Bonjour à tous et à toutes!
En cette fin de semaine, je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope! Je suis encore en vacances pour quelques jours, mais j'ai profité d'une petite pause entre les visites et le mémoire (car oui, la deadline approche) pour vous concocter une nouvelle petite chronique. Après les meurtres d'Agatha Christie et les vampires de Bon Temps, j'ai décidé de vous entraîner aujourd'hui dans un univers complètement différent: celui des classiques de la littérature française! Pour la deuxième fois, j'ai décidé de participer au challenge Lire un Classique tous ensemble, organisé par Wolkaiw via Livraddict. Parmi les différents livres proposés pour cette troisième session, j'ai choisi de lire un roman extrêmement connu, à savoir Le Père Goriot, du non moins connu Honoré de Balzac. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une très bonne lecture! :)
Lire un Classique tous ensemble:
Commençons cette chronique par un petit point sur ce qu'est le Challenge Lire un Classique tous ensemble. Crée par Wolkaiw via Livraddict, Lire un Classique tous ensemble est à mi-chemin entre un Challenge et une Lecture Commune. A chaque session (une session dure deux mois), plusieurs livres sont proposés: ce sont des classiques français ou étrangers, des romans, des pièces de théâtre, ou même des essais. Vous pouvez lire tous les livres, ou ne choisir que les titres qui vous intéressent, participer à toutes les sessions, ou de temps en temps... En ce qui me concerne, c'est la deuxième fois que je participe, et le Challenge en est à sa troisième session! Pour celle-ci, d'ailleurs, on retrouve la sélection suivante: 20,000 lieux sous les mers de Jules Verne, Hamlet de Shakespeare, Le portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, et Le Père Goriot, que je vais vous présenter aujourd'hui. Si vous souhaitez avoir plus d'informations sur le Challenge et découvrir les chroniques des autres participants, je vous laisse suivre le lien ci-dessous!
Honoré de Balzac, c'est qui?
C'est parti pour Le Père Goriot, et histoire de commencer dans les formes, voici quelques mots sur son auteur, Honoré de Balzac. Né en 1799 à Tours, Honoré de Balzac passe une grande partie de son enfance loin de sa famille, d'abord en nourrice puis en internat. Il déménage avec ses parents à Paris, où il commence à suivre des cours de droit. Passionné de littérature depuis son plus jeune âge, il se tourne très tôt vers l'écriture, produisant une oeuvre conséquente. Le grand projet de sa vie (et l'un des plus grands projets de la littérature mondiale) c'est La Comédie Humaine: divisée en plusieurs catégories (études de moeurs, études philosophiques...), cette Comédie Humaine se compose d'une quantité surprenante de romans. Si Balzac n'achèvera jamais cette immense fresque, il laisse derrière lui, à sa mort en 1850, un héritage littéraire plus qu'imposant. Parmi ses romans les plus connus, on trouve Le Père Goriot, Le lys dans la vallée, ou encore Le Colonel Chabert.
Le Père Goriot:
Résumé:
La maison Vauquer, à Paris, est une petite pension assez misérable, où vivent des étudiants, des personnes modestes, et celui que tout le monde surnomme affectueusement le père Goriot. Le père Goriot est un vieille homme au passé assez mystérieux, très pauvre, et délaissé par ses filles, qui ont fait de très bons mariages. Rastignac, un jeune homme à l'ambition débordante, souhaite intégrer la haute société parisienne. S'ensuit pour lui un apprentissage des bonnes manières et des amours, avec autour de lui les deux filles du père Goriot...
Un portrait d'une société divisée:
Balzac, comme beaucoup d'auteurs de son époque, n'hésitait à présenter au travers une fiction un portrait de son époque. Ici, il s'attarde sur la société parisienne, et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette société est divisée en différentes strates, en différents groupes.
Nous commençons dans une pension très modeste, présentée comme étant une pension pour personnes modestes, ou plutôt même assez démunies: une liste de ce que coûte chaque appartement, les repas ou autres services est donnée par l'auteur. Dans ce monde se côtoie des personnes qui ont perdu leur richesse, qui souhaite en gagner une, ou des étudiants qui ont de petits moyens.
En opposition à ce monde de pauvreté, nous avons la haute société, représentée en particulier par les dames que Rastignac côtoie au cours de l'intrigue: et là, c'est une succession de parures, d'affaires amoureuses, de bals, de loges au théâtre... Un univers très loin des soupes claires de la maison Vauquer!
Mais ce qui est intéressant, c'est que malgré cette division apparente, il est tout de même possible pour les personnages de passer d'un bord à l'autre. Par exemple, Goriot passe d'un statut aisé de marchand prospère à celui d'homme pauvre qui ne possède plus rien et qui vit dans un grand dénuement. A l'inverse, Rastignac parvient à s'extirper de son milieu modeste pour grimper les échelons vers le haut de la société. Il y a un vrai contraste entre la pension et les beaux salons parisiens, mais tout se croise et se mélange.
Ce que j'en ai pensé:
Avec Emile Zola et Victor Hugo, Honoré de Balzac est sans aucun doute l'un des auteurs les plus connus de la littérature française du 19ème siècle. Nombreux sont les collégiens et les lycéens à avoir étudié l'une de ses oeuvres en cours! Mais en ce qui me concerne, je dois avouer avoir une connaissance assez limitée de cet auteur. Si je connais plutôt bien Victor Hugo et Emile Zola (je pleure encore de joie d'avoir lu tous les Rougon-Macquart), je n'ai lu qu'un roman de Balzac, et pas l'un de ses plus connus: La Recherche de l'Absolu, que j'avais au passage adoré. Lire un Classique tous ensemble était donc l'occasion pour moi de découvrir un peu plus Balzac, d'autant plus que Le Père Goriot est un livre extrêmement connu. Alors, qu'a donné ma lecture? Et bien... Bof bof. Le Père Goriot me laisse une impression mitigée, que je vais essayer de développer point par point.
Commençons par le positif et par un point qui me semble capital quand on parle de classiques: le style. Dans l'ensemble, sans non plus en raffoler, je trouve la plume de Balzac plutôt agréable. Le style est assez fluide, et l'auteur prend parfois un petit ton piquant, légèrement grinçant, qui nous fait sourire à la lecture. J'appréhendais légèrement les célèbres descriptions balzaciennes (Balzac est réputé pour ses descriptions qui s'étendent sur des pages et des pages, ce qui en fait fuir plus d'un), et je vous avoue qu'au début j'ai eu très peur, puisque la description de la pension de Madame Vauquer semble sans fin, mais à cette exception près, et si on est un peu préparé à l'idée d'avoir beaucoup de descriptions, ça passe plutôt bien. En plus de ça, le livre est assez court (environ 250 à 300 pages selon les éditions), donc il se lit plutôt rapidement.
L'autre gros point positif du livre selon moi, c'est la présentation et la critique sociale que Balzac fait à travers son roman. Que ce soit par ses personnages, par ce qu'il raconte ou par son ton, l'auteur nous dresse un portrait captivant et assez critique de la société parisienne de l'époque: il aborde plusieurs thématiques comme la question de l'appartenance sociale, l'importance de l'argent pour grimper les échelons, les relations... Mais j'ai particulièrement aimé le traitement de la famille, fait à travers non seulement le père Goriot et ses filles, mais aussi à travers le personnage de Mademoiselle de Taillefer, que son père a abandonné.
Passons à présent aux éléments que j'ai moins appréciés. Et je vais commencer par les personnages. Franchement, je m'y suis perdue plus d'une fois. Dès le début, Balzac nous introduit je ne sais combien de personnages, et entre les étudiants, les locataires, les membres de la haute société, il devient difficile de se rappeler qui est qui. Et certains tiennent plus du figurant qu'autre chose... Ensuite, on passe énormément de temps avec Rastignac. Qui m'ennuie prodigieusement. Le roman aurait presque dû s'appeler Rastignac, plutôt que Le Père Goriot! Du coup, avec cette succession de personnages, on se perd dans tout un tas de sous-intrigues pas franchement captivantes...
Et c'est un peu mon principal problème avec ce livre. Je m'attendais à découvrir l'histoire du père Goriot, comme le titre l'annonce, et au final on passe assez peu de temps avec ce personnage. Balzac se focalise davantage sur les autres personnages, et sur leurs problèmes. J'aurais préféré qu'on se concentre un peu plus le père Goriot, que j'ai trouvé intéressant.
Au final, ce roman fut pour moi une lecture mitigée. Néanmoins il m'a tout de même donné envie de découvrir un peu plus Balzac, ce que je pense faire prochainement avec Le lys dans la vallée ou Le Colonel Chabert.
Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui, j'espère que cette petite chronique vous a plu! N'hésitez pas à me laisser vos commentaires, je me fais un plaisir d'y répondre! On se retrouve bientôt pour une petite chronique, en attendant prenez soin de vous :)
AnGee Ersatz*
Je ne sais plus avec quel roman, j'ai eu aussi le même problème, le titre annonçait un personnage donc je pensais qu'il allait en parler uniquement et en fait, c'était surtout sur les autres que l'histoire était centrée !
RépondreSupprimerC'est clair que Balzac est un incontournable de la littérature française mais je crois que j'en ai lu aucun (LA HONTEEEEE !)
Mais non t'inquiètes, ce n'est pas la honte :)
SupprimerLe père Goriot est effectivement plus le "fil rouge" du roman que le véritable héros. Je n'ai pas encore lu ce livre (il va vraiment falloir que je m'y mette un jour) mais je ne pense pas que le fait que Rastignac soit au centre pose un problème, au contraire, c'est un des personnage les plus célèbre de la littérature française du XIXe siècle.
RépondreSupprimerJe dois faire partie des rares personnes qui regrettent de ne pas avoir étudié Balzac au lycée. Je l'ai découvert plus tard et j'ai adoré tout ce que j'ai lu de lui malgré des titres censés être plus ennuyeux que les autres (comme Le cousin Pons). Maintenant, pour vraiment le découvrir, je te conseille Les Illusions Perdues, même si c'est un sacré pavé ! ^^ (et qu'il faut sans doute encore plus s'accrocher pour s'y retrouver dans les personnages)
Merci pour ton commentaire vraiment enrichissant. Je note pour les Illusions Perdues! Mais comme toi, j'aurais aimé pouvoir l'étudier davantage. J'ai étudié en cours son roman A la recherche de l'absolu, et je pense que c'est pour ça que j'apprécie autant ce roman!
SupprimerCa fait si longtemps que je n'ai pas lu de classiques et j'avoue n'en avoir jamais lu de Balzac, il faudrait un jour que je tente ça !
RépondreSupprimerN'hésites pas à jeter un oeil à son travail alors :)
SupprimerUne chronique très intéressante ! Ce livre fait parti des classiques que je dois lire, ne serait-ce que pour la culture ! Je suis bien contente de découvrir à la fois des détails de ce qui a été positif, comme de ce qui a été négatif. Toutefois je ne me démoralise pas et viendrais un jour à bout de ce roman :)
RépondreSupprimerCourage, tu y arriveras :)
SupprimerJe suis assez d'accord avec ta chronique pour ma part. Ceci dit, j'ai lu ce classique il y a vraiment longtemps, j'aurais peut-être un autre regard aujourd'hui. Et je n'ai lu que ce livre de Balzac, la honte aussi :p
RépondreSupprimerAha, partageons notre honte alors :)
SupprimerJe pensais avoir lu le Père Goriot, mais après réflexion, c'était plutôt Eugénie Grandet...
RépondreSupprimerBref, j'ai déjà lu plusieurs livres de Balzac, et je lui préfère Zola dont les descriptions imagées ne sont jamais ennuyeuses, elles... Mais je me dis qu'il faudrait peut-être que je e lance dans La Comédie humaine dans l'ordre... un jour... peut-être...
en tout cas, je comprends ton ressenti mitigé !!! :)
Je n'ai pas lu Eugénie Grandet, je pense le faire un jour! Mais je préfère Zola aussi!
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