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lundi 29 juin 2015

1990s Vampires VS 2010s Vampires #1: Dracula de Francis Ford Coppola (1992).

Bannière par Psychic TV.


Bonjour à tous et à toutes!

Je vous souhaite la bienvenue sur le Livroscope en cette fin de Juin! Nous nous retrouvons aujourd'hui pour la toute dernière chronique du mois avant d'attaquer le planning de Juillet (qui, je l'espère, vous plaira), et pour cette dernière chronique j'ai choisi d'inaugurer enfin le nouveau cycle cinéma du blog. Après Johnny Depp, Stanley Kubrick et Kirsten Dunst, j'ai décidé de me tourner cette fois non pas vers un réalisateur ou un acteur mais vers un thème. Ce thème: la représentation des vampires au cinéma, dans les années 90 et dans les années 2010. Et pour démarrer ce thème, quoi de mieux que Dracula! C'est parti pour le Dracula réalisé par Francis Ford Coppola, sorti en 1992! En espérant que cet article vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture :).


Pourquoi ce cycle cinéma?
Pour commencer cette chronique, je tenais à vous expliquer pourquoi j'ai choisi de passer sept mois (comme toujours, il y aura sept articles, septième art oblige) avec des vampires. Tout d'abord, j'avais envie de varier un peu par rapport à ce que j'ai fait jusqu'à présent avec mes cycles cinéma: j'ai présenté la carrière de deux acteurs (Johnny Depp et Kirsten Dunst) et d'un réalisateur (Stanley Kubrick). Je voulais donc me pencher non pas sur des personnes travaillant dans le monde du cinéma, mais sur une thématique plus globale. Les vampires se sont imposés assez naturellement: premièrement, parce que j'adore les vampires (et je pense que vous le savez déjà si vous suivez le blog), et ensuite parce qu'il existe une quantité incroyable de films mettant en scène des créatures vampiriques. Sur le Livroscope, j'ai surtout parlé des vampires via le prisme de la littérature, et je voulais donc explorer une autre facette de leur représentation. Mais comme il existe énormément de films avec des vampires et ce depuis des décennies et des décennies, j'ai décidé de me focaliser sur des périodes précises: les années 90 et les années 2010. A travers ce cycle cinéma, j'espère vous présenter sept films, sept représentations du vampire, qui va de la créature mélancolique au monstre sanguinaire. Pour ceux que ça intéresse, voici donc la liste des films que je vais traiter dans les mois à venir (j'ai essayé d'avoir une sélection aussi variée que possible, avec des films très connus, des films d'action, ou des films d'auteurs): Dracula par Francis Ford Coppola, que nous allons découvrir aujourd'hui; From Dust Till Dawn de Robert Rodriguez; Blade de Stephen Torrington; Fright Night de Craig Gillespie; The Moth Diaries de Mary Harron; Abraham Lincoln, Vampire Hunter de Timur Bekmanbetov; et Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch. N'hésitez pas à me laisser votre avis sur ce programme dans les commentaires!


Francis Ford Coppola, qui est-ce?
Entrons à présent dans le vif du sujet, avec une petite présentation de notre réalisateur du jour, Francis Ford Coppola. Né en 1939 à Détroit dans le Michigan, il grandit dans une famille d'origine italienne dont le père est un musicien renommé. Il découvre le théâtre et le cinéma pendant son enfance, et c'est vers cette voie qu'il se tourne: il étudie le cinéma, et se lance dans la réalisation au cours des années 1960. Il rencontre notamment George Lucas, avec lequel il collabore. C'est dans les années 1970 que Coppola explose, avec le succès spectaculaire des deux premiers volets du Parrain (1972 et 1974). Cependant, sa carrière connait par la suite des hauts et des bas, avec des succès critiques et commerciaux, mais aussi de sacrés échecs. Depuis les années 90, il se consacre davantage à la production de films (notamment de sa fille Sofia), mais réalise tout de même de temps en temps un nouveau long-métrage. Ses films les plus célèbres sont la trilogie du Parrain, Apocalypse Now, ou encore Dracula, dont nous allons parler aujourd'hui. 

Dracula:
Résumé:



1462. Vlad Dracula combat les Turcs dans une guerre religieuse sans merci. Mais à son retour, victorieux, il découvre que sa femme qu'il chérit plus que tout, Elisabeta, s'est donnée la mort, le pensant tué sous le coup de ses adversaires. Fou de chagrin, Dracula se détourne alors de Dieu et devient un vampire. 
1897. Jonathan Harker est un jeune homme à l'avenir prometteur. Alors qu'il doit épouser Mina, sa fiancée, il est envoyé par son employeur en Roumanie, chez le très particulier comte Dracula, un vieil homme très étrange qui souhaite acheter des domaines à Londres. Jonathan se retrouve alors prisonnier du comte, qui n'est autre que Vlad Dracula, le vampire. Lorsque celui se rend à Londres, physiquement rajeuni et déterminé à mettre la main sur Mina, le portrait vivant de sa défunte épouse, Jonathan comprend qu'un lourd danger pèse sur celle qu'il aime et ses proches... 

Quelques informations sur le film: 
D'une durée d'environ deux heures, Dracula (intitulé en version originale Bram Stoker's Dracula) est un film sorti à la fin de l'année 1992. C'est Winona Ryder qui proposa le projet à Francis Ford Coppola, qui accepta de le réaliser. Le casting, on peut le dire, est prestigieux: on retrouve Gary Oldman dans le rôle de Dracula, Winona Ryder dans celui de Mina, Keanu Reeves dans celui de Jonathan Harker, Anthony Hopkins dans celui du professeur Van Helsing... 
Avec un budget de 40 millions de dollars, le film fut un joli succès, avec plus de 200 millions de recettes. Il remporta également plusieurs prix. Je vous laisse ici la bande-annonce du film, pour vous donner une idée de ce que ça donne!





Une image riche du vampire: 
Etant donné que le vampire est au coeur de notre cycle, il me semble capital de nous pencher sur cette créature et sur la façon dont elle est représentée dans ce film. Ici nous nous attaquons à un gros morceau, puisque le film tourne autour de la figure de Dracula, personnage du célèbre roman de Bram Stoker, dont l'histoire a été adaptée encore et encore, pas toujours avec succès.
Dracula est interprété par l'acteur Gary Oldman, et est ici constitué de très nombreuses facettes. L'un des premiers éléments que le film nous présente concernant la figure du vampire est son rapport à la religion. Dans l'image populaire, on voit souvent le vampire être vaincu ou du moins repoussé par des instruments religieux, en particulier la croix. Dans Dracula, la relation vampire-religion est plus complexe que cela. Au début du film, notre vampire (alors encore humain), est présenté comme un guerrier combattant pour son Dieu, pour la chrétienté. Ensuite, c'est la religion elle-même qui le poussera à se détourner de Dieu, lorsqu'il comprend que l'âme d'Elisabeta est damnée en raison de son suicide. On notera le parallèle entre le sang du Christ et le sang bu par les vampires. 
Le film détaille aussi plusieurs capacités de Dracula. Tout d'abord, Dracula a plusieurs visages: nous le découvrons vieux, rabougri, presque repoussant avec ses grands ongles sales; puis c'est un Dracula rajeuni, séduisant, attrayant qui apparait à l'écran. Il a également un grand pouvoir de régénération, que l'on voit notamment dans les scènes où il dort dans son cercueil. Le vampire peut se métamorphoser en créature proche du loup-garou, notamment lorsqu'il boit du sang humain. En parlant de loup, on notera la proximité du vampire et des loups, qu'il chérit (encore une fois, on va à l'encontre de l'image véhiculée ces dernières années selon laquelle vampires et loups-garous sont opposés et se font la guerre). Enfin on peut mentionner son grand pouvoir de manipulation, ce qui se voit par exemple avec le personnage de Renfield, le prédécesseur de Jonathan Harker.
Pour finir, une autre facette du vampire mise en avant dans ce film, c'est le vampire amoureux, amant, le vampire sensuel. Cet élément est plutôt absent du roman original, mais ici il est capital. Dès les premières minutes du film, on découvre la relation très forte unissant Dracula et son épouse, une relation si forte qu'il se montrera prêt à faire n'importe quoi pour retrouver son double, Mina. L'aspect sexuel est très important (mais j'en reparlerai plus loin) dans ce film. Bien avant Twilight et True Blood, les vampires étaient déjà sexy!

Quelques autres thématiques:
En plus de la figure du vampire, Dracula aborde de nombreuses autres thématiques. On peut par exemple mentionner la thématique du double, très importante, et que l'on découvre à plusieurs reprises à travers le film: le double le plus évident est celui que l'on retrouve entre les personnages de Mina et d' Elisabeta, qui partagent non seulement un physique mais aussi des souvenirs (Mina, si elle ne connait pas Vlad, a l'impression tout de même de l'avoir déjà rencontré, elle se souvient de sa voix). Anthony Hopkins, qui joue Van Helsing, joue également le rôle de l'un des prêtres que l'on voit au tout début du film, un parallèle intéressant. Le personnage de Dracula joue lui aussi sur le double: vieux, on le voit devant un portrait de lui-même, plus jeune, que Jonathan prend pour un ancêtre; arrivé à Londres, il se trouve une autre identité: de comte Dracula, il passe à prince Vlad pour aborder Mina. 
J'ai mentionné plus haut la sexualité, qui est sans aucun doute l'un des thèmes les plus forts du film. L'attaque vampirique est assimilée à un acte sexuel: les victimes gémissent, semblent atteindre l'orgasme, et partager son sang est mis en avant comme un acte charnel, intime, qui procure jouissance à ceux qui participent à ce rituel. Les représentations féminines sont particulièrement importantes: il n'y a que deux personnages féminins majeurs, à savoir Lucy et Mina. La sexualité fait partie d'elles et est mise en avant: les deux femmes sont entourées de plusieurs prétendants (Jack, Quincey et Arthur pour Lucy; Jonathan et Dracula pour Mina), elles exposent leur corps et leur féminité, ce qui tranche avec l'ambiance victorienne corsetée de l'époque. A noter que beaucoup ont également vu dans ce film un parallèle avec le fléau du SIDA et les vampires. 


Pour terminer,  je tenais à parler de la place de la médecine. De nombreux éléments, que ce soit entre les personnages scientifiques (Jack ou le professeur Van Helsing) ou par la mise en avant d'éléments médicaux comme la transfusion sanguine, ou l'intégration d'images de cellules sanguines dans certaines scènes.

Ce que j'ai pensé du film:
Lorsque j'ai préparé la liste des films que je voulais inclure dans ce nouveau cycle cinéma, je me suis aperçue qu'il y avait plusieurs films sortis au début des années 1990 qui auraient pu servir d'ouverture: par exemple le film Buffy contre les vampires, que j'ai hésité à inclure dans le cycle. Mais au final, le premier film s'est imposé comme une évidence: Dracula, sorti en 1992. Pourquoi? Tout d'abord parce que je trouvais que parler de ce film constituait une excellente entrée en matière, car il parle d'un vampire culte, le vampire parmi les vampires, et qu'en plus il s'agit d'une adaptation d'un roman que j'aime énormément. Ensuite, Dracula est un film intemporel, encore exceptionnel près de 23 ans après sa sortie.

Commençons par l'intrigue. Pour ceux qui connaissent l'oeuvre originale de Bram Stoker et qui se demandent ce que ce film vaut au niveau adaptation, je dois dire qu'on retrouve dans les grandes lignes l'intrigue de l'oeuvre originale: certains aspects sont tout de même modifiés ou changés, mais ça fait évidemment partie du travail d'adaptation du livre à un autre support. L'intrigue est bien ficelée, intéressante, et on la suit avec intérêt. Le film est très rythmé, avec quelques petites longueurs (rien de bien dramatique): l'action monte sans cesse, avec un dénouement tout en tension. On ne s'ennuie pas une seconde.

L'autre point fort du film est le casting. Les personnages sont joués par des acteurs de talents: Gary Oldman est grandiose et tient à merveille son rôle de vampire. Winona Ryder campe une Mina incroyable, et sa prestation me fait me demander pourquoi cette actrice est si sous-employée par l'industrie du cinéma (elle est aussi géniale dans Beetlejuice, Edward aux mains d'argent ou Le temps de l'innocence). J'ai particulièrement aimé la richesse des interactions entre les différents personnages, et la mise en avant des personnages féminins. Mon seul bémol: Keanu Reeves, qui est d'un plat incroyable...

En ce qui concerne la réalisation, le film est d'une grande richesse. On notera la splendeur des costumes, très travaillés et soignés, qui collent aux personnages et aux scènes: par exemple l'armure de Dracula dans la première scène, ou la robe de nuit rouge de Lucy, flamboyante. La musique est un élément capital du film, avec des morceaux iconiques, qui habillent Dracula d'une ambiance unique. Certains effets, comme l'utilisation de teintes rouges et vertes très marquées, contribuent également à cette ambiance. On peut évidemment trouver à redire quant aux effets spéciaux qui ont parfois vieillis ou paraissent kitsch, mais il faut garder à l'esprit que nous sommes dans les années 90 et que beaucoup de technologies que nous avons maintenant n'existaient pas à l'époque!

En bref, Dracula est non seulement un très bon film avec des vampires, il est également un très bon film tout court, que je recommande chaudement. Attention cependant si vous êtes jeunes ou un peu sensibles!

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que ce premier article de ce nouveau cycle cinéma vous plait, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire! On se retrouve très vite pour le premier article de Juillet, en attendant prenez soin de vous et lisez beaucoup :)

AnGee.


4 commentaires:

  1. Je l'ai vu il y a quelques temps maintenant mais j'en garde un très bon souvenir. J'aimerai beaucoup le revoir mais après avoir lu le roman.

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  2. Oh oui c'est vrai le film Buffy (bon franchement je préfère la série ;)) ! Pour ce film de Dracula, j'ai un vague souvenir mais je ne crois pas avoir accroché plus que ça...mais bon, le revoir me fera peut être changer d'avis ;)

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