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vendredi 30 août 2013

Challenge Lesen Sie Deutsch? #7/ Lecture Commune: Marie Stuart de Stefan Zweig.




Guten Tag, tout le monde!

Je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour le dernier article du mois d'Août! J'espère que vous allez bien, et que vous êtes prêts à faire un petit voyage dans le temps! Et oui, aujourd'hui nous allons revenir en arrière pour découvrir un personnage historique assez controversé, Marie Stuart, dans une biographie de Stefan Zweig. Il y a quelques mois, j'avais lu sa biographie de Marie-Antoinette, que j'avais beaucoup aimée, et du coup j'ai décidé d'en lire une autre, et de la proposer en Lecture Commune sur Livraddict! Je fais donc d'une pierre deux coups, puisque je présente aussi ce livre dans le cadre du Challenge Lesen Sie Deutsch?. Bonne lecture à tous!

Bilan du Challenge: 
Et oui, après plusieurs mois, j'ai décidé d'arrêter ce Challenge. Je m'étais inscrite en espérant lire une dizaine de livres, mais je manque vraiment de temps, mais aussi d'inspiration pour trouver de nouveaux auteurs... Du coup je préfère stopper maintenant, avec un score honorable de sept livres! 
Vous pouvez retrouver le bilan du Challenge ICI.

Bilan de la LC:
Au fur et à mesure, je posterai les liens vers les différentes chroniques des autres participants à la LC!

Marie Stuart:

Résumé du livre:
Dès sa naissance en 1542, Marie Stuart, fille de Jacques V, roi d'Ecosse, doit faire face à son destin: en effet, elle n'est âgée que de quelques jours lorsque son père meurt, faisant d'elle une reine plutôt précoce! 
L'Ecosse est à l'époque un pays qui souffre, appauvri par des conflits incessants avec l'Angleterre voisine et entre les lords indisciplinés. Voyant le danger qui guette une si jeune héritière, sa mère décide de l'envoyer en France où elle passera son enfance et son adolescence, avant d'épouser François II, et de devenir Reine de France pendant un an, jusqu'à la mort de son mari. 
C'est une jeune femme d'à peine 20 ans qui rentre en Ecosse et qui doit apprivoiser et gouverner ce pays. Mais Marie Stuart, c'est aussi une bagarre qui durera des années avec Elisabeth Ière, reine d'Angleterre, entre lettres polies et menaces à peine dissimulées; et surtout une passion dévorante pour Bothwell, qui ira jusqu'à tuer le second époux de Marie, Darnley, pour avoir le trône...









Les grands thèmes abordés:
Stefan Zweig traite, dans cette biographie, de toute la vie de Marie Stuart, en s'attardant avec beaucoup de précisions sur certains moments importants de sa vie, sur certains thèmes et leur évolution. Voici ceux qui m'ont le plus frappée au cours de ma lecture.

La relation Ecosse/Angleterre - Marie Stuart/Elisabeth:
Bien évidemment, dans ce livre, on ne peut pas passer à côté de l'imposant background historique, qui explique en grande partie l'attitude de Marie lorsqu'elle doit prendre des décisions.

Pourtant, c'est chouette l'Ecosse?

Stefan Zweig insiste beaucoup sur les conflits déjà existants entre l'Ecosse et l'Angleterre. Depuis longtemps, l'Angleterre cherche à annexer l'Ecosse, attaque la frontière, laissant les villages détruits à chacun de leur passage. Au sein de l'Ecosse même, la paix est loin d'être acquise: certains lords seraient prêts à tout pour unir leur pays avec l'Angleterre, alors que d'autres voient d'un oeil mauvais tout rapprochement avec l'ennemi. Ces conflits vont prendre une ampleur nouvelle avec le revirement religieux de l'Angleterre: Henry VIII, des Tudor, décide de rompre avec Rome lorsque le pape s'oppose à son divorce avec Catherine, et il instaure l'anglicanisme, religion proche du protestantisme qui gagne du terrain de jour en jour à l'époque. Henry, qui n'aime pas faire les choses à moitié, demande à ce que les Ecossais se soumettent à cette nouvelle religion, mais beaucoup, comme les Stuart, décident de rester catholiques, entraînant alors des querelles religieuses au coeur de l'Ecosse. L'Ecosse devient vite un point de pression de la part des différents pays européens catholiques, qui espèrent conclure une alliance avec elle pour déstabiliser l'Angleterre, alors que d'autres espèrent trouver un moyen de stopper les conflits entre les deux voisins.

Bref, on comprend bien vite que la situation est loin d'être évidente lorsque Marie vient au monde! Et toute sa vie durant, elle doit affronter ces conflits. Car en face d'elle se dresse Elisabeth Ière. Entre les deux femmes s'installe une relation un peu étrange: elles ne cessent de s'envoyer des lettres d'affection enflammées, s'appelant mutuellement "très chère soeur", et par derrière elles préparent des magouilles et des attaques qu'elles s'empressent par la suite de démentir ("KEWA! Mais non, c'est pas moi!"). La raison de leur bagarre: le trône d'Angleterre. En effet, la position d'Elisabeth, même si elle est globalement reconnue, est malgré tout en instable: son père, en reniant Anne Boleyn, l'avait déshéritée du trône.  Par exemple: Marie arbore fièrement, lorsqu'elle est en France, les armoiries de l'Angleterre sur son blason. Une façon subtile comme un troupeau de vikings enfonçant une porte de faire comprendre à "sa chère soeur" qu'elle trouve sa position limite. Mais quand Elisabeth s'en offusque, Marie rejette la faute sur son mari défunt (sympa!). 
Cette relation en dents de scie durera toute la vie de Marie, et la jettera même dans les affres de l'emprisonnement. 



La passion amoureuse:
Autre thème important, l'amour. Marie est mariée une première fois, assez jeune, au tout aussi jeune prince François (qui deviendra ensuite François II): dans ce mariage politique, les deux époux ont du respect l'un pour l'autre, s'apprécient, mais on est loin de la passion. 
La passion amoureuse, Marie la connaîtra deux fois, mais de façons différentes. D'abord, elle tombe sous le charme de Darnley, un jeune homme qui lui rappelle la France et ses bonnes manières dans une région d'hommes bourrus et bourrés (désolée, je n'ai pas pu résister). 

Darnley et Marie Stuart. Soit Darnley avait de grosses cuisses, soit la mode de l'époque était originale!

Qu'à cela ne tienne, ils se marient et Marie tombe vite enceinte. Problème: la passion n'est déjà plus au rendez-vous... Et oui, Marie se lasse vite, d'autant plus que Darnley lui fait un sale coup en faisant assassiner l'un de ses meilleurs amis, Riccio, sous ses yeux. Elle s'éprend donc d'un autre homme, Bothwell, plus âgé qu'elle, qui ne l'aime pas tant que ça, mais qui est prêt à tout pour la couronne. Et Marie est prête à tout pour l'amour de Bothwell: assassinat de Darnley, faux enlèvement, faux procès (on dirait les sujets des émissions de Direct 8), rien n'arrête les deux amants... 

L'emprisonnement: 
Pour finir, je ne pouvais pas oublier le thème de l'emprisonnement, puisque Marie Stuart a passé presque la moitié de sa vie en condition de prisonnière. Lorsqu'elle sent que le vent tourne pour elle en Ecosse après la mort de Darnley, tué par Bothwell, elle s'exile en Angleterre. Mauvaise idée. Pire idée de l'univers et de tous les temps. Pourquoi? Parce qu'enfin Elisabeth et son gouvernement peuvent mettre la main sur elle et la mettre hors d'état de nuire. Pendant presque 20 ans, elle doit vivre en recluse dans divers châteaux, et elle voit ses privilèges diminuer d'années en années, pendant que dans son dos se trame un curieux jeu pour la piéger... 

Mon avis sur ce livre:
Lorsque je cherchais une nouvelle biographie à lire, on m'a beaucoup conseillé celle sur Marie Stuart. Personnellement, je suis captivée par l'Histoire de la Grande-Bretagne, mais j'ai quand même de grosses lacunes en ce qui concerne l'Ecosse. De plus, ce personnage m'intrigue depuis longtemps, j'ai donc sauté le pas.

Je trouve qu'il est assez difficile de juger une biographie, étant donné que l'auteur n'invente rien (du moins, il n'est pas censé inventer quoi que ce soit) et qu'il doit faire avant tout un travail d'Historien. Néanmoins, je ne suis encore pas déçue de ma lecture. Ce que j'apprécie avec Stefan Zweig (et ce qu'il a fait aussi avec Marie-Antoinette), c'est qu'il ne cherche ni à accabler ni à l'excuser. Marie Stuart est en effet considéré par certains comme une victime du pouvoir d'Elisabeth qui veut asservir l'Ecosse, comme une victime catholique écrasée par le protestantisme; ou comme une criminelle prête à tout. Stefan Zweig ne tombe pas dans ces clichés: il cherche au contraire à être le plus juste possible, ce que j'ai particulièrement apprécié: il s'appuie sur de nombreux documents (lettres, poèmes écrits par la Reine, documents officieux et officiels...), et donne une foule de détails pour étayer ce qu'il raconte. J'ai appris énormément de choses en lisant cette biographie, ce que j'ai plus qu'apprécié. 

Autre point fort: le style de Stefan Zweig. Il sait raconter l'Histoire (oui, ce privilège n'est pas réservé à Stéphane Bern), et on ne s'ennuie pas: il questionne le lecteur, sait mettre en scène ce qu'il raconte, tant et si bien qu'on finit par avoir l'impression non pas de lire un livre, mais d'être en plein coeur d'une conférence avec lui. J'ai été captivée du début à la fin, sans m'ennuyer, et j'ai lu le livre quasiment d'une traite! Je me suis tout simplement régalée. 

Je n'ai rien de négatif à relever sur ce livre: je pense qu'il plaira aux passionnés d'Histoire, bien sûr, et il m'a donné envie d'en lire d'autres, que ce soit de Stefan Zweig ou d'autres auteurs (j'ai une biographie de Sissi dans ma PAL...), et surtout de me tourner cette fois vers un roman de Stefan Zweig pour découvrir ce qu'il a fait. 

En bref, je conseille vivement cette belle biographie, qui m'a fait passé un excellent moment! On se retrouve très vite avec un premier article spécial cinéma, puisque j'ai décidé de me lancer dans un petit Challenge Septième Art! Prenez-soin de vous, et à très vite!

AnGee Ersatz*

12 commentaires:

  1. Zweig est un excellent écrivain. Ses biographies me font réellement envie ! Belle chronique, en tout cas, j'adore : j'ai envie de le trouver et de le commencer maintenant, mais j'ai trop de livres en cours.
    Tu devrais lire ses nouvelles ! J'en ai lu deux et je ne suis pas du tout déçue.

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    1. Je suis tout à fait d'accord! Et merci beaucoup pour la suggestion, je note!!! :)

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  2. J'ai hésité à participer à la LC et puis manquant de temps j'ai été raisonnable :)
    J'ai lu des avis comme quoi Zweig dénigrait pas mal les femmes dans cette biographie de Marie Stuart. Qu'est-ce que tu en as pensé à ce propos ?

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    1. De toutes façons, même les gens qui ont participé ne sont pas dans les temps... Mais bon ^^.
      En ce qui concerne ta question, franchement j'ai pas été frappée plus que ça par ce détail. J'ai peut-être mal interprété certaines réflexions, j'avais plus l'impression que c'était un peu du sarcasme :/

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  3. Ce livre me fait envie car je connais très peu Marie Stuart. Mais bon avant il faut déjà que je lise la biographie qu'il a écrite sur Marie-Antoinette. :)

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  4. Je vois que tu souhaites lire un roman de Stefan Zweig... Je te conseille donc de lire DE TOUTE URGENCE mon livre préféré (toute catégories confondues), j'ai nommé : Le joueur d'échec.

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    1. Merci beaucoup pour cette suggestion, je l'ajoute tout de suite à ma WL et je vais essayer de le trouver vite!!

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    2. Super ! N'hésite pas à me recontacter quand tu l'achètera pour qu'on puisse partager une LC toute les deux !

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    3. Oh, ça peut être une bonne idée en effet! :) Il y a pas de souci, je te tiens au courant!

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  5. Après avoir découvert la biographie de Marie-Antoinette, je n'avais qu'une envie lire Marie Stuart ! Il me semble que c'est toi ou A-Little-Bit-Dramatic qui me l'a conseillée ^^ En tout cas, il est dans ma WL. Ce que tu dis sur le livre, je l'ai découvert dans Marie-Antoinette.. Je suis contente que ça s'annonce pareil (les lettres, le fait qu'il n'accuse ni approuve les agissements de la personne, ...) Je suis sûre d'apprécier.

    Tu devrais lire Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.. C'est fou comme ce livre m'a marquée !

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    1. Vraiment, je te le conseille! Je pense qu'elle te plaira!

      Et merci pour le conseil, je prends note!

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