Bonjour à tous et à toutes!
Aaaah, il fait beau, il fait chaud, le soleil brille, et c'est le coeur plein de joie que je vous retrouve aujourd'hui pour un nouvel article. Pourquoi ai-je le coeur plein de joie? Tout simplement parce qu'hier, j'ai fait quelque chose que j'adore faire: avec des amies, je suis allée au cinéma (oui, il m'en faut peu)! Voilà pour la partie joie. Et pour la partie coeur: nous sommes allées voir le dernier film en date de Wes Anderson, baptisé The Grand Budapest Hotel, sorti le 26 Février 2014. Comme j'avais envie de vous faire une petite chronique ciné sur autre chose que Johnny Depp, c'était l'occasion parfaite et je ne pouvais pas passer à côté! Je vous souhaite à tous une très bonne lecture :)
Wes Anderson, c'est qui?
Commençons, mes chers lecteurs et mes chères lectrices, par une petite présentation de notre réalisateur du jour, Wes Anderson! Né en 1969, au Texas, Wesley Wales Anderson - plus connu sous le nom de Wes tout court Anderson - se lance dans le cinéma après des études en philosophie et sa rencontre avec l'acteur Owen Wilson à la fac (je suis un peu jalouse: dans ma fac, il y a pas Owen Wilson. Voilà, c'était le Angry Statement du jour). C'est d'ailleurs avec ce dernier qu'il se lancera dans la réalisation, avec son premier film, Bottle Rocket, sorti en 1996.
Depuis, il a réalisé un peu moins d'une dizaine de films, dont The Royal Tenenbaums, The Aquatic Life with Steve Zissou, The Darjeeling Limited, ou encore Moonrise Kingdom. Son travail est très souvent nommé lors de cérémonies récompensant le cinéma, et il a récemment remporté l'Ours d'Argent pour The Grand Budapest Hotel au festival de Berlin. Il est également connu pour travailler très souvent avec les mêmes acteurs, mais nous en reparlerons un peu plus loin!
The Grand Budapest Hotel:
Quelques informations sur le film:
Huitième film réalisé par Anderson, The Grand Budapest Hotel est d'abord sorti en Allemagne début Février, puis chez nous, le 26, et enfin aux Etats-Unis le 7 Mars. Comme il est évidemment trop tôt pour faire un bilan du box-office, nous allons plutôt nous pencher sur deux autres aspects du film, à savoir les décors et le casting.
Pour ce qui est des décors, je vous conseille la lecture de deux articles que j'ai lus en préparant ma chronique. Le premier, tiré du site Celemondo, porte sur un lieu très important dans le film, l'hôtel: The Grand Budapest Hotel a été tourné en Allemagne, et plus particulièrement dans un ancien magasin que l'on pourrait imaginer tout droit sorti d'Au Bonheur des Dames de Zola, le Görlitzer Warenhaus.
Le second (qui par contre est en anglais: désolée pour les non-anglophones) est un entretien très intéressant du site Cineflex avec Simon Weisse, qui s'est occupé de la réalisation des miniatures du film. Il y mentionne également le musée Miniature et Cinéma de Lyon, que je vous ai présenté il y a quelques mois: je croise les doigts pour y voir un jour son travail sur ce film!
Passons à présent au casting. Je l'ai mentionné plus haut, Wes Anderson est du genre à travailler fréquemment avec les mêmes acteurs, et The Grand Budapest Hotel ne fait pas exception à la règle. Le casting du film est assez impressionnant et compte de nombreux acteurs qui ont déjà tourné avec le réalisateur. Dans les rôles titres, nous avons Ralph Fiennes (La Liste de Schindler, Harry Potter, Skyfall) en Monsieur Gustave, tandis que le personnage de Zero est joué par Tony Revolori et F.Murray Abraham; l'Auteur est joué par Jude Law; Agatha est quant à elle interprétée par Saoirse Ronan. Ensuite, parmi les habitués, on retrouve Adrian Brody (Le Pianiste, The Darjeeling Limited) dans le rôle de Dmitri; Willem Dafoe (Spiderman, The Aquatic Life) en Jopling; Jason Schwartzman (Marie-Antoinette, The Darjeeling Limited) en Monsieur Jean, ainsi que Bill Murray, Tilda Swinton, Owen Wilson et Edward Norton. A noter aussi la présence d'acteurs français, à savoir Mathieu Amalric qui s'est récemment illustré dans La Vénus à la Fourrure de Roman Polanski, et Léa Seydoux.
Pour conclure, je vous laisse avec le trailer du film:
Résumé:
Zubrowka, années 1960. L'Auteur est en vacances au Grand Budapest Hotel, hôtel décrépi qui jouissait il y a plusieurs années d'une renommée et d'un lustre sans pareil. Il y fait la rencontre du propriétaire, Zero Moustafa, avec lequel il sympathise. Un soir, Moustafa se lance dans le récit de la façon dont il a obtenu l'hôtel, nous ramenant en 1932, lorsqu'il a débuté sa carrière de lobby boy sous le service du célèbre concierge du Grand Budapest, Monsieur Gustave. Monsieur Gustave, extrêmement apprécié des visiteurs de l'hôtel grâce à son travail (entre autres ^^), reçoit en héritage par une ancienne cliente richissime un tableau d'une valeur inestimable, héritage qui va lancer un incroyable conflit entre le concierge et le fils au tempérament plutôt colérique de la défunte, Dmitri...
Petit portrait de Monsieur Gustave:
Dans les films de Wes Anderson, il est fréquent que la notion de "personnage principal" se transforme plutôt en "personnages principaux" (La Famille Tenenbaum ou Moonrise Kingdom, par exemple, le montrent assez bien), et c'est le cas dans The Grand Budapest Hotel: on commence par penser que le héros sera l'Auteur, puis en fait non, ce sera Zero, et puis on arrête de se creuser la tête et on profite du film. J'ai cependant décidé de me pencher d'un peu plus près sur le coeur de l'histoire: Monsieur Gustave.
Quand je dis "coeur" de l'histoire, ce n'est pas pour rien: la majeure partie du film se concentre sur lui, à partir du moment où Zero le rencontre. Mais il est aussi le coeur de l'hôtel: en tant que concierge, il a un oeil sur tout, dirige tout d'une main de maître, et prend très à coeur son métier, comme en témoignent les leçons et remarques qu'il fait à Zero tout au long du film. Même lorsqu'il fait face à une situation difficile, il continue de mettre ses qualités de concierge en avant! C'est pour lui plus qu'un métier: c'est une vocation à la vie, à la mort.
Et il va jusqu'au bout de cette vocation, puisqu'il a avec certaines de ses clientes (décrites comme âgées, riches et blondes, ce dernier critère étant important!) des relations un peu plus que platoniques ou amicales, si vous voyez ce que je veux dire (si ce n'est pas le cas, ça veut dire qu'ils font du sexe). On peut évidemment se poser des questions sur la nature de son comportement avec ses vieilles dames: sentiments sincères ou tentative pour toucher le pactole après leur décès? A vous de juger!
Néanmoins on ne peut nier qu'il a un indéniable charisme qui résulte du combo Ralph Fiennes+ Moustache+ Costume seyant+ poésie, parce qu'en plus, il déclame des vers. Classe.
Un film inspiré de Stefan Zweig:
Habituellement, lorsque j'écris un article sur autre chose qu'un livre, j'essaie quand même de trouver un lien avec la littérature, même si il faut avouer que c'est pas forcément toujours évident. Mais là, miracle, le film m'a offert de lui-même ce lien: merci, film!
En effet, pendant le générique de fin (ou de début, mais je crois que c'est celui de la fin. Mais bref. Passons.), on peut lire la mention "inspiré par les livres de Stefan Zweig". Pour ceux qui ne le connaissent pas ou que vaguement, Stefan Zweig est un auteur austro-hongrois, né en 1881 à Vienne et mort en 1942: il est connu pour s'être essayé à de nombreux genres, que ce soit la nouvelle, le roman, le théâtre ou encore la biographie, ainsi que pour ses écrits portant sur les deux guerres mondiales, véritable traumatisme pour l'auteur. Pour l'instant, je suis encore en phase "découverte" de l'oeuvre de Stefan Zweig, n'ayant lu que quelques-uns de ses livres (j'ai présenté deux de ses biographies, que vous pouvez retrouver ici), mais j'ai cependant pu relever quelques références: tout d'abord, le côté biographique est présent, avec l'auteur qui raconte sa rencontre avec Zero qui lui-même raconte sa rencontre avec Monsieur Gustave. Le livre de l'auteur est, quelque part, la biographie de Monsieur Gustave. Ensuite, la guerre est un thème abordé dans The Grand Budapest Hotel: le personnage de Zero, comme Stefan Zweig, a vécu un conflit armé, et l'histoire elle-même se passe en temps de guerre, qui n'est pas sans rappeler la Seconde Guerre Mondiale. Enfin, on peut également faire un parallèle entre le film et l'un des livres les plus connus de Stefan Zweig, Vingt-quatre heures de la vie d'une femme: dans ce livre, qui se passe dans une pension qui a peut-être inspirée l'hôtel, une vieille dame se confie au narrateur sur son passé, tout comme Zero se confie à l'Auteur. Il y en a probablement d'autres, mais il faudrait que je regarde le film une deuxième fois pour être sûre!
En y réfléchissant bien, le film propose pas mal de liens avec la littérature, mais je manque de temps pour les développer. On pourrait par exemple se pencher sur le personnage de l'Auteur et son rôle, sur l'utilisation de récits enchâssés, ou sur le fait de placer de la poésie dans les répliques des personnages. Bref, vous voyez, il y a de quoi faire!
Mon avis sur ce film:
Lorsque j'ai crée ce blog il y a presque deux ans (Outch. Déjà. Claque de vieillesse. Euurrrrrg), mon but principal était de vous parler de littérature, sans toutefois non plus m'y restreindre: c'est donc pour cela que de temps en temps je vous propose un article sur un lieu à visiter, ou sur le cinéma, mon autre grande passion. Pourtant, en préparant cette chronique, je me suis aperçue d'un truc: la grande partie de mes articles cinéma est consacrée à un homme et à un seul, à savoir Tim Burton. Et le Challenge Johnny Depp ne m'a pas permis de varier non plus... Pourtant, malgré tout l'amour que j'ai pour Tim (ouais, je l'appelle Tim), ce n'est pas le seul réalisateur dont je suis fan: il y a aussi Wes Anderson.
Je l'ai découvert en 2009 lors d'une sortie scolaire au cinéma (ma classe de première participait à une opération du type "lycée au cinéma"), grâce au film la Famille Tenenbaum, qui m'a profondément marquée. J'ai tellement aimé ce film que j'ai dévoré les autres longs métrages de Wes Anderson (même si il y en a que je n'ai pas encore vus): Moonrise Kingdom, The Aquatic Life, ou encore The Darjeeling Limited font partie de mes films préférés. Autant vous dire que j'avais hâte d'aller voir The Grand Budapest Hotel! Et pour en venir enfin à mon avis: ce film est un gros, que dis-je, un énorme coup de coeur!
Tout dans ce film m'a plu. Commençons par l'histoire: elle est habilement construite, je suis entrée dedans dès la première seconde et j'ai été captivée jusqu'à la fin. Je n'ai pas vu le temps passer, je ne me suis pas ennuyée un seul instant et je serais bien restée dans mon fauteuil plus longtemps, sans problème. Le passage d'un récit à l'autre est fluide, j'ai aimé le découpage en parties, le choix de la narration... Les thèmes abordés me plaisent aussi beaucoup, entre la guerre, la transmission d'une génération à la suivante, la mort, et j'aurais aimé avoir plus de temps pour vous en parler plus en détails! J'aime aussi le fait que Wes Anderson combine humour, tristesse, action et réflexion en un seul film: il y a des passages vraiment hilarants, d'autres plus émouvants, mais aussi quelques moments un peu violents qui contrastent avec le reste (j'ai d'ailleurs une ou deux fois tiqué en pensant aux deux gosses assis derrière moi), le tout se mélange à merveilles!
Visuellement, The Grand Budapest est également "waow": j'ai trouvé les décors et les costumes superbes, il y a eu un travail de dingue là-dessus, et j'ai envie d'en savoir plus sur les coulisses du film. Le réalisateur joue aussi avec le cadrage de façon très astucieuse et marquante (il y a une scène où une domestique, Monsieur Gustave et Zero se déplacent dans une maison, je crois que je vais m'en souvenir toute ma vie). Je ne suis pas du tout une experte en ce qui concerne les aspects techniques, mais la façon de filmer de Wes Anderson, le rendu des couleurs me plaisent énormément.
Mais la grosse réussite du film, de mon point du vue, réside dans le casting. J'en adore presque tous les acteurs, et c'est un plaisir immense de les retrouver dans un seul film, même pour quelques secondes: Ralph Fiennes est terrible, Willem Dafoe fait froid dans le dos, tout comme Adrian Brody et sa moustache (si vous aimez les moustaches, ce film est fait pour vous), et puis bon, j'adore Edward Norton et Jason Schwartzman, qu'on en voit pas assez selon moi. J'ai un peu fait la gueule en voyant Léa Seydoux, parce que j'ai vraiment du mal avec cette actrice, mais c'est un point mineur.
Alors vous l'aurez compris, je suis plus qu'emballée par The Grand Budapest Hotel: j'ai passé le reste de la journée sur un petit nuage, et cet article a été un pur plaisir à écrire. J'ai qu'une envie: regarder du Wes Anderson! Donc si le film vous tente... :)
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui! Si tout va bien, la prochaine chronique arrive d'ici quelques jours et portera ou sur une pièce de Shakespeare, ou sur un roman de Dickens (tout dépend du temps que j'aurai devant moi). En attendant, n'hésitez pas à me laisser vos commentaires et avis, j'y réponds avec plaisir! Prenez soin de vous,
AnGee Ersatz*
Superbe article! Ton enthousiasme est communicatif et, encore une fois, chapeau pour les recherches effectuées. Je n'aurai pas le temps d'aller voir ce film, mais c'est vrai qu'il me tentait bien.
RépondreSupprimerMerci beaucoup :) ça me touche parce que j'ai vraiment voulu faire un article aussi bon que possible pour mon Wes Anderson d'amour ^^.
SupprimerJe l'ai vu le week-end dernier et j'ai adoré ! Le ton décalé, la mise en scène et les acteurs bien sûr excellents. C'était mon 1er Anderson mais pas le dernier je pense ;) Un à me recommander ?
RépondreSupprimerOhlala, dur choix! Personnellement, mon préféré est Moonrise Kingdom, donc si tu as l'occasion de le voir, je te le conseille vivement!
SupprimerC'est noté ;)
SupprimerUn film qui me tente énormément, surtout parce qu'il y a Ralph Fiennes, j'avoue tout ^^
RépondreSupprimerAha on t'a démasquée :p mais je te comprends, il est excellent dans le film!
SupprimerIl a l'air trop bien ce film !!! J'espère qu'il est encore au cinéma, la bande d'annonce m'avait donné envie ^^
RépondreSupprimerA priori oui, mais ça doit dépendre des salles :)
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