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mercredi 27 août 2014

Stanley Kubrick #5: A Clockwork Orange, ou le film préféré d'AnGee (1971)!



Bonjour bonjour, amis lecteurs!

J'espère que vous passez une bonne semaine et que vous allez bien! C'est avec joie que je vous retrouve pour un tout nouvel article, et aujourd'hui je vous propose de continuer sur la lancée d'hier et de découvrir une fois de plus l'un des films de Stanley Kubrick: Mardi, je vous présentais sur le blog son célèbre film 2001: A Space Odyssey, une oeuvre culte de la science-fiction sortie en 1968. Pour notre film du jour, nous allons avancer de quelques années, direction le début des années 70, pour nous pencher sur un autre film lui aussi devenu culte: A Clockwork Orange, connu en français sous le titre d'Orange Mécanique et adapté du roman éponyme d'Anthony Burgess! Bonne lecture à tous, en espérant que cet article vous plaise :)

Stanley Kubrick sur le Livroscope:
Si vous connaissez bien le blog, vous n'êtes pas sans savoir que j'aime commencer mes articles par une présentation de l'auteur/réalisateur/dessinateur dont je parle. Mais avec Stanley Kubrick, nous sommes face à un personnage récurrent du blog: j'ai déjà parlé de son travail à plusieurs reprises, donc plutôt que de me répéter, je vous laisse ci-dessous le lien qui vous mènera vers les précédents articles qui lui sont consacrés: vous trouverez du Shining, du Lolita, ou encore du Spartacus!



A Clockwork Orange:



Quelques informations sur le film:
Entrons à présent dans le vif du sujet et commençons par quelques informations sur A Clockwork Orange. Sorti en 1971, A Clockwork Orange est l'adaptation du roman éponyme d'Anthony Burgess, auteur britannique prolifique qui a écrit de nombreux livres, dont celui-ci, paru en 1962. C'est grâce à un ami scénariste que Stanley Kubrick découvre l'univers du roman, et il se décide à le porter à l'écran, mettant de côté son grand projet resté inachevé de faire un biopic sur Napoléon.

Le tournage se déroula en 1970, dans les environs de Londres (le réalisateur avait élu domicile en Angleterre depuis plusieurs années), et la question des costumes et décors fut au coeur des préoccupations de Kubrick, puisque l'histoire de A Clockwork Orange se déroule dans un univers futuriste. Le film est apparemment très fidèle au roman original, à l'exception de la fin, mais j'en parlerai un peu plus loin.
D'une durée d'un peu plus de deux heures, A Clockwork Orange bénéficia d'un budget de 2,2 millions de dollars et fut un succès commercial, rapportant plus de 25 millions de dollars, malgré les interdictions d'âge dans certains pays. Je parlerai plus loin des critiques et controverses autour du film.
A Clockwork Orange fut nominé lors de plusieurs cérémonies de remise de prix, comme les BAFTA ou Golden Globes, et remporta plusieurs prix aux Hugo Awards en 1972.
En ce qui concerne le casting, on se rappelle surtout de Malcolm McDowell qui interprète Alex, le personnage principal. On retrouve également Patrick Magee, Michael Bates, Warren Clarke, ou encore Paul Farrell.
Je vous laisse ici la bande-annonce du film!



Résumé:
Nous voilà en Angleterre, le futur. Alex DeLarge est un jeune homme plutôt séduisant mais aux passe-temps assez particuliers: en effet, il est adepte de l'ultraviolence, qui consiste principalement à passer ses soirées à commettre toute sortes d'actes violents. Il est également très porté sur le sexe, et est fan de Beethoven, qu'il écoute avec ferveur. Avec ses trois droogs, Pete, Dim et Georgie, il passe ses soirées à vadrouiller ainsi. Jusqu'au jour où, dans l'escalade de la violence, il se fait arrêter et mettre en prison. Après quelques années derrière les barreaux, il se propose alors pour participer à une étrange expérience, la technique Ludovico, supposée effacer toute trace de violence chez les individus... La vie change du tout au tout pour Alex...


Alex, un personnage principal bien particulier:
Dans A Clockwork Orange, le spectateur découvre un groupe de quatre jeunes au look plutôt original, le groupe formé d'Alex, de Dim, Pete et Georgie. Néanmoins, nous en suivons un en particulier: Alex. Dès les premières secondes du film, grâce à la voix off, nous comprenons qu'il sera le narrateur,  notre guide pour le film, la personne autour de laquelle tout se concentre. Et je tenais à me pencher un peu sur lui. 
Alex DeLarge, donc, est un jeune homme au physique d'ange, avec ses cheveux blonds et son sourire bon enfant. Mais on ne peut pas vraiment dire qu'il se comporte comme tel: à travers le film, on le voit obsédé par le sexe, la violence, et il fait de ses fantasmes une réalité. Alex est borderline et ne semble pas avoir de limite. Au point qu'il n'hésite pas à attaquer ses propres amis! Alex a un caractère de chef, et n'aime pas qu'on lui dicte quoi faire. Il a aussi une passion pour Beethoven qui, en plus de nous offrir une chouette bande originale, montre une autre facette de sa personnalité.
Un autre point qui caractérise Alex, c'est son charisme: il semble capable de mettre absolument TOUT LE MONDE dans sa poche, que ce soit ses parents qui n'osent rien lui reprocher, ou les gens qu'il rencontre, qui ont l'air de toujours tomber sous son charme. Il a la capacité d'avoir l'air parfaitement innocent, et crédible en plus!
Pour conclure, parlons un peu de son style vestimentaire, devenu inoubliable et emblématique de A Clockwork Orange: coiffé d'un chapeau melon, il est entièrement vêtu de blanc, de la chemise au pantalon. Il est également affublé de bretelles, d'une coque, de rangers et, petits détails à noter: les yeux sur ses poignets, et les faux cils sur l'un de ses yeux! 

Ultraviolence et langage bien spécifique: welcome to A Clockwork Orange!
Stanley Kubrick, à travers les films que je vous ai déjà présentés ici, est un réalisateur qui n'hésite pas à s'attaquer à des sujets (et en particulier à des livres: nombreux sont ses films qui sont des adaptations de romans ou nouvelles, comme Lolita, Barry Lyndon, Shining...) par forcément simples à traiter: la pédophilie, la folie, le nucléaire... Et avec A Clockwork orange, il s'attaque à un sujet bien particulier: celui de la violence à l'extrême. Je l'ai mentionné plus tôt, la violence est au coeur de l'histoire. La violence, ou plutôt l'ultraviolence comme l'appelle Alex lui-même. Bienvenue, donc, dans un monde où la violence est au rendez-vous, le monde d'Alex.



Que retrouve-t'on dans ce monde particulier? Tout d'abord, des gangs, comme celui d'Alex et ses amis. Chaque gang semble avoir son look, ses habitudes, ses armes de prédilection: si on peut mentionner la canne, le look de gentleman blanc et le chapeau melon pour Alex et ses droogs, on découvre aussi un autre gang au look très différent. Ensuite, et on le comprend dès le début, dès les premières phrases du film, que le monde d'Alex a aussi son propre langage, le Nadsat.
Le Nadsat est un langage fortement inspiré du russe, et crée par Anthony Burgess pour son roman. Des termes assez spéciaux sont utilisés, comme droogs, devochka, ou gulliver. Mais la compréhension de cette langue est aisée et on s'y fait!
Enfin, je me devais de mentionner également la fameuse technique Ludovico, qui a contribué à rendre le film encore plus culte, et qui consiste en une sorte de lavage de cerveau pour faire disparaitre toute trace de violence chez un individu. Les scènes où Alex subit ce traitement sont parmi les plus connues du film. 

Quelques infos sur le tournage et réception du film:
Comme vous l'aurez compris avec le petit paragraphe ci-dessus, A Clockwork Orange est un film assez violent, et qui est donc déconseillé à certains publics. Lors de sa sortie, le film en choqua plus d'un! Ici, je vais aborder quelques-unes des anecdotes concernant le tournage (que l'on peut apprendre dans les bonus du DVD) et aussi certaines des réactions qui ont suivi la sortie du film.


En ce qui concerne le tournage, il parait que Stanley Kubrick s'est fortement appuyé sur son matériau de base, à savoir le roman d'Anthony Burgess. Les journées de tournage s'écoulaient à essayer de reproduire le plus fidèlement possible les événements dépeints par l'auteur dans son livre. Pour l'instant, je ne peux pas encore vous confirmer que le film est une adaptation fidèle, étant donné que je n'ai pas encore lu le roman (c'est prévu, et préparez-vous à voir un Instant Thé sur la chaîne Youtube dessus prochainement!). Je sais néanmoins que l'auteur lui-même a émis une petite réserve concernant le film: en effet, selon lui, la fin n'est pas celle qu'il avait écrit pour son roman, et du coup il était un peu déçu. Cependant, cette histoire de fins différentes vient, comme je l'ai appris dans un livre consacré à Kubrick et à son oeuvre, non pas du réalisateur mais des éditions américaines des livres, qui ne comprenaient pas le dernier chapitre du roman. 

Autre petite anecdote au sujet du film que j'avais envie de partager avec vous (et que j'ai découvert dans les bonus DVD, en souffrant bien d'ailleurs), c'est que la scène du traitement Ludovico a été particulièrement difficile à tourner, comme on peut s'en douter en la voyant. Malcolm McDowell, l'interprète d'Alex, se serait blessé au cours du tournage, en s'arrachant un bout de cornée (c'est là que ça fait mal), et le médecin qui était juste à côté de lui pour lui mettre des gouttes dans les yeux était un véritable médecin que Kubrick décida d'ajouter au dernier moment!
En raison de la violence du film, les avis à sa sortie furent mitigés: si certains critiques encensèrent le film, d'autres le critiquèrent justement pour son aspect violent et décomplexé. Beaucoup de pays, dont la France, décidèrent de l'interdire à un public trop jeune lors de sa sortie. 

Mon avis sur ce film:
Si vous venez sur le blog souvent, vous aurez sûrement déjà remarqué que j'essaie au maximum de ménager une sorte de petit suspens dans mes articles, histoire de ne pas balancer tout de suite si j'ai oui ou non aimé le livre/film ou la série dont je parle, et de garder ça pour la partie "avis". Mais là, vous l'aurez compris par le titre de l'article, j'ai décidé de mettre la subtilité de côté et de dévoiler tout de suite mon amour pour ce film. Car A Clockwork Orange est mon film préféré, depuis que je l'ai vu pour la première fois il y a plusieurs années, et jusqu'à présent aucun film que j'ai vu depuis ne lui arrive ne serait-ce qu'au bas de la cheville. Oui, carrément. Alors pourquoi aime-je tant ce film (olala, je voulais placer cette tournure)?



Commençons par l'histoire. Je ne la connaissais pas avant de voir le film pour la première fois, n'ayant pas lu le roman d'Anthony Burgess (même si, encore une fois, j'ai hâââââte de m'y mettre prochainement), et elle a su me captiver. Pleine de rebondissements, j'aime en elle son côté théâtral. Pourquoi théâtral? Tout simplement parce qu'on peut la découper en trois actes assez distincts: tout d'abord, la partie introductive, où nous découvrons notre "héros" (si on peut l'appeler ainsi, mais j'y reviendrai dans un instant), Alex, et sa chute. La seconde partie est celle qui se déroule en prison, puis dans le centre où il reçoit le traitement. Enfin, la dernière partie du film, qui nous conclue à l'incroyable final du film. En deux heures, il se passe beaucoup de choses et on a pas le temps de s'ennuyer un seul instant: beaucoup de rebondissements, et surtout SURTOUT une fin qui donne tout son sens à l'intrigue. 

L'univers de A Clockwork Orange est aussi très réussi. On ne se contente pas de nous raconter une énième histoire autour de la rédemption et du parcours d'un méchant qui devient gentil: une atmosphère bien particulière est créée, une atmosphère unique et qu'on ne retrouve pas ailleurs. Que ce soit dans les costumes ou dans les décors qui donnent une image d'un Londres futuriste plutôt déprimant, glauque et dépravé, on ne peut nier le fait que le film a SON identité, SON empreinte, bref, son monde à lui. L'utilisation d'un langage unique y joue pour beaucoup aussi. Quand on voit ce film, on sait qu'on regarde Orange Mécanique. Et j'aime cet aspect.

J'insiste aussi beaucoup mes chroniques de films sur les côtés techniques, à savoir les décors, les costumes, et la musique. Et là je trouve qu'on nous gâte: la bande-son du film est fantastique, avec du Beethoven et d'excellents morceaux, mais on a également un travail génial au niveau des costumes et des décors. Il y a plein de petits détails à repérer, et j'en découvre à chaque nouveau visionnage du film (et croyez moi, je le regarde souvent).

Je me dois également de mentionner la réalisation, qui encore une fois est impeccable. J'ai l'impression de dire ça pour tous les films de Kubrick dont je parle, mais le résultat est super, avec des plans de dingue, comme celui d'ouverture, celui sous le pont, les passages rythmés par la musique (le montage, les enfants, le montage!!), le plan final... OLALA. Je pourrais vous énumérer chaque plan du film si j'avais le temps de le faire.

Enfin, je tiens à terminer cet avis par un mot sur le casting, mais surtout sur Malcolm McDowell. Pour moi, aucun autre acteur ne peut jouer Alex comme lui. Alex, c'est McDowell, et c'est tout. D'ailleurs, ils sont tellement associés dans ma tête que je n'arrive pas non plus à regarder d'autres films avec McDowell! A chaque fois, je vois Alex, et c'est perturbant. McDowell livre une performance pleine de charisme, composant un personnage à la fois terrifiant et séduisant. Malgré ses côtés violents et choquants, Alex apparait presque sympathique et on le prend presque en pitié! Pour moi, très peu d'acteurs parviennent à avoir ce double visage d'ange séducteur/psychopathe: le seul qui me vient en tête tout de suite, c'est Evan Peters, dont le physique est proche de celui de McDowell.

Attention cependant: au risque de me répéter, je tiens à préciser que ce n'est pas un film tout public et qu'il peut déstabiliser, surtout si vous êtes un peu sensible ou jeune. Personnellement, certaines scènes me mettent toujours mal à l'aise!

Donc, vous l'aurez compris, A Clockwork Orange est MON film préféré de tous les temps, et j'espère bien qu'il le restera encore longtemps. Je ne me lasse pas de le regarder, et je voulais terminer cet article par un petit mot destiné à une personne très chère à mon coeur: mon amoureux, qui est également fan de ce film. Je suis heureuse de partager mon amour pour ce film exceptionnel avec une personne tout aussi exceptionnelle. Je t'aime :)

 Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que cet article vous a plu, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire, je vous répondrai avec plaisir! On se retrouve d'ici quelques jours pour une nouvelle chronique, qui portera sur le Prédicateur de Camilla Läckberg. En attendant, prenez soin de vous :)

AnGee Ersatz*



10 commentaires:

  1. Ce film a été remasterisé et diffusé dans sa nouvelle version en 2011 au festival de Cannes en présence de Malcolm McDowell et de la femme de Stanley Kubrick. J'étais au festival cette année là dans le cadre de mon option cinéma audiovisuel... j'ai pu assister à cette séance et c'était juste magique et terriblement émouvant car la femme de ce grand réalisateur était en larmes d'être là ce jour-là... Ce film est puissant et le voir sur grand écran m'a subjuguée. Il s'est fait une place certaine dans mon coeur. Je m'en souviendrais toute ma vie je crois ;) très bel article en tout cas !

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    1. Oh quelle chance :D ça devait être fantastique!!! merci à toi!

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  2. Ton petit message à la fin de ton article est juste trop mignon <3
    Je n'ai toujours pas vu ce film de Kubrick mais ton article (super motivant) me montre qu'il faut vraiment qu'un jour je le découvre =)

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  3. Oooooh ton petit mot à la fin <3 *toute émue*

    Encore un Kubrick que j'ai vu, mais il y a si longtemps.... Il serait intéressant que je le revois maintenant que je suis adulte/vieille (mdr) et avec ma vision actuelle du monde. Si non je te rejoins tout à fait sur le talent de Kubrick, c'est un génie, un surdoué en son domaine. J'ai hâte de lire ton article et ton avis sur Eyes Wide Shut car celui-là je m'en souviens très bien, je viendrais te donner mon avis :) Bisous

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    1. Merciiii :)
      Je vais bientôt regarder Eyes Wide Shut, j'ai hâte d'en parler! Bisous!

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  4. Un film que j'aime beaucoup. Je le trouve bizarre mais attirant ! Seul Kubrick peut faire ce genre de film, dernièrement en réalisateur j'aime beaucoup Steve McQueen : trois films, trois bijoux

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    1. Oooh, Steve McQueen, bon choix!! Merci pour ton commentaire!! :)

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  5. Ahh c'est un de mes films préférés aussi ! D'ailleurs Stanley Kubrick est incontestablement mon réalisateur préféré (genre bien avant les autres). J'ai aussi adoré Eyes Wide Shut, Shining et Full Metal Jacket (d'ailleurs ce sont mes trois préférés de Kubrick), mais Orange Mécanique est le premier que j'ai vu de lui, il a donc une place particulière dans mon coeur ♡ ahah ! Et sinon j'ai beaucoup aimé Lolita aussi, je trouve qu'il colle parfaitement au livre d'ailleurs, c'est rare de tomber sur une adaptation aussi parfaite.

    Je m'emporte mais j'adooore ton article, il est excellent et ultra-complet ! Bises et à bientôt :-)

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    1. Pareil pour moi :) merci infiniment pour ton commentaire super adorable!!!!

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