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mercredi 6 novembre 2013

Challenge Read In English #4: The Scarlet Letter, de Nathaniel Hawthorne.














Bonjour à tous et à toutes!

J'espère que vous allez bien malgré le froid qui commence à s'installer, et que vous êtes prêts pour un nouvel article! Comme vous le savez probablement si vous suivez le blog avec régularité, je me suis inscrite le mois dernier au Challenge Read In English lancé par Avalon via Livraddict, challenge qui consiste à lire le maximum de livres dans la langue de Shakespeare en un an. Comme l'anglais, c'est ma grande passion, j'ai décidé d'y participer et de vous présenter le plus de livres possibles. Aujourd'hui, je vous propose de découvrir ma quatrième lecture du Challenge, un roman assez connu et qui plus est classique américain (alors oui, surprise, on va parler classique américain, ce qui est plutôt rare sur ce blog, je vous l'accorde!), à savoir The Scarlet Letter, ou la Lettre Ecarlate en français, de Nathaniel Hawthorne! Bonne lecture à tous ;)


Mais qui est donc Nathaniel Hawthorne?
Commençons sans plus attendre par une petite présentation de notre auteur du jour, Nathaniel Hawthorne!
Né en 1804 à Salem, ville du Massachusetts connue aujourd'hui pour ses procès de sorcières, Nathaniel grandit dans une famille puritaine. Très proche de celle-ci (et plus particulièrement de ses soeurs), il est obligé de s'en éloigner pour poursuivre ses études. Il commence par travailler dans le monde du journalisme, tout en écrivant des nouvelles. Il tombe sous le charme d'une demoiselle nommée Sophia Peabody, avec laquelle il fera une expérience assez particulière: à l'époque, plusieurs communautés souhaitant instaurer un nouveau mode de vie, loin de la ville, apparurent. Nathaniel et Sophia rejoignirent celle de Brook Farm (l'une des plus connues), mais peu convaincus, ils ne restèrent pas longtemps. Le couple eut trois enfants.
Nathaniel, ayant rencontré ce futur président lors de sa jeunesse, bénéficia de la sympathie de Franklin Pierce tout au long de sa vie, et plus particulièrement lors des moments difficiles, et il écrivit également la biographie de celui-ci.
Malade lors des dernières années de la vie, il mourut en 1864. Il est aujourd'hui principalement connu pour ses romans comme The Marble Faun, The Blithedale Romance, et surtout The Scarlet Letter.


The Scarlet Letter:
Résumé:



1642. Dans une petite ville puritaine, tous les habitants se massent pour assister à une punition publique, celle d'Hester Prynne, une jeune femme reconnue coupable d'adultère. Elle a en effet accouché d'une petite fille, Pearl, dont le père n'est pas son mari, parti depuis plusieurs années. Pour son crime, elle doit porter en évidence un écusson écarlate désignant la lettre A (pour adultère) afin que personne n'oublie son acte. Hester est bien décidée à l'assumer et à élever sa fille. Mais le retour de son mari, Roger, change la donne: celui-ci n'a qu'à but, découvrir qui est le père de Pearl...

Quelques points importants:
Comme je trouve les résumés assez limités pour vous présenter un livre, voici quelques points importants qui ressortent de The Scarlet Letter.

Hester, seule contre le monde entier... Mais courageuse jusqu'au bout.
Dans ce roman, Nathaniel Hawthorne choisit de nous présenter l'histoire d'une femme adultère, choix plutôt audacieux, il faut le souligner, vu le contexte de l'époque. Vous l'avez lu plus tôt, Nathaniel Hawthorne a grandit dans une famille puritaine, dans un milieu puritain, à la morale plutôt carrée et aux idées bien arrêtées concernant les femmes. Hester est jugée non pas pour avoir volé quelque chose, ni pour avoir tué quelqu'un, mais parce qu'elle a commis l'adultère, et jugée non seulement par la justice mais aussi par toute la communauté dans laquelle elle vit puisqu'elle doit s'exhiber en public avec l'objet du crime (sa fille) et passer sa vie avec cette lettre écarlate accrochée à sa robe.

On pourrait croire à première vue que l'auteur cherche à condamner lui aussi cette femme, avec une morale du genre "ouiiiii jeune lectrice, fais attention à ce que tu fais avec tes ovaires, tout se sait". Cela serait cohérent avec son éducation, le milieu d'où il vient. Mais en fait, non, il s'agit davantage d'une critique de la société dans laquelle Hester évolue. Dans les premières pages, il décrit longuement la mise en place des habitants de la ville, qui se serrent (au fond de cette boîte), les commérages. Loin d'être une représentation de la justice, cette scène nous montre avant tout le rôle de la morale publique, de la bienséance. Attention, l'adultère, c'est loin d'être cool (je peux vous dire que mon mec me trompe, il finit en pièces détachées au fond d'un coffre de voiture), ne me faites pas dire ce que j'ai dit. Le fait est qu'ils viennent tous là pour bitcher sur cette femme adultère, mais pas un n'est capable de reconnaître son mari (pourtant à deux mètres d'eux), preuve qu'ils ne connaissent décidément rien à sa vie, mais qu'en revanche ils cherchent à se rassurer sur la leur. Le mariage "forcé" est évidemment au milieu de tout ça!
Ce qui est intéressant, c'est la façon dont Hester réagit, tout au long du livre: si on devait définir la fierté avec un personnage de fiction, ce serait elle. Elle ne se démonte pas, se tient droite face aux regards de toutes ces personnes. 
Autre problème soulevé par le roman, la question de la responsabilité. Hester est celle qui est punie, celle qui est traînée en place publique. Et pourtant, pour commettre l'adultère, il faut être... deux. Mais où est donc le père de Pearl? Qui est-il? Personne ne semble se poser la question, et voir cet homme puni. Le seul à vouloir le découvrir, c'est le mari d'Hester. Mais pourquoi personne d'autre ne réagit à ça? Probablement parce qu'Hester est une femme.

Les héroïnes de Nathaniel Hawthorne:
L'année passée, j'ai pu étudier en cours un autre roman de Nathaniel Hawthorne, intitulé the Blithedale Romance (traduit sous le titre de Valjoie... voilà). Dans ce roman, l'auteur introduit une autre héroïne, nommée Zenobia, une jeune femme au caractère bien trempé, féminine et sensuelle, qui cultive son originalité et défend souvent la cause des femmes, notamment pour tout ce qui concerne la culture et leur droit à écrire. 

Zenobia, tout comme Hester, sont deux héroïnes aux antipodes de l'image voulue de la femme. A l'époque, on attendait de la femme d'être une épouse modèle, qui reste à la maison, la fée du logis, qui tient le ménage propre et qui attend sagement son petit mari. Elle doit se tenir à l'écart de tout ce qui est politique, évidemment, mais aussi culturel. On ne peut même pas dire que c'était l'idée du "sois belle et tais-toi", parce qu'en ce qui concerne la beauté, là aussi, elle devait éviter tout ce qui pouvait attirer l'oeil, tout ce qui pourrait être sensuel. 

Les héroïnes d'Hawthorne sont à l'opposé de cette image de l'ange du foyer. Une façon de mettre en avant des femmes plus indépendantes? 

Mon avis sur ce livre:
Je l'ai dit un peu plus haut, j'ai déjà eu l'occasion de lire du Hawthorne pour les cours (The Blithedale Romance, livre qui s'inspire de son expérience à Brook Farm) et j'avais assez bien aimé, même si j'étais loin d'être complètement transportée. Du coup, je me suis dit que ce serait bien de lire son roman le plus connu si je tombais dessus. Qu'en-ai je donc pensé? Globalement, j'ai assez bien aimé ce livre. J'ai lu assez peu de livres qui tournaient autour du thème de l'adultère, donc j'appréhendais un peu de voir ce que ça allait donner.

La première chose que j'ai aimé, c'est l'héroïne. J'avais déjà apprécié Zenobia dans The Blithedale Romance (même si elle est un peu énervante), et du coup j'étais contente de retrouver un personnage de ce genre: Hester est une femme volontaire, qui assume son acte, et qui n'a pour but que d'élever sa fille. J'ai d'ailleurs bien aimé sa relation avec Pearl, mais aussi le fait qu'elle cherche à se débrouiller financièrement en utilisant son talent à l'aiguille. Elle est assez différente des personnages féminins de l'époque que j'ai pu découvrir et qui étaient un peu "fades".

L'histoire est assez intéressante, il y a plusieurs rebondissements et retournements de situation qui rendent l'intrigue vivante. Alors certes, parfois c'est un poil tiré par les cheveux, ce qui peut surprendre, mais j'avais déjà remarqué ça dans l'autre roman de Nathaniel Hawthorne. Le livre est de plus assez court et se lit assez vite, et moi qui ai l'habitude de lire des pavés, ça m'a fait du bien: il est court, mais j'ai quand même eu le sentiment de lire quelque chose de complet. L'intrigue s'étale sur plusieurs années, j'ai pu m'attacher aux personnages et à leur histoire. 

Les thèmes abordés sont plutôt particuliers et encore une fois intéressants (l'adultère, le mouton noir pointé du doigt): personnellement je connais assez peu le contexte de l'histoire, si tout ce dont Hawthorne parle est véridique, mais ça m'a donné envie de creuser un peu et de me renseigner, ce qui est plutôt positif, non? 

Le style de l'auteur est plaisant aussi, ça se lit bien. Mais attention quand même: je l'ai lu en VO, et je dois dire qu'il est pas franchement très accessible, donc si vous avez un petit niveau d'anglais ou que vous ne le sentez pas, préférez la traduction française!

Je n'ai pas grand chose de plus à dire sur ce livre, j'ai passé un bon moment de lecture avec, même si encore une fois je suis loin du coup de coeur explosif. Hawthorne a écrit d'autres romans, donc si je les trouve à la bibliothèque à l'occasion, je pense les lire en espérant passer un moment aussi sympathique!

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que l'article vous a plu! N'hésitez pas à me laisser, comme toujours, votre avis en commentaire, vous lire est vraiment un plaisir. On se retrouve en fin de semaine avec un autre article, qui sera consacré au premier tome du second cycle de la saga Pretty Little Liars, intitulé Wicked. En attendant, faîtes vous plaisir, lisez des livres!

Prenez soin de vous,

AnGee Ersatz*



12 commentaires:

  1. Je ne connaissais ce roman que de nom, maintenant j'en sais plus et ça me donne vraiment envie de le lire et le découvrir! Merci pour ta chronique :)

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  2. j'avais assez apprécié les nouvelles que j'avais lu de lui. c'est une histoire que je lirai aussi probablement.
    c'est assez fascinant, car il n'est pas dans la dénonciation, il y a peu de jugements portés sur les personnages, mais dans l'analyse de la mécanique du mal, de sa propagation. il n'y a pas pas de gentils, pas de méchants à proprement parler, mais une sorte d'infamie qui se répand, contaminent ceux qui devraient incarner "les gentils" au point qu'on a envie de dire "les pauvres malheureux, ils ne savent plus ce qu'ils font"

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    1. Je pense lire ses nouvelles prochainement! Et tu as raison en ce qui concerne la dénonciation!

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  3. Je l'avais étudié en version originale pour un cour. Malheureusement, je n'ai pas tout compris... Allez, c'est décidé, je le note pour me le refaire en Français un de ces jours ;) !

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  4. Bonjour!
    J'ai vu le film que j'avais apprécié, mais je n'ai pas encore eu l'occasion de lire le livre. J'ai bien aimé ton article en tout cas. Tu m'as fait rire avec "Fais attention à ce que tu fais avec tes ovaires" :)
    Bisous

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    1. J'ai vu le film avec Gary Oldman et Demi Moore, malheureusement je l'ai trouvé assez décevant en comparaison :/

      Si je t'ai fait rire, tant mieux, j'avoue avoir terminé cet article assez tard et bien fatiguée ^^.

      Gros bisous!!

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  5. Je l'ai dans ma PAL et c'est un classique que j'ai envie de lire depuis longtemps... Tu me donnes vraiment envie de m'y plonger sous peu, ce que tu dis de l'héroïne m'emballe vraiment, j'aime beaucoup ce genre de figures dans la littérature :)

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    1. :D Venant de la part de l'organisatrice de Destins de Femmes, ça veut tout dire!!!!

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  6. Ça y est, je l'ai lu. J'ai beaucoup aimé. Je suis bien d'accord avec ton article.
    J'ajouterais que l'introduction est franchement drôle, dans sa critique de la petite institution des douanes

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