées:
Quatrième de couverture:
Qu'elles soient perdues au milieu des bois, héritées d'un grand oncle ou cachées dans la brume, les maisons hantées sont des motifs familiers de l'horreur. Depuis Le Château d'Otrante de Walpole et l'apparition du roman noir anglais au XVIIIème siècle jusqu'au smasher moderne, il est devenu impossible de passer à côté de ces lieux maudits où la réalité se distord.
En hommage à l'intarissable production production littéraire et cinématographique qui se plait à abandonner ses personnages entre des murs de plus en plus étroits, dix-sept auteurs ont proposé leurs huis-clos les plus angoissants. De hautes tours gothiques, un appartement d'étudiant, un motel d'où on ne revient pas... Chaque nouvelle présente un édifice dans lequel il serait imprudent de s'aventurer très longtemps.
Spectres, démons, souvenirs d'un autre temps et monstres cannibales ont un sens de l'accueil particulier... Alors, comme le disait si bien Dante: Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance...
Des textes inquiétants, violents, insolents, qui n'hésitent pas à s'amuser de nos peurs les plus profondes.
Présentation des auteurs et des différentes histoires:
Entrons un peu plus dans le vif du sujet avec une présentation un peu plus poussée des différentes nouvelles et des auteurs.
Le recueil s'ouvre avec Jeux d'enfants, de Floriane Soulas, une passionnée de littérature classique et de fantasy qui a déjà publié plusieurs de ses écrits dans des recueils. Jeux d'enfants nous emmène à la rencontre d'Arthur, qui, lorsqu'il était enfant, avait pour habitude de jouer avec les fantômes de la maison abandonnée en face de ses grands-parents. Des années plus tard, devenu adulte, il retourne dans l'ancien terrain de jeux de son enfance.
Ensuite, nous découvrons la nouvelle de Yann Isoardi, qui en a déjà écrits plusieurs auparavant. Baptisée Motel K, cette histoire est celle d'un jeune homme qui se rend chez son psy pour lui raconter sa bien étrange nuit au Motel K, qui a un côté The Shining très glauque.
Annabelle, nouvelle écrite par Jean-Charles Flamion, un amoureux de fantastique et de Stephen King, raconte les aventures assez particulières de Fabienne, une jeune femme qui sent sous la douche de l'appartement qu'elle loue depuis peu une présence très "amicale". Elle décide alors d'enquêter sur le passé des anciens propriétaires pour tenter d'en savoir plus.
Nous retrouvons ensuite Chris Vilhelm, qui avait déjà participé à A la rencontre des gothiques aux mêmes éditions, pour la très poétique nouvelle Le murmure des pierres, une confession d'outre-tome où règne le malaise et l'angoisse.
Raphaël Boudin, un habitué de ce genre d'anthologie, nous propose un récit sous la forme d'un documentaire sur le tourisme de l'horreur, tourisme qui consiste à aller visiter des lieux réputés hantés ou où se sont déroulés des drames. Ici, deux maisons (l'une en Belgique, l'autre au Canada) sont présentées dans Préservons l'éternelle fontaine.
D'autres retrouvailles avec Quentin Foureau, qui avait déjà publié la nouvelle Il parait que je suis fou dans le recueil Nouvelles Peaux (que j'avais adoré). Dans Amphytrion, nous suivons une jeune femme du nom d'Aubépine, atteinte du SIDA, qui se retrouve dans une maison hantée par des fantômes nazis.
Jeremy Bouquin, qui publiera son prochain roman chez les Luciférines, nous propose de suivre Clara et Baptiste, deux artistes, au 65 de la rue Bouscarrat. Dans cet ancien bordel, les deux jeunes se livrent à des reconstitutions artistiques de scènes érotiques et parfois très explicites.
La nouvelle suivante nous entraîne dans le froid islandais. Dans Kolka, V.F.F Pouget, amatrice de musique, nous dépeint les très étranges vacances d'Anaïs, de son petit ami Damien et de la nièce de ce dernier, Soline, lorsqu'ils se retrouvent perdus après un accident de voiture...
Dans 145 rue Lafayette, c'est un jeu de piste que nous propose Antoine Techenet, que l'on retrouve chez Critères Editions dans Codex Urbanus. Des explorateurs urbains se lancent à la recherche de lieux très particuliers, sans se douter de ce dans quoi ils vont tomber.
Ensuite, c'est au tour d'Emmanuel Delporte, qui compte dans ses références des grands noms du fantastique et de la SF, de nous entrainer dans son univers: Classifié raconte l'enquête du lieutenant Essart sur le meurtre d'une jeune femme qui se rendait à une fête. Une enquête qui tourne à la découverte incroyable.
Mahaut Davenel, qui a fait cinq ans d'études en lettres modernes, est l'auteure de la nouvelle suivante: Métafiction. Une nouvelle assez particulière, aux descriptions assez marquantes, qui met en scène la captivité d'une jeune femme séquestrée par un homme très étrange...
Auteure de nouvelles mais aussi d'haïkus, Hélène Duc nous livre ici sa nouvelle Dans le placard, où l'histoire à priori très mignonne d'une petite fille, orpheline de mère, qui attend avec impatience le retour de son père, policier.
Après le policier, le punk! C'est autour d'un personnage haut en couleur que tourne la nouvelle Cambrousse Punk, de Mickaël Feugray, qui officie sur son blog Kaël. Cambrousse Punk, c'est ce qui se passe lorsqu'un punk hérite d'une maison de la part d'une tante un peu éloignée. Et quelle maison!
La nouvelle suivante est l'oeuvre de Vincent Tassy, qui possède les casquettes de professeur de lettres, de journaliste, de musicien et d'auteur. Intitulée Iravel, elle nous fait voyager dans le temps à la rencontre du Comte Armand et d'Hava, dont il est fou amoureux.
Nicolas Saintier, qui compte déjà à son actif de nombreuses nouvelles, nous entraîne entre Les murs de Blackat. Cécilia est mariée à un homme violent, et elle fait tout pour éviter de l'énerver. Jusqu'au jour où, dans leur demeure un peu ancienne, elle se met à entendre des étranges bruits... Deviendrait-elle folle? Ou la maison est-elle réellement hantée?
L'avant-dernière nouvelle s'intitule La Vénus aux Epines. Elle a été écrite par David Mons, informaticien, et elle nous raconte l'histoire d'un jeune homme qui aime partir à la recherche de maisons uniques. Puis, dans l'une d'elles, il découvre la vie de Diane, une jeune femme atteinte de tuberculose...
Pour conclure le recueil, Bruno Pochesci, qui avait lui aussi participé à Nouvelles Peaux avec Jamais Plus!, nous offre Dehors, il neige, une nouvelle sous la forme d'un journal, où le corps et l'esprit sont mis à rude épreuve.
Ce que j'en ai pensé:
Je pense que vous me connaissez maintenant (trois ans de blog. Oui. Déjà.), et vous savez donc que j'affectionne les recueils de nouvelles. J'en lis très souvent, qu'ils s'agissent de recueils thématiques ou de recueils écrits par un seul et même auteur. Et comme j'adore la littérature gothique/romantique/horrifique, bref vous avez compris l'idée, j'étais vraiment curieuse de voir ce que le thème de la maison hantée pouvait donner. Après ma lecture, je dois dire que j'ai beaucoup aimé cette anthologie, avec des petits coups de coeur.
Commençons par un point qui peut paraitre anodin pour certains, mais j'ai trouvé que ce recueil montre bien l'évolution de la maison d'édition, qui propose des couvertures de plus en plus élaborées (tout en restant dans la même veine), des livres de plus en plus épais, bref, c'est une évolution que j'aime suivre et que j'apprécie énormément! A noter aussi que le recueil comprend de nombreuses illustrations qui vont très bien avec les nouvelles.
Passons à présent au contenu. Avec dix-sept nouvelles et un peu plus de 350 pages, il y a de quoi faire! Le premier élément que j'ai vraiment beaucoup aimé, c'est que les auteurs explorent chacun à leur façon le thème des maisons hantées: même si le thème sert de fil rouge, aucune des nouvelles ne ressemble à une autre, chacune est unique. Chacun des auteurs apporte sa vision de la maison hantée, et on a donc une large variété d'histoires et de thématiques à explorer. Une variété qui me plait, et qui montre que les maisons hantées n'ont pas fini de nous faire peur!
Les nouvelles sont assez courtes, mais sans nous laisser sur notre fin. Si vous êtes comme moi et que vous aimez tout lire d'une traite, le livre vous tiendra quelques jours, mais si vous préférez prendre votre temps et lire des nouvelles de temps en temps, vous en profiterez davantage! Au niveau des histoires, on trouve de tout: une nouvelle historique avec Iravel, une nouvelle qui ravive les souvenirs d'enfance avec Jeux d'Enfants, une nouvelle documentaire avec Préservons l'éternelle fontaine... Des univers différents, et sur les dix-sept, il y a de grandes chances pour que vous trouviez votre bonheur.
Chaque style est également différent, du plus fluide au plus poétique. Certains auteurs privilégient le format de journal intime, d'autres une narration à la première personne, ou encore le rapport d'un enquêteur de police. Mention spéciale à Chris Vilhelm, qui signe LA nouvelle que j'ai préférée pour le style: je la connaissais pour A la rencontre des gothiques, mais ici je la découvre avec de la fiction, et j'ai été vraiment soufflée par la beauté très recherchée de sa nouvelle! Mickaël Feugray a aussi pris le parti d'utiliser un langage très particulier pour Cambousse Punk, ce qui peut perturber au départ, mais qui sied bien à l'univers qu'il a choisi!
Dans l'ensemble, j'ai bien aimé les dix-sept nouvelles du recueil, mais certaines me parlent plus que d'autres. J'ai particulièrement apprécié Iravel pour son côté historique qui m'a fait penser aux romans gothiques britanniques que j'aime tant, et Les Murs de Blackat, qui a un petit côté Edgar Allan Poe que j'adore (avec en prime une très bonne chute). Kolka m'a donné des frissons, et je n'avais pas envie que la nouvelle s'arrête! J'ai aussi beaucoup aimé Annabelle, de Jean-Charles Flamion, dont la chute inattendue était franchement surprenante. Enfin, ma nouvelle préférée est sans doute Motel K, avec son ambiance très étrange, son histoire décalée, ses personnages assez particuliers: une très bonne surprise!
En bref, si vous aimez les maisons hantées et les nouvelles, je vous recommande chaudement ce recueil, qui m'a fait passer un bon moment.
Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui, j'espère que cette chronique vous a plu! N'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire, je vous répondrai avec plaisir! J'en profite pour vous annoncer que je serai en vacances la semaine prochaine: des articles sont prévus, mais je risque de ne pas être très réactive pour répondre à vos commentaires! On se retrouve très vite, en attendant prenez soin de vous! :)
AnGee Ersatz*