Ecrit par Mark Millar
Dessiné et colorisé par J.G Jones et
Paul Mounts
Edité en 2008, éditions Delcourt
Alors que je cherchais un nouveau comics attisant ma curiosité pour de futurs articles (et j'en ai trouvés),
j'ai trouvé dans une médiathèque un comics à la lecture dont la
couverture m'intriguait : Wanted.
Je pensais alors tout de suite au film
sorti en salles avec Angelina Jolie avec le trip de l'assassin qui
peut tirer au pistolet en faisant dévier les balles sur des
centaines de mètres. Et de ce que j'avais pu voir des bandes
annonces / extraits, ça n'avait pas trop l'air « fantastique »
dans le sens
« Présence-de-super-héros-et-trucs-complètement-surréalistes ».
Oui, j'ai pas vu le film, et ça se
verra pour la suite de ma review.
Par ailleurs, le comics m'a fait
beaucoup penser à Kick-Ass, et j'y reviendrai également.
J'annonce déjà que ce comics est
plutôt pour un public adulte, c'est cru, vulgaire, très sanglant et
que je vous déconseille de le lire si cela vous gêne. Et je citerai
sans censure les termes du comic, et je m'en excuse d'avance.
Wanted, est un comic se déroulant à
notre époque, à New York. On y suit les aventures de Wesley, un
homme approchant les 30 ans, qui vit une existence morose : Vie
avec sa copine qui le trompe avec son meilleur ami, métro boulot
dodo, une patronne qui l'exploite. Aucun but dans la vie, l'être le
plus vide et lambda qu'on peut imaginer. Il n'a rien pour lui, à
part une ressemblance à Marshall Mathers à mon goût.
Pendant ce temps, dans un penthouse
décadent du Centre-Ville, l'un des plus grands « assassins »,
appelé « Le Killer » est abattu d'un tir en pleine tête
tiré à longue distance. L'assassin du Killer est inconnu mais
l'heure est à la succession : Le Killer était un coureur de
jupons mais possède néanmoins un fils caché, en la personne
de....Wesley.
Retrouvé par les membres de « La
Fraternité », l'agence secrète dont relevait le Killer,
Wesley est recueilli par Fox, une mercenaire d'élite, qui le plonge
dans une société secrète où les super-vilains existent bel et
bien, tel un conglomérat de criminels dirigeant le monde et agissant
en toute impunité (le logo de la fraternité évoque à peine la
Franc-Maçonnerie, ndlr).
Wesley fera le choix d'accepter son
héritage de tireur d'élite, et acceptera cette nouvelle existence
faite de violence (plus ou moins) gratuite, de sang, et de liberté,
tout en cherchant à découvrir qui est l'assassin de son père.
L'histoire, qui peut paraître assez
« banale », m'a surprise. La maigre image que j'avais de
Wanted n'était pas du tout celle-ci. Là, on tombe dans une histoire
où le héros est un faible, un soumis, qui est cocu, humilié,
réduit à néant. Et on lui offre l'occasion d'être libre, sans
conséquences, de tout envoyer péter.
Et le « Allez tous vous faire
enculer » annonce la couleur : Wesley va revivre, devenir
une machine à tuer prenant sa revanche sur le monde, tout en
sombrant dans les activités d'une société secrète habituée aux
mondes parallèles et aux super-pouvoirs. Ce à quoi,
personnellement, je ne m'attendais PAS DU TOUT. Du genre le truc qui
te fait dire « Euuuh....WTF ? »
Outre cela, qu'il s'agisse des titres
de chapitres ayant des consonnances sexuelles, des insultes et de la
violence qui abonde de manière gratuite et courante (ce qui peut
devenir un peu lourd, expliquant alors mon avertissement en début
d'article), Wanted se révèle être assez intéressant en milieu
d'histoire, au moment où un twist scénaristique et de l'action
« héroïque » viendront pimenter les péripéties de
Wesley.
Oui, de l'héroïsme. Ca peut sembler
ironique quand La Fraternité a assassiné quasiment tous les
super-héros des univers existants, mais je persiste, ce déclic
mettra fin à des exactions qui pourront sembler un peu futiles au
lecteur.
Au niveau du dessin, le style est très
correct et accentue parfait le côté violent. Tout ne fait pas lisse
et cartoonesque, mais bien réaliste. Et ça se voit bien quand les
balles traversent les têtes et transforment les antagonistes en
passoires d'hémoglobine.
J'ai vraiment aucun problème avec la
violence, mais il n'en est pas de même pour tous. Elle est
comparable à celle visible dans Kick-Ass. Viscérale, crue,
primaire, sans fard. Ca défouraille, qu'importe si ça éclabousse
ou si des innocents meurent. Vous êtes au pays des connards avec un
grand C, et cette pointe de vulgarité est gentille par rapport à
l'histoire.
En ce qui concerne mon parallèle avec
Kick-Ass...Disons que j'ai eu l'impression de lire un anti Kick-Ass.
Alors autant Dave et Wesley semblent partager des points communs, dès
qu'il s'agit d'être héroïque / vilain, ils sont diamétralement
opposés.
Alors que Dave est un ado geek avec des
amis fidèles qui vit de sa passion et « apprécie »
relativement sa vie (même s'il déplore le manque de super-héros en
vrai), Wesley est un nihiliste total trompé, utilisé, sans but, une
coquille vide. Mais on part du concept du mec lambda sans pouvoir
particulier.
Et dès que la fibre « super-héroïque
/ Super-Vilain » apparaît, l'un dit « J'ai la volonté
et le courage pour être super-héros, je veux faire le bien en
agissant bien pour tous », l'autre dit « Fuck le bien et
ces conneries moroses, je vais tuer, me défouler, dire merde à
cette masse de moutons et vivre réellement sans contraintes ».
La différence entre les deux est que
l'un va se dire « Ouais bon, je peux pas tout résoudre tous
les problèmes de la vie par la violence et mes actions... » et
dire peu de temps après « Bien sûr que je me fous de ta
gueule. Tirons nous d'ici, je vais aller voir à quoi ressemblent 10
millions de Dollars ». Je vous laisse deviner de qui il s'agit.
En bref, pour une histoire où l'on
suit un des plus gros enfoirés qui aime être un enfoiré tout en
sortant des grossièretés et ses pensées personnelles dont je ne
ferai pas citation ici, une histoire de super-méchants qui se révèle
certes un peu manichéenne dans un milieu de personnages 100%
méchants...J'ai été bluffé.
Et ce coup de cœur, je pense
l'acquérir pour ma bibliothèque personnelle. Car je vous assure
qu'un comic qui se conclut par la phrase « Et ça, c'est la
tête que je fais quand je t'encule à sec », j'en ai pas vu
beaucoup. Tout comme un comic qui retourne complètement les
archétypes de l'héroïsme pour leur mettre une grande baffe.
Psychic TV.
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