C'est dimanche, jour de repos par excellence, mais ce n'est pas pour ça que nous allons chômer! Aujourd'hui, chers lecteurs, je vous propose de poursuivre notre parcours halloweenesque (ce mot n'existe pas, mais tant pi!) avec un livre dont vous avez sûrement entendu parler: World War Z, de Max Brooks! J'ai décidé de me plonger dans ce roman pour deux raisons: tout d'abord, j'avais préparé l'année dernière pour Halloween un article sur les zombies (continuité, quand tu nous tiens!); ensuite, une LC a été organisée sur Livraddict par Flo Tousleslivres, LC à laquelle je me suis inscrite... Je vous souhaite une très bonne lecture!
La lecture commune:
Max Brooks: quelques mots sur notre auteur du jour!
Commençons, comme toujours, par nous pencher sur l'auteur de notre roman du jour, Max Brooks.
Commençons, comme toujours, par nous pencher sur l'auteur de notre roman du jour, Max Brooks.
Né en 1972, il est le fils de Mel Brooks (acteur que l'on a pu voir entre autres dans l'excellent Dracula: Dead and Loving it) et d'Anne Bancroft (la superbe Mrs.Robinson dans The Graduate). Sa carrière démarre à la télévision, ou plutôt dans les coulisses de la télévision: il fait en effet partie de l'équipe d'auteurs de la célèbre émission américaine Saturday Night Live pendant deux ans, avant de se tourner vers la littérature.
Dès son premier livre, le ton est donné: son truc, c'est les zombies! Publié en 2003, Guide de survie en territoire zombie donne une multitude de conseils variés pour parvenir à cohabiter avec les affreux zombies. Le succès est au rendez-vous: les lecteurs accrochent à son originalité, à son côté décalé. Trois ans plus tard, il rempile avec un livre différent (même si toujours sur le thème du zombie), World War Z, qui raconte avec beaucoup de sérieux l'invasion des zombies sur terre... Le livre a été adapté en film en 2013.
World War Z:
Dans ce roman, nous suivons un narrateur à la première personne (il s'agirait de Max Brooks lui-même), dans un futur plus ou moins proche, travaillant au sein des Nations Unies, qui décide d'écrire un livre racontant sans rien oublier ou arranger la guerre que les hommes ont mené avec des... zombies. Pour cela, il parcourt la terre entière pour recueillir un grand nombre de témoignages de médecins, de soldats, de gens plus ou moins hauts placés, mais aussi de personnes lambdas qui ont assisté à cet événement sans précédent.
Le but: parler de tous les aspects de cette "guerre" (politique, économique, médical,...) afin que les générations futures ne l'oublient pas et ne fassent pas les mêmes erreurs. Comment sont apparus les zombies? Comment l'épidémie s'est-elle étendue? Quel a été le rôle des autorités? Comment les hommes ont-ils survécus? Voilà quelques-unes des grandes questions du roman...
Un concept plutôt original: le témoignage.
L'une des grosses surprises de World War Z, c'est sa forme. L'intégralité du livre est composée de témoignages, et uniquement de témoignages. Un choix qui peut sembler surprenant, mais qui est au final assez compréhensible.
En effet, plutôt que de nous montrer le point de vue d'un ou de quelques personnages sur l'événement raconté (la guerre humains vs zombies), l'auteur décide de faire parler un nombre fous de personnages afin d'englober un maximum d'aspects. Ses personnages sont extrêmement variés, comme je l'ai mentionné dans le résumé: le but, c'est de rendre aussi réaliste que possible son propos, d'où l'importance de proposer des sources incroyablement variées. Les témoignages viennent des quatre coins du monde, des femmes, des hommes, des vieux, des jeunes, des médecins, des étudiants, mais aussi une demoiselle handicapée, nous délivrent leur expérience, ce qu'ils ont affronté...
A première vue, ce fonctionnement peut sembler assez "bordélique" et peu clair. Néanmoins, il faut souligner le travail de Max Brooks, qui a effectué plusieurs découpages. Le premier est plutôt chronologique: on commence évidemment par le début, avec le pourquoi du comment, on enchaîne avec le développement de l'épidémie, l'entrée en guerre... Chaque partie porte d'ailleurs un titre qui nous permet de bien repérer à quelle étape nous nous trouvons. L'autre découpage serait davantage thématique. En bref, on sent bien qu'il y a un sacré boulot derrière ce livre!
Ben oui, parlons-en du zombie! Max Brooks ne se contente pas de nous raconter une guerre, non, il nous introduit à une guerre d'un nouveau genre, celle des hommes contre une menace inconnue, sous-estimée et incroyablement forte.
Le zombie est très vite introduit dans le roman, dès le premier témoignage. Kwang Jingshu, médecin en Chine, découvre lors d'une intervention le premier "spécimen" de zombie, un petit garçon qui a infecté d'autres habitants de son village. Le ton est donné: le petit garçon est incapable d'émettre le moindre son, son corps est dans un état de décomposition avancé, et lorsque le médecin essaie de lui faire une prise de sang, c'est un liquide noir et gluant...
Ce qui est intéressant, c'est le traitement du zombie qui est fait par la suite. On le sait, le roman de Max Brooks parle du zombie, mais plutôt que d'aligner les scènes gores de course-poursuite humain/zombie, il préfère les alterner avec des témoignages sur d'autres sujets: par exemple, la création de placebo pour éviter de répandre la peur, le travail des passeurs qui vous font (moyennant finances, bien sûr) traverser des frontières pour vous éloigner du danger... Ces passages un peu plus "calmes" niveau action permettent de renforcer l'impact de l'apparition des zombies dans World War Z, des apparitions assez angoissantes racontées par les survivants.
Il y a quelques mois, une version cinématographique de World War Z est sortie dans les salles obscures. Elle a été réalisée par Marc Forster (Neverland, Quantum of Solace...), et propose au casting Brad Pitt, Mireille Enos ou encore Matthew Fox.
Aux Etats-Unis, le film a été vivement critiqué avant sa sortie: on s'attendait à un désastre, surtout parce que le livre est quand même difficilement adaptable si l'on veut rester proche du texte (franchement, un tel film durerait des heeeeuuuures et serait un poil chiant...). Cependant, à sa sortie, World War Z a été une vraie surprise, battant des records d'entrée et réalisant de beaux scores un peu partout (en France, par exemple, il a été vu par près de 2,5 millions de personnes). Une suite serait donc en préparation.
Voici donc le trailer du film (je vous aurais bien mis la vidéo de Durandal et du Fossoyeur, que j'adore, mais il y a des spoilers!):
Mon avis sur ce livre:
Après avoir préparé mon article sur les zombies l'année passée, je me suis rendue compte que ma connaissance littéraire zombiesque était assez limitée. Qu'à cela ne tienne, j'ai décidé de m'occuper de ces lacunes! Et pour ça, quoi de mieux que World War Z, LE livre de zombies par excellence de ces dernières années? Voici donc ce que j'en ai pensé.
Commençons par le commencement: la forme du roman. Je l'avoue, j'ai été assez surprise par le choix de l'auteur d'utiliser le témoignage. En littérature, ce moyen est assez peu répandu: on a plus l'habitude des narrations à la première ou à la troisième personne. Du coup, au début, j'ai trouvé ce choix assez original, et ça me plaisait bien. Néanmoins, il faut le dire: World War Z, ce n'est QUE du témoignage. Je conçois très bien que ça puisse plaire à certains, mais personnellement, j'ai fini par être lassée assez vite, à me perdre entre les différents intervenants... L'effet de nouveauté s'est vite dissipé pour être remplacé par un peu d'ennui. J'aurais aimé que l'auteur alterne de temps en temps avec autre chose!
En ce qui concerne le contenu des témoignages, là aussi, on a un peu de tout: certains témoignages m'ont franchement captivée, celui du médecin de départ, celui de Paul Redeker, ou encore celui du réalisateur de films. Cependant, là encore, certains m'ont ennuyée, j'avais l'impression parfois de relire plusieurs fois le même témoignage ou de ne pas avancer beaucoup.
En revanche, on ne peut pas nier qu'il y a eu un vrai travail de la part de l'auteur pour nous proposer un contenu aussi varié que possible: on voyage aux quatre coins du monde et on découvre un large panel de personnages. de thèmes...
Globalement, j'ai passé un moment plutôt ennuyeux avec World War Z, malgré plusieurs passages intéressants. Je pense que cet ennui provient de l'effet de répétition que j'ai ressenti au bout d'un moment. Je m'attendais à un livre plus centré sur la survie, alors que là World War Z aborde beaucoup de sujets directement liés à la guerre (l'organisation militaire, technique de combat...) qui m'ont peu intéressée, ayant déjà du mal avec les récits de guerre traditionnels.
En bref, je pense que ce livre plaira sûrement à ceux qui aiment les témoignages et le thème de la guerre. On m'a conseillée de lire l'autre livre de Max Brooks, Guide de Survie, qui est apparemment plus "léger", plus drôle. On se retrouve la semaine prochaine avec de nouveaux articles (dont un sur Carmilla, on passe en mode vampire!), en attendant n'hésitez pas à me laisser votre avis sur ce livre si vous l'avez lu, ou vos suggestions de lecture zombie (tout sauf des romances, par pitié...)!
Prenez soin de vous!
AnGee Ersatz*
J'ai bien aimé cette idée de faire un livre avec uniquement des témoignages.
RépondreSupprimerJe te remercie pour ta participation à cette LC ;)
Mais de rien, merci à toi de l'avoir organisée!
SupprimerJe comprends que tu te sois ennuyée par moment avec ce livre, c'est vrai que tous ces témoignages, ça n'incite pas forcément le lecteur à rester accroché! Mais je reconnais tout de même que l'auteur a fait preuve de pas mal d'imagination et a vraiment bien approfondi le sujet! :)
RépondreSupprimerOn est tout à fait d'accord sur le travail qui a été fait par l'auteur :D
Supprimermoi, je ne me suis pas du tout du tout du tout du tout ennuyé.
RépondreSupprimeret pourtant, je ne lis pas de trucs de guerre.
c'est pasque t'es une fille, tiens !
Euh, je peux savoir en quoi le fait d'être une fille change quelque chose? Parce que je suis une fille alors forcément, ma compréhension est moins bonne que celle d'un garçon? Je pense que les avis divergent, c'est normal, mais ça n'a probablement rien avoir avec le fait que j'ai des ovaires.
SupprimerNan, tu ne peux pas savoir. D'ailleurs je ne sais pas non plus. :-D Je cherchais juste une raison, et c'est le premier truc débile qui m'a traversé l'esprit :-P
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