Bonjour à vous, les Livroscopiens!
J'espère que vous êtes en forme aujourd'hui! On se retrouve pour un nouvel article, une nouvelle fois dans le cadre du Challenge Rougon-Macquart (oui, j'essaie de m'avancer au maximum pour le finir en Décembre). Après l'Oeuvre et son univers artistique la semaine dernière, je vous propose de découvrir le quinzième tome de la saga, baptisé la Terre, et qui nous entraîne dans un tout autre monde, celui de la campagne et des paysans. N'oubliez pas, pour ceux que ça intéresse, que j'ai lancé un Challenge illimité autour de la saga pour ceux qui souhaitent la découvrir! Je vous souhaite une bonne lecture!
Pour vous aider:
Une nouvelle fois (et oui, encore ^^), pas besoin d'arbre généalogique! Zola ne s'intéresse qu'à un seul membre de la famille, dans la branche Macquart, à savoir Jean Macquart, le frère de Gervaise. Il est d'ailleurs assez peu présent dans le roman.
Nous voilà dans la Beauce, en pleine campagne. Jean Macquart rencontre la jeune Françoise, une adolescente, dont la soeur, Lise, est enceinte et espère se marier. Mais le père de son enfant, Buteau, fait traîner les choses en longueur, que ce soit avec Lise ou avec sa famille: en effet, son père, Fouan, a décidé de partager ses biens de son vivant entre ses enfants, mais le partage ne convient pas à Buteau. Jean devient donc ami avec Lise et Françoise, auxquelles il rend quelques services. Il tombe vite sous le charme de la jeune Françoise, et lorsque Lise se marie enfin avec Buteau, il est bien décidé à épouser le jeune femme (malgré leur écart d'âge). Mais Buteau, fortement attiré par sa belle-soeur, est loin d'être d'accord...
Quelques grands thèmes:
La Terre est un roman assez éloigné du reste de la saga, de par son sujet et son environnement. Je vous propose donc de découvrir quelques-uns des thèmes majeurs du livre.
La campagne:
Pour la première fois depuis le début de la saga, Zola nous entraîne à la campagne. Certes, on la découvrait déjà un peu dans la Faute de l'Abbé Mouret, mais elle disparaissait vite au profit du Paradou. Dans la Terre, la campagne est clairement au centre, et l'auteur nous propose de découvrir cet univers: les personnages sont donc, en grande partie, des paysans, on les voit cultiver la terre, et le roman s'ouvre sur Jean en train de semer. Ils sont grandement occupés par leur travail, même si ils ont toujours du temps pour parler politique (on a droit à quelques disputes de comptoir à ce sujet, autour de l'empereur, de la République...).
La campagne, c'est aussi l'entraide: Jean, par exemple, prête souvent main forte à Lise et Françoise lorsqu'elles en ont besoin. Mais on constate vite que ce qui prime, c'est surtout la jalousie.
La jalousie:
Et oui, la jalousie est au coeur du roman, et sous deux formes: tout d'abord, la jalousie terrestre. On comprend très vite que les personnages ont une vraie passion de la terre: ils la veulent, elle est comme un membre à part entière de leur famille, et passe même avant elle (la grêle qui menace leurs cultures les détourne de toute autre activité). La religion passe après, la maladie, la vieillesse aussi. Dès les premières pages, on ressent l'attrait de la terre sur les personnages: on peut voir la famille Fouan se déchirer chez le notaire, et encore après pendant plusieurs semaines et même années autour du découpage du terrain. Cette même jalousie est l'un des moteurs des actes de Buteau à la fin du roman.
La jalousie amoureuse est elle aussi très présente dans la Terre, autour du personnage de Françoise: elle attise, sans le vouloir, les convoitises. Jean tombe amoureux d'elle, et Buteau, même si il est marié à sa soeur, rêve de "la posséder". Et il est prêt à tout pour ça. Cette jalousie est surtout montrée au niveau sexuelle: Buteau ne comprend pas pourquoi Françoise se refuse à lui et non pas à Jean. Une incompréhension qui le pousse à recourir à la force.
Mon avis sur ce livre:
Je l'avais dit dans l'article précédent, j'avais vraiment hâte d'attaquer cette dernière partie de la saga, ne la connaissant absolument pas. J'étais curieuse de découvrir la Terre, son intrigue, ses thèmes, et surtout de me remettre un peu de mes émotions après la lecture de l'Oeuvre. Mais je vous préviens tout de suite, la Terre est loin d'être mon roman préféré de la saga, et je suis même plutôt déçue.
Commençons par le thème central, la campagne. A la base, j'aime plutôt bien ce thème, et j'avais très envie de voir ce que Zola allait en faire. Je suis une grande fan de la campagne de Pagnol par exemple, que l'on trouve dans Jean de Florette ou Manon des Sources. Et j'ai apprécié certaines choses: la dureté du travail, la passion de la terre, le côté un peu buté des paysans... Mais Zola a aussi énormément accentué l'aspect "sexuel" de la campagne, et ça m'a gênée. Il y a des moments, j'ai trouvé ça assez drôle, par exemple lorsque le curé en peut plus de faire des processions avec des jeunes filles en robe blanche de vierge alors qu'elles sont enceintes. Mais globalement, on a vite l'impression que pour Zola, les paysans passent leur temps à se grimper dessus dès qu'ils ont cinq minutes. Et attention: ce qui me dérange, ce n'est pas que ce soit du sexe, ni l'image renvoyée (il n'épargne pas non plus la ville côté moeurs dans Pot-Bouille ou la Curée). Le problème, c'est que ça devient vite lassant, répétitif (oui, au bout de cinquante pages, on a bien compris que Buteau a envie de Françoise). Du coup, je trouve que l'intrigue en prend en coup: je me suis beaucoup ennuyée entre deux passages intéressants, et j'ai trouvé que l'histoire prenait son envol que trop tard.
En ce qui concerne les personnages, là aussi, j'ai eu du mal. J'ai détesté Lise et Buteau, ces personnages-là sont très réussis: on s'enflamme devant leurs actes, la montée de leurs violences, bref, ils ne nous laissent pas insensibles. Mais à l'inverse, je n'ai pas apprécié plus que ça Jean et Françoise. Forcément, je les ai soutenus, en opposition à leurs détracteurs, mais si Buteau et Lise n'étaient pas là, je les aurais trouvés beaucoup plus fades. Je trouve que Zola a tout misé sur son couple démoniaque!
Néanmoins, il y a quand même des points que j'ai aimé: le dénouement est vraiment terrible, j'en avais presque la nausée devant la cruauté des personnages. J'ai lu sur plusieurs sites que Zola avait voulu mettre en avant le côté bestial de Lise et Buteau, et j'ai trouvé ça particulièrement réussi. Je pense que la grande force de ce roman et ce qui m'a tenue accrochée, c'est ce couple.
En bref, je suis assez déçue par la Terre, qui ne m'a pas captivée plus que ça. Je pense cependant qu'il plaira à certains lecteurs, surtout si vous aimez les personnages forts, et si la cruauté ne vous fait pas peur; par contre, je le déconseille aux lecteurs les plus jeunes et à ceux qui n'ont encore jamais lu de Zola.
On se retrouve très vite pour un nouvel article, qui combinera une Lecture Commune et un Challenge! Le prochain numéro du Rougon-Macquart, ce sera en Septembre avec le Rêve! N'hésitez pas à me laisser votre avis en attendant, et prenez soin de vous :)
AnGee Ersatz*
Bonjour, Je cherche de l'aide, il me faut rassembler quelque information sur Jean Macquart... description physique et moral... Pouvez-vous m'éclairer sur se sujet car des détaille me manque Merci d'avance
RépondreSupprimerBonjour,
Supprimerça dépend, c'est pour quoi exactement?
Ce roman...il fait partie de mes préférés de la saga et pourtant, quelle horreur, vraiment ! Il est violent au possible mais j'ai trouvé cette histoire, je ne sais pas..tout à fait prenante même si elle suscite souvent la répulsion du lecteur... Tout le génie de Zola se déploie dans La Terre, à l'instar de Germinal...c'est d'ailleurs, avec celui-ci, l'un des plus percutants et on ne sort pas indemne d'une telle lecture. Ma lecture de La Terre remonte à six ans maintenant et j'ai encore des images de cette lecture gravées dans la tête.
RépondreSupprimerOlala, je suis plus que d'accord. C'est très particulier comme livre!
SupprimerJ'ai replongé dans Zola après dix ans d'abstinence avec La Terre, et je me suis demandée pourquoi j'avais arrêté !! J'ai trouvé ce roman extrêmement fort et cruel, et comme toi je suis d'accord, sa force tient au couple Lise-Buteau, mais aussi à la déchéance progressive et inexorable du père Fouan. J'ambitionne de les (re)lire dans l'ordre à présent : quel bonheur !!
RépondreSupprimerJ'espère que ce petit défi te plaira :) c'est vraiment une saga passionnante!!
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