jeudi 29 mai 2014

In Love With Shakespeare #2: Hamlet (+film de Kenneth Branagh).



Hello to you all, fellow readers!

J'espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour un nouvel article! Aujourd'hui, je suis de bonne humeur, parce qu'on va parler d'un sujet que j'adore: William Shakespeare! Il y a environ deux mois, j'ai décidé de me lancer dans la lourde tâche de (re)lire l'intégralité de ses pièces, et de les présenter sur le blog. Après Macbeth, j'ai choisi de me plonger dans une autre de mes oeuvres fétiches de l'auteur, que j'ai eu la chance d'étudier lorsque j'étais en licence, à savoir Hamlet. Il s'agit de l'une des pièces les plus connues de l'ami Willy, ne serait-ce que pour la célèbre tirade "To be or not to be". Enfilez vos plus beaux collants et chopez votre crâne préféré, et bonne lecture à tous ;)

Shakespeare sur le Livroscope:
Comme vous l'aurez compris, William Shakespeare est devenu un invité récurrent du Livroscope. C'est pourquoi j'ai crée un libellé à son nom, où vous retrouverez tous les articles le concernant! Vous pouvez déjà en découvrir quelques-uns en suivant le lien ci-dessous:


Hamlet:
Résumé:
Nous voilà au Danemark. Hamlet, jeune prince du Danemark, vient de perdre son père, mort dans d'étranges circonstances. Circonstances aggravées par le remariage rapide de sa mère, Gertrude, avec Claudius, frère du défunt roi devenu souverain du royaume, un acte qui parait suspect. Lorsque le fantôme de son père vient le voir pour lui avouer qu'il a été tué par Claudius et pour réclamer vengeance, Hamlet perd tous ses moyens et se laisse sombrer peu à peu dans la folie, entraînant avec lui ceux qui l'entourent... Pourra t'il venger son père? Jusqu'où s'étendront les conséquences de son état mental?  Qu'adviendra t'il du Danemark?

Something is rotten in the state of Denmark:
Shakespeare, il sait tout faire: comédie, poésie, mais aussi et surtout tragédie. Comme nous l'avions vu avec Macbeth, il est capable de nous entraîner dans des univers très sombres où la vertu humaine est mise à rude épreuve. Cette citation, qui est souvent traduite en français par "Il y a quelque chose de pourri au Royaume du Danemark", résume bien l'ambiance générale de la pièce qui s'articule autour de trois éléments importants caractéristiques de la tragédie shakespearienne: le meurtre, le fantôme, et la folie. Penchons nous sur ces différents aspects.

Commençons par le commencement: les meurtres! Les tragédies shakespeariennes sont souvent jalonnées de morts atroces, qui s'avèrent quasiment toujours être des meurtres: c'était le cas dans Macbeth, c'est encore le cas dans Hamlet! La pièce commence d'ailleurs par la découverte d'un meurtre, celui du père de notre héros. C'est cette mort qui déclenche le reste de l'histoire et qui est la cause de tout ce qui s'ensuit. 

Hamlet, il a pas l'air trop d'accord, là.

Claudius a tué son frère pour deux motifs: tout d'abord, pour accéder au trône. Le pouvoir est un élément récurrent des tragédies de Shakespeare, que ce soit dans Richard III ou tout simplement dans Macbeth, où le héros assassine le roi pour prendre sa place. Claudius fait de même pour devenir souverain. La seconde raison se situe au niveau sentimental, puisque quelques semaines seulement après la mort du père, Claudius épouse la veuve, Gertrude, ce qui provoque la colère d'Hamlet, qui estime que la mémoire de son père n'a pas été respectée. Encore une fois, le sexe et les relations amoureuses occupent une place importante chez Shakespeare. Comme on peut le constater en lisant le livre, il n'y a pas qu'un seul meurtre dans cette histoire...

Autre ficelle narrative utilisée par Shakespeare, le fantôme! Shakespeare, pour renforcer le côté dramatique et surnaturelle de son histoire, fait intervenir le personnage paranormal par excellence, à savoir le fantôme! Là encore, c'est quelque chose que l'auteur n'hésite pas à employer, avec des sens différents cependant: nous avions mentionné la question de la culpabilité pour Macbeth, avec l'apparition de ses victimes. Mais ici, le fantôme du père d'Hamlet sert en fait à lancer l'histoire en révélant au grand jour les causes de sa mort. C'est un esprit vengeur qui réclame en son fils justice. 

La combinaison des deux éléments précédents conduit Hamlet sur le difficile chemin de la folie. Car Hamlet, c'est THE pièce de Shakespeare sur la folie. Hamlet devient fou, au potin de grandement inquiéter son enthousiasme, mais celle qui est le plus emblématique de la folie, c'est Ophelia. Cette jeune femme, belle, charmante, est amoureuse d'Hamlet, et elle se retrouve à être l'une des victimes collatérales de sa folie dévorante. Elle a été immortalisée par de nombreux artistes, notamment par John Everett Millais, dans ce superbe tableau:




L'adaptation par Kenneth Branagh:
Nombreuses sont les pièces de Shakespeare à avoir été adaptées que ce soit à la télévision ou au cinéma. En ce qui concerne Hamlet, il existe une multitude de versions, les premières remontant au début du 20ème siècle. Dans les premières adaptations, le rôle titre était d'ailleurs tenu par des femmes, dont la célèbre actrice Sarah Bernhardt. La version la plus connue (devenue culte) est celle réalisée par Laurence Olivier, dans laquelle il joue lui-même Hamlet: elle est sortie en 1948 et obtint de très nombreux prix, comme plusieurs Oscars (ceux du meilleur acteur et du meilleur film). On y retrouve des acteurs prestigieux, comme Peter Cushing ou Jean Simmons (dont nous avons parlé pour Spartacus il y a quelques semaines). Si je vous conseille fortement de regarder ce film, j'ai décidé de me focaliser aujourd'hui sur une adaptation plus récente, à savoir celle réalisée par Kenneth Branagh en 1996. A savoir qu'il existe également un film qui se concentre sur deux des personnages secondaires de la pièce, intitulé Rosencrantz and Guildenstern are dead, sorti en 1991, où l'on retrouve notamment Gary Oldman. 

Quelques informations:



Commençons par quelques informations sur le film. Sorti en 1996 (1997 en France), il a été réalisé par l'acteur et réalisateur Kenneth Branagh, qui avait déjà proposé quelques années plus tôt une adaptation de Much Ado About Nothing ainsi qu'une version de Henry V (et en 2006 il s'est occupé de l'adaptation de As You Like It: décidément, il aime Shakespeare!). Le casting est assez impressionnant: Kenneth Branagh joue lui-même le rôle-titre, Julie Christie (qui a notamment joué dans Neverland) interprète sa mère, Derek Jacobi (A King's Speech) joue Claudius. Ophelia, autre rôle important de la pièce, prend vie grâce à Kate Winslet, et l'acteur Timothy Spall, qui a récemment reçu le prix d'interprétation à Cannes pour le film sur William Turner, se retrouve dans la peau de Rosencrantz. 
La grande particularité de ce film (qui a au passage couté 18 millions de dollars), c'est sa durée: en effet, si vous décidez de vous lancer dans une séance Hamlet, vous êtes partis pour 4h! Alors oui, ça peut faire peur, mais c'est pour la bonne cause: car Kenneth Branagh a choisi de garder l'intégralité (et je dis bien l'intégralité) du texte, sans aucune coupure. Je peux vous le certifier, ayant regardé le film en lisant Hamlet en même temps (oui, je fais des trucs bizarres des fois). 
Suite à sa sortie, Hamlet a reçu plusieurs prix, récompensant notamment les performances de Kate Winslet et de Kenneth Branagh. Je vous laisse avec la bande-annonce ci-dessous!



Ce que j'ai pensé de la pièce et du film:
C'est à l'adolescence que j'ai découvert Shakespeare, et l'une des premières pièces que j'ai lues à l'époque (en VF: je ne maîtrisais pas encore très bien la lecture en anglais) fut Hamlet. Je l'ai depuis relue, en VO, et j'ai eu la chance de l'étudier également en cours. Je ne vais pas tourner autour du pot pendant mille ans: ce livre est l'un de mes incontournables absolus, un de mes livres fétiches dont je ne me séparerai jamais. 

Mon dieu que ce livre est puissant! Je ne sais pas comment le décrire autrement: dès les premières pages, nous sommes entraînés dans un monde sombre, où la mort côtoie la folie, où le destin semble inévitable. L'intrigue est, comme toujours chez Willy chéri, pleine de rebondissements, de retournements de situation, menant vers une fin que j'aime particulièrement par son côté shakespearien. C'est vraiment une pièce avec laquelle je ne m'ennuie pas, et que je peux relire des centaines de fois sans problème, sans m'en lasser. 

Je pense que cette pièce me plait aussi en raison des personnages, que je trouve géniaux. Hamlet est un héros très, très particulier, à la fois attachant et terrifiant. Son parcours me fascine, et il se montre assez imprévisible. Si je devais faire un top 5 de mes personnages préférés de tous les Shakespeare, il serait probablement dedans, sans trop d'hésitations! J'ai également beaucoup de tendresse pour Ophelia, que je trouve incroyablement émouvante, secouante, et dont le destin tragique a été un de mes premiers traumatismes littéraires: je me rappelle avoir beaucoup pleuré au cours de ma première lecture, et depuis, par réflexe, je sens toujours mon coeur se serrer. C'est un couple très particulier, mais mémorable!

Enfin, si j'aime autant Hamlet, c'est aussi parce que William Shakespeare nous propose ici un chef d'oeuvre (selon mon avis) littéraire, avec de superbes tirades qui sont devenues cultes aujourd'hui (et dont "To be or not to be" fait évidemment partie). Franchement, je donnerais tout pour voir la pièce jouée en live au Globe! C'est un vrai régal de lecture, le bonheur!



En ce qui concerne le film, je dois dire que je l'apprécie beaucoup. J'aime le fait que le texte complet soit présent dans le film, même si ça le fait durer 4h (une durée dérisoire pour entendre du Shakespeare). Il y a un côté théâtral assez frappant, notamment dans le jeu, c'est donc assez spécial à regarder comme film! J'ai trouvé Kate Winslet franchement épatante dans le rôle d'Ophelia, les scènes de folie sont très émouvantes. Dans le cas d'Hamlet, j'ai plutôt bien aimé Kenneth Branagh, même si je préfère Laurence Olivier (auquel je voue un vrai culte, il faut bien le dire). Si vous cherchez une adaptation récente d'Hamlet et que la durée ne vous fait pas peur, n'hésitez pas!

Et voilà mes petits lapins, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cet article vous a plu, car c'est un vrai coup de coeur absolu pour moi. N'hésitez pas à me laisser un commentaire pour me faire partager vos impressions, je me ferai un plaisir de vous répondre! On se retrouve d'ici quelques jours pour un nouvel article, qui portera sur une nouvelle lecture tirée de l'époque victorienne. En attendant prenez soin de vous :)

AnGee Ersatz*




6 commentaires:

  1. J'aime Shakespeare ! C'est un de ces rares auteurs que j'ai découvert en cours et que j'ai vraiment aimé. Il faudrait que je lise maintenant tout ce que je n'ai pas lu !
    *Attrape son crâne préféré et part se renseigner sur les livres à découvrir*

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  2. J'adore Hamlet aussi ! C'est la première pièce que j'ai lu de Shakespeare ^^ Je l'ai relu le mois dernier et j'y ai découvert de nombreux éléments que je n'arrivais pas à comprendre plus jeune !
    Je n'ai pas encore vu l'adaptation de Branagh mais j'espère pouvoir très vite =)

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  3. Merci pour cet excellent article, très intéressant. J'adore la littérature anglaise. Ma pièce préférée de Shakespeare change tout le temps selon mes relectures et mes redécouvertes. Un temps ce fut "Beaucoup de Bruit pour rien", en ce moment c'est plutôt "Le marchand de Venise" mais "Hamlet" est aussi une pièce incroyable.

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    1. Merci à toi! Oooh, le Marchand de Venise, je l'adore aussi :)

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