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mercredi 7 juin 2017

Masse Critique Babelio: Journal d'une traduction de Marie-Hélène Dumas.




Bonjour à tous et à toutes!

Je suis AnGee du Livroscope, j'espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique! On se retrouve aujourd'hui pour un article lecture dans lequel je vous présenterai un livre reçu récemment grâce à une Masse Critique du célèbre site Babelio. J'ai eu la chance d'être sélectionnée pour découvrir un livre publié aux éditions iXe, maison d'éditions axée sur le féminisme contemporain: Journal d'une traduction de Marie-Hélène Dumas. En espérant que cette chronique vous plaise, je vous souhaite une bonne lecture! :)

La Masse Critique de Babelio:
Comme mentionné un peu plus haut, j'ai reçu le roman Journal d'une traduction grâce à une Masse Critique organisée par le site Babelio. Je pense que vous êtes nombreux à déjà connaître ce rendez-vous et ce site, mais pour celles et ceux qui ne le connaîtraient pas, Babelio est un site communautaire destiné aux amoureux de la lecture. Avis et découvertes s'y échangent sur le site ainsi que sur le forum. Très régulièrement (environ une fois par mois), Babelio organise une Masse Critique: en échange d'une critique postée sur le site, il est possible de recevoir gratuitement un livre. Je vous laisse ci dessous le lien vers le site de Babelio pour que vous puissiez y jeter un oeil! 


Marie-Hélène Dumas, c'est qui?
J'ai pour habitude, si vous connaissez un peu le blog, de démarrer mes articles par une petite présentation de l'auteur dont on va parler. Il s'agit aujourd'hui de Marie-Hélène Dumas, que je découvre grâce à cette Masse Critique. Née en 1948 à Nice, Marie-Hélène Dumas a fait des études d'économie mais c'est la traduction, qu'elle apprend sur le tas et sans passer par des cursus scolaires classiques, qu'elle se met à pratiquer. Elle traduit par exemple des auteurs comme Azar Nafisi (Lire Lolita à Téhéran). L'écriture lui fait aussi de l'oeil et elle se met alors à publier, comme par exempleJohn Lennon: Flagrant délire par éclats de ouï-dire ou plus récemment Journal d'une traduction, dont nous allons parler aujourd'hui. Elle a également vécu à l'étranger, en Angleterre.

Journal d'une traduction:
Quatrième de couverture:
« Quand je traduis un livre, habituellement il m’est impossible d’écrire. C’est pourtant ce que j’ai fait entre janvier et août 2015 en tenant ce journal. Dans La République de l’imagination que je traduisais alors, Azar Nafisi parlait d’exil et de littérature. Depuis quelque temps j’accumulais des notes sur l’exil de ma famille maternelle, la langue, la traduction, le fait d’être moitié russe moitié française, de traduire de l’anglais ou de l’espagnol, d’avoir oublié le russe. Certaines phrases, idées, points de vue d’Azar Nafisi me renvoyaient la balle et me permettaient de retracer le chemin qui fait qu’on en arrive là, parce que certains immigrés choisissent l’intégration, parce que c’est difficile d’être moitié moitié, parce qu’on fait partie d’une génération, parce que la route, parce que le rock’n roll. »

Entre exercice de traduction...
Le titre l'indique de façon claire: Marie-Hélène Dumas nous entraîne vers deux choses. Ce livre à la fois un journal (dont nous reparlerons un peu plus loin) et une oeuvre dont l'un des thèmes majeurs est la traduction. 
Marie-Hélène Dumas est traductrice, un métier très important dans des tas de domaines, mais particulièrement dans l'édition, où les livres traduits forment un pan important des publications annuelles. C'est un métier exigeant et qui ne laisse pas de place à l'erreur: une mauvaise traduction se repère tout de suite et nuit à la compréhension et l'appréciation d'un livre, film, série... 
Nous la découvrons ici alors qu'elle traduit La république de l'imagination d'Azar Nafisi, une auteure bien connue grâce à son livre Lire Lolita à Téhéran, dans lequel elle partage son quotidien de prof dans un état où l'éducation des femmes n'est pas des plus faciles. Ce livre a déjà été traduit par Marie-Hélène Dumas, et elle nous parle cette fois de son expérience: comment elle traduit, combien de pages par jour, ses habitudes, sa façon de procéder... Une lecture enrichissante non seulement pour les apprentis traducteurs comme moi mais aussi pour celles et ceux qui veulent découvrir l'envers de la traduction d'un livre!

... Et recherche de soi:
Je l'ai mentionné un peu plus haut: ce livre, c'est aussi un journal. Un journal peut être de bord, intime, c'est un objet qui implique un certain sens de l'introspection et qui emmène celui qui l'écrit et celui qui le lit dans une quête, celle de l'identité, par exemple.
A travers ce livre et à travers son exercice de traduction, Marie-Hélène Dumas s'interroge sur ce qui l'éloigne de la langue de ses parents: le russe. Elle tente de comprendre pourquoi l'anglais l'attire davantage, ce qui a façonné son intérêt pour cette langue plutôt que l'autre. Et à travers ce questionnement, elle revient ainsi sur sa vie, celle de ses parents immigrés...

Ce que j'ai pensé du livre:
Depuis le collège/lycée, j'ambitionne de devenir traductrice et, si j'ai la possibilité d'en faire un peu dans mon emploi actuel, j'espère pouvoir ouvrir prochainement ma propre boîte. J'aime traduire, travailler avec les mots, c'est quelque chose de presque naturel pour moi. Aussi, lorsque j'ai aperçu ce titre lors de la dernière Masse Critique de Babelio, j'ai été tentée à l'idée de découvrir l'expérience de cette traductrice et de tout simplement lire un ouvrage parlant de traduction. Au final, j'ai assez bien aimé Journal d'une traduction, même si j'ai quelques réserves sur ce livre.

Tout d'abord, je suis contente d'avoir découvert et une auteure/traductrice et une maison d'édition. Les Masses Critiques de Babelio me permettent vraiment de sortir des sentiers battus et d'aller vers des titres que je ne choisis pas forcément en librairies ou qui ne bénéficient pas de la même exposition que d'autres oeuvres. J'ai un peu regardé ce que proposent les éditions iXe et j'ai trouvé leur catalogue intéressant. 

Ensuite, j'ai dans son ensemble beaucoup aimé ce livre et ce que Marie-Hélène Dumas nous y raconte. J'attendais beaucoup de l'aspect "traduction" et à ce niveau-là je n'ai pas été déçue. Marie-Hélène Dumas partage son récit entre des passages racontant son travail de traductrice, sa façon de procéder, et d'autres plus personnels sur la Russie et sa relation avec ses parents. 

Et c'est vraiment tout ce qui touche à la traduction que j'ai trouvé passionnant: je m'y suis retrouvée dans la façon dont elle décrit cet exercice, cette recherche du bon mot. Ce livre me conforte encore un peu plus dans l'idée que c'est le métier fait pour moi (ou plutôt que moi, je suis faite pour ça). Beaucoup de gens ont tendance à croire que la traduction, c'est quelque chose de facile, où il suffit juste de faire du mot à mot, et Journal d'une traduction montre au contraire qu'il s'agit d'un processus plus complexe.

Pour ce qui concerne son histoire personnelle, je dois avouer avoir eu un peu de mal à y entrer. A vrai dire, je ne m'attendais pas vraiment à trouver cela dans le livre: je pensais, peut-être à tort, que le texte se concentrerait uniquement sur la traduction et j'ai été un peu surprise de voir qu'elle parlait autant de sa vie et de ses parents. Ce n'était pas inintéressant, mais j'ai eu plus de difficultés à m'accrocher à ces éléments.

C'est petit à petit que je me suis intéressée à cette autre dimension du livre, grâce à deux facteurs. Tout d'abord, le style de Marie-Hélène Dumas: je trouve le livre bien écrit, fluide, avec des idées intéressantes (par exemple son utilisation de la ponctuation), ça aide à entrer dans l'histoire.

L'autre point, c'est les thèmes que l'on rencontre dans Journal d'une traduction: le langage et son utilisation sont très importants, capitaux même. Comment on perçoit la langue, notre relation aux mots, tout cela est également lié à notre histoire personnelle et notre identité, mais aussi à ce à quoi la langue est rattachée, l'image qu'on s'en fait.J'ai trouvé cela vraiment intéressant et ça m'a permis d'apprécier le livre.

Journal d'une traduction a été une lecture assez passionnante, donc, mais je ne suis pas sûre qu'elle parlera à tout le monde de la même façon. Si la traduction est un sujet qui ne vous intéresse absolument pas, vous risquez de ne pas apprécier le livre. A l'inverse, ne vous butez pas en voyant le terme "traduction" dans le titre, car c'est aussi un voyage en quête de son identité que Marie-Hélène Dumas nous propose...

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cette chronique vous plait, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire! On se retrouve très vite pour un nouvel article, en attendant comme toujours prenez soin de vous et lisez beaucoup! :)

AnGee.

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