Pages

jeudi 28 novembre 2013

Challenge Johnny Depp #3: The Ninth Gate, de Roman Polanski.




Bonjour à tous les Livroscopiens et à toutes les Livroscopiennes!

Je suis ravie de vous retrouver! J'espère que vous allez bien et que vous êtes prêts pour une nouvelle chronique. Vous l'aurez compris par le titre ou par cette belle image alléchante, nous allons aujourd'hui continuer notre parcours consacré à l'acteur Johnny Depp pour le petit Challenge personnel que je me suis lancée il y a trois mois. Après Cry-Baby et Edward Scissorhands, je vous propose de faire un bond de quelques années pour découvrir l'un des films emblématiques de sa carrière, The Ninth Gate (ou la Neuvième Porte en français) de Roman Polanski. Fini le Johnny imberbe au minois de glace, et bonjour à la barbe et aux lunettes! Je vous souhaite une très bonne lecture ;)



Il en est où, le Johnny?
Bon, pour ce troisième film, vous le constaterez, nous avons fait un sacré bon dans le temps! Après Edward Scissorhands, sorti en 1990, nous allons parler aujourd'hui d'un film sorti lui en 1999. Autant vous dire que l'ami Johnny a parcouru du chemin depuis! 
Le rôle d'Edward dans le film de Tim Burton a réellement changé le cours de sa carrière, lui offrant une vraie crédibilité auprès du public et aussi des critiques, pas toujours très tendre pourtant avec les acteurs de séries télévisées. Il s'est donc retrouvé à l'affiche de bon nombre de films en neuf ans, les plus connus étant, par exemple, Arizona Dream, Donnie Brasco ou encore Las Vegas Parano. J'aurais vraiment aimé pouvoir parler de tous ces films, mais malheureusement je devais quand même faire un choix. Tim Burton devient accro à son talent qu'il a pu utiliser dans le film Ed Wood, et Sleepy Hollow sortira un an après The Ninth Gate.
En bref, Johnny prend des risques, interprétant des rôles pas forcément évidents et qui vont souvent à l'encontre de son image de beau gosse dont il fait tout pour s'éloigner. Avec The Ninth Gate, il fait aussi la rencontre de Vanessa Paradis, qui deviendra la mère de ses enfants.

Quelques mots sur Roman Polanski:
Prenons quelques instants pour parler de notre réalisateur du jour, Roman Polanski! Je pense que vous êtes nombreux à le connaitre, mais parlons-en un peu.
Né en 1933 en France, Roman Polanski est d'origine polonaise mais aussi russe. Il perd sa mère pendant la Seconde Guerre Mondiale. 



Par la suite, il s'intéresse au cinéma, et commence par réaliser des courts-métrages remarqués qui lui permettent de tourner son premier film, en polonais, et baptisé le Couteau dans l'Eau. Ce film lui ouvre les portes du reste de l'Europe puis des Etats-Unis.
Sa carrière est marquée par des films devenus célèbres, comme Rosemary's Baby, Chinatown, Tess, le Bal des Vampires... mais aussi des drames (la mort de son épouse, enceinte, Sharon Tate par la secte du tristement célèbre Charles Manson) et des scandales (l'affaire, toujours controversée et loin d'être réglée, d'une accusation de viol sur mineur qui lui a fait quitter les Etats-Unis).
Son dernier film en date, la Vénus à la Fourrure, est sorti il y a quelques semaines. Il est marié à l'actrice Emmanuelle Seigner.

La Neuvième Porte:
Quelques informations sur le film:
Penchons-nous d'un peu plus près sur le film. Sorti en 1999, il est basé sur un roman de l'auteur espagnol Arturo Pérez-Reverte (connu notamment pour sa série intitulée les Aventures du Capitaine Alatriste) du nom de Club Dumas, ce que j'ignorais totalement avant de préparer cet article mais que j'ai très envie de découvrir maintenant. Le film est d'abord sorti en Europe, puis quelques mois plus tard aux Etats-Unis, la relation entre ce pays et Polanski étant des plus compliquées. C'est d'ailleurs pour cette raison que le tournage, comme pour beaucoup de ses films, s'est déroulé en France ainsi qu'en Espagne et au Portugal. Il eut un joli succès en salles, parvenant à se rentabiliser.



Au niveau du casting, nous avons Johnny Depp dans le rôle-titre (Dean Corso); Frank Langella (qui a notamment joué Zorro et Dracula) interprète Balkan; Emmanuelle Seigner joue le rôle d'une demoiselle sans nom mais très, très importante; Lena Olin (qui retrouva Johnny Depp plus tard dans Chocolat) incarne la séduisante Liana Telfer.

Résumé:
Dean Corso (Johnny Depp) exerce un métier peu connu, mais très lucratif: il traque des oeuvres littéraires d'une grande rareté pour des collectionneurs aux porte-monnaies fournis. Un jour, l'un de ses clients, nommé Balkan, lui confie une mission un peu particulière: il lui demande de retrouver deux autres exemplaires d'un livre démoniaque baptisé The Nine Gates Of The Kingdom Of Shadows, qu'il possède, afin de savoir lequel des trois est authentique. Corso se lance sur les routes d'Europe, mais très vite, il réalise que travailler sur un tel projet, c'est tenter le diable (sans mauvais jeux de mots), alors que les ennuis ne cessent de s'accumuler, et qu'il n'arrête pas de croiser la même jeune femme bien mystérieuse (Emmanuelle Seigner)...


Le commerce des livres... démoniaques?:
Dans The Ninth Gate, le spectateur découvre un personnage à la profession peu mise en avant par les conseillères d'orientation, celui de de chasseur de trésors. Bon, les trésors, on en a vu plein au cinéma et ailleurs: mais Indiana Jones n'a pas le monopole du trésor! Ici, on nous présente un type particulier de chasseur, le chasseur de livres uniques et hors de prix, bref, du livre de luxe (dire que j'ai l'impression d'être une ouf quand j'achète une édition à 20euros... Comme quoi!). 
Car on ne se rend plus forcément compte aujourd'hui, entre la multiplication des livres de poche à petit prix et la dématérialisation des livres (j'ai offert une Kindle à ma mère pour son anniversaire, j'ai l'impression d'avoir vendu mon âme au diable ^^), mais certains livres sont extrêmement rares et peuvent valoir une vraie petite fortune. On nous en donne un très bon exemple au début du film: Dean Corso se rend dans une famille qui a visiblement besoin d'argent rapidement et qui décide de vendre les livres du patriarche, en fauteuil et incapable de s'exprimer, et la somme monte très vite! Même si en bon chasseur de trésor, il n'hésite pas à faire une belle petite arnaque... Et quand on voit ce que sont prêts à faire certains personnages du film pour mettre la main sur un livre, on se dit que c'est un business plus que sérieux!

Bon, il faut le dire, le livre dont il est question est quand même bien particulier, puisqu'il s'agit d'un livre aux pouvoirs démoniaques, un thème que l'on trouve aussi dans toutes les formes de fiction (cinéma, littérature...). Les premiers exemples qui me viennent: Buffy contre les Vampires, Charmed, ou encore Harry Potter et la Chambre des Secrets avec le retour de Voldemort grâce à son journal d'étudiant pourlardien (cet adjectif n'existe pas, et alors!). Prêter aux livres des pouvoirs tels que la résurrection, l'emprisonnement d'une personne, ou encore faire revenir le diable n'est pas si fou: pendant longtemps, les livres en eux-mêmes étaient considérés comme des objets "démoniaques" qui, lus par les hommes, écartaient ces derniers du droit chemin de la foi. Ensuite, si Dieu a son livre (la Bible), certains ont imaginé que le diable pouvait en avoir un...


"Quoi, le plancher? Meuh non, à l'aise!"
Mon avis sur le film:
Lorsque j'ai eu l'idée de ce Challenge Johnny Depp, je savais que j'allais traiter de films que je connaissais déjà bien (comme ses collaborations avec Tim Burton), mais j'avais surtout envie de découvrir ses prestations dans des films que je n'avais pas encore visionnés, et la Neuvième Porte en faisait partie. Alors oui, je n'avais encore jamais vu ce film, alors qu'il réunit deux éléments qui me passionne (en plus de Johnny Depp, précisons-le): les livres, évidemment, et Roman Polanski (cinéaste que j'ai découvert étant petite: ma mère est très fan de ses films, du coup j'en ai vu pas mal depuis). "Mais pourquoi ne l'as-tu pas vu avant alors?": tout simplement parce que je suis une grosse, grosse trouillarde, et généralement lorsque je regarde un film/une série ou lis un livre à base de démons et de forces occultes, je dors généralement très mal après (paradoxal pour la fan de Buffy que je suis). Cependant il a bien fallu que je saute le pas et que je regarde ce film! Et je dois vous le dire, j'ai tout simplement A-DO-RE ce film, et ce pour les raisons suivantes:

Commençons par l'histoire: dès les premières minutes, j'ai été plongée dans l'intrigue du film, et ce pour ne jamais en ressortir. L'histoire, celle d'un traqueur d'oeuvres rares, est au final assez simple mais très efficace: Roman Polanski ne perd pas de temps en histoires parallèles/secondaires, tout a un rapport avec le noyau du film. C'est bien construit, il y a pas mal de rebondissements, et je ne me suis pas du tout ennuyée, bien qu'il dure plus de deux heures. J'ai été d'ailleurs assez surprise par la toute fin de la Neuvième Porte, si jamais vous l'avez vu, n'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de celle-ci!



Autre point que j'ai beaucoup aimé: l'ambiance et la mise-en-scène. Je suis loin d'être une professionnelle du cinéma, évidemment, mais dans le cas de la Neuvième Porte, j'ai été assez frappée par la mise-en-scène et la façon de filmer de Roman Polanski. J'apprécie ce réalisateur à la filmographie plutôt variée, et je pense que le film serait totalement différent si il avait été réalisé par quelqu'un d'autre. Ce que j'ai aimé, par exemple, ce sont les scènes qui se déroulent en France, et plus particulièrement à Paris. Plutôt que de mettre l'accent (comme dans 99% des films, je crois) sur la Tour Eiffel ou des monuments cultes parisiens comme l'Arc de Triomphe ou autre, Roman Polanski a préféré filmer les rues, les quais de Paris, ou encore l'autoroute française. Cela peut paraître un détail, mais j'ai trouvé que c'était une façon intéressante de filmer. En ce qui concerne l'ambiance, je me suis sentie mal à l'aise, inquiète, gênée… J'étais impliquée dans ce film, notamment grâce aux choix des couleurs et aussi de la musique, que j'ai beaucoup aimée. J'ai particulièrement apprécié la quantité limitée d'effets spéciaux: plutôt que nous balancer un grand nombre d'images de démons ou de bains de sangs sacrificiels, le réalisateur a préféré nous entraîner dans l'angoisse de son héros qui panique de plus en plus. Un choix que j'ai trouvé efficace: je suis plus sensible à la peur qui s'infiltre petit à petit qu'au gros déballage de viande et de sang.



J'ai aussi apprécié le nombre "limité" de personnages: globalement, le spectateur suit pendant une grande partie du film le parcours de Dean, qui est ensuite accompagné de la fameuse étrangère jouée par Emmanuelle Seigner. Cela laisse vraiment une large place au développement de notre héros, mais cela laisse aussi le temps de créer de l'empathie pour lui et de nous intéresser aux différents personnages que l'on nous présente. Là encore, on limite le risque de se perdre! Personnellement, j'ai beaucoup aimé Dean, même si il a un petit côté salaud, et sa mystérieuse compagne m'a fascinée pendant tout le film! Dans la même lignée, j'ai adoré le jeu des acteurs. Johnny est au top, il s'en sort très bien dans ce rôle, et j'ai vraiment découvert Emmanuelle Seigner: je ne connaissais l'actrice que de loin, et la Neuvième Porte m'a donné envie de la découvrir davantage. 


Bien entendu, le film comporte quand même quelques petits points négatifs: j'ai trouvé certains passages un peu trop poussés et donc un peu ridicules. Je pense par exemple à la scène du fauteuil roulant qui prend feu, qui pique un peu les yeux: j'ai trouvé ça tellement poussé que du coup j'ai éclaté de rire, ce qui a fait un peu retomber la pression que je ressentais jusqu'alors.

Néanmoins, vous l'aurez compris, j'ai passé un très bon moment devant ce film, et je pense que je le regarderai encore et encore. J'ai aimé cette histoire de livre démoniaque, et j'ai vraiment envie de découvrir plus en détails le travail de Roman Polanski, et celui d'Emmanuelle Seigner. Si ce film vous fait envie, n'hésitez pas! 

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que l'article vous a plu, n'hésitez pas, comme toujours, à me laisser un petit commentaire pour me donner votre avis, vos suggestions et autres, je suis à chaque fois ravie de vous répondre! On se retrouve dès Vendredi avec le tout dernier article du mois qui sera consacré à Alice's Adventures Underground, la première version du livre culte de Lewis Carroll… En attendant prenez soin de vous,

A très vite!

AnGee Ersatz*



4 commentaires:

  1. Hello
    Ah ce film, il fait partie de ces films que je n'hésite pas à revoir qd je ne sais pas quoi regarder, au grand dam de l'homme, qui l'aime bien mais qui en a marre de le voir au moins une fois par an ^^' Et même si l'histoire est bien sympa et que par moment, je me suis prise à rêver de faire un boulot ds le genre de celui de Corso, j'avoue que les quelques effets spéciaux du film vieillissent assez mal, ce qui gâche un chouilla le plaisir.
    Pour moi, le perso joué par Emmanuelle Seigner est à la fois gardienne et guide vers le monde des ombres. Elle a l'air d'en savoir bcp dès le début, ce qui ns amène à ns poser un tas de question, surtout qu'on ne sait rien sur elle, même pas son nom. Au fil de son aventure, Corso passe toutes les étapes décrites ds les gravures, d'où le dernier dessin où il retrouve la femme qui lui montre le chemin vers cet autre monde, porte qui se trouve être celle du château ds le monde réel.
    En tout cas, ton article m'a donné envie de revoir le film xD et surtout découvrir le bouquin d'où l'histoire est tirée.
    J'sais pas si tu as déjà choisi les titres que tu souhaitais découvrir ou redécouvrir pour ton challenge, mais parmi les titres bien sympa du bonhomme, tu as aussi "From Hell" qui est inspiré de la BD d'Alan Moore et Eddie Campbell (qu'il faut aussi que je teste à l'occasion). Je ne pourrais pas te dire si l'adaptation est bonne ou pas, mais si tu prends le film tout seul, c'est une oeuvre qui se laisse plutôt bien regarder ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hey!

      Alors ça, c'est du commentaire :D J'ai eu la même envie en ce qui concerne le travail de Corso! J'ai particulièrement aimé Emmanuelle Seigner et son personnage.
      Et bien figure toi que oui, j'ai planifié les films à voir (histoire de ne pas me disperser) et j'ai choisi From Hell pour Décembre! Ma mère adore ce film, donc je ne pouvais pas le rater!

      Supprimer
  2. Aaaah je confirme, tu as vendu ton âme au diable avec le Kindle! ;)

    Je n'ai pas vu ce film car je suis comme toi, ce genre d'histoire me donne des cauchemars.
    Mais tu m'as donné envie de le visionner :) Visiblement, tu as survécu...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bah, c'est pour la bonne cause: ma mère a des soucis de vue qui lui rendent la lecture difficile (même avec des lunettes), et ça ne l'empêche pas de rentrer de la bibliothèque avec cinq livres sous le bras ;)

      Et oui, j'ai survécu! Je pense instaurer un critère de survie dans mes prochaines chroniques ;)

      Supprimer