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dimanche 18 mars 2018

Coup de projecteur sur Edith Wharton.



Bonjour à tous et à toutes !

Je suis AnGee du Livroscope, j’espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour un nouvel article ! Aujourd’hui, on se retrouve pour une chronique un peu différente des classiques reviews de livres que vous avez l’habitude de trouver sur ma chaîne. En effet, j’ai eu envie de vous proposer un article un peu plus complet sur une autrice que j’apprécié énormément et dont je découvre l’œuvre depuis plusieurs années : Edith Wharton. En commençant mon blog en 2012 (le coup de vieux bonjouuuur), j’écrivais des articles « à thème » où je me focalisais sur un sujet plutôt que sur une œuvre, et j’ai un peu envie de vous proposer à nouveau cela dans les mois à venir. Pour cette première tentative, nous allons donc nous pencher sur Edith Wharton, romancière (entre autres) américaine dont les romans sont aujourd’hui considérés comme des classiques. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une excellente lecture ! :)

(Un petit mot rapide pour vous donner des nouvelles: vous l'aurez constaté, je n'ai pas été présente ces derniers temps, en raison d'une fracture de la main qui m'a bien immobilisée... Mais je vais tout faire pour rattraper mon retard en matière de chroniques!)

Les coups de projecteur :
Quand j’ai créé mon blog en 2012, je ne savais pas encore exactement ce que je voulais faire avec. Je savais que je voulais parler de littérature mais je n’avais pas vraiment choisi la forme qu’allait prendre mes articles et, pendant un moment, ils se sont beaucoup portés non par sur des livres en particulier mais sur des thématiques plus vastes, comme les pirates ou Blanche-Neige. J’ai ensuite adopté un format plus classique d’un article sur un livre. Cependant, j’ai depuis quelques temps envie de travailler autrement sur mon blog et c’est ainsi que j’ai eu l’idée de faire ces coups de projecteur. Le principe sera simple : à travers un article, je vous présenterai un auteur ou un thème qui me parait intéressant, au feeling. Et aujourd’hui, pour commencer, j’ai choisi Edith Wharton ! J’espère que ce principe vous plaira !

Edith Wharton :
Quelques mots sur sa vie :
Plongeons à présent dans le vif du sujet : Edith Wharton ! Il y a tant de choses à dire à son sujet que je vous propose de commencer d’abord par un petit point sur sa vie avant de nous pencher sur son œuvre en elle-même.
De son nom de jeune fille Edith Newbold Jones, elle est la troisième enfant et seule fille d’un couple américain de la bonne société fortunée. Elle naît en 1862 à New York et y passe ses premières années : cette ville et le cadre social dans lesquels elle évolue seront d’ailleurs souvent représentés dans son œuvre. Mais son univers ne se confine pas à cette grande ville, bien au contraire. Dès l’enfance, elle découvre l’Europe à travers les voyages familiaux. Edith Wharton visitera des pays comme l’Angleterre, l’Italie mais surtout la France, où elle reviendra très souvent et où elle achètera une demeure.
Dès qu’elle parvient à déchiffrer ses premiers mots, elle devient une férue de lecture et dévorera avec passion livre sur livre. Elle se prendra aussi très tôt au jeu de l’écriture, rédigeant, adolescente, ses premiers poèmes. Pourtant, ses élans d’écriture sont vite freinés par sa famille pour qui cette occupation n’est pas digne de son statut de jeune femme de la haute société.
L’année 1885 marque un tournant dans sa vie : elle épouse Edward Wharton, un homme plus âgé qu’elle (comme c’était très souvent le cas à l’époque) mais avec lequel elle partage une passion certaine pour les voyages. Leur vie de couple ne tardera pas à être mise à mal par les problèmes d’Edward : souffrant d’une forme assez forte de dépression, il choisira de vivre reclus, cessant les voyages. Edith ne se laisse pas abattre et se consacre à l’écriture, publiant à 40 ans passés son premier roman. Très prolifique, son rythme d’écriture ne freine pas dans les années qui suivent. Elle démarre aussi dans la seconde moitié des années 1900 une relation extraconjugale avec un journaliste, Morton Fullerton, relation qui restera secrète pendant de nombreuses années, puis divorce en 1913 de son mari Edward, dont l’état mental ne cesse d’empirer.
L’écriture apporte à Edith un succès critique et financier certain : que ce soit des romans, des nouvelles ou même des livres de décoration d’intérieur (son autre grande passion), elle n’arrête pas d’écrire et ses livres se vendent très bien. Elle accomplit un exploit en devant, grâce à The Age of Innocence, la première femme à obtenir le célèbre prix Pulitzer. Elle fréquente de nombreux auteurs de son temps et sera d’ailleurs particulièrement amie avec Henry James, dont l’œuvre comprend des thématiques similaires à celle d’Edith. 
Elle décède d’une crise cardiaque en France en 1937 et reste aujourd’hui considérée comme une autrice culte et classique de la littérature américaine.

Les grands thèmes de son œuvre :
Avec à son actif une très longue bibliographie comprenant aussi bien de la fiction que des essais, des poèmes et des romans, Edith Wharton a pu aborder au cours de sa carrière d’écrivaine de nombreux sujets. Cependant (et même si je suis loin, très loin d’avoir lu toute son œuvre), certains éléments se dégagent comme étant des thèmes de prédilection qui lui sont chers. Je vous invite à présent à en découvrir quelques-uns.

Parmi les sujets qui reviennent souvent chez Edith Wharton, on retrouve une certaine opposition entre l’Europe et les Etats-Unis. Et par Etats-Unis, j’entends la côté est du pays, symbolisée par New York. Edith Wharton connait bien son sujet : issue de la haute classe new-yorkaise, elle grandit dans une famille privilégiée et voyagera beaucoup en Europe, passant chaque année plusieurs mois en France et en Angleterre. Ce qui est intéressant, c’est la représentation assez polarisée qui est faite de ces deux univers. Nombreux ont été les Européens à partir pour les jeunes Etats-Unis dans l’espoir d’y trouver une vie différente voire meilleure et de se libérer de la rigide Europe. Et pourtant, cette image se retrouve inversée ici : New York et la bonne société qui s’y trouvent sont souvent dépeints chez Edith Wharton comme un monde très codifié, où le qu’en dira-t’on prime sur le reste. A l’inverse, l’Europe et le voyage apparaissent comme un échappatoire à cet univers et ses héros s’y réfugient avec l’espoir de tourner le dos à tout cela. 
Les romans d’Edith Wharton se démarquent aussi par l’utilisation fréquente d’héroïnes féminines justement prisonnières de ces codes new yorkais. Ces femmes n’aspirent qu’à la liberté et au choix mais elles se retrouvent souvent coincées par ce que l’on attend d’elles. Tout tentative de dévier du chemin qui a été tracé pour elles est punie par une sorte d’excommunication sociale : plus d’invitations dans les soirées mondaines, un rejet visible de ce qu’elles sont, des commérages nuisant encore plus à leur réputation.
Ce qui les coince le plus souvent, c’est la question du mariage, question on ne peut plus épineuse. Que ce soit les personnages féminins ou masculins d’Edith Wharton, ses héros se retrouvent régulièrement dans des mariages qu’on peut qualifier de malheureux, car régis par ce qu’on attend de leur statut plutôt que par ce qu’ils ont choisi. La question du divorce est fréquente, liée au sort des héroïnes : divorcer est une terrible rupture familiale, sociale, mais aussi parfois financière face à laquelle il faut pouvoir assurer…

Quelques livres d’Edith Wharton :
Si elle a publié son premier roman à 40 ans, la bibliographie d’Edith Wharton n’en reste pas moins très impressionnante. Depuis que je l’ai découverte il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de lire plusieurs de ses œuvres mais je reste encore loin, très loin d’avoir tout lu. Voici cependant quelques livres que je vous conseille si vous souhaitez découvrir Edith Wharton.
-The Age of Innocence : Commençons par le roman le plus célèbre d’Edith Wharton, celui qui lui a permis d’obtenir le prix Pulitzer en 1921. Ce roman raconte l’histoire de Newland Archer, avocat prometteur de bonne famille, qui doit épouser la jeune, jolie et fraîche May Welland. Tout va bien dans le meilleur des mondes lorsqu’il rencontre une parente de sa fiancée, la comtesse Olenska, qui revient tout juste d’Europe. Cette femme séduisante fait jaser tout autour d’elle car elle a choisi de se séparer de son époux. Newland va se retrouver en proie à l’hésitation, sous le charme de la belle comtesse… Un roman absolument passionnant, dépeignant avec beaucoup de justesse l’étroitesse de la pensée de la haute société new yorkaise. Avec ses personnages mémorables, The Age of Innocence offre au lecteur une plongée dans un autre temps. A noter aussi qu’il a été adapté au cinéma par Martin Scorcese avec un casting élégant composé entre autres de Daniel Day Lewis, Michelle Pfeiffer et Winona Ryder.
-Summer : Publié en 1917, Summer nous présente une héroïne, Charity, au destin difficile. Alors âgée de 18 ans, la jeune fille rencontre Lucius Harney, un architecte dont elle tombe vite amoureuse, au grand dam de Mr. Royall, son protecteur qui veut l’épouser. Les problèmes s’enchaînent lorsque Lucius doit quitter Charity pour en épouser une autre alors que Charity se retrouve enceinte, une situation terrible pour une femme à l’époque. Dans ce roman, Edith Wharton explore la complexité des rapports amoureux et humains comme elle sait si bien le faire. 
-The House of Mirth: Retournons dans la bonne société new-yorkaise avec un autre roman très connu d’Edith Wharton: The House of Mirth, traduit en français sous le titre de Chez les heureux du monde, se focalise à nouveau sur un personnage principal féminin. Lili Bart vient d’une très bonne famille mais n’a pas d’argent pour vivre, ayant notamment contracté des dettes de jeu. Elle recherche activement un époux qui pourra subvenir à ses besoins, une mission bien plus ardue qu’il n’y parait. Un livre montrant la grande précarité dans laquelle les femmes pouvaient se trouver si elles ne pouvaient pas compter sur le soutien financier d’un homme, ainsi que les dangers de l’addiction…
-Ethan Frome: Tout comme The Age of Innocence, Ethan Frome fait partie des romans les plus connus d’Edith Wharton. C’est également l’un de ses plus surprenants en raison du cadre dans lequel il se déroule : cette fois, adieu les soirées mondaines de New York, et bonjour la campagne ! Un milieu très différent de celui auquel nous sommes habitués chez Wharton mettant en scène un personnage tout aussi différent. Ethan Frome, un homme pauvre et boiteux, un handicap qui le pousse à être confronté encore plus durement aux difficultés de la vie et de l’amour.
-The Gods arrive: Pour terminer cette sélection, j’ai eu envie de me pencher rapidement sur un roman que j’ai eu l’occasion de lire récemment, The Gods arrive. Suite de Sur les rives de l’Hudson (que pour le coup je n’ai pas eu l’opportunité de lire pour le moment, mais ça ne m’a pas dérangée dans ma découverte de celui-ci), nous y découvrons Vance, jeune auteur à succès, et Halo, sa maîtresse mariée qui décide de tout quitter pour le suivre en Europe. J’ai pu lire des critiques assez déçues sur ce livre ; en ce qui me concerne, je l’ai beaucoup aimé et je trouve qu’on y voit tous les grands thèmes chers à Wharton, comme le mariage, la question sociale, le couple, mais aussi la littérature et l’écriture… Une belle découverte pour moi !

Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui ! J’espère sincèrement que cette chronique un peu différente de celles que j’écris habituellement vous plait, n’hésitez pas à me le faire savoir en commentaire ! Je ne sais pas encore sur quoi mon prochain coup de projecteur portera, donc si jamais vous avez des suggestions ou des envies, je suis preneuse ! On se retrouve très vite pour un nouvel article, en attendant comme toujours prenez soin de vous et lisez beaucoup ! :)

AnGee.

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