Le Livroscope en Vadrouille: le Château du Haut-Koenigsbourg, en Alsace!

Bonjour à tous et à toutes!

Quel plaisir de vous retrouver aujourd'hui avec un nouvel article qui va, je l'espère, vous faire voyager un petit peu! Comme vous le savez peut-être si vous suivez le blog régulièrement, je suis quelqu'un qui a la bougeotte, et j'aime énormément voyager. La semaine dernière, je suis partie en famille dans l'une des plus belles régions françaises (à mon humble avis), l'Alsace, où j'ai découvert énormément de choses. J'ai donc décidé de vous faire partager ce que j'ai vu, et après avoir réfléchi, j'ai choisi de vous présenter un château magnifique et chargé d'Histoire, le Château du Haut-Koenigsbourg! Bonne lecture à tous!

Quelques points pratiques:

Commençons par quelques points pratiques.

Le Château se situe près des villes de Kintzheim et Sélestat, dans les hauteurs d'Alsace, à un peu plus de 750m d'altitude (l'adresse complète est 67600 Orschwiller). Il est accessible en voiture, même si je recommande fortement l'utilisation des navettes (ligne 500 Sélestat-Haut-Koenigsbourg) qui passent régulièrement. 

Le Château propose des visites simples, guidées et ludiques (par un personnage du Moyen-Âge, très bien conservé, d'ailleurs ^^), des audioguides. Vous pourrez aussi trouver une consigne et une boutique. 

Pour plus d'informations:

Téléphone: 03.69.33.25.00

Site: www.haut-koenigsbourg.fr

Un peu d'Histoire:

L'un des traits les plus fascinants du Château, c'est son histoire assez complexe, entre périodes de modernisation et d'abandon.

En ce qui concerne la naissance du Château, assez peu de choses nous sont parvenues: il a été pour la première fois mentionné, et de façon certaine, autour du 11-12ème siècles. Signifiant "château du roi", son emplacement présentait plusieurs avantages, notamment au niveau de la défense et de la gestion du territoire. Il offre une vue imprenable sur les villages alentour, et s'avère compliqué à attaquer. Mais l'une de ses particularités, c'est qu'il est aussi "double". Double? Comment ça? C'est bien simple: il pouvait avoir plusieurs propriétaires en même temps, qui se partageaient les pièces de façon plus ou moins égale. Une répartition assez floue, qui entraîna de nombreux conflits, puis le Château est passé entre les mains de lignées de propriétaires comme les Hohenstaufen ou les Hohenstein (à partir de 1417), puis les Tierstein, dont les armoiries sont encore visibles dans certaines pièces ou à l'entrée. L'un des maîtres des lieux les plus célèbres, c'est Oswald Tierstein, connu pour sa capacité à gérer l'argent, par des moyens pas toujours très légaux. Le Château finit par retomber entre les mains des Habsbourg. Mais ce n'est pas vraiment un cadeau, loin de là! Si son emplacement peut sembler parfait aux yeux des stratèges, il est aussi à l'origine de nombreuses réparations couteuses, de modernisations incessantes (surtout à une époque où les armes de combat et de défense changent à une vitesse folle), bref, le Haut-Koenigsbourg coûte cher, trop cher, si bien qu'à partir de 1633, il est laissé pour de bon à l'abandon.

C'est seulement à la toute fin du 19ème siècle que l'avenir du Château va prendre une nouvelle tournure. Guillaume II de Hohenzollen, empereur, le reçoit en cadeau, dans un état déplorable. Loin de se décourager, il décide de lancer une rénovation du lieu pour en faire une sorte de Musée du Moyen-Âge. Il se tourne alors vers Bodo Ebhardt, architecte. Celui-ci lance un long travail de restauration, avec notamment du travail photographique, une grande équipe d'ouvriers, et beaucoup de recherches. Le Château du Haut-Koenisbourg que l'on peut admirer aujourd'hui est le résultat de cette restauration. 

La visite:

Après avoir acheté les tickets, nous passons sous l'impressionnante porte d'entrée qui nous fait pénétrer dans la cour-basse. Contrairement aux châteaux d'apparats ou d'habitation, il est tout de suite évident que la fonction principale du château, c'était la défense, grâce notamment au pont-levis. Le puit extrêmement profond ou encore la citerne témoignent de la nécessité d'être un minimum autonome, en cas d'attaque (une pensée à Bohort qui surveille le stock de couvertures). 

Mais on ne faisait pas que la guerre dans ce Château, on y vivait aussi! On s'en rend vite compte que l'hiver, la température doit être terriblement proche de zéro, même à l'intérieur (c'est de la pierre), ce qui explique l'impressionnante collection de poêles tous plus énormes les uns que les autres! On peut aussi découvrir certains appartements impériaux, et notamment une chambre lorraine, qui elle est plus récente puisqu'il s'agit d'une chambre dont le mobilier a été offert par les lorrains à Guillaume II.

Le Château est aussi pourvu d'une belle chapelle que j'ai trouvé à la fois sobre et très jolie, d'une salle des trophées, d'une salle d'armes (des éléments communs à de nombreux châteaux), mais aussi d'un impressionnant bastion qui offre une vue imprenable sur les environs ainsi qu'une collection militaire assez fournie.

Le Haut-Koenigsbourg propose aux visiteurs de découvrir un mélange d'éléments du Moyen-Âge (surtout en ce qui concerne la défense) et d'autres plus récents en hommage à Guillaume II. Un large espace est aussi dédié au travail de Bodo Ebhardt et à la restauration du château, ce que j'ai trouvé passionnant!

Ce que j'en ai pensé:

Dans la vie, j'ai plein de passions: la littérature (bien sûr!), le cinéma, la musique, mais aussi le Moyen-Âge et les châteaux. Autant vous dire que le Haut-Koenigsbourg était vraiment un lieu que je devais voir au moins une fois dans ma vie! Voici donc ce que j'en ai pensé, avec d'un côté les points positifs et de l'autre les points négatifs (découpage un peu sec, mais c'était le plus simple pour exprimer ma pensée ^^).

Les points positifs:

-Tout d'abord, le cadre est juste MAGNIFIQUE (oui, des majuscules, mais c'est mérité). Le Château est situé dans les hauteurs de l'Alsace, et nous offre donc une vue panoramique à couper le souffle, en pleine nature. Comme vous l'avez vu plus haut, cet emplacement avait été choisi pour un but purement pratique et tactique, et les types qui l'ont construit n'ont pas attendu mon avis pour le faire, mais je trouve que c'est vraiment un cadre superbe et très original par rapport à d'autres châteaux (et croyez moi, les châteaux, ça me connait!).

-La visite en elle-même est passionnante. Je me suis sentie transportée en plein coeur du Moyen-Âge, pour mon plus grand bonheur. Quand j'ai appris que le Château tel que l'on peut le voir aujourd'hui est majoritairement issu de restaurations, j'en étais bouche bée! Je trouve que Bodo Ebhardt a vraiment fait son maximum pour garder l'âme du lieu, plutôt que de vouloir en faire à tout prix une demeure moderne pour Guillaume II. La visite prend du temps, on voit énormément de choses, de salles, bref, on ne s'ennuie pas.

-Au niveau pratique, j'ai particulièrement aimé la navette: la route jusqu'au Château est assez étroite, sinueuse, peut en effrayer plus d'un, et au final pose plusieurs problèmes (dont je parlerai après). Du coup, pour 4euros (le tarif journée), on peut faire l'allée-retour en navette, qui propose d'autres arrêts comme Cigoland (où nous sommes allées), la Montagne des Singes ou encore la Volerie des Aigles. Les 4 euros sont vite rentabilisés, surtout que le ticket de la navette vous permet de bénéficier de prix préférentiels pour vos visites (6euros au lieu de 8!). En parlant des prix, je les ai trouvés accessibles, surtout comparés à d'autres châteaux ou musées. Plusieurs visites guidées sont organisées pendant la journée, et il est aussi possible de prendre un audioguide pour compléter la découverte du Château, tout est fait pour faire découvrir au mieux ce monument.

-Enfin, j'ai trouvé que c'était une bonne idée de mettre en avant le travail de restauration et de conservation du Château, en nous montrant étape par étape la façon dont Bodo Ebhardt a travaillé pour lui rendre son éclat d'antan!

Les points négatifs:

-Commençons par quelque chose d'assez problématique: le parking. Pendant le trajet, plusieurs panneaux nous indiquent qu'il y a des parkings à proximité du Château. Confiantes, nous montons en voiture jusqu'en haut… Pour découvrir que les parkings en question ne sont en fait que des lignes, de chaque côté de la route, où il faut se garer en créneau (pas top top dans une montée pareille!), et ce parfois très loin du lieu de visite (ce qui veut dire une sacrée montée de la mort à pied). Par rapport au nombre de visiteurs, ces petits parkings se sont révélés plus qu'insuffisants… Il a fallu redescendre à Kintzheim, où nous avons appris l'existence des navettes qui ont sauvé la journée. Je trouve ça un peu dommage d'être obligé d'arriver au dessus pour découvrir ça en mode "surprise!", et que les navettes ne soient pas plus mises en avant malgré leur grande utilité. 

-Autre problème relatif aux indications, cette fois dans le musée même: rien n'est dit sur les visites guidées (et on n'a pas le temps de demander, on nous expédie nos tickets en deux secondes) et on va de salles en salles sans trop d'indications. Mettre deux lignes explicatives sur un panneau aurait été une bonne idée. Heureusement que j'ai tendance à avoir le nez collé sur les plans et les papiers qu'on peut prendre à l'entrée! 

-La boutique est assez petite et limitée, mais c'est un problème assez récurrent dans les châteaux. A part les traditionnelles cartes et pièces, les porte-clés, stylos, livres et quelques goodies du type boules à neige et déguisements de chevaliers, le choix est assez limité. Il faudra d'ailleurs m'expliquer pourquoi, dans quasiment tous les châteaux que je visite, on trouve des espèces de figurines hors de prix en plâtre (là, par exemple, on avait un étalage énorme avec juste des fées…) qui n'ont aucun ou alors qu'un vague rapport avec le lieux qu'on visite. Je comprends que ça puisse plaire à certains, mais quand même…

-Dernier point, et là c'est un point comportemental, qui ne s'applique pas qu'au Château du Haut-Koenigsbourg, mais bien à tous les endroits visitables de l'univers: les enfants et leurs parents. J'aime beaucoup les enfants, j'en côtoie très souvent, ma soeur est aussi une enfant, et je trouve ça très bien, mais vraiment très bien que les parents essaient de cultiver leurs chérubins en les emmenant visiter des châteaux, des musées… Sauf que je trouve que de plus en plus, les enfants sont intenables et malpolis. Plusieurs fois pendant la visite, on a eu droit à des gamins qui hurlent, se mettent devant nous alors qu'on prend une photo, TOUCHENT des objets dans les salles (bon sang, mais les panneaux "ne pas toucher", à quoi servent-ils?), et même crachent depuis les fenêtres ou dans les puis "pour voir jusqu'où ça tombe". Le tout sous le regard au mieux blasé et épuisé des parents, au pire sous leur indifférence la plus totale. Ce que je vais dire peut paraître affreux, mais si un enfant n'est pas capable de se maîtriser ou si les parents ne peuvent pas le gérer, ils ne l'emmènent pas, ne serait-ce que par respect pour les autres visiteurs! Un jour, j'ai été une petite fille, et une petite fille des fois capricieuse et insupportable, comme tous les enfants de l'univers, mais il y a une limite entre être un peu turbulent et être possédé par un esprit démoniaque. C'est un point un peu coup de gueule, mais je suis fatiguée de me faire gâcher mes visites par des parents qui ne surveillent pas leurs enfants et les laissent faire ce qu'ils veulent. 

Comme vous avez pu le constater, les points négatifs soulevés sont surtout liés au côté "pratique" de la visite qui, si ils sont parfois assez gênants (essayez de contempler une chapelle avec un gosse surexcité qui hurle "Jésus Jésus" devant ses parents impassibles), n'enlèvent rien au charme du lieu. Si vous habitez en Alsace ou passez en Alsace pendant vos vacances, que vous aimez les châteaux et les lieux atypiques, foncez et faites-vous plaisir! On se retrouve très vite pour de nouveaux articles, en attendant n'hésitez pas à me faire partager vos coups de coeur de vacances ;).

AnGee Ersatz*

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