Je suis AnGee du Livroscope, j'espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique! Avant de nous pencher sur notre sujet du jour, je tenais à vous remercier d'avoir été une fois de plus si nombreux à visiter le blog en Juillet. Malgré les vacances d'été et le beau temps, vous avez répondu présents. Une fidélité que je tiens à récompenser, comme le montre le concours organisé dans l'onglet "Concours des cinq ans" du blog (n'hésitez pas à participer!). Pour commencer ce mois d'août en beauté, je vous propose de nous intéresser à un roman dont on parle beaucoup en ce moment: The Handmaid's Tale, ou La servante écarlate en version française, de Margaret Atwood. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture! :)
Quelques mots sur Margaret Atwood:
Quelques mots sur Margaret Atwood:
Avant d'aborder plus en détails l'univers unique de The Handmaid's Tale, je vous propose de nous intéresser à son autrice, Margaret Atwood. Née en 1939 à Ottawa, au Canada, elle est très attachée à son pays où elle grandit, étudie et vit encore aujourd'hui. C'est dès l'enfance qu'elle se passionne pour l'écriture, avec la certitude inébranlable qu'elle veut en vivre. Après ses études à l'université de Toronto, elle exercera le métier de prof ici et là, pendant quelques années, mais l'écriture reste toujours sa principale occupation. Après un premier roman publié à la fin des années 1960, elle ne cesse de publier: à ce jour, sa bibliographie compte plus de quarante romans, une large collection de poésie, mais également de nombreux essais. Son travail a été plus d'une fois récompensé par de prestigieux prix, comme le Booker Prize qu'elle a obtenu cinq fois. Margaret Atwood est considérée comme l'un des écrivains les plus célèbres du Canada et du vingtième siècle, avec des romans comme The Edible Woman ou Surfacing. Je vous invite à suivre le lien ci-dessous pour découvrir le site internet de l'autrice!
The Handmaid's Tale:
Résumé:
Suite à une révolution qui a bouleversé la société en profondeur, les Etats-Unis n'existent plus. A la place, il y a Gilead, un monde où les femmes ne travaillent plus, n'ont plus de droits. Elles sont réparties en trois groupes: les épouses qui gèrent le foyer, les "Martha" chargées des activités domestiques comme la cuisine ou le ménage, et les servantes, vêtues de rouge. Ces dernières, dont Offred, la narratrice, fait partie, n'ont qu'un but. Celui de servir à la procréation, pour le développement des générations futures...
Quelle place pour la femme?
Etant donné que la place de la femme est l'un des thèmes majeurs (si ce n'est LE thème principal) de The Handmaid's Tale, il me semblait important de vous en parler un peu plus en détails.
A travers le récit d'Offred, nous découvrons un aperçu de ce qu'était la société avant la révolution, une société assez similaire à la notre et qui ressemble aux Etats-Unis à l'époque de la rédaction du roman. Les mœurs sont plutôt libres, les femmes travaillent, ont de l'argent, vivent globalement comme elles l'entendent.
Rien à voir avec Gilead, où leurs moindres faits et gestes sont contrôlés. Les femmes n'ont plus de compte en banque, ne travaillent plus et sont divisées en plusieurs catégories: les "Wives" ou épouses légitimes, vêtues de bleu, qui évoquent un peu les matrones victoriennes chargées d'organiser des thés avec leurs amies et de la bonne tenue de la maison. Les "Martha", en vert, sont les femmes plus âgées, qui ne peuvent plus procréer, et qui sont affectées aux tâches domestiques: elles cuisinent, nettoient, balaient... Enfin, on trouve les "Handmaids", symbolisées par la couleur rouge: rouges de la tête aux pieds, leur corps sert à la procréation. Tout ce qu'elles font est contrôlé: elles n'ont pas le droit de parler aux autres, doivent garder une attitude pleine d'humilité. Les "Aunts", qui évoquent des nonnes sévères, leur forment, leur apprennent leur rôle. Elles n'ont qu'un but: mettre au monde des enfants...
L'adaptation en série:
Si vous surfez souvent sur la blogosphère ou sur Booktube, vous aurez sûrement remarqué que depuis quelques mois The Handmaid's Tale est un livre plutôt en vogue. Et ce renouveau de popularité peut s'expliquer en partie par une récente adaptation du roman en série télévisée. Au printemps, le service de streaming Hulu (qui fonctionne un peu comme Netflix) proposait au public de découvrir l'histoire d'Offred à travers une série de 10 épisodes. Le casting était on ne peut plus alléchant: Offred est jouée par Elisabeth Moss, qui a vu sa carrière décoller grâce à la série Mad Men. On retrouve aussi Joseph Fiennes (mon crush de Shakespeare in Love) ou encore Alexis Bledel de Gilmore Girls.
Le succès de The Handmaid's Tale a été vif, avec énormément de critiques positives sur cette adaptation. Une seconde saison, prévue pour 2018, est déjà prévue. En ce qui me concerne, je n'ai pas encore eu l'occasion de voir cette série, j'attendais d'avoir lu le livre pour m'y mettre. Mais c'est sans aucun doute l'une de mes priorités pour les semaines à venir!
Ce que j'ai pensé du livre:
C'est lorsque j'étais étudiante en troisième année de licence LCE que j'ai découvert Margaret Atwood. Elle faisait partie des auteurs à étudier pour le cours de littérature nord-américaine et, on peut le dire, cette première rencontre ne s'était pas très bien passée. J'avais eu énormément de mal à accrocher avec le roman à analyser, Surfacing, et malgré mon envie de lire The Handmaid's Tale dont on m'avait énormément parlé, la perspective d'une nouvelle déception m'en a longtemps tenue à l'écart. J'ai décidé de franchir enfin le cap cette année pour regarder ensuite son adaptation en série. Et j'en suis heureuse car j'ai adoré ce roman.
The Handmaid's Tale n'a pas été pour moi une lecture facile. Non pas à cause du style de Margaret Atwood (sur lequel je reviendrai plus tard), mais à cause de l'univers et des thèmes abordés. C'est un livre "pesant", terrifiant même, qui nous met face à une version alternative de notre monde angoissante. J'ai souvent vu ce livre qualifié de "dystopie", dans le sens où on y présente l'inverse d'un monde utopique, c'est exactement ça. Avec un côté que j'ai trouvé très réaliste.
C'était pour moi une lecture si prenante et passionnante que j'ai bien eu mal à lâcher le livre, mais aussi à passer à autre chose par la suite, ce qui est plutôt rare quand on me connait. Il m'a fallu plusieurs jours pour digérer ce roman, et je pense que ce sera la même chose lorsque je commencerai à regarder la série.
C'était pour moi une lecture si prenante et passionnante que j'ai bien eu mal à lâcher le livre, mais aussi à passer à autre chose par la suite, ce qui est plutôt rare quand on me connait. Il m'a fallu plusieurs jours pour digérer ce roman, et je pense que ce sera la même chose lorsque je commencerai à regarder la série.
L'intrigue est absolument captivante. C'est l'un des gros points forts du livre. Au final, il y a assez peu d'actions: on se contente de suivre Offred dans ses activités quotidiennes, de découvrir sa vie de servante. Mais c'est justement ce côté un peu "contemplatif" que je trouve particulièrement réussi. The Handmaid's Tale prouve qu'un livre n'a pas besoin de dix mille retournements de situation pour être un page-turner.
Le gros point fort vient de la narration. On alterne entre des passages au présent, racontant ce que Offred endure au quotidien. Elle parle de sa vie de tous les jours, les courses, les regards, ce qu'elle doit et ne doit pas faire, et des passages au passé. Le passé proche, où elle a appris à devenir une servante, et le passé un peu plus lointain, avant Gilead. On découvre petit à petit l'histoire d'Offred, ce qui a conduit à la révolte...
Autant je n'avais pas accroché avec le style de Margaret Atwood dans Surfacing, autant j'ai été ici séduite par sa façon de raconter les choses. C'est suffisamment détaillé pour qu'on ne soit pas sur notre faim, mais il y a en même temps un côté presque "pudique" donné à la narration d'Offred, qui ne s'attarde pas sur certains détails de sa vie passé ou présente, comme pour les préserver ou éviter de trop y penser. C'est raconté avec justesse, un résultat poignant.
Pour ce qui est des personnages, on les découvre davantage pour leur fonction que leur personnalité. On sait qui tient quel rôle, mais on sait au final assez peu de choses personnelles sur chacun d'entre eux. Comme si la révolution avait effacé leur identité pour leur en donner une nouvelle, plus caricaturale. Grâce à ça, Offred apparait comme une femme assez universelle, représentant tout le monde et personne à la fois.
The Handmaid's Tale est un livre bouleversant comme je n'en avais pas lu depuis longtemps. J'ai été passionnée de la première à la dernière page par ma lecture et ne peux que la recommander fortement. Un énorme coup de coeur, une lecture dont je me souviendrai longtemps. Je suis désormais impatiente de voir la série.
Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette chronique vous plait, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire, je vous réponds toujours avec plaisir! On se retrouve très vite pour un nouvel article, en attendant comme toujours, prenez soin de vous et lisez beaucoup :)
AnGee.
Je l'ai lu en anglais à l'IUT, autant dire qu'il faudrait que je le relise en français pour mieux m'en souvenir ;) !
RépondreSupprimerTu as vu la série? :)
Supprimer